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00:008h moins le quart, Simon Colbock, notre invité, c'est l'un des rois de la viande dans le département.
00:04Oui, c'est un nom que vous connaissez forcément. Bonjour Maxime Gouache.
00:07Bonjour, bonjour tout le monde.
00:08Vous êtes le président de l'entreprise Gouache & Fils, entreprise grossiste en viande,
00:12et vous inaugurez tout à l'heure votre tout nouvel atelier au nord de Perpignan, la zone Torémila,
00:173500 m², entièrement dédié à la charcuterie. L'atelier de Toulouse était devenu trop petit ?
00:23Oui, effectivement, on était sur des petites superficies où c'est qu'il y a une quinzaine d'années,
00:27nous avions racheté la charcuterie à Blané, qui était sur 1400 m².
00:32Aujourd'hui, c'est vrai qu'on dépasse les 3500 m² pour satisfaire un peu tout le monde.
00:36Et du coup, ça permet aussi de produire beaucoup plus de 30 tonnes par semaine.
00:42Vous pouvez produire jusqu'à 100 tonnes par semaine.
00:45Elle vient d'où toute cette viande alors ?
00:48Effectivement, c'est pour doubler voire tripler un peu notre production.
00:53On transforme essentiellement avec des produits, des cochons 100% Occitanie,
00:56et avec nos 8 éleveurs catalans des Pyrénées-Orientales
01:02qui poussent pour faire de la charcuterie tir à bout de choux.
01:05Les 8 éleveurs permettent justement de fournir assez de viande pour faire ces 100 tonnes.
01:10Vous allez chercher sinon ailleurs dans la région, c'est ça que vous nous dites ?
01:12Exactement, ils étaient 5 éleveurs il y a une paire d'années.
01:16Ça pousse, il y a de nouveaux éleveurs sur Feuillat,
01:19côté de Feuillat qui vont faire du cochon en plein air.
01:22Ça pousse dans les Pyrénées-Orientales, on sait faire du bon tir à bout de choux.
01:25Mais ça reste du local, à l'échelle régionale au moins ?
01:27Exactement, on reste sur du plein air, sur du repaille,
01:31avec un cahier d'échange très strict pour satisfaire tout le monde.
01:35Alors produire plus, mais pour vendre où ?
01:38Quels sont les marchés que vous visez avec ce nouvel atelier ?
01:40Alors bien entendu, c'est pour pousser un peu les frontières,
01:42pour pousser un peu toute l'Occitanie.
01:45Demain, j'espère qu'on mangera des saucisses sèches, du fouet à Paris,
01:48où on va pousser un petit peu les frontières.
01:51Jusqu'à Paris, jusqu'à la Bretagne, à l'étranger aussi ?
01:53Exactement, pour le moment, on va se quantifier sur le territoire français,
01:58et pourquoi pas rêver plus ?
02:00Alors comment est-ce qu'on arrive à faire manger du fouet catalan,
02:02ou de la saucisse catalane aux Parisiens ?
02:04Parce que l'été, quand ils viennent sur nos côtes, ils en sont friands.
02:08Aujourd'hui, des fabricants de charcuterie sèche,
02:11dans la région parisienne, ils ne s'en font pas trop.
02:13Donc on va essayer de leur amener.
02:16Comment est-ce qu'on l'amène jusque dans les grandes surfaces parisiennes ?
02:20On pousse des portes, on pousse des grossistes surtout.
02:22On va essayer de travailler essentiellement avec des grossistes un peu partout en France.
02:26C'est facile ça ?
02:27On démarre, on démarre, on démarre tout doucement.
02:30Ça passe par Rungis, on imagine ?
02:32Exactement, Rungis, c'est sur des gros distributeurs sur la Bretagne,
02:35où nos collaborateurs étaient la semaine dernière.
02:39Les portes sont bonnes, ils sont en attente de bons produits,
02:44avec une histoire et sans produits transformés.
02:48Comment est-ce qu'on arrive à concilier la qualité et aussi la production à la chaîne ?
02:53Production importante, désormais 100 tonnes par semaine, c'est considérable.
02:56Est-ce qu'avec ce nouvel atelier qui est plus grand,
02:59vous ne basculez pas dans l'air totalement industriel chez Gouache désormais ?
03:02Justement non, c'est ce qu'on veut, c'est ce qu'on veut faire nos recettes traditionnelles
03:07à une échelle beaucoup plus grosse.
03:08C'est pour ça qu'aujourd'hui nos produits sont bons, sont reconnus,
03:12donc on se bat pour continuer à faire des bons produits à grande échelle.
03:17Et avec toujours des ingrédients locaux ?
03:20Exactement, pour vous annoncer un petit partenariat,
03:23ça sort dans les bras qui arrivent,
03:26toute notre production et notre transformation sera transformée en celle de Gruessant,
03:30qui aujourd'hui est le dernier salaire privé.
03:32Donc effectivement, la viande est locale, régionale ?
03:36La viande est 100% Occitanie, 100% Bien-Orientale,
03:39tout tout tout salé au sel de Gruessant.
03:41Il est 7h50, vous écoutez ici Roussillon,
03:44notre invité Maxime Gouache, Simon Colbock,
03:46président de l'entreprise Gouache & Fils.
03:48Et aujourd'hui la maison Gouache, c'est 200 salariés dans notre département,
03:52il y a une vingtaine d'emplois qui ont été créés avec ce nouvel atelier.
03:54D'autres embauches sont prévues ?
03:56Exactement, on est pas loin de 200 là, ça pousse,
04:00il faut qu'on double ou voire triple la production,
04:02donc les emplois vont suivre dans la foulée, c'est le but.
04:05Ce nouvel atelier aussi, c'est un investissement important,
04:08c'est 12 millions d'euros, je le disais tout à l'heure,
04:10c'est une grosse somme, il va falloir en vendre du saucisson catalan
04:14pour rembourser ces 12 millions.
04:15C'est sûr, c'est très très très très lourd,
04:17ça va être lourd à supporter, mais bon,
04:19aujourd'hui on se bat, on a une bonne équipe commerciale,
04:21qui justement, pour faire du volume, il faut qu'on pousse les frontières.
04:24Malgré la baisse de la demande de viande, justement, vous avez investi,
04:29parce que ça, c'est une tendance qui se vérifie depuis plusieurs années,
04:34il y a le prix, il y a la question aussi du bien-être animal,
04:39la baisse aussi de la viande rouge pour la préservation de la planète,
04:43ou en tout cas tenter de lutter contre le réchauffement climatique.
04:46Malgré cette tendance de fonds, vous avez décidé d'investir ?
04:50Bien sûr, alors...
04:51Vous dites bien sûr avec un grand sourire.
04:52Un grand sourire, oui.
04:53Comme si c'était évident, mais...
04:54Tout baisse, toutes les consommations baissent.
04:56Mangez en moins de la viande, mais surtout de meilleure qualité.
04:59Ça, c'est votre réponse, du coup ?
05:01Bien sûr, bien sûr.
05:02Aujourd'hui, on a des frontières avec pays étrangers,
05:04où c'est que beaucoup, beaucoup rentrent pour y transformer
05:07avec des produits qui ne sont pas tolérants en France,
05:09qui sont autorisés chez eux.
05:11Et aujourd'hui, on se bat pour faire de la qualité,
05:14donc mangez en moins, mais de meilleure qualité.
05:16Vous en mangez combien de fois par semaine, vous, de la viande ?
05:18Régulièrement.
05:19Régulièrement. Je goûte quotidiennement mes produits.
05:23Je fais le contrôle qualité.
05:26C'est ça, moi, tous les jours.
05:28Mais ça veut dire que vous êtes sur la même ligne, finalement,
05:30que les vignerons, que les maraîchers du département,
05:33qui dénoncent aussi la concurrence déloyale des pays étrangers.
05:36Exactement.
05:36On se bat tous ensemble, je pense, pour faire valoir notre savoir-faire.
05:41Parce que je pense qu'autant on a les vignerons
05:42que dans tout ce qui transforme chez nous, en France,
05:45on a des bons produits dans les Pyrénées-Nantales.
05:46On sait faire du bon.
05:48Mais si nos vignerons souffrent, vous, en revanche, vous continuez à y croire,
05:52vous investissez.
05:53Oui, exactement.
05:53On s'accroche, on s'accroche, parce qu'on sait qu'on a des produits qui sont naturels.
05:58Et derrière, il y a tous les éleveurs qui travaillent très, très bien.
06:00Donc, automatiquement, on ne peut pas s'arrêter.
06:01Vous avez parlé des éleveurs des Pyrénées-Nantales avec qui vous travaillez, justement.
06:06Vous disiez qu'ils étaient cinq à quelques années, ils sont désormais huit.
06:10Quel regard vous portez sur l'élevage dans notre département ?
06:12Parce que votre entreprise, effectivement, change de dimension avec ce nouvel atelier.
06:16Mais l'élevage reste quand même assez anecdotique, malgré tout, chez nous.
06:20Alors, je disais bien que le cochon, c'est très, très, très en vogue.
06:23Le cochon, il savent très, très bien faire.
06:26Contrairement au bœuf et au veau, c'est que ça peine un petit peu sur l'élevage sur les hauts au plateau.
06:31Mais on a une étroite collaboration avec la coopérative qui est basée à R,
06:35où c'est qu'on fait un super, super travail depuis plus de 30 ans qu'on a mis en place
06:38avec toutes les marques locales.
06:40Et le cochon est florissant en ce moment.
06:43Donc, l'usine n'en découvre que du bon.
06:45Le cochon est florissant, le cochon a le vent en poupe, vous nous dites, dans les Pyrénées-Orientales.
06:49Qu'est-ce qu'il en est par rapport aux bovins ?
06:51Vous en avez parlé, en Cerdane, il y a eu la sécheresse qui a fait beaucoup de mal.
06:54Il y a aussi, pour les ovins, la fièvre catarale, la maladie de la langue bleue.
06:59Vous, qui les croisez quasiment au quotidien, les éleveurs,
07:02en quel état d'esprit ils sont aujourd'hui ?
07:03Le bovin et le ovain, pas trop bien.
07:06Ils peinent, mais bon, on ne lâche pas.
07:08On est en étroite collaboration avec eux, donc on va les aider jusqu'au bout.
07:12Et tout repartira, j'espère.
07:13Les prêts seront verts dans les mois qui arrivent.
07:16Pour vous, ce n'est pas tentant d'aller acheter de la viande moins chère à l'étranger ?
07:20Tentant.
07:21On prend le local, on n'est pas les moins chers, mais on fait de la qualité.
07:26C'est l'ADN aussi, c'est cette viande locale, le circuit le plus court possible.
07:30Le plus court possible.
07:31On a fait un bilan carbone et on est au vert, dans le vert total.
07:35Merci beaucoup Maxime Gouache, je rappelle que vous êtes le président de l'entreprise Gouache & Fils
07:41et vous inaugurez cet atelier, Zone Torémila au nord de Perpignan,
07:45cet atelier qui tourne déjà depuis le mois de janvier,
07:47mais l'inauguration officielle, c'est donc aujourd'hui.
07:49Bonne journée à vous.
07:50Bonne journée à vous tous, merci.
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