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  • 16/05/2025

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00:00Il est 19h15 sur Europe 1, Thibaut de Montbrial est avec moi dans ce studio.
00:04Bonsoir Thibaut de Montbrial, merci d'être là.
00:06Vous êtes avocat et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
00:11On a évidemment énormément de questions à vous poser ce soir.
00:14Beaucoup de questions, parce que votre parole est assez rare, Thibaut de Montbrial,
00:17donc je vous remercie vraiment d'être là dans ce studio.
00:21Et d'abord, je voudrais peut-être avoir votre regard sur la situation de la France
00:26avant de rentrer peut-être dans le détail avec cette note de la police qui a été remise,
00:31qui est assez édifiante.
00:32On a des chiffres qui sont catastrophiques, on se dit les choses catastrophiques.
00:36Quand vous entendez ces mots mexicanisation, ensauvagement de la France,
00:40est-ce que vous adhérez, Thibaut de Montbrial ?
00:42J'adhère d'autant plus que je suis un des premiers à les avoir employés.
00:46Je me souviens que sur l'ensauvagement, j'avais fait une interview au Figaro début juillet 2020
00:50où j'avais parlé d'ensauvagement, et c'était dans le titre.
00:53Et le lendemain ou le surlendemain, Gérald Darmanin,
00:56qui venait d'être nommé ministre de l'Intérieur, a repris ce terme.
01:01C'était la première fois qu'un ministre en exercice utilisait cette expression
01:05qui, à l'époque, m'avait valu d'être traité de je ne sais quel extrémisme
01:10parce que j'employais un mot qui n'était pas dans le langage politique conventionnel.
01:14Mais la réalité, il faut la dire telle qu'elle est,
01:17et c'est précisément parce que trop longtemps elle a été feutrée
01:20que les gens n'en peuvent plus, du décalage entre la façon dont les choses sont exprimées
01:24et la façon dont les choses se passent.
01:26Quant à la mexicanisation, moi je parlais depuis deux ou trois ans,
01:31pour des raisons très précises dont on va parler,
01:33de sud-américanisation.
01:35Bruno Retailleau, lui, a pris la mexicanisation.
01:37C'est un peu la même chose.
01:38Il vous a un peu copié, Thibaut de Montréal.
01:40Je ne sais pas s'il m'a copié, mais ce qui est très intéressant,
01:44c'est que ça correspond à une réalité très précise qui est la suivante.
01:49C'est l'affaiblissement continu de l'État qui aboutit à ce que d'autres entités
01:55prennent par la liberté qu'il aurait laissée par la faiblesse de l'État
02:00de plus en plus de place dans la vie sociale française.
02:04Cette place se conquère par la délinquance, par la violence, par l'intimidation.
02:10Et c'est exactement ce qui s'est passé dans les pays d'Amérique du Sud.
02:13Et ce qui nous arrive, c'est, on va en parler,
02:15avec les gens qui sont enlevés dans la rue,
02:17avec des ouvertures de feu sur des fonctionnaires,
02:19avec la corruption, dont on ne parle pas assez, et qui galope.
02:22La corruption, c'est vrai ?
02:24La corruption, c'est très intéressant, Thibaut de Montréal.
02:26La corruption de qui ?
02:28La corruption de policiers, la corruption de fonctionnaires, de greffiers,
02:33la corruption, on commence à le murmurer de certains magistrats,
02:37c'est-à-dire la corruption de gens qui incarnent des institutions régaliennes
02:42qui, normalement, sont le pilier du bon fonctionnement d'une démocratie.
02:46Et je vais vous dire, les premiers qui m'ont parlé
02:48de l'augmentation de la corruption dans la police,
02:51ce sont des policiers,
02:52qui m'ont dit, attention, on voit un truc.
02:53Ça a toujours existé, de temps en temps, par faiblesse,
02:55un gars qui prenait un petit billet
02:57pour aller regarder une plaque d'immatriculation sur un fichier.
03:01C'est pas bien, mais c'était pas gravissime.
03:03Mais c'est en train de devenir, sinon systémique,
03:07parce qu'il faut pas non plus exagérer,
03:09mais c'est en train de devenir un phénomène
03:10qui arrive de plus en plus souvent.
03:11Vous avez des chiffres, Thibaut de Montréal,
03:13pour essayer de dresser un portrait de cette situation ?
03:16J'ai pas de chiffres.
03:17Je sais que, par exemple, sur les greffiers de tribunaux,
03:19il y en a plusieurs qui ont été mis en détention
03:21dans des procédures depuis quelques mois.
03:23Mais ce qui est très intéressant,
03:24c'est que tous mes interlocuteurs,
03:27que ce soit des magistrats,
03:28que ce soit des policiers,
03:29que ce soit des préfets,
03:32tous mes interlocuteurs m'en parlent
03:34dans les dix premières minutes de nos échanges.
03:36C'est-à-dire que, eux,
03:37de leur fenêtre,
03:39du point de vue qu'est le leur,
03:40de l'expérience de terrain qu'est la leur,
03:41en fonction de leur posture hiérarchique, etc.,
03:46ils ont des exemples.
03:47Mais partout.
03:48Pas toujours très grave.
03:49Mais chacun a un exemple, maintenant.
03:51Mais c'est un phénomène qui est totalement logique.
03:54Les deux mamelles
03:55de l'extension des mafias dans un pays,
03:58c'est la violence et l'intimidation,
04:01y compris contre les agents de l'État,
04:02et la corruption, notamment, d'agents de l'État.
04:04Mais comment en est-on arrivé là,
04:07Thibaut de Montbréal ?
04:07On a l'impression, effectivement,
04:08les Français arrivent à entendre ces termes,
04:10en sauvagement,
04:11les termes de voyous.
04:12Ça fait très peu de temps, en fait,
04:13qu'on les utilise dans le vocabulaire.
04:15Avant, vous le disiez,
04:17il fallait rien dire,
04:18il fallait se taire.
04:19On assiste à un basculement.
04:21Peut-être que vous le ressentez aussi,
04:22les Français ont pris conscience de la situation.
04:24Comment l'État s'est-il affaibli à ce point ?
04:26Alors là, on pourrait en débattre pendant des heures.
04:30C'est un sujet qui est à la fois très inquiétant et passionnant.
04:33C'est d'autant plus un sujet essentiel
04:35que la situation n'est pas encore désespérée.
04:39On est sur une trajectoire.
04:40Donc, les instantanés qu'on peut avoir,
04:43avec la note de la police dont vous allez parler,
04:45avec tout ça,
04:46c'est des photos à l'instant T.
04:48Mais ce qui est intéressant,
04:49c'est les dynamiques.
04:50Et la dynamique est catastrophique.
04:52Mais on n'a pas encore atteint le point de non-retour
04:56où on se retrouverait littéralement,
04:58dans un cas comme au sens propre le Mexique,
05:01avec n'importe qui qui a un peu d'argent,
05:05susceptible d'être enlevé, etc.
05:06On va vers ça,
05:07mais on n'y est pas encore.
05:08Donc, on peut encore corriger la trajectoire.
05:09On en voit les prémices dans les rues de Paris en plein jour.
05:11Non, mais on en voit plus que les prémices.
05:13Mais ce qui est intéressant,
05:14et d'où l'importance d'avoir dans la vie publique
05:19des gouvernants qui disent les choses.
05:22Et c'est assez récent.
05:23C'est assez récent.
05:25Mais c'est très important,
05:26parce que ça aide à la prise de conscience.
05:28Mais dans l'appareil d'État,
05:30mes interlocuteurs,
05:31moi j'ai la chance de parler depuis plus de dix ans
05:33à des gens qui sont aussi bien des policiers et des gendarmes
05:37qui sont dans les voitures sur le terrain,
05:38c'est-à-dire la première ligne,
05:40les fantassins,
05:41les gens qui sont le plus exposés.
05:43Et en même temps,
05:44des gens qui sont dans les états-majors,
05:46voire dans les directions générales.
05:48Et pendant longtemps,
05:49la sonnette d'alarme sur la dégénérescence de la situation
05:52était tirée par les gens qui étaient sur le terrain.
05:56Et par le management intermédiaire.
06:00Dijon, les chefs intermédiaires dans la hiérarchie.
06:04Mais, par un phénomène qui est d'ailleurs assez humain,
06:06plus on montait dans la hiérarchie,
06:08plus les gens étaient en fin de carrière
06:09et à des postes prestigieux,
06:11moins ils étaient capables de dire les choses
06:14et plus il y avait un relativisme, etc.
06:16Quant aux politiques,
06:18ils étaient dans une forme de déni,
06:21parfois sidérante,
06:22sauf certains, par exemple,
06:24comme Gérard Collomb,
06:24souvenez-vous,
06:25qui a dit des choses terribles.
06:27Une phrase devenue emblématique
06:29qui est
06:30« Nous vivions côte à côte,
06:31j'ai peur que nous finissions face à face ».
06:33Mais il l'a dit quand ?
06:35Le jour de son départ.
06:36Or, il n'a pas fait ce constat la veille de son départ.
06:39Il a fait ce constat pendant l'année et demie
06:42qu'il a passé au ministère de l'Intérieur.
06:44Que ne l'a-t-il dit quand il était ministre ?
06:46Eh bien, ce qu'ont fait Gérald Darmanin
06:48et ensuite Bruno Retailleau,
06:50c'est qu'ils ont été les premiers
06:51à vraiment dire les choses comme elles sont.
06:54Ensuite, il y a toute une pesanteur politique
06:56et administrative qu'il faut secouer
06:58parce qu'en réalité,
06:59les méthodes qu'il faudrait mettre en œuvre aujourd'hui
07:01pour corriger la trajectoire,
07:03personne n'a le courage de le faire.
07:04Pourquoi ?
07:05Ah, alors ça, c'est un...
07:07Pourquoi ?
07:07Moi, je...
07:08À des fins politiques,
07:09pour garder ce poste et ses privilèges.
07:11Non, parce que ça, c'est une formule...
07:13Je pense que c'est plus compliqué que ça.
07:15Alors, je pense que les gens
07:17qui font de la politique professionnelle
07:18depuis toujours
07:20sont des gens qui ont un cas...
07:21D'abord, ils sont baignés par un sentiment
07:24que beaucoup de gens ont
07:26chez les élites médiatiques notamment,
07:31mais pas seulement,
07:32même chez les élites économiques,
07:34c'est de penser
07:35que la formidable prospérité
07:37et l'état de paix
07:38que connaît notre pays depuis 70 ans
07:40est éternel.
07:41Évidemment, ils n'ont rien connu d'autre.
07:42Moi, j'ai 56 ans.
07:43Je n'ai connu que la paix
07:45et la prospérité.
07:46Comme je m'intéresse à ces questions,
07:48je vois la situation dégénérer
07:49très vite depuis 10-15 ans.
07:51Mais je suis très inquiet
07:52de là où on va.
07:53Je suis déjà, pour tout vous dire,
07:54inquiet de là où nous sommes.
07:56Mais c'est parce que je vis là-dedans.
07:57Y compris, d'ailleurs,
07:58avec les inconvénients
07:59qui vont avec.
08:00Mais les gens
08:01qui sont dans le...
08:02au poste de...
08:04où ils ont le pouvoir
08:05de changer les choses,
08:06de prendre des décisions,
08:07ils ont beaucoup de mal
08:08à voir la gravité
08:09de la situation.
08:10Je vous parlais tout à l'heure
08:10d'une tendance
08:11et d'une trajectoire.
08:12Ils ont beaucoup de mal
08:13à concevoir
08:14jusqu'où pourrait aller
08:16cette trajectoire.
08:17Parce que quand on vit en paix
08:18depuis 70 ans,
08:19on a beaucoup de mal
08:19à comprendre
08:20que la paix n'est pas éternelle
08:21et qu'il faut se battre
08:22pour la conserver.
08:23C'est vrai pour la paix internationale.
08:25C'est aussi vrai
08:26pour la paix intérieure.
08:27C'est très important
08:27ce que vous dites
08:28parce que les chiffres
08:29sont édifiants.
08:30Je les ai sous les yeux.
08:31Cette note de la police judiciaire,
08:32Thibaut de Montbréal.
08:33assassinat et tentatif d'assassinat
08:36plus 33%
08:37entre 2021 et 2024.
08:40Il y a eu 525 victimes
08:42dont 110 tués.
08:44Il y a 173 villes également
08:46qui sont touchées
08:47par des règlements de comptes.
08:48Je vous donne plusieurs chiffres.
08:49En 2024 contre 144 en 2021.
08:52On voit également
08:53que les villes moyennes de province
08:55et ça, ça fait un petit moment
08:57sont gangrénées également
08:58par le trafic de drogue.
09:00On a l'impression
09:00que la situation nous échappe.
09:04Quel est votre regard
09:06sur ces chiffres ?
09:07Les phénomènes de rupture
09:11ils vont toujours
09:11en s'accélérant.
09:13C'est comme les toboggans.
09:14Ça commence un tout petit peu doucement
09:15et puis tout à coup
09:17ça accélère
09:17et il y a un moment
09:18où on atteint
09:18un point de non-retour
09:19et c'est la chute.
09:21Il faut avoir conscience
09:22que les deux grandes structures
09:27qui nous attaquent,
09:28jusque maintenant
09:28on n'a parlé que du grand banditisme,
09:31de ce qu'on appelle
09:31la criminalité organisée,
09:33le narcotrafic
09:34en termes un peu plus familiers
09:35mais il y a aussi l'islamisme
09:37qui est un phénomène
09:38extrêmement inquiétant
09:40et qui les deux
09:41ont comme point commun
09:42parfois il y a des liens entre eux
09:43pas toujours
09:44mais parfois il y a des liens entre eux
09:45et ils ont comme point commun
09:46ce que je disais tout à l'heure
09:48c'est-à-dire
09:48de profiter de la faiblesse
09:50de l'État
09:50et de l'incapacité de l'État
09:52à utiliser
09:52ses moyens
09:53juridiques
09:55et techniques
09:57par manque
09:59de volonté politique
10:01oui de volonté
10:02de détermination
10:03parce qu'en réalité
10:04le début de solution
10:06ce serait
10:07que l'État
10:08applique
10:09et soutienne
10:10ses fonctionnaires
10:10dans l'application
10:12de la loi
10:12il n'y a même pas de loi
10:13à changer
10:13sur l'usage de la force
10:15c'est-à-dire que
10:16si la police
10:17et la gendarmerie
10:17se mettaient
10:18à être intégralement soutenus
10:20pas simplement
10:21par les chefs hiérarchiques
10:22mais également
10:22par les autorités politiques
10:24et par la justice
10:24sur l'emploi
10:25de la force légitime
10:27nous aurions une dizaine
10:28de voyous tués par semaine
10:29je répète
10:30nous aurions une dizaine
10:31de voyous tués
10:32par les policiers
10:32et les gendarmes
10:33chaque semaine
10:34il y aurait des enquêtes
10:35parce qu'on est en démocratie
10:36mais si ces gendarmes
10:39et policiers
10:40étaient soutenus
10:41en appliquant la loi
10:43y compris dans l'usage
10:44de la force
10:45très vite
10:45la trajectoire
10:46pourrait commencer
10:47à tourner
10:49mais que faut-il faire
10:50Thibaut de Montbréal
10:50vous dites des choses
10:51très vraies
10:52très vraies
10:53que faut-il faire
10:54pour que les choses changent
10:55que la peur change de camp
10:56parce qu'aujourd'hui
10:57vous sortez dans la rue
10:59vous dites même à Paris
10:59en plein jour
11:00vous pouvez vous faire kidnapper
11:01alors là c'est sur fond
11:01de crypto-monnaie
11:02mais on y arrive
11:04enfin on y arrive
11:05de plus en plus
11:05on est dans une violence
11:07de plus en plus présente
11:08mais Pascal de la Tour du Pain
11:09vous venez d'employer
11:10une de mes expressions préférées
11:11il faut que la peur
11:13change de camp
11:13mais pour que la peur
11:14change de camp
11:15il faut que le camp
11:16d'en face
11:16parce que ce sont des gens
11:17qui sont en face
11:18ce sont des ennemis
11:19il faut que ces gens
11:21comprennent
11:21que nous retrouvons
11:23une détermination
11:24aujourd'hui
11:25ce qu'ils voient
11:27c'est que
11:28à des moments
11:30où la force
11:31pourrait être utilisée
11:32les policiers
11:33et les gendarmes
11:34souvent
11:34s'auto-censurent
11:36ou plus exactement
11:37minorent
11:38leur degré d'engagement
11:39ils ont peur de quoi ?
11:40mais ils ont peur des suites
11:41quand vous êtes policier
11:42aujourd'hui
11:42et que vous ouvrez le feu
11:43il y a une enquête
11:44encore une fois
11:45c'est normal
11:45on est dans une démocratie
11:46mais immédiatement
11:47la personne est désarmée
11:49elle est enlevée
11:49de la voie publique
11:50et elle est traitée
11:51comme un grand brûlé
11:52pourquoi les politiques
11:52Thibaut de Montbrial
11:54ont peur de faire
11:55respecter la loi en France ?
11:57mais parce que
11:58qui aujourd'hui
11:59dans la classe politique
12:00parce qu'il est
12:02un homme ou une femme
12:03qui fait une carrière politique
12:04qui va donc ensuite
12:05aller au gouvernement
12:06sortir du gouvernement
12:08garder des fonctions
12:09etc
12:09parce que ce sont des gens
12:10qui ont beaucoup de mal
12:11à faire autre chose
12:11c'est pas des gens
12:12qui ont d'autres métiers
12:13c'est des gens
12:13qui ont tout à perdre
12:14et ils ont
12:15personne n'a envie
12:17ou une très grande majorité
12:18de gens qui font ce métier
12:20qui est par ailleurs
12:21d'une grande noblesse
12:21et dont la plupart
12:22des gens dont nous parlons
12:23sont des gens
12:24qui sont sincères
12:25c'est des gens
12:25qui sont sincèrement engagés
12:26pour aider les autres
12:30mais il y a une limite
12:31qui est celle
12:32de la pression
12:33qui est mise
12:34par la presse de gauche
12:35par les associations
12:36etc
12:36qui est que
12:38dès que vous souhaitez
12:40mettre en oeuvre
12:40un programme
12:41un petit peu réaliste
12:43et donc dur
12:44regardez la façon
12:45dont c'est traité
12:46et donc aujourd'hui
12:48comme nous sommes
12:49dans une lutte
12:50avec des gens
12:51qui sont
12:51comme je dis
12:52dans le camp d'en face
12:53et qui sont soutenus
12:54et ils le savent
12:55un parti
12:57comme la France Insoumise
12:58a un intérêt objectif
13:00au soutien
13:01de gens
13:01qui veulent déstabiliser
13:02le pays
13:02donc
13:03aujourd'hui
13:05c'est extrêmement difficile
13:06pour un politique traditionnel
13:07de dire
13:08oui il faut utiliser
13:09la force légitime
13:10et quoi qu'il en coûte
13:11le quoi qu'il en coûte
13:12on parle de guerre
13:13et de quoi qu'il en coûte
13:14mais dès qu'on parle
13:14de conséquences concrètes
13:15de guerre
13:15ou de quoi qu'il en coûte
13:16il n'y a plus personne
13:17bon
13:17c'est absolument passionnant
13:19Thibaut de Montbréal
13:20vous allez rester avec nous
13:22si vous le permettez
13:24on a plein de sujets
13:24à aborder
13:25je pense qu'on n'aura pas
13:25assez de temps
13:26on a plein de sujets
13:27à aborder
13:27mais il faut quand même
13:28trouver des bribes
13:29de solutions
13:30pour essayer d'inverser
13:31la tendance
13:31on est d'accord
13:32je pense que les français
13:33d'ailleurs
13:33les français
13:34juste ce petit sondage
13:36CSA
13:37non non je le donne juste
13:37ce sondage CSA
13:39pour Europe 1
13:39le JDD
13:40c'est nous
13:40qui révèle que 72%
13:42des français
13:427 français sur 10
13:43estiment que l'insécurité
13:44est liée à la société
13:45dans laquelle nous vivons
13:47il faut peut-être
13:49faire bouger les choses
13:50on continue d'en parler
13:51Thibaut de Montbréal
13:52j'ai quelques idées
13:53vous avez quelques idées
13:54Thibaut de Montbréal
13:55vous avez quelques idées
13:55vous allez nous les exposer
13:57il est 19h29
13:58et je suis toujours
13:59avec Thibaut de Montbréal
14:00dans ce studio
14:02Véronique Jacquet
14:02nous a rejoint
14:03Paul Melun également
14:05vous avez des questions
14:05à poser à Thibaut de Montbréal
14:07le temps est passé
14:07extrêmement vite
14:08on a tellement de sujets
14:09à aborder
14:10peut-être je voudrais
14:11si vous le permettez
14:11Thibaut de Montbréal
14:12revenir quand même
14:12sur ces scènes
14:14filmées
14:14d'une violence inouïe
14:16d'enlèvement
14:17en pleine rue
14:18sur fond de crypto-monnaie
14:19donc ça c'est des histoires
14:20de gros sous
14:22mais sur la méthode
14:24la méthode employée
14:25vous êtes à Paris
14:26et des proches
14:28de personnes
14:29qui ont gagné
14:31beaucoup d'argent
14:31grâce à la crypto-monnaie
14:32se font enlever
14:33en pleine rue
14:33par des malfrats
14:34on marche sur la tête
14:37pour reprendre le nom
14:38d'une célèbre émission ici
14:39ça illustre ce qu'on disait
14:41avant la pause
14:42sur l'hyper-violence
14:43on a une violence décomplexée
14:45par
14:46et c'est sa structuration
14:48qui est intéressante
14:49mais elle vient d'où
14:50cette violence décomplexée
14:50avec des jeunes
14:51des gamins
14:52j'allais y venir
14:53ce qui est très intéressant
14:54aujourd'hui
14:55c'est que vous avez des bandes
14:55qui ne sont pas du tout
14:56unies
14:57comme on ne pouvait avoir
14:58il y a 20 ans
14:59il y a 30 ans
15:00il y avait des bandes
15:00je me souviens du gang
15:01des postiches
15:02c'était des gens
15:02qui étaient ensemble tout le temps
15:03ils étaient quelques-uns
15:04et ils vivaient ensemble
15:05
15:05vous avez des chefs
15:07des commanditaires
15:08dont certains d'ailleurs
15:08sont en prison
15:09et ils ont
15:11un espèce de pool
15:12de jeunes
15:14qui sont des gamins
15:16soit des mineurs
15:17soit des jeunes majeurs
15:18qui sont utilisés
15:20au coup par coup
15:21au sens du coup
15:22du coup
15:23de la délinquance
15:24et qui vont commettre
15:26soit des enlèvements
15:27soit des attaques à domicile
15:29des home jacking
15:29qui est un phénomène
15:30d'hyper-violence
15:31dont on parle assez peu
15:32mais qui est en très forte croissance
15:33également dans les grandes villes
15:35et notamment dans les quartiers huppés
15:36de l'ouest parisien
15:37et quand les types
15:40se font arrêter
15:40on se rend compte
15:41moi j'ai un dossier au cabinet
15:42d'un home jacking
15:43dans les Hauts-de-Seine
15:45un dimanche matin
15:46à 9h
15:47avec une maison
15:47qui a été envahie
15:48par 9 types
15:49qui venaient d'un quartier
15:50de l'est
15:52de l'île de France
15:53tous issus de l'immigration
15:54c'est un constat
15:55et il y en avait 7
15:58qui étaient déjà mis en examen
15:59pour des affaires identiques
16:01dont 2
16:01qui étaient déjà mis en examen
16:02pour tentative de meurtre
16:04et qui étaient en liberté
16:05dont un qui avait un brasset électronique
16:06donc tout ça
16:07est quand même très intéressant
16:08c'est aberrant
16:08ce que vous racontez
16:09pardon
16:09les bras vont tombent
16:11qui n'est pas public
16:13je n'ai pas plus de détails
16:14mais c'est ça qu'on voit
16:16et on voit dans le dossier
16:17c'est très bien fait
16:17l'enquête a été remarquable
16:19et on voit vraiment ça
16:21c'est-à-dire qu'il y a des poules de jeunes
16:22qui sont à disposition
16:22via les réseaux sociaux
16:23et qui prennent un petit billet
16:25pour aller faire
16:26un coup c'est donc un home jacking
16:28un coup c'est essayer d'enlever
16:30quelqu'un dans la rue
16:30et plus l'état
16:33apparaît à leurs yeux
16:34comme étant faibles
16:35plus ils ont l'impression
16:37qui est parfois fausse
16:38qu'il n'y a rien à craindre
16:40de la justice
16:40plus ils sont désinhibés
16:43et c'est vraiment
16:44sur cette tendance globale
16:45qu'il faut
16:45c'est cette tendance
16:46qu'il faut absolument casser
16:47et encore un mot
16:48parce que c'est important
16:49le phénomène
16:50de cette hyper-violence
16:51liée au crime organisé
16:53l'augmentation récente
16:55ça vient de la Hollande
16:56et la Belgique
16:56et on est en train
16:58de voir en France
16:58ce qui est arrivé
16:59il y a deux ou trois ans
17:00en Hollande et en Belgique
17:01et qui a été dénoncé
17:02pour la première fois
17:03publiquement
17:03très courageusement
17:04par la procureure de Paris
17:06Laure Bécuot
17:07une magistrate courageuse
17:08qui a fait une interview
17:09au journal Le Monde
17:10fin 2022
17:10en disant attention
17:11on est sur une pente
17:13très glissante
17:14et en Hollande
17:15et en Belgique
17:15on a des gens
17:16qui ne craignent plus
17:17parce qu'ils ont
17:18des moyens financiers
17:19et de l'équipement
17:20d'armement
17:21aussi moderne qu'une armée
17:22de s'en prendre
17:23à des magistrats
17:25à des journalistes
17:26aux enfants
17:27du roi de Hollande
17:28il y a eu un projet
17:29au ministre belge
17:30de la justice
17:30qui a failli être enlevé
17:32et qui a été sauvé
17:33à une demi-heure près
17:34par les services
17:35de renseignement
17:35et donc ce sont des gens
17:36qui sont complètement désinhibés
17:38et qui commettent
17:39des actes de violence
17:40qui par leur intensité
17:42et par les cibles
17:43qui sont les leurs
17:45étaient encore inconcevables
17:47de façon structurée
17:48il y a quelques années
17:49ça arrivait de temps en temps
17:50mais on en parlait
17:51pendant des jours
17:52et des semaines
17:52aujourd'hui
17:53c'est susceptible
17:53d'arriver tous les jours
17:54et les plans
17:55il y a eu
17:57un plan pour tuer
17:58un directeur de prison
17:59il n'y a pas très longtemps
17:59on en a un peu parlé
18:00pas beaucoup
18:01ça aurait fait la une
18:02pendant des mois
18:03il y a trois ans
18:04aujourd'hui c'est des choses
18:05qui arrivent malheureusement
18:06de plus en plus souvent
18:08juste une chose
18:08une fois qu'on a dressé
18:09cet état des lieux
18:10que proposez-vous
18:11Thibaut de Montbrial ?
18:12moi je propose depuis longtemps
18:13pour arrêter
18:14parce que Thibaut de Montbrial
18:15expliquait qu'on était
18:16on n'était pas encore
18:17en chute libre
18:18mais qu'on était sur un plateau
18:19pour éviter que ça dégringole
18:21il faut aujourd'hui
18:22impérativement
18:23je vous l'ai déjà dit
18:23tout à l'heure
18:24mais je le redis
18:24moi j'ai théorisé ça
18:26j'appelle ça le choc d'autorité
18:27c'est à dire qu'à un moment
18:28il faut mettre un coup d'arrêt
18:29et ce coup d'arrêt
18:30il y a plein de mesures techniques
18:32je ne vais pas faire un catalogue ce soir
18:34il y a des choses qui existent
18:35et tout ne nécessite pas
18:37une majorité à l'Assemblée Nationale
18:39il faut des réformes législatives
18:41mais on a déjà beaucoup d'outils
18:42encore faut-il avoir le courage
18:44de s'en emparer pleinement
18:46et le premier d'entre eux
18:47je le redis
18:48et c'est mon message ce soir
18:49c'est de soutenir
18:50d'avoir un soutien administratif
18:52judiciaire et politique
18:54aux policiers et aux gendarmes
18:56pour qu'enfin
18:57ils puissent employer
18:58la force légitime
18:59prévue par la loi
19:00pas plus que celle qui est prévue par la loi
19:02mais toute celle qui est prévue
19:04par la loi
19:04et qu'ensuite
19:05ils soient soutenus
19:06il faut le dire très clairement
19:07ça impliquera
19:08que des gens soient tués
19:10non pas
19:10dans des expéditions
19:12mais ça impliquera
19:14que des voyous
19:15dans le cadre
19:16de leurs entreprises criminelles
19:18et dans le cadre
19:19de la légitime défense
19:20et de l'usage de l'arme prévue
19:21pour les policiers
19:22et les gendarmes
19:22que ces voyous-là soient tués
19:24et que quand ça arrive
19:25les policiers
19:26et les gendarmes
19:27bien sûr
19:28qu'il y ait une enquête
19:28mais que dès lors
19:29qu'il n'y a pas de faute manifeste
19:30ils soient encouragés
19:32remerciés
19:33et décorés
19:33la doctrine
19:35que vous esquissez là
19:36me fait un peu penser
19:37à ce qu'on entend
19:38outre-manche
19:40du côté des britanniques
19:41par exemple
19:41en matière de rodéo
19:42on sait que là-bas
19:43il est possible
19:44d'aller au choc
19:45avec les véhicules
19:46par exemple
19:47des rodéo
19:47est-ce que c'est des mesures
19:48de ce type
19:49auxquelles vous pensez
19:50pour la France
19:50parce que nous
19:51on n'en est pas là
19:51encore aujourd'hui
19:52alors je ne suis pas sûr
19:52que l'exemple britannique
19:53soit le meilleur
19:54parce qu'il y a certes
19:55ce qu'ils appellent
19:56le contact
19:56sur les rodéos
19:59mais par contre
20:00pour tout le reste
20:01le modèle
20:02de sécurité
20:03et de société britannique
20:05est en encore plus
20:06mauvaise santé
20:08que le nôtre
20:08maintenant sur le contact
20:10sur les rodéos
20:11moi je suis philosophiquement pour
20:14mais on ne peut pas
20:14juste décider cette mesure
20:15de façon isolée
20:16pourquoi ?
20:17il faut une politique globale
20:19si vous faites juste
20:20le contact sur les rodéos
20:21très vite
20:21il y a un voyou
20:23qui va être blessé ou tué
20:25et si vous n'intégrez pas ça
20:27ça va sans jamais
20:28oui
20:28donc il faut faire ça
20:29dans un cadre
20:30il faut mettre en place
20:32des actions
20:32moi je pense
20:33c'est un peu long à expliquer
20:34je ne vais pas le faire
20:34je dis juste
20:35qu'il y a une loi
20:35qui permet de le faire
20:36c'est la loi de 55
20:37sur l'état d'urgence
20:38et que beaucoup de gens
20:39ont oublié
20:40qu'on pouvait avoir
20:40des états d'urgence
20:41territorialement ciblés
20:43donc on peut avoir
20:43un état d'urgence
20:44sur une petite partie
20:45du territoire
20:46et pendant quelques jours
20:47ou quelques semaines
20:48mettre en place
20:49des actions
20:49beaucoup plus vigoureuses
20:50avec des dérogations
20:52à la loi normale
20:53et je pense que
20:54si on le fait une fois
20:55deux fois
20:56trois fois
20:57et qu'on a un gouvernement
20:58qui soutient ses fonctionnaires
20:59et qui assume
21:00le bras de fer idéologique
21:02avec les associations
21:04d'extrême gauche
21:04et la presse
21:05d'extrême gauche
21:06tout le pays
21:07n'attend que ça
21:0780% des français
21:09seraient pour
21:09et je dis juste
21:10une dernière chose
21:10qui est essentielle
21:11c'est que les premières
21:12victimes de l'insécurité
21:14c'est pas les gens
21:15qui vivent au centre de Paris
21:16dans les quartiers bourgeois
21:17c'est les classes populaires
21:19et donc c'est une chose
21:21le premier devoir
21:22d'un état
21:22c'est de protéger
21:23sa population
21:24et ce que je préconise
21:25c'est en réalité
21:26un programme
21:27qui permettrait
21:28de libérer
21:29du double joue
21:30des narcotrafiquants
21:32et des islamistes
21:33les classes les plus populaires
21:34qui n'attendent que ça
21:35Véronique Jacquier
21:36oui j'allais justement
21:37vous parler de ces états
21:38d'urgence
21:39qui concerneraient
21:40des territoires
21:40est-ce que vous dites
21:41c'est ce qui manque
21:42à Bruno Retailleau
21:43pour aller plus loin
21:45là dans la guerre
21:45à mener
21:46contre le narcotrafic
21:48en particulier
21:49je pense que
21:50pour mettre en place
21:51des politiques
21:53aussi spectaculaires
21:55parce que c'est vraiment
21:56le mot
21:56ce serait spectaculaire
21:57et ce serait considéré
21:58par l'opinion
22:00par l'opinion
22:00même internationale
22:01comme quelque chose
22:02de spectaculaire
22:03ça ne veut pas dire
22:03que ce n'est pas nécessaire
22:04au contraire
22:04mais ce serait spectaculaire
22:06je pense que
22:07c'est très difficile
22:08d'envisager ça
22:09d'abord comme je vous dis
22:10tout à l'heure
22:10je ne pense pas
22:11que les gens
22:11qui sont dans une trajectoire
22:12politique personnelle
22:13de long terme
22:15dans une vie politique
22:16depuis le début
22:16soient complètement structurés
22:19pour accepter
22:19toutes les conséquences
22:20de la mise en oeuvre
22:21de ce genre de mesures
22:22mais surtout
22:23je pense que
22:24c'est impossible
22:24d'imaginer ça
22:25dans un gouvernement
22:27qui n'a aucune cohérence propre
22:28et qui n'a pas de majorité
22:30à l'Assemblée
22:32mais ça me paraît
22:33indispensable
22:34que le sujet
22:35que j'aborde
22:35c'est-à-dire
22:36le fait d'assumer
22:37la force légitime
22:38soit dans le débat public
22:40pour les grandes campagnes nationales
22:41les années qui viennent
22:42et bien c'était passionnant
22:44merci infiniment
22:44Thibaut de Montbréal
22:45d'être venu ce soir
22:47dans le studio
22:48d'Europe 1
22:49on n'a pas eu le temps
22:50d'aborder tous les sujets
22:51j'espère que vous reviendrez
22:52vous reviendrez prochainement
22:53avec grande joie
22:54bon écoutez
22:56vraiment passionnant
22:56merci infiniment
22:57on va en parler
22:58nous aussi
22:59dans un tout petit instant
23:00il est 19h43
23:01sur Europe 1

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