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  • 16/05/2025
Télématin reçoit le journaliste et écrivain Jacques Pradel spécialisé dans les affaires criminelles.
Il publie "L'univers du crime" avec 30 histoires qui ont défrayé la chronique.

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Transcription
00:00Plus jeune, notre invité s'imaginait embrasser une carrière de sous-préfet ou bien de comédien.
00:05Finalement, il est devenu journaliste spécialisé dans les affaires criminelles et ça nous va très bien.
00:09Bonjour Jacques Pradel.
00:10Bonjour Damien, vous êtes bien renseigné.
00:13On a avec Maya des dossiers sur vous, cher Jacques.
00:16Vous publiez l'Univers du crime, édition du Rocher.
00:1930 histoires qui ont défrayé la chronique, 30 histoires parmi beaucoup, évidemment,
00:23que vous avez choisi, sélectionnées, vous nous direz pourquoi Jacques.
00:26On peut peut-être rentrer tout de suite dans le vif du sujet, par exemple.
00:28On peut peut-être démarrer par l'affaire Oscar Pistorius, l'ex-champion paralympique sud-africain.
00:33Il est sorti de prison récemment, c'était le 5 janvier 2024.
00:36Oui, absolument, début 2024.
00:38Jamais 2024, 11 ans après le meurtre de sa compagne, la top-modèle Riva Stinkamp.
00:43Vous retenez quoi Jacques de cette affaire Pistorius ?
00:45Cette affaire, ce n'était pas rien parce que c'était une icône du sport paralympique.
00:52Et aussi, il avait d'ailleurs battu des athlètes valides.
00:55Donc, c'était quand même quelqu'un qui était un sportif emblématique, jeune, beau, vivant, très people,
01:05avec sa compagne, donc la malheureuse, qui va être décédée dans un soir de fête des amoureux.
01:17Quand même, c'est le soir de Saint-Valentin que ça s'est passé.
01:21Alors moi, ce que je retiens pour être…
01:22Donc, il a prétendu, pardon, donc il lui a tiré dessus, derrière la porte, pensant que c'était un cambrioleur.
01:26Ça, il a dit, j'ai cru qu'il y avait quelqu'un que c'était…
01:28Ça, c'est sa version, il a dit, voilà, je me suis réveillé, je n'avais pas mes prothèses, j'ai entendu un bruit dans la salle de bain.
01:36Alors, c'est vrai qu'il était totalement parano et il vivait dans cet appartement avec un pétard sous…
01:42Un pistolet, pardonnez-moi, sous le lit quand même, au cas où un cambrioleur serait venu.
01:48Et alors, il a dit, c'est comme ça qu'il a déposé devant la cour de justice, j'ai entendu un bruit venant de la salle de bain,
01:57j'ai pensé qu'un cambrioleur s'était caché et j'ai tiré à travers la porte.
02:03Enfin, il a tiré quatre balles quand même, qui ont toutes atteint la jeune femme.
02:08Et il a été dit après dans les journaux sud-africains par des journalistes bien informés auprès de la police
02:15que l'affaire avait commencée peut-être dans la chambre.
02:20Voilà. Et donc, moi, ce que je retiens, c'est que qu'est-ce qui se passe pour la justice
02:25quand quelqu'un est une sorte d'icône ?
02:28On se pose la question, nous aussi, quand quelqu'un de très connu, un acteur,
02:34est dans le collimateur de la justice.
02:37Et lui, ça a fonctionné pour lui.
02:39C'est-à-dire que le premier jugement en 2016, je crois, il a pris cinq ans pour homicide involontaire.
02:47Le pauvre, il s'était trompé.
02:49Voilà. Et c'est le parquet, l'équivalent du parquet, qui a exigé un deuxième procès.
02:57Et là, il a été condamné à 13 ou 14 ans de prison.
03:02Voilà. Qu'il a quasiment effectué complètement.
03:04Vous balayez un siècle d'affaires criminelles.
03:07Vous nous emmenez en 1902, mort d'Émile Zola par asphyxie.
03:12Pendant longtemps, la version officielle a parlé de dysfonctionnement d'une cheminée.
03:16Et puis, rebondissement 50 ans plus tard.
03:18Oui, mais c'était vraiment le dysfonctionnement de la cheminée.
03:22Émile Zola est vraiment mort d'une intoxication à l'oxyde de carbone.
03:27Mais moi, j'ai retenu cette histoire d'abord parce qu'elle est énorme, puisque, en fait, on peut dire maintenant, a posteriori, la mort d'Émile Zola était un crime parfait.
03:41Et chaque histoire symbolise un peu l'état de la société à l'époque où ça s'est déroulé.
03:48C'est-à-dire qu'Émile Zola était un des personnages les plus haïs, alors les plus respectés et les plus encensés par ses lecteurs, mais aussi les plus haïs…
04:00Par rapport à ses frises de position.
04:01Par rapport à l'affaire Dreyfus, j'accuse, etc.
04:05Et donc, toutes les ligues d'extrême droite antisémite lui envoyaient des petits cercueils par la poste.
04:13On avait fait exploser une bombe sur son palier.
04:16Enfin, il vivait dans la crainte, quand même, d'être un jour abattu par un fou, quoi.
04:24Bon, et le journaliste de Libération, ce n'est pas la Libération d'aujourd'hui, c'est l'ancêtre, vraiment, dans les années 50.
04:36Je crois que c'est en 52. Ce journaliste, au cours d'une enquête, rencontre un pharmacien qui habite Sarcelles et qui lui dit
04:46« Ah, mais moi, j'ai rencontré il y a quelques années, mais il est mort maintenant, un type qui était fumiste, comme on disait. »
04:55« Travaillait sur les toits, enfin sur les cheminées. »
04:57Voilà. Il travaillait sur le toit de l'immeuble d'Émile Zellard et il a, comme disaient les lettres de menace, enfumé le cochon.
05:07Il a bouché ?
05:09Il a bouché, il a bouché. Ensuite, il a débouché, c'est-à-dire que c'était le crime parfait.
05:14Donc, la cheminée a bien dysfonctionné, mais parce qu'on avait bouché l'évacuation.
05:18Absolument. C'était un acte délitué.
05:20C'était volontaire et c'était un crime. Autre affaire qui a fait parler d'elle, Jacques, c'est celle-ci. Regardez un extrait du JT « Nous sommes au milieu des années 1980. »
05:29Simone Weber a-t-elle assassiné son ex-amant Bernard Etier, disparu le 22 juin dernier dans de bien mystérieuses circonstances ?
05:37Des voisins affirment l'avoir vu entrer dans la maison de Simone Weber. Personne ne l'a vu ressortir, vivant en tout cas.
05:44Car dans la nuit, elle aurait transporté une quinzaine de sacs poubelles dans sa voiture.
05:48Quelques heures plus tôt, on a même entendu des bruits de couteaux électriques.
05:53En fouillant dans le passé de Simone Weber, les enquêteurs ont découvert qu'elle avait épousé, il y a quatre ans, l'adjudant-chef Fixard, mort bizarrement trois semaines plus tard.
06:03Jacques, vous racontez cette affaire Simone Weber, surnommée « La diabolique de Nancy ».
06:07Oui, et elle méritait bien son surnom, si je peux me permettre, parce que c'est un personnage incroyable.
06:17Je raconte dans le livre comment elle échappait aux filatures des inspecteurs qui la suivaient, en brisant la filature comme les voyous.
06:29Elle a fournillé à la barre, elle tenait bon.
06:34C'est un film, parce qu'il y avait sa sœur qui habitait à Cannes, et sa sœur, le juge Gilbert Hill, que Simone Weber appelait, les jours où ça allait mal, elle l'appelait « Touvier ».
06:48Et les jours où ça allait bien, elle l'appelait « Mon lapin ».
06:52Mais c'est un personnage, Simone Weber, et elle avait sa sœur Jacqueline, je crois, qui habitait à Cannes, et le juge avait mis « Tout le monde sur écoute ».
07:04Et un jour, les inspecteurs qui écoutent les bandes entendent le dialogue suivant.
07:09« Ah ! » Et alors, très mal joué, vraiment.
07:14« Ah ! Comment vas-tu, Simone ? Il faut que je te donne les bons numéros à jouer au loto. »
07:21Et alors, les flics, mais c'est leur force, évidemment, ils notent le truc.
07:26Et on s'aperçoit qu'il y a des numéros supérieurs à 49, donc ce n'est pas les numéros du loto, c'est le téléphone d'une cabine publique qui se trouve en bas, etc.
07:36Elle parle en langage connu, et les gens liront évidemment cette affaire que vous racontez dans ce livre, notamment.
07:40Il y a une affaire dont vous ne parlez pas dans le livre, c'est l'affaire du petit Grégory.
07:46Est-ce que vous pensez qu'on aura un jour la vérité sur la disparition de cet enfant ?
07:50Alors, j'espère qu'on aura la vérité un jour.
07:55Je n'ai pas écrit l'affaire Grégory parce qu'il y a eu tant de livres, tant d'articles.
08:03Vous avez, vous, une intime conviction ?
08:05L'intime conviction, vous savez, elle est simple, c'est une vengeance intrafamiliale,
08:11malheureusement, dont la victime a été un petit garçon, et c'est un crime terrible.
08:17Moi, j'admire vraiment, je pèse mes mots, j'admire vraiment Jean-Marie et Christine Villemin,
08:24parce qu'ils tiennent le coup, ils n'ont jamais perdu espoir,
08:28et l'affaire n'a jamais été couverte par la prescription.
08:31Le dossier reste ouvert, c'est ça l'espoir.
08:35Et il reste encore quelques analyses, comme la police scientifique fait des progrès absolument énormes.
08:43On peut espérer que peut-être l'un des ADN contenus dans les cordes qui liaient l'enfant va être identifié.
08:55Mais on n'en est pas sûr.
08:57Jacques, vous restez avec nous, votre livre s'intitule « L'univers du crime, édition du Rocher ».
09:01On marque une toute petite pause, on revient avec Benoît.
09:03Salut Benoît.
09:03On va s'intéresser avec vous aux émissions d'affaires criminelles
09:06qui ont toujours passionné les téléspectateurs.
09:08A tout de suite.
09:08Sous-titrage Société Radio-Canada

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