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  • 14/05/2025
« Sois plus créatif ! », « Il nous faut être audacieux !», « L’empathie est la qualité première du manager !». Qui n’a pas entendu ces injonctions dans son travail ? Depuis quelques années, les soft skills sont massivement plébiscitées. Elles sont même devenues l’alpha et l’omega du succès dans toute évolution professionnelle. Depuis le début des années 90, les soft skills sont le fer de lance d’une reconquête de « l’Humain au travail » avec une inscription dans le pilier social de la Responsabilité Sociétale des Organisations. [...]

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Transcription
00:00Soit plus créatif !
00:10Il nous faut être audacieux.
00:12L'empathie est la qualité première du manager.
00:15Qui n'a pas entendu ces injonctions dans son travail ?
00:18Depuis quelques années, les soft skills sont massivement plébiscités.
00:22Elles sont même devenues l'alpha et l'oméga du succès
00:25dans toute évolution professionnelle.
00:27Depuis le début des années 90, les soft skills sont le fer de lance
00:31d'une reconquête de l'humain au travail avec une inscription dans le pilier social
00:37de la responsabilité sociétale des organisations.
00:41Qui peut être contre cette évolution ?
00:44Le monde du travail vient de tellement loin en la matière,
00:47ayant mis en avant un individu neutre, rationnel, sans vie personnelle,
00:51débarrassé de ses émotions dès lors qu'il franchit la porte du bureau ou de l'atelier.
00:56Mais avec l'humain, il faut être précautionneux.
01:00Et je vous propose d'explorer la face obscure des soft skills pour mieux leur rendre leur légitimité
01:06dans un contexte équilibré et serein.
01:09Il existe notamment quatre risques auxquels expose une mobilisation sans précaution des soft skills.
01:15Le premier est une injonction orwellienne.
01:19Si on regarde la grande image, les soft skills dessinent un individu responsable de son capital ressource,
01:26de son employabilité, ayant envie de progresser, de réussir sa vie,
01:31et qui doit savoir sortir de sa zone de confort, être une meilleure version de soi.
01:35Somme toute une vision très néolibérale de l'humanité.
01:39Est-ce notre projet ?
01:41Le second risque est le syndrome du dash shape.
01:45Avec les soft skills, on risque la survalorisation des profils de compétences,
01:51dits dash shape, en tiré, basé uniquement sur les compétences transversales,
01:59par opposition aux I-shape, compétences techniques.
02:04On risque alors de privilégier l'apparence à la compétence,
02:08ce qui peut conduire à des dégâts très importants.
02:11Il faut garder un bon équilibre entre compétences transversales et métiers, les T-shape.
02:18Le troisième risque est de pousser le curseur trop loin et de subir un effet boomerang.
02:24Ainsi, l'adaptabilité peut devenir de la passivité.
02:29L'empathie peut devenir de la souffrance.
02:33L'audace peut conduire à une prise de risque irraisonnée.
02:37L'enthousiasme peut se transformer en théâtralisation.
02:41La confiance en soi peut dériver vers la surconfiance.
02:46La résistance au stress peut engendrer un refus d'aide.
02:50Le contrôle des émotions peut inciter au retrait.
02:54La curiosité peut devenir de l'intrusion.
02:58Ce n'est pas l'idéal pour le bien-vivre au travail.
03:02Le quatrième risque d'une mobilisation non raisonnée des soft skills,
03:06c'est d'actionner, mine de rien, des modalités de contrôle et d'évaluation qui sombrent dans la subjectivité.
03:14On s'installe dans le jugement et le ressenti, engendrant des effets d'assignation.
03:20« Tu es trop curieux » ou « Pas assez agile »
03:24avec le risque de manipulation et d'auto-assignation,
03:28même sans volonté de nuire, mais conduisant à la perte d'estime de soi ou à l'exclusion.
03:34La vigilance est donc de mise.
03:36Les soft skills doivent être manipulés avec éthique expertise
03:42pour avancer sereinement sur le chemin de leur développement.
03:46Sous-titrage Société Radio-Canada

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