Mardi 13 mai 2025, retrouvez Gilles Dyan (Fondateur, Opera Gallery) dans ART & MARCHÉ, une émission présentée par Sibylle Aoudjhane.
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00:00Générique
00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Art et Marché, votre émission hebdomadaire consacrée au marché de l'art.
00:13Et pour cette émission, je reçois Gilde Dianck, fondateur d'Opéra Galerie,
00:18une galerie d'art moderne et contemporain implantée dans une quinzaine d'espaces à travers le monde
00:22et qui ouvre une nouvelle galerie à Houston aux Etats-Unis.
00:25Et à cette occasion, nous revenons sur l'histoire et le développement de cette galerie qui a célébré ses 30 ans d'existence.
00:32Merci à toutes et tous qui nous rejoignez. Tout de suite, c'est Art et Marché.
00:39La galerie d'art moderne et contemporain Opéra Galerie compte aujourd'hui 17 espaces dans le monde.
00:45A Singapour, Paris, Londres, Aspen, Dubaï, Beirut, j'en passe.
00:49Fondée en 1994, la galerie s'apprête à ouvrir un nouvel espace à Houston aux Etats-Unis
00:53après avoir célébré ses 30 ans.
00:56Et je suis en compagnie de Gilde Dianck, fondateur de la galerie.
00:59Merci beaucoup d'être avec nous.
01:00Merci, bonjour.
01:01Alors, on va bien sûr revenir sur la genèse de tout ce projet.
01:06Mais tout d'abord, je me demandais, est-ce que c'était votre volonté, dès le début,
01:10de créer une galerie aussi implantée dans le monde,
01:14avec un gros acteur du marché de l'art ?
01:19C'était déjà votre volonté, dès le début ?
01:22Alors, je me suis installé à Singapour il y a 30 ans,
01:25suite à un salon, le premier salon d'art en Asie qui s'appelait Trésor.
01:31Ça marchait très très bien, donc on a ouvert la galerie quelques mois après.
01:35Et effectivement, j'ai essayé de trouver un nom qui sonne un petit peu dans toutes les langues
01:40qu'on peut comprendre en chinois, en indien, en français, en anglais.
01:43J'ai choisi le nom L'Ompéra Galerie et j'avais en tête, j'osais espérer d'ouvrir 3, 4 galeries à travers le monde,
01:52dans différents espaces.
01:53Puis le fait est qu'on a eu la chance de pouvoir se développer de manière un peu plus importante.
01:59Et on est maintenant installé effectivement dans 17 endroits à travers le monde, à travers une dizaine de pays.
02:04Et pourquoi Singapour dès la première ouverture ?
02:07Alors, Singapour, c'était un petit peu un hasard parce qu'il y avait un salon qui s'appelait Trésor,
02:11qui a démarré en 1994, qui a été organisé par un monsieur anglais.
02:16Et ce monsieur était venu me voir et m'a proposé un espace dans ce salon.
02:22On a exposé avec une trentaine d'artistes.
02:26C'était très, très, très compliqué, le business en France à l'époque.
02:29C'était juste pendant la guerre du Golfe.
02:32Il y avait des gros, gros problèmes dans le domaine de l'art et dans d'autres domaines également financiers.
02:37Pas forcément le meilleur terrain pour se développer.
02:39Exactement.
02:40Et puis c'était un terrain qui était un petit peu exotique,
02:42qui était loin de tous les problèmes qu'on avait aux États-Unis, Japon à l'époque et aussi Europe.
02:48Et j'étais là-bas, donc j'ai vendu 30 tableaux en 4 jours.
02:54Et puis on s'est installés avec des associés, 6 mois après, que j'ai rachetés au fur et à mesure.
03:00Et puis la première opéra-galerie est née à Singapour en 1994.
03:05Donc vous dites que c'était un succès dès le début, vous avez fait des belles ventes.
03:09Qu'est-ce qui explique cela ? C'est une nouvelle proposition ? Comment vous avez choisi vos artistes ?
03:14Ce n'était pas un succès dès le début.
03:15C'était un succès dès le début, donc au niveau du salon, où on a très très bien travaillé.
03:21J'ai vendu tous les tableaux qui étaient exposés, mais j'avais vraiment besoin de travailler
03:26parce que c'était très très compliqué, si vous voulez, à Paris.
03:29Et ensuite, on travaillait avec des artistes un petit peu de l'école pompier 19e, l'école orientaliste,
03:36et puis quelques artistes contemporains.
03:37On avait un espace qui était très très très très mal situé.
03:41Et petit à petit, si vous voulez, on a changé d'espace avec des aides un petit peu financières,
03:47de clients qui m'ont un petit peu aidé.
03:49Et puis ça a démarré comme ça.
03:51Et quelques mois après, et un an après, on a ouvert un petit espace à Paris, rue Saint-Honoré.
03:57Oui, voilà.
03:58Mais quel était le postulat de départ ?
04:00Qu'est-ce que vous vouliez proposer aux acheteurs, aux collectionneurs ?
04:06Est-ce que vous aviez une vision déjà de vous dire, voilà, je veux par exemple faire rencontrer l'art occidental à Singapour ?
04:13Alors, nous, si vous voulez, donc au départ, toutes les galeries qu'on a, qu'on avait depuis le début et qu'on a même maintenant,
04:20c'est des galeries qui sont très très très accessibles à un très large public.
04:23C'est-à-dire qu'on a des emplacements qui sont des emplacements maintenant, bien évidemment,
04:27parce qu'on a évolué et puis ça a bien marché, des emplacements qui sont un petit peu privilégiés, si vous voulez.
04:34Et notre but, c'est de vraiment proposer l'art à un public très large.
04:42Ça peut être des collectionneurs, ça peut être des étudiants, ça peut être des artistes qui veulent rentrer dans la galerie.
04:50Et on a, si vous voulez, et tous les gens qui rentrent dans nos galeries sont toujours très très bien accueillis.
04:56On leur dit bonjour, on leur sourit, on leur fait un tour, même si on sait que ce n'est pas des acheteurs potentiels.
05:02Donc moi, mon but, c'était uniquement, si vous voulez, par rapport aux artistes contemporains avec qui on travaillait à l'époque,
05:06c'était de faire partager ces artistes à un public le plus large possible dans les endroits qu'on avait ouverts à l'époque.
05:16Mais d'ailleurs, vous proposez à la fois contemporain et moderne.
05:20Alors maintenant, si vous voulez, depuis une quinzaine d'années, on est des gros acteurs du second marché.
05:25Donc c'est-à-dire qu'on a un gros inventaire qui nous appartient en impressionniste, art moderne, post-war.
05:33On a beaucoup de tableaux de Picasso, de Chagall, de Miro, mais aussi Soulages, du Buffet, du Buffet et autres.
05:40Et aussi des American Pop Art.
05:42On a un bel inventaire de Kissarine, par exemple, et d'artistes contemporains américains.
05:47Et ces toiles de maître, si vous voulez, on les expose maintenant dans nos espaces avec des jeunes artistes contemporains qu'on aime et qu'on a envie de défendre au niveau international.
05:58Donc on a fait en fait un chemin un petit peu à l'envers.
06:02Ça veut dire qu'on a vraiment démarré avec des peintres contemporains.
06:05On s'est développé comme ça.
06:06Et ensuite, on a réussi à basculer un petit peu le business sur le second marché.
06:11Et là maintenant, on est assez connu pour le second marché, pour tous ces artistes-là.
06:17Qu'on vend dans nos espaces, qu'on donne en dépôt également à des marchands qui font des salons, etc.
06:23Et maintenant, si vous voulez, on a comme objectif de se recréer une écurie de jeunes artistes contemporains, upcoming,
06:32qu'on a envie de défendre et de faire connaître à travers nos espaces,
06:36qui sont des espaces toujours très bien placés dans les villes où on est.
06:41Donc on est à Paris-Faubre-Saint-Honoré, on est à New York sur Newborn Street,
06:45à Londres sur Newborn Street, à New York sur Madison, etc.
06:51Donc c'est un petit peu notre objectif.
06:52En tout cas, on a quand même l'impression que vous avez suivi peut-être une clientèle
06:56qui était intéressée par votre parti pris.
07:00Vous vous installez quand même à Aspen, Dubaï, etc.
07:03On a l'impression quand même que vous avez cheminé dans le marché de l'art à votre manière,
07:09qui ne suit pas forcément le parcours de toutes les autres galeries qui participent à certaines foires, etc.
07:17Là, vous avez quand même un parcours un petit peu détourné.
07:20Oui, c'est vrai. On a un parcours un petit peu détourné.
07:22On s'est installé, si vous voulez, en Asie il y a 30 ans, donc à Singapour il y a 30 ans, à Hong Kong il y a 28 ans.
07:29On était vraiment les seuls.
07:30On s'est installé à Dubaï il y a 20 ans.
07:32Enfin, on était un petit peu précurseur.
07:35Donc c'est un travail, si vous voulez, de longue haleine.
07:37D'abord pour éduquer un petit peu les collectionneurs.
07:40Un travail de longue haleine également pour présenter un petit peu les artistes.
07:43On a fait des newsletters, des catalogues, des expositions.
07:48Et maintenant, en fait, c'est bien parce qu'après cette période, si vous voulez, un petit peu d'éducation,
07:55on a des gens qui nous suivent depuis longtemps, effectivement.
07:59Et puis ce qui est intéressant avec nos espaces, c'est qu'on a une très très belle synergie entre toutes les galeries.
08:05Donc les gens qui achètent chez nous à Singapour, à New York ou à Hong Kong,
08:09s'ils viennent à Paris, si vous voulez, ils passent devant la galerie qui est bien placée.
08:13Ils rentrent, ils sont un petit peu en terrain, un petit peu conquis et ils aiment nos espaces.
08:18Donc ça aide et voilà.
08:21Et comment ça se passe quand on s'installe sur une zone qui est encore très peu explorée ?
08:24Aujourd'hui, c'est vraiment mondialisé.
08:26Donc maintenant, toutes les plus grandes mégalopoles sont investies par les acteurs du marché de l'art.
08:30Comment ça se passe quand il y a 28 ans, on arrive à Hong Kong et qu'il faut tout,
08:34on a l'impression de tout faire from scratch, comme on dit ?
08:37Comment on a fait, si vous voulez ?
08:39On a beaucoup, beaucoup travaillé.
08:41On a fait beaucoup d'expositions.
08:42On a fait beaucoup, beaucoup de marketing.
08:45On a fait beaucoup de relations publiques.
08:49Dès qu'on avait des clients, des collectionneurs, des clients, si vous voulez,
08:52qui étaient un petit peu intéressés par des pièces, on les a suivis tout au long de, pendant plusieurs années.
08:58Parce que les goûts des clients et parfois l'argent qu'ils peuvent dépenser, ça peut évoluer, bien évidemment.
09:04Au fil des années, on a des clients qui ont acheté des pièces chez nous il y a 20 ans, 25 ans,
09:08qui étaient des artistes contemporains, jeunes, qui achètent maintenant des toiles de maître.
09:13Donc c'était vraiment un travail, si vous voulez, sur place, acharné, avec nos équipes, si vous voulez,
09:20qui ont fait ce qu'il fallait pour qu'on puisse avoir un développement comme ça qui est sympa.
09:26Et vous vous adhéressiez plutôt à une population locale ?
09:29Ou justement, comme vous disiez, votre force, c'est d'avoir un réseau qui est très bien tissé, qui est fort ?
09:35Est-ce que c'est justement une population assez internationale qui voyage ?
09:39C'est vraiment international.
09:41C'est des gens qui voyagent.
09:42Dans toutes nos galeries, vu les emplacements qu'on a,
09:45par exemple à Paris, on vend 80% des étrangers par rapport aux chiffres d'affaires qu'on a.
09:49À New York, c'est environ 50% à des Américains et 30% à des New Yorkais.
09:56À Londres, c'est 70% des étrangers aussi.
09:58Donc ça dépend.
09:59À Spain, c'est que des étrangers.
10:01Bien évidemment, c'est que des gens qui viennent en vacances.
10:04Monaco, c'est 20%.
10:06Monégas, 80% des étrangers.
10:08Donc ça dépend des endroits, ça dépend des pays et ça dépend des périodes aussi.
10:12Vous avez fêté les 30 ans de la galerie.
10:15Comment est-ce que vous voyez le marché, son évolution ?
10:18J'imagine que votre manière de travailler est complètement différente aujourd'hui
10:22qu'il y a 30 ans par rapport aux réalités du marché.
10:24Comment est-ce que vous voyez ça ?
10:26Alors comment on va le marcher ?
10:27En 2024, le marché est un petit peu compliqué.
10:30Dans le domaine de l'art, il y a eu des baisses au niveau des maisons de vente,
10:35au niveau de certaines galeries.
10:36Nous, on a subi une petite baisse qui n'était pas dramatique.
10:39L'année 2025 démarre très très bien.
10:42Vraiment bien, bizarrement, avec tout ce qui se passe au niveau du monde.
10:46Et nous, on a comme objectif, si vous voulez, de continuer un développement international.
10:53Donc on a signé récemment un nouveau local à Houston, dans un très très beau quartier,
10:59qui est le quartier River Oak, qui est un espace formidable, grand, très bien placé.
11:04On a des vues également pour un développement dans d'autres pays, dans le Middle East.
11:08Pour l'instant, on est à Dubaï et à Beyrouth, mais on a envie de s'implanter à Abu Dhabi et puis aussi à Riyad.
11:17On a des propositions, si vous voulez, de John Vancher, avec des groupes importants au Japon, en Amérique du Sud et autres.
11:26Donc on essaie de faire les choses de manière un petit peu posée, réfléchie,
11:30parce qu'une nouvelle galerie, c'est beaucoup, beaucoup de travail, c'est beaucoup de logistique, c'est du nouvel inventaire, c'est des directeurs, etc.
11:37Donc il faut faire les choses de manière un petit peu doucement.
11:41Mais j'imagine que ça va vous aider dans ces périodes difficiles d'avoir un maillage mondial aussi implanté.
11:48Ça doit être une grosse force pour une galerie.
11:49Bien sûr, bien sûr, absolument.
11:51Maintenant, ça nous aide beaucoup.
11:52Et pourquoi Houston en particulier ?
11:54Houston, parce que de la galerie de Aspen, si vous voulez, on a la moitié de nos clients qui sont des clients texans.
12:00Et beaucoup, beaucoup nous ont demandé.
12:02Il n'y a pas une offre exceptionnelle en tant que galerie, si vous voulez, à Houston.
12:06Et beaucoup de nos gros clients, dont un très, très gros client, nous a demandé pourquoi vous n'avez pas ouvert à Houston.
12:12Et donc, voilà, c'est un petit peu au fil des rencontres, au fil des désirs des clients ou de ce qu'on sent, tout simplement.
12:18Mais quand on ouvre un espace, on ne fait pas d'études, si vous voulez, préliminaires, etc.
12:23C'est vraiment un petit peu au feeling.
12:25Et rencontrer les bonnes personnes aussi.
12:27Et rencontrer les bonnes personnes en bon moment qui peuvent nous aider d'un point de vue, si vous voulez, social aussi et autre, absolument.
12:33Bien, merci beaucoup, Gilles Dian.
12:35Je rappelle que vous êtes fondateur de la galerie Opéra Galerie qui a fêté l'année dernière, c'est 30 ans.
12:39Et donc, vous ouvrez un espace à Houston prochainement.
12:42Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
12:44Et merci à vous toutes et tous de nous avoir suivis.
12:46C'était Arrêt Marché.
12:48C'était Arrêt Marché.