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  • 10/05/2025

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00:00Et je suis toujours en studio avec Sarah Sandman, Raphaël Stainville, merci d'être là, j'aimerais qu'on réécoute les mots de Bruno Retailleau qui était en déplacement à Evian, il s'est exprimé peu après 19h, il est évidemment allé à la rencontre de la famille de la victime, ce sapeur-pompier volontaire qui a été renversé délibérément ce matin, très tôt ce matin, par un individu bien connu des services de police, bien connu des services de police, qui a été condamné trois fois pour conduite sous état de stupéfiant,
00:29il avait un petit rendez-vous avec la justice en juin, et bien entendu, bien entendu, il roulait sans permis, j'ajoute que les deux personnes, les deux sapeurs-pompiers qui ont essayé de porter secours à ce sapeur-pompier volontaire, donc sur qui on a délibérément foncé, et bien cet homme a craché sur des sapeurs-pompiers qui essayaient de venir en aide à leurs collègues qui étaient au sol, voilà, je décris le personnage, ce sont des faits, rien que des faits, deux personnes l'accompagnaient, deux personnes qui sont en garde à vue aujourd'hui,
00:57Raphaël Steinville, Sarah Sandman, on va réécouter les mots de Bruno Rotaillot
01:01Cette société laxiste, qui a déconstruit le respect humain, le respect qu'on doit à la vie humaine, déconstruit la notion d'autorité, la notion de hiérarchie, cette société a engendré une fabrique de barbares.
01:17Les mots ne sont pas trop forts. Vous avez d'un côté une France courageuse, une France qui s'engage, celle des sapeurs-pompiers, parce qu'être sapeur-pompier, c'est rappeler à nos compatriotes que c'est la force du don de soi, avant la tentation du chacun pour soi.
01:38C'est la force de l'engagement, plutôt que la tentation de la facilité, du confort. C'est vouloir pour soi-même, non pas des droits, mais accomplir vis-à-vis de concitoyens son devoir.
01:53Et puis il y a des barbares, qui méritent qu'ils soient punis. Mais d'autres aussi ont pu me dire que cet individu, jeune majeur, 19 ans, était bien connu, malheureusement.
02:03Il y a moins d'un mois, il conduisait, sous l'emprise de l'alcool, des stupéfiants, et son permis de conduire avait été suspendu.
02:13Voilà pour les mots de Bruno Retailleau, qui a été sévère et qui explique effectivement que la société, celle qui a déconstruit...
02:20Alors, j'explique, j'explique ce qui s'est passé en plateau.
02:25On ne réagit pas du tout aux mots de Bruno Retailleau, on est en train de se repoudrer le nez.
02:30C'est ça qui vous amuse, Sarah Salman. Je le disais, parce qu'on vous entendait rire.
02:35Ah oui, non, je ne me permettrais pas, évidemment.
02:36Voilà, que les choses soient claires. Bruno Retailleau a eu des mots sévères, effectivement, par rapport à la société.
02:41La société qui a déconstruit, qui a tout déconstruit, engendre une société de barbares.
02:47Et il fait référence, effectivement, à cet individu qui fonce sur un sapeur-pompier pour une histoire de rodéo urbain.
02:54Vous vous rendez compte ? Raphaël Stainville ?
02:56En fait, les mots de Bruno Retailleau, ils sont forts. Le diagnostic, il est juste.
03:01Et pourtant, on ne peut pas s'empêcher d'être un petit peu là de ses discours, d'être toujours dans le diagnostic.
03:08Je ne dis pas que le ministre de l'Intérieur ne fait rien.
03:11Il y a certains chiffres qui montrent qu'effectivement, il y a eu une augmentation du nombre de saisies de véhicules servant à des rodéos, plus d'interpellations.
03:21Mais les Français sont là d'assister jour après jour au même drame qui se répète, à la même impuissance de l'État,
03:28au laxisme qui, finalement, devient l'espèce de norme qui s'impose à tous.
03:33Avec ces, effectivement, il a raison, des barbares qui imposent leurs lois, qui, finalement, définissent de nouveaux quartiers sous leur emprise.
03:43Et ça, c'est insupportable pour l'ensemble des Français.
03:45Et à plus forte raison, pour ceux qui essayent, malgré les difficultés, de faire régner la loi.
03:54Je pense à ce jeune sapeur-pompier, je pense à cet élu, il y a quelques jours, qui a été agressé.
04:00Et qui sont impuissants, finalement, à contenir cette rage qui s'exprime de la part de ces nouveaux barbares.
04:07Mais les sapeurs-pompiers, volontaires en plus !
04:09Mais, je ne dis pas ça, mais les sapeurs-pompiers, qu'est-ce que ça fait dans la vie de tous les Français ?
04:14Ça sauve les vies.
04:15Ça sauve les vies, Sarah Salmane, vous avez raison.
04:16Et je ne vois pas bien ce qui se passe dans leur tête.
04:18Parce que quand vous avez des personnes qui cambriolent un logement, le mobile, c'est volé.
04:22Quand vous avez des personnes qui braquent une banque, le mobile, c'est l'argent.
04:25Là, ça n'excuse rien, mais je ne comprends même pas ce qui se passe dans leur tête pour foncer sur un sapeur-pompier.
04:31Et j'ai regardé aussi la jurisprudence en matière de rodéo-urbain pour voir la peine.
04:34C'est un an d'emprisonnement, 15 000 euros d'amende, mais ça, c'est la théorie.
04:37Et en pratique, j'ai regardé quelques jurisprudences récentes.
04:41Rodéo-urbain, un habitant de la ville âgée de 22 ans, condamné à 4 mois de prison avec sursis.
04:45Clairement, ce n'est pas dissuasif.
04:47J'en regardais un autre.
04:48Il échappera à la prison, d'autant plus.
04:49Oui, bien sûr.
04:50Donc, en fait, quand on regarde les jurisprudences, c'est 4 mois, 3 mois, 6 mois.
04:54Donc, ce n'est pas dissuasif.
04:55Déjà, appliquons la loi, confisquons les véhicules comme le propose Gérald Darmanin de façon systématique.
05:00Je crois qu'il a proposé cela.
05:02Peut-être que ça ira un peu mieux, mais vous avez raison de dire.
05:04On est toujours dans le diagnostic.
05:05Le diagnostic, on l'a.
05:06C'est une catastrophe.
05:07Il y en a, je crois, 25 000 par an, quelque chose comme ça, ou 20 000 par an.
05:11Non, 25 000.
05:1225 000 par an, donc je pense que le diagnostic, on l'a, maintenant, il faut agir.
05:15Donc, on peut agir au niveau juridique, on peut agir.
05:17Mais ça ne date pas d'hier.
05:18Non, ça ne date pas d'hier.
05:19Là, on est au-delà du rodéo urbain.
05:21On est au-delà de ça.
05:22Là, c'est homicide.
05:23Oui, mais exactement.
05:24Homicide abject, a dit même Bruno Retailleau.
05:27Ou tentative d'homicide.
05:28Oui.
05:28Tentative d'homicide.
05:30Oui.
05:31Oui, avec...
05:32Oui, bien sûr.
05:33Bon, cet homme est entre la vie et la mort.
05:34Vous vous rendez compte qu'il y a une famille.
05:36Ce soir...
05:36Non, mais déjà que c'est un métier difficile d'être pompier.
05:38Si vous rajoutez des difficultés comme ça, où vous risquez votre vie,
05:41pas dans des incendies, mais pour un rodéo urbain,
05:44là, ça va complètement décourager les gens.
05:46C'est comme les forces de l'ordre, en fait.
05:47Les gens n'ont plus envie de faire ce métier parce qu'ils ont peur.
05:50Il est 6 heures ce matin.
05:51Il y a un rodéo urbain sur le parking, devant la caserne de pompiers.
05:55Donc, il sort pour dire, bon, écoutez, ça suffit.
05:58Et la personne prend son véhicule, se retourne contre le sapeur.
06:02Il lui fonce délibérément.
06:04Et vous disiez qu'il est déjà connu des services de police.
06:06Mais bien sûr.
06:07Mais c'est ça qui est extraordinaire.
06:08Mais évidemment.
06:09Ça veut dire quoi ?
06:09Dans l'itinéraire délinquant, on avait la possibilité de l'arrêter.
06:12Et on ne l'a pas fait.
06:13Non.
06:13Trois fois, il a été condamné.
06:15Trois fois.
06:15Condamné.
06:16Sous usage de stupéfiants.
06:19Il n'a pas de permis, ce personnage.
06:21Mais si on élargit le spectre, il y a quelque chose qui est quand même
06:25assez terrifiant.
06:27C'est que, bien sûr, il y a ces faits divers qui deviennent des faits de société.
06:31Mais dans le même temps, vous avez, je crois que c'était à Bordeaux aujourd'hui même
06:33ou hier, trois ou cinq mille personnes qui se rassemblent pour des rodéos.
06:40À quel moment cette sous-culture s'impose dans notre société au point que les gens
06:47communient à ce genre de manifestations qui sont d'abord des manifestations où la vie
06:55d'autrui est mis en péril, où le bien-être...
06:58Vous avez raison.
06:59Et pardon, ces rodéos urbains, ça terrorise les populations qui vivent à côté.
07:02Mais bien sûr.
07:03Vous vous rendez compte ?
07:03Où ces personnes vivent comme des exilés de l'intérieur, sans plus oser sortir de
07:08chez eux parce qu'ils ont peur d'être renversés.
07:12C'est ça et vous avez des personnes qui trouvent ça, qui saluent d'ailleurs cela comme
07:18une culture.
07:21Moi, je trouve ça absolument terrifiant, ça dit ce niveau de décilisation dans lequel
07:25sombre la France.
07:26Oui.
07:27Sarah Salman, effectivement.
07:29Donc cet homme...
07:30Ah, M. Brocardi.
07:31Merci d'être avec nous.
07:32Éric Brocardi, porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers, vient d'entrer
07:35dans ce studio.
07:37Merci d'être là.
07:38Alors, on était extrêmement choqués d'abord par le profil de l'individu qui a foncé
07:45sur ce sapeur-pompier volontaire.
07:47Je rappelle, mais j'insiste sur le volontaire, c'est quelqu'un qui décide de consacrer
07:52sa vie à aider les autres.
07:53C'est quelqu'un qui, dès qu'il a un moment de disponibilité, il le donne pour s'engager
07:56pour les autres.
07:57Donc la valeur républicaine pèse sur cette notion de volontariat, elle pèse dans le
08:01domaine des sapeurs-pompiers, qu'ils soient professionnels comme volontaires.
08:04Parce qu'aujourd'hui, les valeurs de la République, c'est quoi ? C'est tout simplement
08:06cette personne, cet individu, qu'on ne pourrait qualifier aujourd'hui.
08:10Le dictionnaire ne contient pas de mots pour essayer de trouver un qualificatif.
08:12Est-ce que c'est un voyou ?
08:13Pour essayer d'illustrer ou tout simplement qualifier ce genre d'individu, excusez-moi,
08:19je n'ai pas envie de dire de type.
08:21Parce que le sujet aujourd'hui, c'est que même si demain, cette personne, malheureusement,
08:25elle fait un malaise, les pompiers iront quand même la récupérer.
08:29Donc cela veut dire qu'aujourd'hui, il y a une certaine défiance systématique des
08:33individus vis-à-vis d'un service public dont ils ne comprennent pas le sens.
08:38Je pense que le terreau aujourd'hui dans lequel une partie de la société est plongée
08:42est un terreau qui, malheureusement, si on n'y fait rien et qu'on ne change pas
08:45l'engrais, risque à un moment donné de continuer à faire pousser des mauvaises herbes
08:49comme on le voit aujourd'hui.
08:50Mais n'y est-on pas déjà ?
08:51C'est ce que disait Bruno Retailleau.
08:54Qu'est-ce que je vois ?
08:55Tout simplement, c'est la réaction qu'on peut très bien illustrer sur les réseaux sociaux.
08:59Quand vous avez quelque chose de bien qui s'opère, il y a très peu de likes.
09:01Quand il y a quelque chose de mal qui se fait, il y a beaucoup de likes, voire beaucoup
09:04de retweets.
09:05Donc ça veut dire qu'aujourd'hui, le décodage qui se fait entre le bien et le mal
09:09est aujourd'hui un problème majeur dans notre société par rapport à une industrialisation,
09:14on va dire, ou tout simplement une velléité de vouloir systématiquement poser les défiances
09:19de la République et le mettre en pâture sur les réseaux sociaux.
09:21Et les saports pompiers représentent la République ?
09:23Je ne dis pas que le seul problème, c'est les réseaux sociaux.
09:26Je dis que ça vient bien au-delà d'avant.
09:28C'est-à-dire qu'on est rentré dans un sujet aujourd'hui d'éducation.
09:30Et c'est pour ça que je parlais de terreau tout à l'heure.
09:33Parce que lorsqu'à l'époque, comme je disais tout à l'heure, je n'ai pas 70 ans non plus,
09:38mais très clairement, lorsqu'on sortait un petit peu du rail ou du circuit de l'éducation,
09:43on était vite rappelé sur le droit chemin parce qu'on avait une certaine crainte de ce qui pouvait
09:47nous arrivait, on avait une certaine crainte de la prison aujourd'hui.
09:49Et de l'autorité en général ?
09:51Et de l'autorité, même au niveau scolaire, même au niveau tout simplement du corps médical
09:57comme au niveau du corps de la gendarmerie ou de la police nationale.
10:00Et aujourd'hui, on ne parle pas assez aussi de cette force silencieuse que sont les services
10:03publics d'une manière générale, où au quotidien, derrière, malheureusement,
10:06leurs comptoirs se font aussi insulter.
10:08Donc aujourd'hui, encore une fois, et là je parle au nom des sapards pompiers de France
10:11et notamment des pompiers volontaires comme professionnels et militaires,
10:14le sujet aujourd'hui, c'est que ça vient de toucher encore une fois et de plein fouet
10:17sur un symbole très fort qui est l'altruisme, qui est l'engagement et qui est le dévouement.
10:22Et en plus de cela, la volonté d'un sapeur-pompier tout simplement d'aller rentrer en contact
10:26ou en discussion avec ces individus, juste pour ramener tout simplement et tranquillement
10:32le calme dans un quartier dans lequel repose une école, un collège, un EHPAD,
10:37fait qu'à un moment donné, ça a relevé du bon sens de sa part.
10:40Donc on ne peut rien reprocher à qui que ce soit.
10:42Personne ne reproche aux sapeurs-pompiers d'avoir demandé à 6h du matin de stopper les rolios.
10:45Exactement. Donc ça veut dire qu'il y avait une perturbation générale
10:48et qu'à un moment donné, on a pensé collectif.
10:51Et comme on le fait au quotidien dès lors qu'on prend garde.
10:53C'est une caserne de proximité, de pompiers volontaires.
10:56Ils sont à peu près 85 au total dans les effectifs.
10:59Il y a une vingtaine de professionnels et une soixante de volontaires.
11:00Eric Boccardi, vous restez avec nous si vous le permettez.
11:03On va juste, on va continuer évidemment, ne bouger surtout pas,
11:06on a plein de questions à vous poser.
11:07Eric Boccardi, porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers.
11:11Je rappelle qu'il y a un sapeur-pompier volontaire ce soir qui est entre la vie et la mort
11:15parce qu'il a demandé à des terroristes du volant de bien vouloir arrêter leur bazar
11:19devant la caserne des pompiers ce matin à Evian-les-Bains.
11:22Voilà, et cet homme est entre la vie et la mort ce soir.
11:24C'est tout de suite sur Europe 1.
11:26Il est 20h45, on est en direct sur Europe 1.
11:29Nous sommes toujours avec Eric Boccardi,
11:31porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers,
11:34Raphaël Steinville et Sarah Salman.
11:36Dans ce studio, Eric Boccardi, on parlait, on vous disait effectivement que c'est une petite caserne,
11:42enfin une petite caserne de 80...
11:43C'est une caserne de proximité, on ne peut pas dire qu'il y a forcément une petite ou une grande caserne.
11:47Non, non, oui, c'est moi qui ai mal utilisé ce mot, je précise.
11:48C'est important qu'on l'explique aux auditeurs.
11:50Caserne de proximité, il y a combien ? 80 sapeurs-pompiers qui sont dans cette caserne ?
11:5285 sapeurs-pompiers au total, il y en a 6 de gardes au quotidien
11:55pour permettre justement de répondre à des missions,
11:58soit de secours d'urgence aux personnes, soit de protection et de lutte contre les incendies.
12:01Donc c'est une caserne qui est une nécessité vitale pour, on va dire, l'entourage et le voisinage de proximité.
12:06Et toute caserne, toute caserne est une nécessité vitale.
12:09On parlait, pour tout vous dire, chers auditeurs d'Europe 1,
12:12des circonstances de...
12:15Ce n'est pas un accident en fait, c'est un homicide.
12:17Des circonstances de l'homicide.
12:19L'homicide abject, a dit Bruno Retailleau à juste titre.
12:22Donc, et je parle sur votre contrôle,
12:23donc cet individu fonce délibérément sur votre collègue
12:28et que se passe-t-il pendant ce temps-là, Eric Boccardi ?
12:30Écoutez, quand on voit ça d'une manière classique, habituelle et de réflexe,
12:35ce qu'on fait, c'est porter de suite secours à notre collègue
12:37qui plus est gravement blessé à ce moment-là.
12:41Donc, quand vous faites ce genre d'action,
12:43vous avez les yeux et les gestes qui sont rivés vers, effectivement,
12:46votre victime, que vous prenez soin et vous ne vous faites pas forcément...
12:48Comment s'est comporté l'individu ?
12:50Et effectivement, j'allais y venir, c'est qu'au dire des circonstances,
12:53la personne est revenue avec son véhicule à proximité de notre pauvre camarade
12:59et de ses deux collègues,
13:01à baisser la vitre et à cracher sur, justement, les sapeurs-pompiers
13:04et, en l'occurrence, le pompier qui était au sol.
13:07Donc, j'ai même pas les mots...
13:09J'ai l'impression que je ne sais pas pourquoi je dis ça aujourd'hui,
13:13mais très clairement, ça ne ressemble pas aujourd'hui à une situation,
13:17on va dire, malheureusement, que l'on peut rencontrer de la vie d'un homme.
13:22Je veux dire, aujourd'hui, ce n'est pas tolérable.
13:24Mais si d'un côté, on a des hommes et des femmes qui sauvent des vies
13:27et de l'autre, on a des individus pour qui la valeur de la vie n'a plus aucune importance.
13:33C'est les mêmes personnes qui ne feront jamais le distinguo,
13:36quand on est sapeurs-pompiers, d'aller le secourir ou la secourir,
13:39alors qu'ils ont fait une crasse envers eux.
13:43Donc, ça veut dire que c'est cela qu'on dit qu'aujourd'hui,
13:45les valeurs de la République sont très imprimées dans les uniformes que l'on porte,
13:49quels qu'ils soient, qu'elles soient blanches, qu'elles soient rouges, qu'elles soient bleues.
13:52C'est cette notion, on va dire, de faire corps avec le concitoyen.
13:57Et ce qu'on le regrette aujourd'hui, et c'est peut-être un des sujets,
14:00c'est pourquoi les gens comme ceux-là n'entendent plus ce que l'on fait ?
14:03Pourquoi l'exemple n'est plus donné ?
14:05Est-ce que nous sommes en problème de connexion avec ces gens-là ?
14:08Est-ce qu'il y a un problème d'éducation ?
14:09Certainement.
14:10Est-ce qu'il y a un problème, on va dire, de rabâchage des bons messages ?
14:13Certainement aussi.
14:14Pourquoi nous avons du mal à recruter des sapeurs complémentaires ?
14:17Pourquoi la fonction publique territoriale a toujours des places vides
14:20lorsque l'on présente des concours, quel que soit le niveau ?
14:23Donc, cela veut dire que le sujet aujourd'hui,
14:25c'est comment aller les rechercher, les refaire basculer dans un sens du circuit
14:28qui pourrait prétendre à un moment donné de conserver une certaine, on va dire, respect
14:33de tout engagement de leur qu'on porte,
14:36les couleurs du service public et de la République.
14:37Donc, tout ça aujourd'hui, c'est un sujet à repenser.
14:41Là, aujourd'hui, notre force et notre engagement,
14:44il est porté aussi sur, on l'espère, le rétablissement de notre cher camarade.
14:49Quels sont les dernières nouvelles que vous avez, Éric Brocardi ?
14:51L'État, malheureusement, ne s'est pas amélioré vers le bon.
14:55Il y a un sujet aussi aujourd'hui entre la vie et la mort, c'est une évidence.
14:59Son état est stationnaire entre la vie et la mort.
15:01Donc, on ne peut pas encore se permettre de se prononcer sur quoi que ce soit, sur son État.
15:05Mais néanmoins, ce que l'on peut dire aujourd'hui, c'est qu'il y a une lutte à l'intérieur de lui-même,
15:10comme il a su mener les combats du quotidien pour à la fois offrir de la disponibilité
15:14et en même temps pouvoir justement porter son aide et le secours à personne.
15:17Et je dis d'autant avec beaucoup plus d'attachement qu'aujourd'hui, c'est encore un sapeur-pompier qui est touché.
15:21Et dernièrement, c'était à Nice, un sapeur-pompier qui était fauché par quelqu'un qui avait fait un refus d'obteniré.
15:28C'était un sapeur-pompier de la ville de Nice, Jérémy Boulon, qui a perdu la vie
15:32parce que justement, une même personne avait fauché le sapeur-pompier qui sortait de sa gare à ce moment-là.
15:38Au mois d'août dernier, en 2024, c'était une jeune fille au niveau de la commune de Valoris également
15:44qui avait été percutée par un délac en routier.
15:48Et aujourd'hui, les sapeurs-pompiers de France, et en l'occurrence la Fédération Nationale,
15:50portent justement à ses côtés l'association d'Antoine Alenaud et de Yannick Alenaud en particulier.
15:57Que j'ai reçue dans ce studio, bien sûr.
15:59Donc le sujet aujourd'hui, c'est cette délinquance routière aujourd'hui
16:02vient toucher de plein fouet des gens qui n'ont strictement rien demandé
16:05et sur lesquels, à un moment donné, aujourd'hui, on se pose des questions
16:08mais pourquoi elle était là à ce moment-là ?
16:10Donc effectivement, il y a un aspect de prévention, effectivement, il y a un aspect curatif derrière.
16:14Mais néanmoins, je pense qu'il faut monter beaucoup plus haut.
16:17quand vous avez 35 000 jeunes sapeurs-pompiers en France
16:21où les parents poussent leurs jeunes enfants à rentrer dans ces sections
16:25et que nous ne sommes pas assez en mesure de pouvoir les accueillir
16:27par manque, on va dire, d'effectifs, par manque de reconnaissance aussi au niveau de ces sections.
16:32Ça veut dire que ce vivier-là peut nous permettre de servir à l'avenir
16:36une meilleure et un meilleur conditionnement des jeunes
16:39et qui vont devenir des adultes sur le cadre du respect de l'uniforme et des propres services publics.
16:44Et Sarah Salmane respecte l'uniforme, mais c'est valable pour les sapeurs-pompiers,
16:47c'est valable pour tout le monde, ce qu'on disait.
16:49Ah non, mais là, on est sans voix.
16:51Les gendarmes, les profs...
16:52Enfin, on est sans voix. Ce soir, on est sans voix.
16:54Ah non, mais c'est...
16:56On est scié.
16:56Vous cherchez à mettre des mots sur ce qui est inqualifiable, en fait,
16:59et le dictionnaire ne contène pas ce genre de mots pour ce type d'attitude.
17:01Oui, non, mais là, c'est...
17:03Oui, effectivement, je pense que les pas...
17:04Mais comment est-ce que, vous qui êtes avocate, Sarah Salmane,
17:06cet individu-là, qui se présente une énième fois
17:08et qui devait être jugé en juin ?
17:10Si c'est un homicide, c'est 30 ans de réclusion criminelle.
17:12Après, quelle sera la qualification retenue à ce stade ?
17:14Moi, je ne peux pas me prononcer.
17:16Mais il est en état de réciter de conduite.
17:17Et est-ce qu'il était mineur ou pas ?
17:19Apparemment, non.
17:20C'est pas un mineur.
17:21Non, mais parce qu'il y a de plus en plus de mineurs.
17:25Et parfois, je me dis, que font les parents ?
17:26Enfin, je pense qu'il faudrait aussi sanctionner les parents
17:28qui ne savent pas, manifestement...
17:29Non, mais là, il n'est pas mineur.
17:30Là, il n'est pas mineur, mais il y a beaucoup de mineurs.
17:32Je vous rejoins sur ce que vous dites,
17:33mais quand on a 19 ans, parce que je pense que c'est à peu près l'âge,
17:36il y a quand même un antécédent apparemment qui est trop aussi
17:39et qui est de ceux-là, c'est que je l'évoquais tout à l'heure,
17:42son terreau d'éducation, malheureusement, a été un peu près la légère.
17:49On ne va pas aller chercher le responsable de cela.
17:52Mais par contre, effectivement, l'encadrement aujourd'hui
17:54est une nécessité absolue quand on voit aujourd'hui
17:56ce qui se passe dans les écoles et dans le corps enseignant.
17:58L'encadrement et les sanctions aussi, je pense que c'est ce que je disais tout à l'heure.
18:01Il faut vraiment sanctionner fermement, sinon ça ne servira à rien.
18:04C'est très simple, quand je prenais une heure de colle,
18:06je rentrais chez moi et je n'avais plus le droit de sortir
18:08et je prenais deux claques.
18:09Aujourd'hui, quand on mettait deux claques aux enfants,
18:10il y a un procès derrière.
18:13Je suis désolé de parler comme ça,
18:14mais à un moment donné, c'est plus la personne hérémocardie
18:16que le porte-parole qui va parler.
18:17Parce que quand on vient toucher un collègue, ce n'est pas normal.
18:20Et surtout derrière, on vient rajouter un crachat dessus.
18:22C'est intolérable.
18:23C'est assez condamné par la loi.
18:25Je suis obligée de le préciser.
18:26Les fessées sont sanctionnées depuis une loi de 2018
18:29sur les violences éducatives ordinaires.
18:31Il n'y a pas de sanction en réalité.
18:33C'est interdit, mais il n'y a pas de sanction.
18:34D'accord.
18:34Éric Boccardi, je comprends que vous soyez extrêmement émus.
18:37Évidemment, on a une pensée pour votre collègue.
18:40On espère de tout cœur ce soir qu'il va s'en sortir.
18:44C'était 2019 la loi.
18:452019.
18:46Et on espère également que cet individu sera sanctionné
18:51à la hauteur de son acte.
18:52Je pense que Bruno Retailleau, vous avez entendu les mots de Bruno Retailleau.
18:55Déjà une chose importante, c'est qu'il s'est déplacé extrêmement rapidement.
18:58On va dire que ce n'est peut-être pas forcément utile,
19:00mais vous savez que dans ces moments-là,
19:01c'est extrêmement important pour les pompiers
19:03de marquer la présence, de marquer le soutien de l'État,
19:06du plus haut sommet de l'État.
19:07Parce qu'aujourd'hui, c'est un sujet majeur
19:09de lequel les sapeurs-pompiers ne doivent pas perdre,
19:11excusez-moi du terme, mais de leur foi en fait,
19:13dans les valeurs qu'ils portent et les valeurs qu'ils véhiculent.
19:15Donc à partir du moment où on a notre autorité de tutelle
19:18qui se déplace, ça nous permet aussi de faire corps
19:22et de consolider cet esprit de corporation.
19:25Donc évidemment, les mots qu'il a choisis sont extrêmement forts,
19:27qui vont dans le sens et de la résonance
19:29de ce qu'attendent aussi les sapeurs-pompiers d'une part
19:31et de ce qu'aujourd'hui, tous les concitoyens doivent
19:35à un moment donné comprendre au travers de ce qu'il a employé
19:38comme terme, que ce soit la barbarie,
19:40mais aussi sur des mots beaucoup plus nobles
19:42comme la disponibilité, comme l'engagement qu'il portait.
19:44Il a rendu un hommage vibrant aux sapeurs-pompiers qu'ils méritent.
19:46Et à un moment donné, ce qu'il ne faut surtout pas oublier,
19:48c'est tout ce que cela doit véhiculer en termes d'attractivité.
19:52Aujourd'hui, c'est vrai qu'on se dirait,
19:53mais attendez, c'est dangereux d'être pompier.
19:55En fait, l'objectif aujourd'hui quand même,
19:57c'est de dire que si on veut faire face à cela,
19:59plus on aura de gens qui s'engagent dans une communauté,
20:01une corporation particulière, au mieux on saura se défendre.
20:04Et quand vous cherchez aujourd'hui tous les meilleurs systèmes du monde
20:06pour essayer d'engager des gens dans le service national ou universel,
20:10quand vous essayez de créer des réservoirs opérationnels,
20:12alors qu'il y a déjà des encadrements qui se font,
20:14alors qu'il y a déjà des supports qui sont déjà créés
20:17et qu'on est peut-être dans la capacité de pouvoir les accueillir,
20:20pourquoi réinventer la roue ?
20:21Reconsolidons ce que nous avons.
20:23Essayons d'y amorcer peut-être une meilleure connectivité
20:26avec une jeunesse qui aujourd'hui part dans tous les sens
20:28en ce qui concerne la captation de la mauvaise information
20:31ou la captation des mauvaises pratiques
20:32pour permettre que justement demain,
20:34le sujet complet, on va dire en termes de terreau vis-à-vis de la République,
20:38soit beaucoup plus fertile à des sujets, on va dire,
20:42beaucoup plus bénéfiques pour l'ensemble de tout le monde.
20:45Et sur la confiscation des véhicules,
20:47je pense qu'il faudrait que ce soit systématique
20:48parce que plus on confisquera de véhicules mécaniquement,
20:51moins il y en aura, je l'espère,
20:52mais je pense que ce serait...
20:53Parce que sur le diagnostic, je crois qu'on est tous d'accord,
20:55maintenant c'est que fait-on ?
20:56Mais moi, je trouve, pardon, excusez-moi,
20:57que ça dépasse le rodéo urbain.
20:59Moi, je parle du comportement de l'individu.
21:02Mais c'est ça qui me dépasse l'individu.
21:04Non, mais c'est même pas ce qu'on a tout permis.
21:05Vous vous rendez compte qu'il fonce délibérément sur un pompier
21:08qui crache le sud.
21:09Écoutez ce que dit Eric Brocardi,
21:11il revient sur ses pas, il crache sur ses collègues.
21:13Mais c'est ça, moi, qui me choque le plus.
21:16Je crois.
21:16Non, et ce qui choque aussi, c'est que...
21:18Là, c'est pas le cas,
21:19mais souvent, ils commettent ce genre de choses
21:21et ils se filment en même temps
21:22et ils en sont fiers.
21:22C'est vrai qu'ils ne se cachent même plus,
21:24ils le revendiquent.
21:25Je suis d'accord.
21:26C'est ce qu'on disait tout à l'heure,
21:26c'est-à-dire que ça, ça va donner beaucoup plus de buzz.
21:28Dernièrement, je citais...
21:30Enfin, je regardais un peu les réseaux
21:31et notamment un gros influenceur
21:32qui fait 5 millions d'abonnés sur Instagram
21:34qui s'appelle GMK,
21:36qui parle des véhicules.
21:37Et il postait une vidéo
21:38qui montait son bon comportement à avoir
21:41sur la route.
21:43Très peu de likes.
21:44Par contre, dès qu'à côté,
21:45on en a un autre qui balance un atout et n'importe quoi,
21:48ça dépasse...
21:49Parce que ça crée un taux d'engagement.
21:50Si vous avez un affront,
21:52il y a des gens qui vous commentez,
21:52donc ça crée plus de visibilité.
21:54Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
21:55Par quoi c'est favorisé ?
21:56Comment ça doit être géré ?
21:58Comment ça doit être mieux encadré ?
21:59Tout ça, nous, autour de la table,
22:00malheureusement, on n'a pas forcément les clés.
22:02Mais forcément, il y a un sujet de régulation aujourd'hui
22:04par rapport à la publicité que ça traîne,
22:06tous ces types de comportements.
22:07Et moi, ce qui me choque le plus dans tout ça,
22:09c'est qu'il n'y a personne,
22:11personne de côté de ce type,
22:15et de cet individu,
22:16de le retenir.
22:18C'est-à-dire qu'à un moment donné,
22:19il n'y a aucun discernement de nulle part.
22:22Aucun.
22:23Donc, ce qui est encore plus grave, c'est cela.
22:25C'est-à-dire qu'à un moment donné,
22:25tu ne dis pas non-stop,
22:26comme on le voit aujourd'hui,
22:27quand il y a des...
22:28Parce que c'est devenu culturel,
22:29c'est-à-dire qu'il y a une culture barbare
22:31qui s'impose.
22:31Il n'y a personne qui est là
22:32pour rater les uns ou les autres.
22:34Oui, mais parce que ça s'est imposé
22:35comme un mode de vie, de fonctionnement,
22:37parce que l'effet de trou,
22:38parce que l'effet de groupe,
22:38ça opère une déresponsabilisation individuelle.
22:42Le sujet aujourd'hui,
22:43ça va être effectivement
22:43cette prise de conscience collective.
22:45Et c'est ce qu'on évoquait tout à l'heure.
22:46À partir du moment où on essaie
22:47d'amener tout le monde
22:47vers un meilleur terreau,
22:50de l'éducation civique,
22:51de l'éducation citoyenne,
22:52de l'engagement citoyen,
22:53ça va nous permettre à un moment donné
22:55d'être beaucoup plus forts.
22:56Là, aujourd'hui,
22:57trouver des solutions
22:57pour l'extérieur du territoire,
22:58c'est une bonne chose
22:59au travers des réserves,
23:00des réserves militaires ou autres.
23:01Mais il faut aussi trouver
23:02des solutions en interne
23:03pour consolider nos fondamentaux.
23:05C'est quand même glaçant.
23:07Franchement, on est...
23:09Ah non, moi, cette affaire,
23:10c'est les sapeurs-pompiers
23:12qui consacrent leur vie
23:13tous les jours à sauver...
23:15C'est eux qu'on appelle en premier
23:16pour la moindre chose.
23:18Ils font partie de notre quotidien,
23:20les sapeurs-pompiers.
23:22Mais même, il y a des endroits
23:23où vous ne pouvez pas vous rendre,
23:23on en a déjà parlé,
23:24c'est pareil.
23:25C'est-à-dire que là aussi,
23:25vous pouvez...
23:26Les bras m'en tombent.
23:28Je ne sais même plus quoi dire.
23:30Je vous le dis,
23:30Eric Rocard,
23:31c'est gentil parce qu'on s'est déjà
23:32justement vu plusieurs fois
23:34sur ce type de sujet.
23:35Je sais que vous êtes à en prendre là-dessus
23:36et que forcément,
23:37ça vous touche aussi particulièrement.
23:39Mais je pense qu'aujourd'hui,
23:41la possibilité aujourd'hui
23:42pour que tout ceci puisse refonctionner
23:45à peu près correctement,
23:46il faut revoir malheureusement
23:47tout le logiciel
23:48et remettre de l'instruction civique,
23:50remettre des bases fondamentales,
23:52connecter directement les jeunes
23:53par rapport aux canaux.
23:55Je veux dire, si aujourd'hui,
23:57ils ne se connectent plus
23:58par rapport à la télé,
23:59mais par rapport à autre chose,
24:00les réexpliquer différemment les choses,
24:02favoriser peut-être un peu plus
24:03les influenceurs aussi
24:04qui ont un impact énorme
24:05sur les sociétés d'aujourd'hui.
24:07Donc tout cela,
24:07c'est un sujet,
24:09on va dire,
24:10d'exemplarité qu'on a besoin.
24:12L'exemplarité du haut de l'État
24:13comme au plus bas
24:14pour permettre,
24:14effectivement,
24:15d'effacer un peu
24:16ce genre de comportement.
24:18Eh bien, écoutez,
24:18j'espère de tout cœur,
24:19merci infiniment,
24:20j'espère de tout cœur
24:21que votre collègue
24:23va s'en sortir.
24:24Ça, c'est la première chose
24:25et c'est quand même
24:26le plus important ce soir.
24:27Je pense à sa famille.
24:27Et que tous les concitoyens français
24:28soient derrière lui.
24:29Exactement,
24:30je pense qu'ils le sont.
24:31Même la majorité silencieuse.
24:33On adore les pompiers.
24:34Enfin, les pompiers,
24:34on adore les pompiers,
24:36je le dis très fort,
24:37les sapeurs-pompiers.
24:39Donc voilà,
24:39vous nous donnerez de ces nouvelles,
24:40j'espère qu'elles seront bonnes.
24:41Merci beaucoup, Éric.
24:42Merci à vous surtout.

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