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Cette anneé, c'est le Pr Hervé Avet-Loiseau qui a reçu le prestigieux prix Oberling-Haguenau. Décerné par la Fondation ARC, il récompense un chercheur et son équipe ayant apporté des avancées majeures dans la compréhension ou la prise en charge des cancers.

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Transcription
00:00La recherche, c'est quand même ce qui fait avancer les choses.
00:02S'il n'y avait pas de recherche en France et ailleurs,
00:05on en serait toujours au traitement d'il y a 30 ans.
00:14J'ai commencé par faire de la clinique en cancérologie pédiatrique
00:18et puis peu à peu, je me suis passionné pour la recherche.
00:20J'avais un patron à cette époque-là qui travaillait sur le myelôme
00:23qui m'a poussé à m'intéresser à ça.
00:26Et depuis, je ne fais plus de clinique pédiatrique
00:28et je ne fais plus que de la recherche sur le myelôme.
00:33Je suis très honoré que cette pathologie ait été mise à l'honneur cette année par l'ARC
00:38qui récompense plusieurs années de travail et un soutien continu depuis 2016.
00:46Je suis décerné à une équipe.
00:48Nous avons obtenu ce prix cette année qui couronne en fait 10 ou 20 ans de recherche
00:52sur la génétique du myelôme qui permet d'individualiser le traitement ensuite des patients
00:58en fonction du risque.
00:59J'ai mis en place, il y a maintenant une vingtaine d'années,
01:02un réseau qui fait qu'on reçoit à Toulouse un prélèvement de moelle osseuse,
01:06le siège de la maladie, pour des analyses génétiques
01:09qui permettent de déterminer le pronostic des patients.
01:12Et puis tous les patients signent un consentement
01:14pour qu'on utilise aussi ce prélèvement pour la recherche.
01:17On sait que toutes les cellules cancéreuses, elles ont des anomalies génétiques,
01:23des mutations, des translocations, des paires, d'autres travails.
01:27C'est de sélectionner, de trier d'abord ces cellules tumorales
01:31et ensuite d'aller analyser à l'intérieur de ces cellules différentes anomalies.
01:38On sait que certaines sont associées à un pronostic standard.
01:41Par contre, d'autres sont vraiment associées à un très haut risque.
01:44Par exemple, on estime aujourd'hui que le myélôme,
01:47les patients ont une médiane de vie d'environ 15 ans.
01:51Les patients qui ont les anomalies vraiment de risque
01:53ont malheureusement une survie de 2 à 3 ans.
01:56Donc c'est vraiment important de l'identifier dès le diagnostic,
02:00d'abord pour informer le médecin et le patient,
02:02mais aussi pour essayer de proposer des traitements
02:04plus agressifs à ces patients de haut risque.
02:10Ça relève de ma curiosité.
02:11Quand on pose une question en clinique,
02:13les résultats, on les a 10 ou 15 ans après.
02:16En biologie, on peut avoir les résultats d'une recherche
02:19presque un an après.
02:20Puis, quand on a trouvé quelque chose,
02:22ça soulève d'autres questions
02:23et on enchaîne comme ça, en fait,
02:25sur des choses qu'on n'avait pas imaginées.
02:30À un moment donné, j'ai dû faire un choix.
02:32Initialement, j'espérais pouvoir faire les deux,
02:34pouvoir faire de la clinique et de la recherche.
02:35Et puis, en France, on n'est pas organisé pour faire les deux.
02:38Dire que la clinique ne me manque pas, c'est pas vrai.
02:41J'adorais ça. Je pense que j'aimerais toujours,
02:43mais bon, c'est un choix à faire et il faut l'assumer.
02:49La recherche, c'est quand même ce qui fait avancer les choses.
02:51Je veux dire, s'il n'y avait pas de recherche en France
02:53et ailleurs, on en serait toujours au traitement d'il y a 30 ans.
02:56Nous, en biologie, on trouve des choses sur la cellule tumorale
02:59ou sur l'environnement.
03:01Nos collègues cliniciens développent des médicaments
03:04avec les industriels.
03:05Et en fait, on fait interagir l'un avec l'autre
03:08pour adapter ces nouveaux traitements
03:10aux bons patients.
03:14On reçoit des prélèvements de patients.
03:16On ne travaille pas sur la souris,
03:17on ne travaille pas sur la drosophile.
03:19Et donc, avoir dans les mains
03:20les résultats de la génétique,
03:22de la tumeur du patient,
03:24on se dit, on sert à quelque chose quand même.
03:26Parce que ce patient-là, il a de bons risques,
03:28donc il aura un bon traitement, il ira bien.
03:30Par contre, ce patient-là,
03:31il est vraiment de très hauts risques.
03:33Et grâce à ce qu'on a trouvé
03:35et qu'on va renvoyer aux cliniciens,
03:38peut-être que ce patient aura un traitement différent
03:40et qu'il aura une survie qui sera meilleure
03:42que s'il a été traité par un traitement classique.
03:45Et quand on commence à recevoir des résultats,
03:47analyser ces résultats,
03:49c'est vraiment, pour moi, le plus enrichissant.
03:51Ce n'est pas tellement l'écriture de l'article après.
03:54Bon, tout est déjà fait quasiment.
03:56C'est vraiment voir sortir les résultats.
03:58Ce que j'aimerais, c'est pouvoir élargir un peu les collaborations.
04:05Aujourd'hui, on a essentiellement des collaborations médicales.
04:07Je me dis que demain, si on veut avancer plus,
04:09il va falloir collaborer avec d'autres disciplines.
04:12Les mathématiques, l'intelligence artificielle,
04:14des outils que je ne maîtrise pas,
04:16que mes collègues ne maîtrisent pas non plus.
04:17Mais on a besoin de discuter avec des gens
04:19qui ne parlent pas le même langage,
04:21mais qui potentiellement vont ou devraient
04:24nous faire avancer de manière beaucoup plus rapide.
04:26Quand j'ai commencé à m'intéresser au myelome en 1995,
04:31tous les articles commençaient par le myelome
04:33et une maladie létale avec une espérance de vie de 30 mois.
04:37Aujourd'hui, les patients vivent plus de 15 ans.
04:39Sous-titrage Société Radio-Canada

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