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  • 30/04/2025

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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Olivier d'Artigolle et Catherine Ney pour commenter l'actualité.
00:09Monsieur Bayrou, que vous connaissez bien, Olivier d'Artigolle, avait parlé de vivre ensemble.
00:14Vous avez un peu surpris d'ailleurs dans l'hémicycle il y a quelques jours.
00:17Le président de la République, Emmanuel Macron, en a parlé également.
00:21La France, patrie de volonté et de bravoure,
00:25qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion,
00:31ni par une identité figée,
00:33mais une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses
00:37avec une poignée de notre terre dans la main,
00:42un rêve d'universel, un idéal.
00:46Voilà donc le président de la République qui s'est exprimé sur le vivre ensemble.
00:51Est-ce qu'il arrive, ce président,
00:57qui a, faisons la liste des courses,
01:00dissous l'Assemblée,
01:02cassé le clivage, on en parlait avec Léonore Carrois,
01:05qui s'étonnait qu'il n'y avait pas d'opposition,
01:07cassé le clivage gauche-droite,
01:09pour atomiser la droite et la gauche,
01:12qui a fait monter la NUPES et donc la France insoumise,
01:16qui aujourd'hui appelle à l'unité et au vivre ensemble.
01:19Comment on fait, Olivier D'Artigle ?
01:21Ça va être difficile.
01:22Il me semble, en tout cas, c'est ce que je ressens personnellement,
01:25que le verbe présidentiel est devenu une langue morte.
01:29Et je dis ça sans aucun plaisir,
01:32parce qu'on aurait besoin dans notre pays,
01:35quand bien même il ne peut pas se représenter,
01:37d'un président,
01:38et justement, un crépuscule politique peut être celui du courage et d'initiative,
01:44mais je n'arrive plus, alors que je suis passionné par la politique et son analyse,
01:50à l'écouter.
01:52C'est vous dire,
01:53et je pense que beaucoup de personnes doivent ressentir ce que je dis là,
01:57par un processus qui serait intéressant à décrire et à analyser,
02:02mais en tout cas, on l'a beaucoup écouté,
02:04il a beaucoup pris la parole,
02:06ça a souvent été une présidence bavarde,
02:08mais là, il y a quelque chose qui, pour moi, ne passe plus,
02:11et je regrette cette situation.
02:13Ah oui, là, c'est Louis Jouvet qui nous récite du Corneille.
02:16C'est devant la Légion étrangère.
02:18Ah oui, d'accord.
02:19Non, mais c'est-à-dire que, selon l'éditoire,
02:22tantôt il parle comme un ecclésiastique,
02:25tantôt comme l'archiprète de la chapelle Sixtine,
02:30tantôt, voilà, un nom comme ça,
02:31et puis, qui est-il ?
02:35Alors ?
02:35Eh bien, je ne sais pas.
02:36Diagnostique, bah si, ou ?
02:38Je sais, un passe-le-bord, quelque chose,
02:41c'est quelqu'un qui s'adapte à toutes les situations.
02:43Non, mais vous avez connu tous les présidents de la Vème République,
02:46vous avez écrit un livre pratiquement sur chacun d'eux,
02:48dont le noir et le rouge sur Mitterrand,
02:50il faut quand même le lire et le relire,
02:52pour ceux qui ne l'ont pas lisé,
02:53lisez le noir et le rouge de Catherine Ney,
02:55qui est quand même un chef-d'oeuvre.
02:57Et qu'est-ce qui fait de Macron qu'il est un autre président ?
03:01D'abord parce que c'était un prototype,
03:04c'est quelqu'un qui,
03:05qui n'est passé par aucun des chemins des autres,
03:09là, il a été élu,
03:10il n'avait jamais mis sa tête sur une affiche, quoi.
03:13Et il est arrivé, d'ailleurs, il disait,
03:14parce que j'ai un projet,
03:15j'ai un projet,
03:16il était cartelé,
03:17mais il n'avait pas de programme, quand même.
03:19Il avait quelque chose,
03:20donc il avait glané des...
03:22et il a fasciné les Français par son verbe,
03:27ses longs discours.
03:28On vient de l'entendre.
03:29On vient de l'entendre.
03:30Et puis, il y a un moment...
03:31Et ça, ça marche ?
03:31Parce que ça marche sur Olivier, hein ?
03:33Non, non, non, mais non, le sortilège...
03:34Je viens de dire que ça ne marche pas.
03:36Mais non, c'est le sortilège a cessé, là.
03:38Et je veux dire que trop d'impôts,
03:39tu d'impôts,
03:40trop de paroles, tu la paroles.
03:42Et là, c'est un tsunami de paroles
03:44qui fait qu'on est ensevelis sous des maux.
03:50Et...
03:50Mais pourquoi est-ce qu'il n'arrête pas, dans ce cas ?
03:52Il n'y a personne qui lui dit,
03:53écoutez, monsieur le Président,
03:55c'est...
03:55Parce qu'il y a les Présidents...
03:57Il y a les Présidents qui sont des graphomoteurs
03:59et les autres qui sont des verbomoteurs.
04:01Le Président est un verbomoteur,
04:04mais plus que les autres.
04:06de tous, oui, c'est celui qui aura parlé de plus.
04:09Oui.
04:10Voilà.
04:11Écoutons Gérard Larcher,
04:12le Président du Sénat, sur le même sujet.
04:14Chacun doit pouvoir pratiquer, s'il le souhaite,
04:18son culte en toute liberté
04:19et en toute sécurité.
04:22C'est d'ailleurs au fondement de notre République.
04:25Notre pays a besoin de retrouver
04:26le vivre-ensemble
04:28qui fait une communauté nationale.
04:30Chacun doit y prendre sa part
04:32et assumer ses responsabilités.
04:34Il n'y a pas de combat plus noble
04:35que celui menait contre le racisme
04:37et pour la laïcité.
04:39Bon.
04:40Non, mais vous voyez,
04:41vous entendez le Président du Sénat.
04:43Oui.
04:43Mais il parle comme Larcher,
04:44celui qu'on a toujours connu.
04:45Oui.
04:45Alors, c'est plus ou moins bien dit,
04:47c'est plus ou moins bredouillé,
04:48mais on voit sa facture,
04:49il est lui.
04:50Oui.
04:50Vous voyez ?
04:50Il ne change pas.
04:51Il ne joue pas,
04:52tantôt un personnage,
04:53tantôt...
04:53Oui.
04:54Et c'est ça qui déroute avec...
04:57Ce que réussit à faire Bruno Rotaillot aujourd'hui.
05:01Oui.
05:02C'est-à-dire,
05:02on peut contester ou pas
05:03sa proposition,
05:04sa vision pour payer.
05:05Il y a une sincérité.
05:07Oui.
05:07Le procès en insincérité
05:08frappe d'autres dirigeants politiques.
05:11Vous pensez à qui, par exemple ?
05:13C'est un problème pour Laurent Wauquiez,
05:15lui-même énonce cette réalité-là.
05:19On pourrait faire le tour à gauche,
05:21mais il y a en effet un enjeu
05:23pour les politiques aujourd'hui,
05:26que le verbe ne remplace pas l'action,
05:29et on ne peut pas s'imaginer
05:30qu'il y a une action
05:31si le verbe paraît insincère.
05:33Non, je reste pensif
05:36sur ce que vous dites,
05:38effectivement.
05:38alors,
05:40on va les voir.
05:43On va les voir.

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