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  • 12/05/2025

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00:00Européen Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04La fin de vie, l'euthanasie, l'aide à mourir, on peut en parler pendant des heures.
00:07Alors parlons aussi d'autres sujets, puisque les auditeurs d'Européen, bien sûr, ont leur opinion là-dessus.
00:13Emmanuel Macron va s'exprimer demain à la télévision.
00:19Il va peut-être annoncer une série de référendums.
00:21Je crois qu'il y a un inventaire à la prévère.
00:24Ça va des écrans pour les enfants jusqu'à la politique internationale.
00:27Et justement, sur cette scène nationale et internationale, écoutez cette opération reconquête sur la scène nationale.
00:37Écoutez là-dessus le socialiste Boris Vallaud. Il était sur Public Sénat ce matin.
00:42Qu'attendre d'Emmanuel Macron ? Je dois dire que c'est une question dont je ne suis pas sûr que les Français se la posent.
00:47Nous voyons bien que ce deuxième quinquennat est quand même un grand échec pour lui.
00:51D'abord, il ne savait pas quoi en faire. Il n'a pas eu au lendemain de 2022 la majorité absolue qu'il espérait.
00:56Il a dissous une assemblée nationale pour apporter de la clarté. Je ne crois pas que celle-ci soit advenue.
01:04Donc, qu'attendre d'Emmanuel Macron ?
01:05À tout le moins, s'il doit annoncer une consultation des Français, qu'il prenne bien la mesure de l'état du pays.
01:12On est un pays qui a besoin d'être apaisé, d'être rassemblé, d'être d'une certaine manière réconcilié.
01:18Et que toute question posée aux Françaises et aux Français doit participer de cela.
01:23C'est assez bien résumé de la part de Boris Vallaud, parce que ça rejoint ce qu'on disait avec le cardinal Bustio tout à l'heure.
01:27C'est-à-dire qu'il faut quand même apaiser le pays.
01:30Néanmoins, la question reste en suspens.
01:33Et je trouve qu'il la pose plutôt pas mal.
01:35Il dit, qu'est-ce qu'on peut encore attendre de M. Macron ?
01:38Philippe Guibert.
01:38On peut attendre de M. Macron le fait qu'il donne aux Français le sentiment que notre démocratie fonctionne mieux.
01:47C'est-à-dire, les Français vivent quand même dans une démocratie dont ils pensent à 70%, je ne me souviens plus du chiffre exact, qu'elle fonctionne mal.
01:56Et c'est un problème quand même, parce qu'on a la chance de vivre en démocratie.
02:00Et donc, il y a un malaise profond dans la démocratie.
02:05Vous voyez que la vie est belle.
02:06Oui, absolument. Il faut donner l'avis à la démocratie.
02:10Et le pire pour Emmanuel Macron demain soir, ça serait de faire une opération de com' avec des annonces gadget de consultation.
02:17Je n'ose penser qu'il puisse imaginer...
02:20On en parlera demain soir, ici même, à 20h10.
02:22Une telle solution.
02:23En revanche, il y aurait peut-être, moi je suggère, très modestement, qu'il y aurait un bon référendum à faire,
02:29qui mettrait peut-être tout le monde d'accord et qui répond à une vraie attente au moins d'une partie des Français,
02:35qui est d'ouvrir le champ du référendum.
02:38Aujourd'hui, l'article 11 ne permet pas de faire des référendums.
02:41On parlait de la fin de vie.
02:42Si vous voulez faire un référendum sur la fin de vie, aujourd'hui, ce n'est pas possible.
02:46Beaucoup parlent d'un référendum sur l'immigration.
02:48Aujourd'hui, constitutionnellement, honnêtement, c'est très tiré par les cheveux.
02:52Et c'est très contestable.
02:54Il y a donc une proposition simple que le Président de la République peut soumettre à un référendum,
03:00qui est l'élargissement du champ du référendum aux questions dites de société,
03:05et qui répondrait à un sentiment de blocage de notre démocratie.
03:10Écoutez, pour une fois, nous sommes d'accord.
03:13Moi, je trouve que c'est une proposition intéressante.
03:16On a l'impression qu'Emmanuel Macron veut exister.
03:17En fait, il n'y a plus que deux terrains sur lesquels il peut exister,
03:20parce qu'il peut court-circuiter le gouvernement, qui ne lui appartient plus,
03:23l'Assemblée nationale, qui ne le maîtrise pas.
03:26C'est l'international, donc on le voit extrêmement actif.
03:30Certains diraient presque sautillant, vibrillonnant.
03:34Et puis, ce sujet du référendum, ce qui passe au-dessus de la tête.
03:38D'ailleurs, chacun veut son référendum.
03:41François Bayrou parle d'un référendum, lui, il parle d'un référendum.
03:44Mais la pire des choses, ce serait que ce soit un référendum sur la couleur du papier peint.
03:47Il faut que ce soit un sujet intéressant.
03:48Quelle couleur le mur !
03:51Donc, c'est vrai que si demain, ils convoquent les Français
03:55pour évoquer un sujet absurde,
03:59enfin, qui ne les passionne pas,
04:02secondaire, voilà, pas absurde,
04:03mais évidemment, ça va faire pchit.
04:05Alors, ce sera intéressant d'élargir le référendum.
04:08On parlait de paix tout à l'heure.
04:09Il y a un pays qui est en paix, prospère, c'est la Suisse.
04:11Il fonctionne avec beaucoup de référendums.
04:13C'est vrai, mais ce n'est pas du tout le même fonctionnement.
04:16Non, ça n'a rien à voir avec nous.
04:17Non, mais bon, après, évidemment, ce n'est pas la France.
04:20C'est un système sans chef.
04:21Mais néanmoins, on pourrait, vous parliez d'un référendum sur l'immigration,
04:24je sais que c'est un sujet prégnant,
04:25parce que c'est vraiment le sujet au cœur du débat,
04:30puisqu'il a dissous à cause des scores du Rassemblement National aux Européennes.
04:35Ensuite, l'Assemblée Nationale, le Front Républicain a été fait pour évacuer le Rassemblement National.
04:45On sait quel est le premier thème pour lequel les gens votent Rassemblement National.
04:50Il ne faut pas se raconter d'histoire.
04:51C'est l'immigration, pas pour leur programme écologique, nous sommes d'accord.
04:54Donc, l'immigration est un sujet d'intérêt majeur.
04:57Donc, il faut trouver le moyen de faire un référendum sur ce sujet.
05:01Et aujourd'hui, avec l'article 11 de la Constitution, c'est très compliqué.
05:04Ou alors, il faut vraiment tirer le projet de loi vers le sujet purement économique,
05:09ce qui ne correspondrait pas vraiment à ce qu'attendent ceux qui attendent un référendum sur l'immigration.
05:17Mais je crois qu'Emmanuel Macron a vraiment une opportunité là de ne pas faire de la communication
05:22et vraiment de renouer le lien avec les Français.
05:26Parce qu'il n'est pas responsable de tout non plus, Emmanuel Macron.
05:28On a plein de critiques à faire.
05:31Enfin, les Français ont voté ce qu'ils ont voté aux législatives.
05:35Ils n'ont pas voulu du Rassemblement National au deuxième tour.
05:38Avec plein d'inconvénients, c'est que ça ne donne pas de majorité pour gouverner.
05:42Mais Emmanuel Macron n'est pas responsable de tout.
05:44Le seul paradoxe, c'est qu'il a un gouvernement qui est en train de s'affaiblir.
05:49Et donc, il essaye de reprendre la main pour les raisons que vous disiez,
05:52y compris sur le plan international, à juste titre, à mon avis.
05:54Mais il a un gouvernement qui est en train de s'affaiblir dangereusement,
05:58et dans l'opinion, et à l'Assemblée Nationale,
06:00et même au sein des groupes qui sont censés soutenir ce gouvernement.
06:05Et donc, voilà, il faut bien choisir le moment.
06:08La question, c'est est-ce qu'Emmanuel Macron va restituer le référentum voulu par François Bayrou sur la dépense publique ?
06:17Ce qui lui a valu à François Bayrou, d'ailleurs, les critiques, j'allais dire, immédiates d'une bonne partie des observateurs,
06:24dont je fais partie, dont je fais partie, puisque, pardon, mais on est dans un système de démocratie représentative,
06:31on a donc des députés, et Philippe Bigier, qui était là la semaine dernière, à qui je faisais question,
06:38je lui disais, donc, vous ne servez à rien.
06:40Puisque, voilà, dans ce cas-là, le B.A.B. des députés, c'est de voter un budget,
06:47et donc, s'il faut faire un référendum sur le budget, ça veut dire qu'on n'a plus besoin de députés.
06:50Et dans ce cas-là, vous parliez de la Suisse, et bien, il y en avait trois, je crois qu'il n'y en a plus que deux, maintenant,
06:56cantons où on vote à main levée, dont le fameux canton,
07:00puisqu'on a parlé du comté, on me contente de Dapenzel, qui est un lointain cousin du comté,
07:07beaucoup plus fort, d'ailleurs, où on vote encore à main levée.
07:11Bon, ben voilà, et dans ce cas-là, on n'a qu'à voter en main levée,
07:14et puis on sera, avec l'intelligence artificielle, plus ou moins, on arrivera à compter nos voix.
07:18Mais Emmanuel Macron ne peut pas, comme vous le disiez très bien,
07:21il ne peut pas organiser un référendum sur le budget.
07:24Le vote du budget est une prérogative du Parlement, et là aussi, ce n'est pas constitutionnel.
07:28En revanche, ce qui pourrait être fait, c'est peut-être une deuxième idée,
07:30c'est de soumettre un référendum.
07:33Une consultation populaire ?
07:34Non, non, non, moi, les consultations...
07:36Non, non, non, non, non, non.
07:36Si l'on organise un sondage...
07:39Non, ce qu'il peut faire, c'est un programme de réduction des dépenses publiques
07:44sur plusieurs années, des principes de baisse des dépenses publiques,
07:48éventuellement sociales, ça, ça peut être soumis à un référendum.
07:51Bon, écoutez, oui ?
07:52Non, moi, ce que je redoute, c'est qu'on soit convoqués,
07:55nous soyons convoqués dans notre poste de télévision,
07:57pour finalement pas grand-chose, et ça génère beaucoup d'usure.
08:01Vous savez, depuis les gilets jaunes, le Covid, etc.
08:04Est-ce que ça ne serait pas finalement une bonne nouvelle ?
08:06Trop de Macron, tue le Macron, si vous voulez.
08:08Trop de paroles, tue la parole.
08:10Ça, ce n'est pas la première fois que vous dites ça.
08:12Oui, ce n'est pas la première fois, mais j'aimerais que ce soit la dernière, vous voyez ?
08:15Parce que demain, demain, on va nous trouver un sujet de référendum,
08:23encore une fois, sur un sujet mineur, on va en disserter pendant un mois,
08:28on va se disputer sur les chiures de mouches,
08:30et finalement, à la fin, on n'aura pas avancé d'un mètre dans ce pays.
08:33Restons polis.
08:34Merci, Gabriel Cluzel.
08:35Merci, Philippe Guibert.
08:36Merci à vous.
08:37Europe 1 soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.

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