"C'est un truc de fou !", Le Jarl sur la fusillade à Rennes

Sud Radio

18/04/2025

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00:00Je n'en reviens pas de ce qui est arrivé, hallucinant, c'est le témoignage hier à chaud de quelqu'un dans le centre de Rennes

00:05avec une nouvelle fusillade qui a éclaté dans le quartier Villejean, des coups de feu échangés,

00:11c'est allé jusqu'à un restaurant, un petit restaurant, quatre personnes blessées, trois par arme à feu,

00:17on dit que dans ce quartier il y a un trafic de stupéfiants qui est énorme et que c'est probablement ce qui est derrière.

00:23Nous sommes en ligne avec le Jarl, souvenez-vous, c'est Yovan qui était venu et qui avait écrit,

00:31qui travaillait dans des établissements de nuit et qui avait écrit « ça va mal finir ».

00:35Voyons ce qui se passait en fait là-bas, qui est avec nous en ligne. Bonjour !

00:41Bonjour, merci pour l'invitation.

00:43Ben oui, donc c'est ce que je disais, nous vous avions reçu avec votre livre « ça va mal finir »

00:49parce que vous-même vous avez travaillé dans la sécurité dans des établissements de nuit à Rennes

00:53et vous avez vu les choses se dégrader.

00:56Alors là, je ne vous demande pas de témoigner sur ce qui s'est passé hier,

01:00je ne sais pas d'ailleurs si vous avez eu vous-même des informations par d'autres ou des collègues,

01:04mais c'est sur ce qui se passe depuis un certain temps dans cette ville de Rennes.

01:11En fait, ça fait trois ans que je dénonce tout ce qui s'y passe

01:14et l'ampleur de la situation qui devient catastrophique.

01:18J'en ai d'ailleurs fait un livre, car un éditeur de chez Nimrod m'avait demandé

01:22d'écrire ce qui se passait.

01:26Et finalement, tout ce que j'ai écrit est arrivé et continue de se passer.

01:32En fait, c'est quasiment un livre prémonitoire.

01:34Et c'est ça qui est dramatique, parce qu'en réalité,

01:36il faut vraiment que les élites et les élus de notre ville

01:42prennent vraiment conscience de ce qui se passe.

01:44Peut-être d'arrêter, évidemment, de dénoncer.

01:48Je les vois tous faire les plateaux télé, les médias, pour dire

01:51« C'est catastrophique, on est là, on vous soutient tous ».

01:56Mais oui, mais les gens, ils en ont marre.

01:57Ce n'est plus d'être soutenus qu'ils veulent, c'est d'être protégés.

01:59Ce qui s'est passé hier, c'est un truc de fou, vraiment.

02:03On voit les tirs, même quand ils s'en vont, je ne sais pas si vous avez vu la vidéo,

02:06même quand ils s'en vont de la zone, ils continuent à tirer dans la ville, dans la rue.

02:10C'est de la folie, quoi.

02:13Et alors, on suspecte évidemment des gens qui sont liés à des trafics de drogue, c'est ça ?

02:19Oui, ben là, ça fait absolument aucun doute.

02:22Ça fait quatre jours que je n'arrête pas de mettre sur mes réseaux sociaux

02:25les tirs qu'il y a quasiment tous les soirs sur la dalle Kennedy.

02:29J'essaye de louper aucune info, parce que vous doutez qu'avec le réseau que j'ai aujourd'hui,

02:33même les gars du quartier m'envoient des messages, me disent quand il se passe des choses de dingue.

02:37« J'essaie d'informer en permanence ceux qui me suivent, parce que les médias locaux,

02:41et vous savez, réduisent considérablement la situation, parce qu'il ne faut pas le dire,

02:46on est à Rennes, vous comprenez ? »

02:47Oui, maintenant, ils sont obligés de le dire, de toute manière.

02:51Et même les médias locaux en parlent maintenant, donc ils ne peuvent pas fermer les yeux.

02:57Parfois, ils minimisent quand même.

02:58Des fois, je lis des articles, je me dis non, mais ils minimisent complètement la situation.

03:01Et là, ce qu'il y a de plus dingue, c'est que Mme Apéret, hier, sur un des médias,

03:08la maire, voilà, nous dit « la CRS 82 arrive ».

03:12Non mais la CRS 82, elle était déjà là, en fait.

03:14Personne n'en parle, personne ne le dit.

03:16Elle était déjà là, elle n'était juste pas au bon endroit.

03:18Mais quand ça fait quatre nuits, enfin quatre soirs, parce que ce n'est même pas des nuits,

03:23je n'arrive pas à comprendre comment ça se fait que c'est dans ces endroits-là que la CRS 82 doit être.

03:28Et là, ben là, non, en fait, elle n'était pas au bon endroit au bon moment.

03:33Et donc, moi, je trouve ça, mais incroyable, quoi.

03:36Et pendant ce temps-là, je vais peut-être surprendre encore tout le monde,

03:39mais je vais le dire, parce qu'à un moment donné, il faut le dire.

03:41Pendant ce temps-là, notre préfet, pendant un mois, il ferme trois établissements,

03:46un restaurant, deux discothèques, parce que pour lui, le trouble à l'ordre public vient de là.

03:50Et puis, tous les deux, trois, quatre soirs, à Rennes, il y a des gens qui se tirent dessus,

03:54qui se mettent des coups de couteau, qui s'entretuent.

03:57Tout va bien.

03:58Voilà, il y a des priorités, mais visiblement, les riverains, la population rennaise et notre préfet n'ont pas les mêmes priorités.

04:04Oui, alors, vous dites ça parce que l'établissement où vous étiez, vous-même, vous avez été écarté de l'établissement,

04:10et on a dit que c'est parce que vous étiez intervenu et qu'il y avait eu du trouble à l'ordre public.

04:14Bon, on ne viendra pas dessus.

04:15Trouble à l'ordre public, voilà.

04:16Oui, non, mais c'est vrai, le jardin.

04:17Et c'est vrai qu'il y a un mois, dans la nuit du 9 au 10 mars, déjà à Rennes, il y avait eu de véritables scènes de guerre

04:26avec une fusillade sur fond de trafic de drogue dans un autre quartier.

04:30C'était le quartier, en fait, sud de Rennes, cette fois, quartier du Blonde.

04:34Donc, c'est peut-être pour ça que les policiers en question ont été déployés là-bas.

04:40Ça veut dire qu'en fait, au nord de Rennes, à Villejean et au sud de Rennes,

04:44il y a des trafiquants de drogue qui sont là, tout autour de la ville, quoi.

04:49Non, mais en fait, c'est plus qu'autour de la ville.

04:51C'est partout dans la ville.

04:53Tout le monde le voit, tout le monde le sait.

04:55Vous savez, hier, je descends de chez moi, j'habite dans une rue principale, passante de la ville de Rennes,

05:00une des plus grandes rues, j'ai trois dealers qui sont postés maintenant en bas de chez moi,

05:04dans une rue où il y a des centaines de voitures à passer devant toutes les 15 minutes, quoi.

05:10En fait, c'est partout.

05:11Vous allez dans le centre-ville, c'est partout.

05:13Vous allez sur la dalle Colombier, là où il y a justement l'établissement où j'étais à la direction.

05:18C'est devenu une catastrophe.

05:20C'est vraiment une catastrophe.

05:21Mais tout le monde m'en parle.

05:23Je n'ai pas une journée où je n'ai pas 50 messages sur mes réseaux.

05:26Les riverains, la population Rennes, ils n'en peuvent plus, en fait.

05:29Merci beaucoup pour ce témoignage.

05:32Le Jarl, donc je rappelle votre livre, ça va mal finir aux éditions Nimrod.

05:39Vous aviez effectivement décrit cette situation un peu en anticipation,

05:45mais en fonction de ce que vous voyez depuis déjà quelques années à Rennes.

05:50Évidemment, ce n'est pas qu'à Rennes.

05:51Cette violence liée au trafic de stupéfiants de drogue a lieu également à Grenoble, à Nantes, à Lyon, à Marseille, en région parisienne.

06:02Vous voulez...

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