Damien Seguin raconte comment il se prépare au Vendée Globe

Brut

Il y a un an, il confiait à Brut son rêve de devenir le premier skipper handisport à participer au Vendée Globe. Aujourd'hui, à quelques semaines du départ, Damien Seguin - Voile raconte comment il se prépare à vivre cette aventure.

Transcript

00:00Des réticences sur ma capacité à pouvoir faire du sport avec une seule main,

00:04ça j'en ai eu tout au long de ma vie.

00:05Et de voir débarquer une personne avec un handicap,

00:08au début ça a amené quelques réticences, notamment de la part d'organisateur.

00:11Ça fait marrant de revoir le bateau dans sa configuration comme ça.

00:14Il y a des choses qui ont évolué quand même en un an.

00:16J'ai l'impression que tout s'est passé un petit peu comme dans un rêve,

00:20mais un rêve où il y a eu quelques petits moments un peu plus compliqués forcément,

00:25mais au final je suis hyper satisfait de là où j'en suis aujourd'hui,

00:30et puis je suis à deux doigts de toucher à mon rêve.

00:45Les choses ont évolué depuis un an, c'est indéniable.

00:47En même temps, j'ai beaucoup navigué avec le bateau,

00:50j'ai été présent sur pas mal de courses avec plutôt des bons résultats.

00:53Ça a montré qu'un athlète en e-sport aussi,

00:55il peut réussir dans le milieu valide, quasiment à arme égale.

01:00Il y a quand même une grosse forme de militantisme dans ma participation.

01:04Moi, ce que je veux prouver, c'est que je suis capable de le faire,

01:06qu'on est capable de le faire.

01:07Quand je dis on, je parle des personnes en situation de handicap.

01:10On est capable de faire au moins aussi bien que les valides

01:12et avoir des projets aussi ambitieux.

01:15Et puis après, j'espère que ça va ouvrir une porte qui ne se refermera pas derrière moi.

01:18C'est surtout ça l'intérêt de la course.

01:20Mais encore une fois, je ne suis pas tout seul dans l'aventure.

01:22Derrière moi, il y a une équipe entière,

01:24il y a un partenaire avec le groupe Apicil,

01:26et c'est une communication beaucoup plus large,

01:29beaucoup plus positive qu'il faut avoir,

01:30parce que lutter contre les vulnérabilités,

01:33être dans l'inclusion permanente,

01:35ça nécessite un travail quotidien.

01:46Le Vendée Globe, j'en entends parler depuis que je suis gamin.

01:49Forcément, depuis que j'ai commencé à m'intéresser de la voile,

01:51j'ai suivi les aventures depuis la victoire de Titouan Lamazou

01:54sur le premier Vendée Globe.

01:55C'est difficile de s'imaginer sur une course qui va durer à peu près 90 jours.

01:59Moi, je n'ai jamais fait encore.

02:00Mais voilà, c'est un environnement qui est particulier.

02:02En même temps, ça paraît grand au port, un bateau comme ça,

02:05mais finalement, ce n'est pas si grand que ça au milieu d'un océan.

02:09Mais à l'intérieur, on va retrouver vraiment toute la zone de vie

02:11dans laquelle je vais passer le plus clair de mon temps.

02:13Et le plus clair de mon temps, je vais surtout le passer devant l'ordinateur du bord.

02:16Donc là, sur l'ordinateur de bord, on a énormément de choses,

02:18la gestion de la météo et tout ça,

02:19mais on a en plus la gestion de la cartographie numérique.

02:23Donc, elle n'est plus sur papier maintenant sur les bateaux modernes.

02:26Donc là, si je dézoome, notre bateau est à l'Orient.

02:29Là, c'est le dernier petit parcours que j'ai fait.

02:31Mais si je dézoome, je vais pouvoir voir la Terre entière

02:33et puis le futur parcours du Vendée Globe.

02:36Donc là, j'ai mon réveil qui est en fait un compte à rebours,

02:38donc qui va de 0 minute à 120 minutes.

02:41Généralement, je dépasse rarement les 40 minutes de sieste.

02:44Et puis après, je le mets en route.

02:46Et puis quand c'est l'heure de se réveiller,

02:49ça réveille à mort.

02:50Là, le lit, ça se résume à un cadre en carbone avec une toile tendue

02:54qui peut passer d'un bord à l'autre du bateau

02:56en fonction des conditions de navigation.

02:57Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent,

02:59on n'a pas ce rythme de sommeil de 20 minutes, 40 minutes,

03:03longtemps avant la course.

03:05Au contraire, on essaie de partir avec nos batteries internes

03:08chargées au maximum.

03:09J'ai appris à connaître mon bateau

03:11et on forme un vrai petit couple maintenant.

03:12Et j'ai envie de prouver que j'en suis capable

03:14et j'ai envie de montrer que la mixité,

03:18elle est possible dans tous les sens du terme.

03:20C'est-à-dire les jeunes, les vieux, les hommes, les femmes,

03:24les valides et les andis aussi.

03:26On est tous capables d'aller au bout de nos rêves

03:28et puis d'aller dans des projets aussi ambitieux

03:31que faire un tour du monde comme ça.

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