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Au lendemain de la victoire de Charlie Dalin sur le Vendée Globe, Yoann Richomme a franchi à son tour la ligne d'arrivée, ce mercredi matin. Le skippeur de « Paprec Arkéa » termine deuxième du tour du monde en solitaire sans escale ni assistance.

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Transcription
00:00L'émotion d'avoir fini un Tour du Monde, incroyable, je sais pas si un jour j'en avais vraiment rêvé, mais en tout cas on l'a fait, et l'impression comme le disaient les autres d'être parti il y a deux jours, on a mis un rythme incroyable.
00:25Moi j'ai navigué comme à l'entraînement, comme sur les petites courses, j'ai pas fait autrement que ce que je sais faire globalement. Je suis tombé sur plus fort que moi, clairement, Charlie il était juste imbattable, et de toute façon il est stratosphérique en IMOCA depuis plusieurs saisons, et ça sera toujours compliqué d'aller le chercher, donc voilà, ravi pour lui qu'il puisse avoir une petite revanche sur le passé on va dire,
00:49et puis voilà pour moi, la fierté d'avoir mené une équipe d'une page blanche il y a trois ans à une deuxième place sur le Vendée Globe, à titiller le premier, un record, bon moi je fais pas le record mais bon pas très loin, incroyable, donc énormément de fierté, des pensées pour tous ceux qui nous ont aidés depuis ces années, même avant, tous mes anciens sponsors, tous ceux qui m'ont permis d'être là,
01:15et juste l'envie de partager avec tout le monde, l'envie de fêter ça dignement, et puis de briquer, de passer à autre chose, c'est vrai que c'est une aventure incroyable, je pense qu'on s'y était vraiment bien préparé aussi, c'est ça cette fierté, c'est pas que la course, c'est tout ce qu'on a fait avant, dans ma tête j'étais prêt, le bateau il est nickel, il serait prêt à repartir, j'ai quasiment pas bricolé tout le tour du monde,
01:43voilà c'est tout ça qui est une vraie réussite, et qui me rend fier aujourd'hui de ramener ce bateau en super état à la deuxième place du Vendée Globe.
01:51Il y a eu tout au long de la course une impression de facilité, de plaisir, tout le temps, tant dans la découverte du monde, parce que c'était un tour du bisous, et puis de la réagation au contact avec Charly dans un avenir très haut niveau.
02:07Avant de partir j'avais plusieurs angoisses, c'était même pas celle de casser, c'était celle de passer à travers mon Vendée Globe, faire une mauvaise place, pas la vivre, parce que je sais que je la vis quand même, je vis bien les régates au travers des résultats notamment,
02:22et l'autre c'était de rien voir du tour du monde, de partir des sables et de revenir au sable et de ne pas avoir vu un bout de terre, ça n'a pas été le cas, et c'est vrai que j'étais assez émerveillé, je rêve de voyages, d'aller découvrir ces îles là,
02:37mais avec beaucoup plus de temps et les moyens de justement les découvrir, de débarquer, et tout ça, donc pour moi c'est presque le début d'une aventure qui commencera un jour, je ne sais pas trop quand, après la régate, c'est celle d'avoir le plaisir d'aller naviguer autour du monde et de le découvrir de cette manière là,
02:56donc c'est vrai qu'à chaque fois que j'ai pu voir une terre j'étais un peu comme un gosse, c'était beau, c'était pas facile tous les jours, on va pas se mentir, il y a eu des passages difficiles, il y a eu un rythme hyper soutenu la descente de l'Atlantique Sud, c'était dingo à battre record sur record,
03:16mais le rythme était affreux, la vie dans le bateau était affreuse, mais c'est vrai qu'à partir de là, à partir de la fin de l'Indien, on a eu un tour du monde de rêve, j'ai à peine pris un riz, le bateau il était toujours lancé, on a enchaîné les schémas météo de dingue, ça a dégoûté les autres quand on entend les interviews et tout, et ça c'était beau, c'était génial,
03:43j'avais une peur quand on a descendu l'Atlantique Nord au début, on avait trois jours et demi de retard, là je me suis dit ça va être long cette histoire, et puis après ça s'est largement accéléré, c'était génial et ravi de montrer le potentiel de ces bateaux qui en ont largement sous le pied encore, mais c'est à nous de les concevoir, de s'habituer à eux, de les penser différemment pour aller encore un peu plus loin si on veut.
04:05Et sur toi, parce que tu as impressionné tout le monde, Charly le disait aussi hier, tu lui as brosé la tête pour l'Atlantique Pacifique, ça a été vraiment une découverte possible de toi, de ton mythe ?
04:35C'est vrai qu'il y a eu un changement dans la durée, ce qui m'a un peu étonné, c'est éventuellement ça la seule chose que j'ai découvert, mais le reste c'était une sorte de récital personnel de mes années d'entraînement et de course, ça fait 15 ans que je fais ça, et c'est vrai que c'est ça qui est génial, c'est d'arriver à reproduire un exploit sportif, je n'ai pas gagné la régate donc je ne sais pas si j'ai le droit de dire ça, mais d'une certaine manière d'arriver à le reproduire régate après régate, c'est ça qui est difficile.
05:05Et on voit bien que ça tient à un fil, ça a tenu à un fil probablement pour Charly, et je vais t'avouer un truc, j'ai failli me taper un chalutier au jour numéro 2 au large du Cap Finistère, ça a failli se terminer là, je ne l'ai dit à personne, il est passé à 10 mètres à gauche, j'étais sur le pont du bateau en train de changer une voile, donc ça tient à vraiment que dalle, et c'est ça qui est génial, c'est quand tu arrives à assembler tous ces petits bouts, un à un, et que ça passe, ça passe, ça passe, et voilà, et que tu fais ça dans un mode qui te plaît, dans un mode qui t'intéresse.
05:35Dans un mode régate, dans un mode engagé, et voilà, c'est ça qui me rend fier aujourd'hui.

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