La romancière est l'invitée de Nathalie Renoux pour son dernier livre, "Les Renaissances", chez Michel Lafon.
Regardez Le Journal Inattendu avec Nathalie Renoux du 08 mars 2025.
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00:0012h30, 13h30, le journal inattendu d'Agnès Martin-Lugand, avec Nathalie Renoud sur RTL.
00:15Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce journal inattendu.
00:18A mes côtés aujourd'hui, en ce 8 mars, journée internationale du droit des femmes.
00:23Une femme de lettres puissante, une des stars de l'édition française.
00:27Elle vient de publier son 12e roman Les Renaissance qui est tout simplement
00:31numéro 1 des ventes de romans cette semaine.
00:34Bonjour Agnès Martin-Lugand.
00:35Bonjour Nathalie.
00:36Qu'est-ce que ça fait de connaître un démarrage aussitôt nitruant ?
00:39Ça rassure sur le lien au lecteur ?
00:41C'est vertigineux, c'est émouvant, c'est bouleversant.
00:45Et en même temps, ça impose une forme de devoir aussi vis-à-vis des lecteurs
00:50et c'est pour ça que je vais à leurs rencontres, pas tous les jours mais presque, pour leur dire merci.
00:56Vous nous en parlerez de ce lien au lecteur mais aussi de la littérature
01:00et de la place que les femmes y prennent aujourd'hui en ce 8 mars.
01:03Mais d'abord, les informations que je vous invite à commenter avec moi.
01:09Au sommaire de l'actualité, le grand frisson à Dublin où la France affronte l'Irlande
01:13dans le tournoi des 6 nations, rencontre cruciale pour la victoire dans la compétition.
01:174000 personnes mobilisées à Castres pour réclamer la reprise du chantier de l'A69
01:22arrêtée sur décision de justice. Nous serons sur place.
01:26La journée internationale du droit des femmes avec de multiples manifestations aujourd'hui un peu partout.
01:31Nous irons à Lens où le rassemblement avait lieu ce matin.
01:34Et puis la drôle d'aventure autour du monde du belge Denis Van den Berghe
01:38qui est arrivé ce matin au sable d'Olonne après un Vendée Globe en 117 jours.
01:43Hélas, il est hors délai à une journée près. On vous expliquera tout ça.
01:48La météo avec vous Valérie Quintin, bonjour.
01:51Alors attention, le vent souffle fort par endroits aujourd'hui.
01:54Oui, la Haute-Garonne et le Tarn sont placés en vigilance orange pour des vents violents.
01:57Mais enfin, on peut considérer que ces vents violents concerneront tous les départements
02:00allant des Pyrénées-Orientales jusqu'aux portes de la Lozère.
02:03On attend des rafales à plus de 100 km heure en Midi-Toulousain, 120 km heure sur les crêtes pyrénéennes.
02:08Et ça, c'est lié à une tempête. Janna, c'est son petit nom, qui pour l'instant apporte du vent.
02:12Ça va durer toute la soirée, toute la nuit prochaine mais également une grande partie de la journée de demain.
02:16On attend en plus des pluies assez soutenues, assez fortes dans toute l'Occitanie.
02:20Et pendant ce temps-là, ailleurs, on profite d'une très belle journée printanière.
02:23Et partout, pluie, vent ou pas, on a des températures plutôt printanières aussi,
02:27de 11 à 22 degrés cet après-midi de Mans dans Lozère jusqu'à Tarbes,
02:3118 à Paris, à Quimper, à Marseille ou encore à Clermont-Ferrand.
02:34On se découvre. Merci beaucoup Valérie.
02:40C'est une finale avant l'heure dans le tournoi des 6 nations.
02:43La plus grande montagne de la compétition, avait dit Antoine Dupont,
02:46les Français affrontent l'Irlande, invaincu et toujours en lice pour un grand chelem.
02:51Les Bleus n'ont pas d'autre choix que de gagner face à ce géant
02:54pour espérer la victoire finale dans ce tournoi des 6 nations.
02:57Bonjour Jean-Michel Rascol.
02:59Bonjour.
03:00Vous êtes à Dublin en Irlande où se joue ce match. Est-ce que nos Bleus ont une chance ?
03:04Bien oui, lorsque l'on a inscrit 73 points aux Italiens et qu'on a presque toujours bousculé l'Angleterre,
03:10on s'offre une vraie chance de rivaliser avec les Irlandais.
03:13Mais la chance, vous le savez Nathalie, il faut savoir la saisir.
03:16Il n'y a pas de trèfle à quatre feuilles dans cette pelouse taillée aux ciseaux de l'Aviva Stadium.
03:21Donc les Français devront s'appuyer d'abord sur leur point fort,
03:24cet équilibre souvent juste qu'ils trouvent entre le combat et les courses au large.
03:28Dans cette ville, Dublin, où il pleut même lorsqu'il y a un rayon de soleil comme ce matin,
03:32il faudra aussi se montrer adroit et courageux sous les chandelles.
03:36Les up and under, c'est si cher au rugby irlandais.
03:39Ces ballons qui tombent du ciel, qui fragilisent les meilleures défenses.
03:42Plus qu'une question de suprématie, c'est un grand match.
03:46L'Irlande est toujours en course pour le grand chelem.
03:48La génération Dupont, elle, manque de titres.
03:50Un succès cet après-midi lui permettrait d'envisager la victoire finale
03:53avec la perspective de recevoir la semaine prochaine l'Ecosse.
03:56Le plus vieux tournoi du monde, à l'image de ce choc cet après-midi, conserve toute sa magie.
04:01Et oui, ça donne envie ! Coup d'envoi à 15h15 à l'Aviva Stadium de Dublin.
04:05Merci Jean-Michel Rascol, puisque ce match, vous nous le ferez vivre en fil rouge cet après-midi.
04:10Et là je me tourne vers vous Agnès Martin-Lugand.
04:12On sait que vous êtes une passionnée absolue d'Irlande.
04:15Alors quand il y a un match comme ça, Irlande-France, vous êtes pour qui ?
04:20Je suis coupée en deux à chaque fois.
04:22Alors l'avantage c'est que du coup je ne suis jamais déçue à la fin,
04:25puisqu'il y a toujours une partie de mon cœur qui va être heureuse.
04:29Donc je tremble en fait pour les deux équipes et je me réjouis du succès des deux équipes.
04:33Bon, n'empêche que je note que vous êtes habillée en bleu aujourd'hui, c'est peut-être un indice.
04:38On a l'habitude en France des manifestations contre.
04:41Eh bien aujourd'hui à Castres c'est l'inverse.
04:43Ce sont les pro-autoroutes à 69 qui font entendre leur voix.
04:47Le chantier est à l'arrêt après décision du tribunal administratif
04:50qui a suspendu l'autorisation environnementale.
04:53Mais 70% des travaux ont déjà été effectués.
04:56Alors des élus, des chefs d'entreprise de la région et des citoyens
04:59se sont rassemblés pour demander la reprise du chantier.
05:02Bonjour Valentin Larchier.
05:03Bonjour à tous.
05:05Alors il y a-t-il du monde pour défendre ce tronçon d'autoroutes Castres-Toulouse ?
05:10Oui, entre 4000 et 7000 personnes selon les organisateurs.
05:13Des élus, des chefs d'entreprise, des ouvriers, des habitants.
05:16Ils manifestent leur envie de voir ce chantier reprendre.
05:19Il en va pour eux du désenclavement du sud du Tarn.
05:22Les partisans de la 69 ont mis le paquet pour cette première manifestation.
05:26Chanson pour l'autoroute, des écrans géants qui diffusent les images du chantier.
05:29Et des élus ont pris la parole comme Christophe Ramon, le président du département.
05:34Ça fait 40 ans que l'on attend cette autoroute.
05:37Plus de 1000 personnes travaillent pour réparer cette erreur de l'histoire.
05:41Comment peut-on imaginer que ce chantier ne se termine pas ?
05:45Dans la foule, on estime que cette autoroute est vitale.
05:48Avec tout l'argent qui a été investi pour le démarrage de ce chantier,
05:52il est réalisé à plus de 70%.
05:55C'est une folie d'arrêter ce chantier.
05:58La route, je l'ai empruntée des dizaines et des centaines de fois.
06:01Et l'autoroute, on en parlait déjà.
06:03Et ça nous aurait bien aidé à l'époque pour aller chercher d'autres chantiers plus facilement.
06:07Et vous l'avez entendu, un slogan ce matin.
06:10A69 ont fini. Un slogan qui a même été imprimé sur des maillots du club de foot amateur de Mazamé.
06:15Le député Dutard n'en a profité pour annoncer à la foule qu'une proposition de loi va être déposée dans les prochains jours
06:21pour accélérer une reprise du chantier.
06:23Merci Valentin Larquier, en direct de Castres.
06:26Sur les rails, cette fois, tout est rentré dans l'ordre.
06:28Gare du Nord à Paris, après la grosse pagaille d'hier.
06:31La découverte d'une bombe de la seconde guerre mondiale sur les voies à Saint-Denis avait provoqué de fortes perturbations.
06:37Le temps d'effectuer les opérations de déminage.
06:40Aujourd'hui, tous les trains circulent normalement.
06:43Les premiers incendies de l'année.
06:45Près de 300 hectares ont brûlé dans la vallée de la Roya, dans les Alpes-Maritimes.
06:49Dans une zone très difficile d'accès le long de la frontière italienne.
06:53Aucune victime, mais deux maisons détruites.
06:56Des départs de feu simultanés qui font penser à une origine criminelle.
07:00150 pompiers sont mobilisés.
07:038 mars, la journée internationale du droit des femmes.
07:07Des manifestations sont organisées partout en France.
07:10Des dizaines de milliers de participantes et de participants sont attendus.
07:15Avec une urgence selon les associations, lutter contre la régression des droits.
07:20Alors que les discours masculinistes se font de plus en plus fortement entendre.
07:24Notamment depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
07:27Et nous retrouvons Aymeric Cayet à Lens, où avait lieu un rassemblement ce matin.
07:35Oui, beaucoup sont habillés en violet, la couleur du féminisme.
07:38Dans la foule, des femmes de tout âge, des enfants et même des bébés.
07:41Pour Leslie, 38 ans, l'important est surtout de faire bloc, y compris avec ses filles.
07:46Déjà, c'est bon pour le moral de se retrouver tous ensemble sur des moments comme ça.
07:51Et ne pas être forcément dans une lutte de colère ou de haine.
07:54C'est juste dire qu'on est là, on est tous ensemble.
07:56Oui, je me rends compte qu'il y a des choses qui sont acquises pour ma fille, qui ne le sont pas encore pour moi.
08:00Et c'est bien, ça me bouscule un petit peu.
08:02Si la petite, elle est là, elle tient ce panneau, nous ne sommes pas des poupées.
08:06Derrière elle, Clolette et Laurence sont deux amies.
08:08C'est la première fois qu'elles manifestent, car elles ont peur pour leurs droits.
08:11Et puis on n'est pas encore à l'égalité non plus.
08:13On a toute une série de pancartes avec des chiffres qui montrent toutes les différences.
08:17Que ce soit en termes de salaire, en termes de violence, je ne vais pas faire la liste.
08:21Rien n'est jamais acquis.
08:23Elles prennent en exemple les Etats-Unis.
08:25Jacqueline insiste, venir manifester est une manière de soutenir les femmes du monde entier.
08:30Je pense à l'Afghanistan en particulier en ce moment, partout dans le monde,
08:34là où les femmes sont enfermées, empêchées de parler.
08:39On doit parler, pouvoir parler à leur place.
08:41De Cambrai à une demi-heure en voiture, elle compte participer cet après-midi à deux autres manifestations.
08:46Voilà, c'était Romarique Cayet à Lens.
08:49J'ajoute qu'à Paris, le cortège partira de la place de la République à 14h.
08:55La préfecture de police promet de sécuriser aussi la marche radicale féministe
08:59organisée par le groupe féministe d'extrême droite Nemesis.
09:03Agnès Martin-Lugand, le 8 mars, journée internationale du droit des femmes.
09:08Quel est, selon vous, le plus grand combat que l'on doit encore mener aujourd'hui ?
09:13Je rebondis sur ce que j'ai entendu dans le reportage de cette femme qui dit
09:16qu'il faut que nous, femmes de pays où on est relativement protégées,
09:21on prenne la parole pour toutes celles qui n'ont pas justement accès à cette parole.
09:26Et d'une manière un peu utopiste, je me dis qu'on ne devrait pas avoir besoin du 8 mars.
09:31On ne devrait pas avoir besoin d'une journée pour dire qu'on existe et qu'on doit être respectés
09:37et qu'on a le droit à tous les mêmes droits que les hommes.
09:40Mais malheureusement, avec l'évolution en ce moment dans certains pays,
09:45il faut qu'on se fasse entendre et il faut qu'on rappelle.
09:48Et en même temps, j'entendais de la même manière qu'il y a des hommes qui participent à ces manifestations.
09:54Et ça, je trouve ça merveilleux qu'il y ait hommes et femmes pour défendre les droits de la femme.
09:59On y reviendra sur le droit des femmes puisque vous avez souhaité inviter dans cette émission
10:03Sarah Barouk qui lutte contre les violences faites aux femmes.
10:07Tout à fait.
10:08Elle en reparlera dans la deuxième partie de cette émission.
10:11En Corse, c'est une manifestation anti-mafia qui est organisée cet après-midi après la mort de Chloé,
10:16une jeune femme de 18 ans tuée dans sa voiture le 15 février dernier
10:20et sans doute ciblée par erreur.
10:22Manifestation qui s'élancera d'Ajaccio à 14h.
10:25A l'étranger, des frappes russes ont fait 14 morts dans l'Est et le Nord-Est de l'Ukraine.
10:30Volodymyr Zelensky appelle à de nouvelles sanctions contre Moscou.
10:34Sur ce sujet, Donald Trump souffle le chaud et le froid.
10:37Hier, il a menacé la Russie de nouvelles sanctions si elle continue de pilonner l'Ukraine
10:42avant finalement de vanter sa bonne relation avec Vladimir Poutine
10:46qui dit-il veut mettre fin à la guerre.
10:49Des combats meurtriers en Syrie entre les forces de sécurité au pouvoir
10:53et des groupes fidèles au président déchu Bachar el-Assad dans l'Ouest du pays.
10:57On recense au moins 300 civils tués.
11:00Ces violences sont les premières de cette ampleur depuis l'arrivée au pouvoir
11:04d'un groupe islamiste radical en décembre dernier.
11:07Et puis en Corée du Sud, le président suspendu Younsook Yeol est sorti de prison ce matin.
11:13Il était incarcéré depuis janvier après avoir tenté un coup de force,
11:17décrété la loi martiale et envoyé l'armée pour museler le Parlement.
11:21Il avait dû faire marche arrière sous la pression des députés.
11:26Direction les Sables d'Olonne à présent où le dernier concurrent du Vendée Globe est arrivé ce matin.
11:31Beaucoup de joie mais aussi pas mal de regrets pour le Belge.
11:35Denis von Weyenberg, il a bouclé son tour du monde en solitaire et sans escale en 117 jours.
11:41Mais il est arrivé un jour seulement après la clôture de la course qui s'est arrêtée officiellement hier matin.
11:48Qu'à cela ne tienne Nicolas Boby, il y avait quand même du monde pour l'accueillir dans le chenal des Sables d'Olonne.
11:53Oui, le public belge était au rendez-vous avec des drapeaux et des fumigènes rouges, jaunes et noirs.
11:58Bravo Denis !
12:01C'est un grand belge, c'est pas un petit belge, c'est ça qui nous fait plaisir, c'est le Edimers marin.
12:10Sur une banderole à l'effigie du Capitaine Haddock, on pouvait lire « Tu l'as fait, mille sabords ».
12:14Il représente un marin très sympa, comme notre Denis. Nous habitons deux maisons à côté de chez lui.
12:18Pour nous les Belges, il l'a fait, il a réussi.
12:21Malgré des galères, des problèmes de grand voile, le premier Belge à avoir bouclé le Vendée Globe a gardé la frite.
12:27Tu es sur un nuage, tout était compliqué, dur.
12:32J'espère que tout le monde n'a pas eu un Vendée Globe aussi dur, sinon je ne comprends pas pourquoi ils reviennent.
12:38Honnêtement, il faut être maso.
12:40Après, il ne faut pas lâcher, j'ai failli abandonner.
12:44Et puis à chaque fois, j'arrive à avancer, donc je me dis « Ok, je continue, je continue ».
12:48Là j'arrive, je ne sais pas combien de personnes, il y a plein de monde qui est là pour m'accueillir,
12:52il y a des gens avec des fumigènes.
12:54Je vais pleurer toute la journée sans doute.
12:57Ce n'est pas grave, ce n'est pas de tristesse, c'est de bonheur, d'émotion.
13:02La ligne d'arrivée est enfermée, il ne touchera pas la prime de 4348 euros.
13:07Nicolas Boby en direct des Sables d'Olonne.
13:10Agnès Martin-Lugand, vous qui habitez Saint-Malo, qui êtes une femme de la mer,
13:14quand vous entendez cette mésaventure de ce Belge qui a passé 117 jours autour du monde
13:20et qui ne peut pas passer la ligne d'arrivée parce qu'elle vient tout juste de se fermer,
13:24qu'est-ce que vous dites ?
13:25Je trouve ça tellement triste, tellement injuste pour lui, parce que c'est un tel défi.
13:31Il l'a fait, donc quelque part, d'une certaine manière, il l'a gagné.
13:34Et puis quand on entend la manière dont les gens l'ont accueilli à son arrivée,
13:37on se dit qu'il faudrait qu'il lui accorde un petit truc quand même,
13:40pour qu'il le valide son tour du monde, parce qu'on est peu quand même
13:44à qui il reste maître dans cette histoire-là quand même.
13:48En tout cas, c'est peut-être le début d'un futur roman, tiens, il y a savoir.
13:52Ça pourrait.
13:53Allez Agnès Martin-Lugand, maintenant on va parler de vous.
13:56Le portrait inattendu.
13:59Il y a parfois des heureux hasards.
14:01En rédigeant votre mémoire de fin d'études de psychologie, vous découvrez le plaisir d'écrire.
14:07Il faudra quelques années pour que vous publiez « Les gens heureux lisent et boivent du café »
14:12en auto-édition sur Internet.
14:15Un an plus tard, les éditions Michel Laffont signaient avec vous
14:18« Ce premier roman est un énorme succès en France comme à l'étranger ».
14:27« Alors la vie est belle », c'est le thème principal du film que l'on entend en ce moment.
14:31Le premier morceau que vous citez dans votre dernier roman, « Les Renaissance »,
14:35le douzième sorti le 20 février et qui se classe numéro un des ventes cette semaine.
14:40Comme à chaque fois, vous publiez une liste des musiques qui vous ont aidé dans l'écriture.
14:46Et la première de ces musiques, c'est « La vie est belle ».
14:48Pourquoi est-ce que vous écrivez en musique, Agnès Martin-Lugand ?
14:51La musique fait partie intégrante de mon processus créatif.
14:55Sans musique, je n'écris pas.
14:57Et en réalité, c'est un morceau par scène.
15:00Donc avant même d'écrire, je cherche le morceau qui va m'accompagner.
15:04Il faut qu'il y ait une alchimie qui se crée, alors c'est totalement subjectif.
15:07Après, quand je cherche ces morceaux, je sais que je brouillonne dans ma tête.
15:10Mais une fois que j'ai trouvé le bon,
15:12je sens que je vais aller bien au-delà de ce que je projetais d'écrire en réalité.
15:16Et quand je retravaille mon roman, je reprends la playlist de A à Z.
15:20Et quand je dois retravailler ne serait-ce qu'une scène,
15:22je peux l'écouter en boucle pendant des heures,
15:24tant que je ne suis pas satisfaite de ce que j'ai écrit.
15:27Et pour ce dernier roman, il y en a des morceaux,
15:29puisqu'il y a une liste de deux pages et demie ou trois pages de morceaux de musique à écouter.
15:35Alors, comment vous décrire sans parler de la Bretagne ?
15:38Vous êtes de Saint-Malo et après avoir vécu quelques temps à Paris,
15:41vous êtes revenue sur vos pas dans la cité malouine.
15:44Être au calme, au bord de la mer,
15:46cette inspirance est nécessaire pour vous ce souffle-là ?
15:49Alors, déjà, j'ai eu le sentiment de rentrer à la maison
15:52après un certain nombre d'années passées loin de Saint-Malo.
15:55Ce calme qui est un calme apparent,
15:58parce qu'on a quand même beaucoup de monde qui vient visiter notre ville,
16:01mais j'ai besoin de la mer, j'ai besoin de marcher au grand air
16:04quand je suis en période où j'ai un peu de mal à avancer
16:07ou quand je réfléchis à mes romans.
16:09C'est vraiment quelque chose qui m'est indispensable.
16:12Et puis, j'aime être dans l'eau, j'aime nager.
16:14Voilà, tout ce cadre de vie.
16:16Et ce qu'il y a pour moi en plus à Saint-Malo,
16:19c'est que c'est une ville d'histoire.
16:21Il y a un poids qui, pour moi, n'est pas lourd du tout à porter,
16:25mais j'aime être entre des murs qui ont vécu des tas de choses.
16:31Aujourd'hui, votre vie à Saint-Malo tourne autour de l'écriture.
16:35Et comme dans un roman, elle est pleine d'aventures.
16:38La prochaine en date, c'est cette série en préparation,
16:41adaptée de votre roman « L'homme des mille détours ».
16:45Finalement, être romancière ne vous a pas cantonné à votre bureau,
16:48mais vous a offert plus d'un détour.
16:52Et voilà, pour clôturer ce portrait,
16:55Billy Eilish, l'un des morceaux qui vous a suivi
16:58dans l'écriture de votre nouveau roman.
17:00Oui, celui-là, il est très important.
17:03Et vous savez pour quelle scène c'était ?
17:05Oui, complètement.
17:07C'est une scène qui concerne le personnage de Rebecca,
17:10certainement, mais je ne vais pas trop en dire,
17:12sinon ça serait dévoilé.
17:14C'est une scène qui concerne le personnage de Rebecca,
17:17mais je ne vais pas trop en dire,
17:19sinon ça serait dévoilé l'histoire.
17:22Et bien justement, Rebecca, votre héroïne,
17:24qui vous ressemble étrangement ?
17:26On en parlera dans un instant.
17:28Le succès, votre rapport au lecteur,
17:30comment est-ce qu'on l'entretient ce rapport-là ?
17:32La réponse tout de suite dans
17:34« Le journal inattendu » d'Agnès Martin-Lugan sur RTL.
17:50Le journal inattendu d'Agnès Martin-Lugan
17:52avec Nathalie Renaud sur RTL.
17:55Agnès Martin-Lugan, votre dernier roman
17:57a pour titre « Les Renaissance ».
17:59C'est l'histoire d'une écrivaine en mal d'inspiration
18:02qui vit une séparation après 20 ans de vie commune
18:04et qui rencontre par hasard un homme artisan d'art
18:06un soir dans une brasserie.
18:08Il lui raconte son amour de jeunesse,
18:10fulgurant et malheureux.
18:12Et cette histoire-là va redonner à l'autrice
18:14l'envie d'écrire.
18:16Comment ces deux-là vont-ils se redonner
18:18ce goût à la vie mutuellement ?
18:20C'est toute l'histoire de ce roman.
18:22Est-ce que vous pourriez écrire autre chose
18:24qu'une histoire d'amour ?
18:26Dans tous mes romans, il est question d'amour.
18:29Pour moi, il faut parler d'amour.
18:31De toute façon, on court tous après.
18:33Quand on le perd, on est très triste, voire effondré.
18:36On espère rencontrer un nouvel amour.
18:38Quand on a un amour, on essaie d'en prendre soin
18:40pour qu'il dure le plus longtemps.
18:42La manière dont on vit ces histoires d'amour,
18:44pour moi, reflète aussi beaucoup qui on est.
18:47Ça peut nous faire du mal,
18:49mais ça peut nous faire du bien.
18:51C'est une manière aussi de se connaître.
18:53J'ai besoin à chaque fois, et j'aime,
18:55raconter les histoires d'amour.
18:57Est-ce que vous pensez que vos lecteurs,
18:59qui sont maintenant des fidèles,
19:01attendent cela de vous ?
19:03Je pense qu'ils seraient très étonnés
19:05si un jour il n'y avait pas une histoire d'amour
19:07dans un de mes romans.
19:09Après, il y a toujours autre chose
19:11derrière mes histoires d'amour.
19:13Le sentiment amoureux à décortiquer
19:15pour moi, c'est passionnant.
19:17Ça peut être révélateur
19:19de la personnalité de mes personnages.
19:21C'est comme ça que je les découvre.
19:23C'est à travers leur manière de vivre l'amour
19:25que je les découvre.
19:27En l'occurrence, votre héroïne,
19:29cette fois-ci, Rebecca,
19:31est un écrivain comme vous.
19:33Elle semble vide de toute histoire,
19:35de toute inspiration au début du roman.
19:37Elle n'a plus d'énergie créatrice.
19:39Est-ce que ça vous est déjà arrivé ?
19:41Non, ça ne m'est pas arrivé.
19:43Il y a toujours des temps de blocage quand on écrit un roman.
19:45En revanche, je crois que, contrairement à Rebecca,
19:47j'ai entendu un signal d'alerte.
19:49Il y a quelques années,
19:51à la suite de mon dixième roman,
19:53où je commençais à fatiguer.
19:55Tout simplement.
19:57J'avais sorti pendant dix ans
19:59un roman tous les ans.
20:01Je ne voulais surtout pas être envahie
20:03par une forme de lassitude
20:05où que la corde lâche
20:07et perdre l'écriture.
20:09Parfois, on dit que les planètes s'alignent.
20:11C'est ce qui m'est arrivé.
20:13Là, ça n'était plus aligné.
20:15Il y a eu ce signal d'alerte
20:17et il y a eu l'histoire de l'homme des mille détours
20:19qui a commencé à émerger.
20:21Ce roman m'a tout de suite fait comprendre
20:23qu'on allait avoir besoin de temps.
20:25Depuis, ça peut paraître anodin,
20:27six mois, mais je ne sors plus un roman tous les ans.
20:29Je sors maintenant tous les dix-huit mois.
20:31Je prends six mois de plus.
20:33J'ai accordé du temps au temps,
20:35du temps à la réflexion et du temps à la vie
20:37pour continuer à nourrir,
20:39à me nourrir moi et à nourrir mon écriture
20:41et à en prendre soin.
20:43Vous parlez de nourrir.
20:45Il y a une question pour nous qui ne sommes pas des artistes.
20:47Comment est-ce que l'inspiration vient ?
20:49On pourrait croire qu'elle tombe un peu du ciel
20:51et que d'un coup, vous vous réveillez le matin
20:53en vous disant que vous savez ce que vous allez écrire.
20:55Est-ce que c'est ça la réalité
20:57ou est-ce qu'un artiste, c'est avant tout un artisan
20:59qui, tous les jours,
21:01se met à son bureau, écrit
21:03et c'est un exercice de long cours,
21:05comme une sorte de marathon ?
21:07Je crois qu'il y a un peu des deux.
21:09En tout cas, pour ma part,
21:11quand je sens que je suis
21:13à nouveau en manque d'écriture,
21:15genre j'espère que ça va arriver dans quelques semaines
21:17pendant ma tournée
21:19de dédicace, je me pose toujours
21:21la question avec qui j'ai envie de passer du temps dans ma tête.
21:23Donc,
21:25en général, en tout cas jusque-là, il y a toujours eu
21:27un contour d'un ou deux
21:29personnages qui a commencé à apparaître.
21:31Vous aimiez quand même bien vos personnages pour les fréquenter assez longtemps ?
21:33Pour moi, ils existent vraiment.
21:35J'entretiens des conversations avec eux.
21:37Mais une fois qu'il y a ce contour,
21:39là, en fait, je vais aller me bousculer
21:41pour y penser, pour m'interroger,
21:43pour me poser des questions.
21:45Et quand je commence à avoir un début
21:47au-delà d'un contour de personnage,
21:49là, je vais effectivement
21:51à ma table de travail et j'ai une écriture
21:53très immersive
21:55où c'est toute la journée, voire
21:57tard le soir, sept jours sur sept.
21:59Et là, dans ces cas-là, vos proches,
22:01s'ils vous dérangent, comment vous faites ?
22:03Vous arrivez quand même à revenir dans le monde réel ?
22:05Alors, je sors pour
22:07les repas en famille, quand même.
22:09J'essaye d'être présente et en même temps,
22:11voilà, ma famille sait,
22:13elle est là, mais pas là.
22:15Ça fait partie, en fait, du quotidien.
22:17Donc, c'est quand même une vraie immersion dans votre monde à vous ?
22:19Totalement. Dans le monde
22:21de mes personnages, il y a quelque chose de
22:23très schizophrénique dans mon rapport avec mes personnages.
22:25Par moments, je ne sais plus trop qui je suis.
22:27Voilà, j'écris en plus
22:29souvent la première personne.
22:31Donc, il y a quelque chose de très fort qui s'installe
22:33et en même temps, j'ai besoin
22:35de ce long temps de travail
22:37avec eux, parce que je crois au travail.
22:39Et c'est en ça où
22:41l'écriture ne tombe pas du ciel.
22:43L'écriture, vous êtes
22:45actuellement dans un exercice un peu différent
22:47puisque vous participez à
22:49l'adaptation de l'Homme des mille détours,
22:51votre précédent roman, qui
22:53est adapté en série. Oui, oui, oui,
22:55tout à fait. Alors là, c'est une écriture tout à fait
22:57différente. Alors, déjà, ce n'est pas moi
22:59qui écris, ce sont les scénaristes.
23:01Mais vous êtes vigilante pour faire attention
23:03à ce que le scénario correspond
23:05à ce que vous avez écrit au départ. Exactement.
23:07J'échange beaucoup avec elle.
23:09Voilà, elle me dit
23:11affectueusement que je suis la bible des personnages.
23:13Donc, je sais comment ils peuvent réagir
23:15par rapport aussi à tout ce que je sais
23:17d'eux, qui n'a pas forcément été
23:19écrit dans le roman. Et du coup, c'est un
23:21travail passionnant.
23:23Et puis moi, j'apprends en fait d'elle
23:25de voir comment on transforme
23:27des pages entières d'introspection
23:29en dialogue ou en scène.
23:31Enfin, que ça devienne
23:33une scène jouée entre
23:35plusieurs. Eh bien, peut-être que ça vous donnera
23:37des idées et qu'en plus d'être écrivaine, vous allez
23:39devenir scénariste. Dans
23:41un instant, on continuera à parler de votre
23:43héroïne de roman qui vous ressemble,
23:45écrivain et ancienne psychologue.
23:47En quoi cette profession peut aider
23:49à décrire et à comprendre des personnages ?
23:51La réponse après les titres de 13h.
23:57Avec Nathalie Renaud sur RTL.
23:59RTL.
24:01Il est 13h.
24:07Le journal inattendu
24:09d'Agnès Martin-Lugand. 13h.
24:11Les titres de l'actualité. Nathalie Renaud.
24:13À la une aujourd'hui, des manifestations
24:15partout en France et des dizaines de
24:17milliers de personnes attendues dans les rues pour
24:19la journée mondiale du droit des femmes.
24:21Alors que les discours masculinistes
24:23se renforcent, notamment
24:25depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche,
24:27les associations féministes
24:29entendent lutter contre la régression
24:31des droits. Le collectif identitaire
24:33Nemesis sera présent à Paris,
24:35mais la préfecture de police promet de l'encadrer
24:37pour éviter tout débordement.
24:39À Castres, ce sont les pro-autoroutes
24:41à 69 qui font entendre leur
24:43voix. Ce matin, ils demandent le redémarrage
24:45du chantier à l'arrêt après
24:47une décision du tribunal administratif
24:49qui a suspendu l'autorisation
24:51environnementale. Et puis, autre
24:53manifestation, cette fois-ci anti-mafia.
24:55En Corse, à Ajaccio, dès 14h,
24:57un rassemblement organisé après la mort
24:59de Chloé, une jeune femme de 18 ans
25:01tuée dans sa voiture le 15 février
25:03dernier et sans doute ciblée par
25:05erreur. Le retour à la normale
25:07Gare du Nord après l'énorme pagaille
25:09d'hier. Une bombe de la seconde guerre
25:11mondiale avait été découverte sur
25:13les voies à Saint-Denis. Et puis,
25:15du rugby, cet après-midi, c'est le choc de ce
25:17tournoi des 6 nations. Une finale avant l'heure.
25:19Le 15 de France affronte l'Irlande à
25:2113h15 à Dublin. Victoire impérative
25:23pour les Bleus s'ils veulent remporter le tournoi.
25:25L'Irlande, invaincue, est
25:27toujours en course pour un grand chelème.
25:29Le dernier concurrent du Vendée Globe,
25:31il est arrivé ce matin. Le Belge
25:33Denis van Weyenberg a bouclé
25:35son tour du monde en 117 jours.
25:37Il est arrivé 24h
25:39après la clôture de la course.
25:41Il ne sera donc pas classé.
25:43Et puis, du football, de la Ligue 1
25:45aujourd'hui, au programme. Rennes-Paris-Saint-Germain
25:47à 17h. Lille-Montpellier
25:49à 19h. Et Marseille-Lens
25:51à 21h. Enfin, la météo,
25:53c'est la tradition du journal Inattendu.
25:55C'est notre invitée qui nous la donne.
25:57C'est à vous Agnès Martin-Lugand.
25:59L'Occitanie dans la tourmente avec un ciel chargé,
26:01des vents violents et des pluies orageuses
26:03cet après-midi. Le reste du pays
26:05profitera en revanche d'une météo printanière,
26:07douce et ensoleillée avec quelques averses
26:09locales près de l'Atlantique.
26:11Les températures seront comprises entre 13 et
26:1322 degrés de Rhodes à Biarritz.
26:15Il fera 17 à Lille-Nancy et Colmar.
26:1718 à Paris et Marseille.
26:1920 à La Rochelle et 21 à Bordeaux.
26:21Merci beaucoup
26:23Agnès Martin-Lugand. Vous faites ça parfaitement.
26:25Votre héroïne,
26:27dans votre tout nouveau roman qui est
26:29sorti le 20 février, Les Renaissance,
26:31s'appelle Rebecca.
26:33Elle est psychologue de formation
26:35et elle est devenue écrivaine.
26:37Ça me rappelle quelqu'un. Vous,
26:39en l'occurrence. Psychologue auprès
26:41des Pouponnières. Mais d'ailleurs, qu'est-ce qu'on y fait
26:43précisément dans ces Pouponnières ?
26:45Le micro tendu
26:47du journal inattendu.
26:49Et comme chaque samedi, c'est Antoine Decarne
26:51qui tend son micro. Bonjour Antoine.
26:53Aujourd'hui, vous vous êtes rendu dans une
26:55Pouponnière à Paris. Effectivement
26:57Nathalie, dans la Pouponnière de la
26:59Fondation Paul Parquet. C'est l'une
27:01des trois Pouponnières d'Île-de-France.
27:03Cet établissement est dédié à l'accueil
27:05des enfants, confié par les services
27:07de l'Aide sociale à l'enfance de la région.
27:09Patricia Emmerley
27:11est la directrice de la Fondation Paul Parquet.
27:13Donc la Pouponnière accueille
27:15des enfants qui sont
27:17placés par ordonnance
27:19du juge des enfants.
27:21On accueille ici des enfants
27:23de 0 à 4 ans et
27:25on accueille aussi des enfants qui sont
27:27nés sous X, qui peuvent
27:29être placés ponctuellement
27:31en attendant de pouvoir les adopter.
27:33Il y a 48 enfants au total
27:35dans cette Pouponnière et ils sont accueillis ici
27:37par toute une équipe, des psychomotriciens,
27:39des auxiliaires de pluriculture,
27:41des infirmières
27:43et donc des psychologues. Votre ancien
27:45métier, Agnès Martin-Lugan, on entre
27:47justement dans une salle dédiée aux enfants.
27:49Là c'est notre bureau, on reçoit les
27:51enfants, parfois les familles aussi.
27:53Avec un petit canapé, des chaises,
27:55quelques jeux. L'objectif c'est aussi
27:57de lui donner l'environnement dont il a
27:59besoin pour pouvoir grandir.
28:01Elle c'est Laetitia, c'est l'une des psychologues
28:03de la Pouponnière depuis 8 ans.
28:05Elle m'explique son rôle dans l'établissement.
28:07D'abord de pouvoir accueillir
28:09ces enfants si petits
28:11et qui ont déjà une vie
28:13assez fragilisée et qui ont
28:15déjà vécu des séparations,
28:17des maltraitances, des carences
28:19et puis les aider dans
28:21le lien avec leurs parents, qui est un lien
28:23qui a été empêché
28:25et de pouvoir les accompagner
28:27dans la construction
28:29ou la reconstruction de leurs relations.
28:31Dans l'imaginaire collectif, un psychologue
28:33est là pour écouter son patient,
28:35analyser ses mots, mais alors comment on fait
28:37pour être psychologue d'enfant de 0 à 4 ans
28:39quand ils ne parlent pas ou peu ?
28:41On va beaucoup les observer,
28:43voir qu'est-ce qu'ils veulent nous dire
28:45à travers leur comportement,
28:47à travers la tension dans leur corps,
28:49à travers
28:51leur pleurs ou à travers leur sourire,
28:53est-ce qu'ils veulent bien nous regarder,
28:55est-ce qu'ils ne veulent pas nous regarder, est-ce qu'ils ont envie
28:57de bouger ou pas ? Essayer d'interpréter
28:59ce qu'ils veulent nous dire. Et pour Laetitia, la psychologue,
29:01son travail c'est aussi de découvrir
29:03l'histoire de ces enfants.
29:05Il n'y a que des histoires individuelles,
29:07très riches, il y a autant
29:09d'histoires que d'enfants ici,
29:11et donc toutes ces histoires s'entremêlent
29:13pour après créer une nouvelle histoire dont on ne connaît pas
29:15encore la suite.
29:17Vous Agnès Martin-Lugand, vous avez vécu tout ça,
29:19alors une question, est-ce que vous vous servez
29:21de ces histoires de vie auxquelles
29:23vous avez été confrontée dans votre première carrière
29:25pour concevoir
29:27et imaginer vos romans aujourd'hui ?
29:29Je vous laisse répondre, Antoine Descarnes.
29:31Alors, ayant toujours
29:33travaillé avec les petits,
29:35et j'ai écrit des histoires de grands,
29:37non, pas véritablement,
29:39en revanche, c'est tout le savoir
29:41que j'ai pu acquérir dans mes études
29:43et j'ai continué après,
29:45même quand je travaillais en pouponnière,
29:47à nourrir toutes ces connaissances.
29:49C'est,
29:51dans l'écriture finalement,
29:53je cherche à m'intéresser
29:55à l'être humain, à essayer de comprendre
29:57le pourquoi du comment, des réactions,
29:59des mécanismes de défense,
30:01et pourquoi parfois
30:03on est aussi l'artisan
30:05de nos propres malheurs
30:07et comment on réagit aussi face aux épreuves.
30:09C'est ce qui m'intéressait
30:11dans le métier de psychologue et c'est ce qui m'intéresse
30:13toujours finalement et c'est ce que je fais
30:15quand j'écris mes romans.
30:17Cette fois-ci, ce qui est particulier dans votre roman,
30:19c'est que votre héroïne est
30:21psychologue comme vous, devenue écrivaine
30:23comme vous. Qu'est-ce qu'il y a de vous
30:25dans Rebecca,
30:27qui est donc l'héroïne des Renaissance ?
30:29Il y a cette envie
30:31d'écrire, il y a ce rapport
30:33avec ses personnages, ses histoires.
30:35Est-ce qu'elle vous
30:37ressemble ?
30:39On a forcément des points communs.
30:41Ce qui est marrant, c'est que je m'étais toujours dit
30:43que je n'écrirais jamais sur une romancière, encore moins une si,
30:45et puis Rebecca m'est tombée dessus
30:47et je me suis dit, il est peut-être temps d'y aller.
30:49Ce qui n'a pas toujours été évident
30:51finalement, d'écrire un miroir.
30:53J'ai beaucoup lutté,
30:55donc parfois je me suis retrouvée dans la situation de Rebecca
30:57de ne pas réussir à écrire
30:59ce qu'elle ressentait par rapport à son
31:01vide d'écriture, ou de
31:03justement trouver les mots
31:05sur elle-même, son évolution,
31:07sa manière dont elle
31:09traverse ses blessures,
31:11de la manière dont elle se remet à l'écriture.
31:13Ça faisait tellement écho
31:15à l'intérieur que ce n'était pas
31:17toujours évident, et en même temps,
31:19ça a été une expérience très
31:21enrichissante et elle m'a fait découvrir une autre
31:23forme d'écriture aussi.
31:25Quand j'ai écouté le reportage d'Antoine Decarnes,
31:27ce qui m'a frappée, et je le dis
31:29parce qu'on est en plus le 8 mars, journée
31:31internationale du droit des femmes,
31:33c'est que celles qui interviennent auprès des tout-petits,
31:35que ce soit les encadrantes
31:37ou les psychologues, on les a
31:39entendues là, ce sont toutes des femmes.
31:41Oui. Oui, oui. Comment vous expliquez ça ?
31:43C'est vrai qu'il y a
31:45quand même une partie aussi du secteur
31:47social où il y a beaucoup de femmes qui travaillent.
31:49Il y a peu d'hommes,
31:51ou alors dans certains établissements, des
31:53éducateurs spécialisés,
31:55c'est quand même
31:57un des métiers qui sont extrêmement
31:59féminins. Et moi, quand je travaillais à la Pouponnière,
32:01je n'ai pas souvenir
32:03qu'il y avait des hommes. Et pourtant, les enfants,
32:05ils ont aussi besoin de repères
32:07masculins. Tout à fait.
32:09Ça ne doit pas
32:11être que féminin. Alors après, il y a
32:13de plus en plus, comme on voit, il y a de plus en plus de
32:15sages-femmes-hommes. Je crois
32:17que ce sont aussi des métiers qui vont
32:19s'ouvrir et qui s'ouvrent
32:21aux hommes. De la même manière qu'il y a
32:23des métiers qui n'étaient quasiment
32:25que réservés aux hommes, qui s'ouvrent
32:27de plus en plus aux femmes. Après,
32:29c'est peut-être très cliché ce que je vais dire,
32:31il y a beaucoup de femmes. Je ne sais pas,
32:33on a peut-être un instinct maternel.
32:35Je ne sais pas si c'est maternel
32:37ou un allant vers les enfants.
32:41Est-ce que vous le regrettez,
32:43cet ancien métier ?
32:45Non. Je vais être très honnête.
32:47J'ai d'une certaine manière l'impression
32:49encore de le faire avec mes personnages,
32:51bien que je dise que je ne suis pas leur psy.
32:53Mais
32:55j'aime tellement aujourd'hui
32:57ce que je fais et l'écriture m'habite
32:59tellement. Après,
33:01je salue
33:03la psychologue qu'on a
33:05entendue et
33:07toutes celles et ceux qui travaillent dans ces
33:09milieux-là, dans ces
33:11institutions-là. C'est un métier,
33:13c'est un domaine,
33:15la petite enfance, l'aide sociale à l'enfance,
33:17qui est extrêmement violent.
33:19Violent, mais dans la réception,
33:21nous, en tant qu'êtres humains.
33:23Ce sont des histoires d'enfants
33:25écorchés, qui ont vécu dans le chaos
33:27la plupart du temps. Quand ils sont placés en poubonnière,
33:29c'est qu'il n'y a plus d'autres solutions.
33:31C'est que ça n'allait pas très bien à la maison.
33:33Ce sont des petits enfants qui sont
33:35abîmés.
33:37Toutes les équipes mettent tout en place
33:39pour qu'ils se
33:41réparent, qu'ils se restaurent d'une certaine
33:43manière. Mais ce sont des histoires
33:45toujours très lourdes. Et moi, j'avoue que
33:47quand je suis devenue maman,
33:49j'avais besoin
33:51de souffler
33:53ailleurs.
33:55Tiens, avec quelques notes de Gainsbourg,
33:57l'un de vos choix musicaux, avant
33:59d'accueillir votre invitée, une femme engagée
34:01dans la lutte contre les violences faites aux femmes
34:03en ce 8 mars, journée
34:05internationale du droit des femmes.
34:07A tout de suite.
34:15...
34:19Le journal inattendu d'Agnès
34:21Martin-Lugan. Avec
34:23Nathalie Renaud sur RTL.
34:25Le journal inattendu sur RTL.
34:27Avec Agnès Martin-Lugan et
34:29Nathalie Renaud. En ce 8 mars,
34:31journée internationale du droit des femmes,
34:33vous avez choisi, Agnès Martin-Lugan,
34:35d'inviter une femme engagée,
34:37Sarah Barvouk, qui a
34:39écrit, non pas écrit,
34:41d'ailleurs publié un ouvrage collectif
34:43qui s'appelle 125 et des milliers.
34:45Portrait de 125 femmes
34:47victimes de féminicides.
34:49125, c'est le nombre moyen de femmes
34:51qui perdent la vie chaque année tuées
34:53par leur compagnon ou ex-compagnon.
34:55Officiel. Nombre officiel, effectivement.
34:57Bonjour Sarah Barvouk. Bonjour.
34:59Merci infiniment d'être avec nous.
35:01D'abord, votre rencontre s'est faite autour
35:03de cette publication, puisque Agnès Martin-Lugan,
35:05vous avez écrit le portrait
35:07d'une de ces 125 femmes.
35:09Oui, effectivement. Sarah a pris contact
35:11avec moi pour me proposer
35:13d'utiliser mes mots pour raconter
35:15la vie d'une victime.
35:17Qui ? Qui s'appelait
35:19Chloé, et qui était
35:21enceinte de sa petite-fille de 8 mois.
35:23Et...
35:25J'aurais voulu ne jamais avoir à le recevoir,
35:27ce cadeau, parce que
35:29j'aurais évidemment préféré que ça soit pas ça.
35:31Mais du coup, j'ai vécu quelque chose de très très
35:33fort avec cette jeune femme,
35:35qui n'est plus là aujourd'hui.
35:37Qui a été tuée par son ex-compagnon. Exactement.
35:39Qui a perdu sa petite-fille aussi,
35:41qui a été tuée, qui n'était pas...
35:43Voilà, c'est son ex-compagnon
35:45qui leur...
35:47qui les a tuées.
35:49Et cette écriture a été
35:51extrêmement bouleversante.
35:53Et puis moi, ça m'a permis aussi de découvrir
35:55tout le travail que fait Sarah.
35:57Alors justement, on va y venir
35:59à ce travail-là, Sarah.
36:01Au-delà de ce
36:03récit de 125
36:05portraits de femmes qui ont perdu la vie,
36:07qui est éclairant, évidemment,
36:09vous menez des actions. Je pense notamment
36:11à Une chambre à soi.
36:13Oui. En fait,
36:15j'ai monté après cet ouvrage
36:17où je raconte aussi mon histoire.
36:19Bien sûr, parce que vous-même, vous avez été victime
36:21de violences. Oui, et puis j'étais écrivaine.
36:23En fait, moi, quand je me suis enfuie avec mon bébé
36:25en pleine lue, après 10 ans
36:27de violences, je ne comprenais pas très bien
36:29comment ça se faisait
36:31que moi, qui étais indépendante financièrement,
36:33qui écrivais,
36:35qui avait un père médecin,
36:37une mère institutrice, finalement, je pouvais me retrouver
36:39convoquée par les assistantes sociales
36:41à vivre un mauvais téléfilm.
36:43Je me demandais ce que j'avais loupé.
36:45Et c'est là que j'ai eu envie de comprendre, à travers
36:47l'écriture, mais aussi avec
36:49cette nécessité, finalement,
36:51de faire appel à d'autres, à des ambassadrices.
36:53Et c'est ce qu'Agnès est devenue.
36:55Parce que, c'est
36:57une phrase que j'aime bien répéter,
36:59ce livre le plus personnel, en fait,
37:01ne pouvait pas se faire autrement que dans le collectif.
37:03Parce que sinon, si j'avais
37:05tout écrit, les portraits seraient ressemblés.
37:07Et il n'y aurait pas eu cette
37:09unicité de chaque victime.
37:11Et tout ce que j'ai observé m'a conduit
37:13à monter une association qui s'appelle
37:15125 et après, où
37:17j'essaye de
37:19me distinguer à travers la création
37:21d'outils très pragmatiques
37:23qui comblent un peu tous les trous
37:25dans la raquette disponible pour les
37:27victimes, à commencer par, déjà,
37:29donner les moyens de reconnaître
37:31que ce qu'on vit, ce sont des violences conjugales.
37:33Donc vous avez établi un test
37:35à faire sur Internet.
37:37On peut le faire un peu partout.
37:39J'en ai même fait un QR code que,
37:41par exemple, les entreprises ou les collectivités
37:43dans lesquelles j'interviens, accrochent dans les toilettes.
37:45Il prend dix minutes à faire.
37:47Il est gratuit. Et c'est une suite de
37:49questions oui, non. On répond oui
37:51à une seule d'entre elles, c'est qu'on est potentiellement
37:53dans un couple toxique et donc dangereux.
37:55Parce que les femmes, parfois, ne savent pas
37:57qu'elles sont victimes. Elles ne savent pas
37:59parce que pendant des années, on a répété
38:01aux femmes, à la première gifle,
38:03tu t'en vas, où on représente dans des
38:05campagnes, les femmes victimes de violences avec
38:07des bleus partout, alors que dans
38:0960% des cas, c'est ce que nous disent les
38:11associations de terrain,
38:13de féminicides, les femmes
38:15sont mortes au premier coup. En revanche,
38:17le point commun, ce sont les violences psychologiques,
38:19les violences sexuelles et les violences
38:21matérielles, qui existent partout.
38:23Donc c'est très important et
38:25je dirais que le principe même des violences
38:27psychologiques, c'est qu'on est tellement sidéré,
38:29on est tellement pris en porte-à-faux
38:31qu'on doute même de ce que l'on vit.
38:33Donc c'est très difficile.
38:35Donc ce questionnaire, il permet de reposer des choses
38:37de manière très rationnelle et de dire aux femmes
38:39oui, là, attention, vous êtes dans une situation
38:41qui peut être une situation de violence.
38:43Exactement, et surtout, il permet à la femme
38:45qui fait le test de se repositionner au centre
38:47du questionnement. C'est-à-dire que
38:49je n'ai jamais demandé
38:51à une femme, est-ce qu'il est violent avec toi
38:53ou est-ce qu'il te manipule, parce que clairement,
38:55on n'est pas capable de poser ce diagnostic.
38:57En revanche, je vais essayer
38:59de lui faire comprendre que, est-ce que par peur,
39:01elle change son comportement ?
39:03Est-ce que par peur, elle va s'habiller différemment ?
39:05Est-ce que par peur, elle va éviter des sorties ?
39:07Et finalement, la violence, c'est ça.
39:09C'est quand ? Par peur,
39:11finalement, de la dispute.
39:13On s'adapte. Je parlais d'une chambre
39:15à soi, vous essayez de mettre
39:17à disposition des chambres pour les femmes
39:19et leurs enfants, à côté des gendarmeries
39:21ou des commissariats, lorsqu'elles viennent porter
39:23plainte. Tout à fait.
39:25Ça permet de les protéger ?
39:27La manière dont elles sont racontées
39:29dans le documentaire Vivante,
39:31c'est pas tout à fait comme ça qu'elles se réalisent,
39:33mais je suis très heureuse et je pense qu'on aura l'occasion d'en parler
39:35le 30 mars. Il va y avoir une énorme
39:37campagne sur l'ampleur qu'a prise
39:39ce projet avec un grand acteur
39:41français.
39:43Je ne peux pas encore le dire.
39:45Je suis désolée.
39:47Mais ça va être
39:49extraordinaire et on couvre tout le territoire
39:51et je n'en reviens pas moi-même.
39:53J'ai une autre
39:55question sur l'action que vous
39:57menez aussi auprès de gendarmes,
39:59auprès de lycéens bien sûr, parce qu'il faut
40:01parler, il faut libérer la parole, mais auprès
40:03de gendarmes et de policiers auxquels
40:05vous parlez, parce que comme ça,
40:07ça les sert lorsqu'ils reçoivent
40:09des femmes victimes de violences. Est-ce que
40:11de ce côté-là, vous pensez qu'on a progressé ?
40:13Je trouve qu'au niveau des forces
40:15de l'ordre, il y a eu énormément de progrès.
40:17Même s'il y a toujours des exceptions,
40:19il y a une vraie
40:21considération de la parole des victimes,
40:23il y a une vraie prise en charge dans
40:25beaucoup de commissariats et de gendarmerie.
40:27Maintenant, il y a évidemment encore beaucoup d'écueils, ne serait-ce
40:29déjà que la différence
40:31de service entre la ruralité
40:33et les villes. Il ne faut pas oublier que la moitié
40:35du territoire français, c'est de la ruralité
40:37et qu'en ruralité, ce sont des gendarmeries
40:39que la plupart du temps,
40:41elles sont fermées entre midi et deux
40:43et qu'elles ferment à 19h. Donc c'est quand même très
40:45difficile d'aller porter plainte
40:47Mais
40:49mon inquiétude en ce moment,
40:51c'est plutôt sur la formation
40:53des magistrats.
40:55On vient d'ailleurs
40:57de sortir une tribune...
40:59On n'imagine pas que les magistrats ne soient pas au fait
41:01de toutes ces questions-là ?
41:03La plupart ignorent même ou refusent de reconnaître
41:05la notion de contrôle coercitif
41:07qui permet en réalité
41:09d'inverser la culpabilité, c'est-à-dire
41:11qu'on essaye de faire reconnaître juridiquement
41:13tout ce que l'agresseur peut mettre
41:15en place pour enfermer de manière
41:17invisible la victime. C'est-à-dire qu'on
41:19arrête de demander pourquoi elle est restée
41:21mais qu'on demande qu'est-ce qu'il a mis en place pour qu'elle
41:23reste. Et ça, ça ferait une différence ?
41:25Totalement,
41:27notamment, évidemment pendant les violences
41:29mais notamment après, puisqu'il faut
41:31savoir que la plupart des maires, en fait, nous
41:33on estime que c'est quasiment la moitié,
41:35continuent de subir des violences après
41:37le départ et que par manque de
41:39compréhension de la part
41:41du système judiciaire
41:43des travailleurs sociaux, elles sont sans arrêt
41:45attaquées encore
41:47par leurs ex qui essayent de se
41:49servir des enfants. Et ça, j'allais vous le
41:51demander, est-ce que c'est lié aux enfants et au lien
41:53qui est maintenu avec l'enfant ? Tout à fait, et en
41:55fait, ce sont des violences complètement dingues
41:57où les maires finissent par être convoqués
41:59là, je viens de faire une tribune
42:01qui est sortie dans Le Point et j'invite à un
42:03événement lundi que l'on fait
42:05pour dénoncer ça, où je
42:07reprends le témoignage de plusieurs femmes de mon association
42:09dont une qui en sept ans
42:11a été convoquée plus de soixante fois.
42:13Oui, je
42:15rappelle que 80% des femmes victimes
42:17de violences sont des maires. 82, oui,
42:19tout à fait, et que les violences se déclenchent
42:21à l'arrivée de l'enfant, où elles s'intensifient
42:23à ce moment-là. Merci beaucoup Sarah Barouk
42:25d'être venue nous en parler aujourd'hui
42:27pour approfondir cette question, je vous
42:29conseille aussi vivement le nouveau podcast d'Anaïs
42:31Bouton, la prochaine sur la liste,
42:33quatre numéros pour l'instant, quatre témoignages
42:35de femmes victimes,
42:37très éclairants, c'est à retrouver sur l'application RTL
42:39et sur vos plateformes de streaming.
42:41Merci infiniment Sarah Barouk, merci aussi
42:43Agnès Martin-Lugan de l'avoir invitée.
42:45Je suis ravie. Pour nous éclairer sur
42:47cette question majeure dans notre
42:49société. Dans un instant, on va
42:51voyager avec vous, Agnès Martin-Lugan.
42:53Restez avec nous, c'est Le Journal Inattendu
42:55sur RTL.
42:57...
42:59...
43:01Le Journal Inattendu d'Agnès Martin-Lugan
43:03avec Nathalie Renou sur RTL.
43:05...
43:07...
43:09...
43:11...
43:13Cranberries, vous l'avez
43:15choisi pour la voix incroyable de Dolores,
43:17pour vos souvenirs d'adolescence et
43:19pour l'Irlande, bien sûr
43:21Agnès Martin-Lugan, l'Irlande que vous aimez
43:23tant, mais pourquoi une telle passion ?
43:25En fait, j'y suis allée pour la...
43:27C'était un pays qui me faisait fantasmer depuis
43:29toujours, je pense que c'est mes origines bretonnes
43:31qui parlaient et j'y suis allée quand
43:33l'histoire des gens heureux, les éboiffes du café
43:35a commencé à naître
43:37à l'intérieur de moi, parce que je me suis dit
43:39que j'allais envoyer Diane, le personnage
43:41principal, en Irlande. Donc, il fallait que j'y aille
43:43et ça a été au-delà de tout ce que
43:45j'imaginais. Je suis littéralement tombée
43:47amoureuse de
43:49cette culture, de ces paysages,
43:51même du climat
43:53parce que j'entendais tout à l'heure
43:55pendant le match à Dublin...
43:57Il pleut et en même temps
43:59le ciel est bleu. Enfin, je veux dire,
44:01on voit ça nulle part ailleurs qu'en Irlande.
44:03Alors, le voyage fait partie de vos romans.
44:05Dans le dernier, on n'est pas en Irlande, mais on voyage
44:07beaucoup à Venise et ça donne
44:09vraiment envie d'ailleurs.
44:11Il faut dire que c'est une ville
44:13incroyable et exceptionnelle.
44:15Là aussi, vous êtes tombée amoureuse ?
44:17Oui, mais sans savoir que
44:19le roman se passerait
44:21en partie à Venise. C'est-à-dire que moi, j'y suis
44:23allée avec mon mari et mes fils
44:25passer quelques jours de vacances.
44:27C'était en plein hiver, donc j'ai eu le droit
44:29à la Venise brumeuse, mystérieuse,
44:31et pas trop encombrée par les touristes.
44:33Exactement. Et j'ai été
44:35littéralement envoûtée par cette ville.
44:37J'avais déjà commencé
44:39à écrire le roman et quand
44:41il a fallu écrire une scène très particulière
44:43dans l'histoire de Lino, je me suis
44:45dit, tiens, ça va ramener encore plus du
44:47romanesque à ce qu'il a vécu à ce moment-là.
44:49Il faut que cette rencontre se soit
44:51faite à Venise. Et une fois que
44:53je suis arrivée au point final de ce chapitre, je me suis
44:55dit, ok, en fait, Venise a beaucoup plus de choses
44:57à dire pour l'histoire
44:59de Lino.
45:01Comme vous nous disiez au début de cette émission
45:03que vous vous inspiriez
45:05de chansons, de musiques que vous
45:07écoutiez, qui vous donnaient l'envie
45:09d'écrire des scènes, est-ce que c'est la même chose
45:11pour les lieux où vous situez vos
45:13romans ? Alors quand je parle
45:15d'un lieu, en fait, j'ai besoin de
45:17le connaître. J'ai besoin d'avoir vécu
45:19l'expérience sensorielle,
45:21d'avoir les
45:23bruits en tête, les odeurs,
45:25le temps, les
45:27voix, les gens autour, en fait, pour
45:29me nourrir. Alors c'est génial parce que du coup,
45:31vous vous dites, tiens, j'ai envie d'aller en Thaïlande,
45:33j'y vais pour les besoins d'un roman.
45:35Je pourrais, je pourrais. Alors en général,
45:37ça se fait plutôt après coup.
45:39Une fois que je connais, je me dis,
45:41il faut que je raconte une histoire qui se passe là.
45:43D'accord. Et évidemment,
45:45Saint-Malo, ça reste la base.
45:47Oui, Saint-Malo, ça reste la base. J'ai écrit deux romans
45:49qui se passent là-bas. Mais ça n'a pas été évident
45:51parce qu'écrire sur chez soi...
45:53C'est pas pareil ? Non, j'ai mis sept ans,
45:55avant de m'y décider parce que j'avais peur de ne pas
45:57être à la hauteur. Est-ce que vous savez
45:59quel est votre prochain
46:01voyage ? En tout cas, dans quel endroit
46:03vous allez nous faire voyager lors de votre
46:05prochain roman ? Je n'en ai aucune idée
46:07pour le moment. Aucune idée. Je suis encore
46:09tellement dans les renaissances avec
46:11Rebecca, Lino, à Venise
46:13que, voilà, je vais laisser du temps.
46:15Vous ne l'avez pas recommencé à écrire ? Non.
46:17En revanche, vous êtes à la rencontre de vos lecteurs,
46:19c'est ce que vous nous disiez aussi en début de cette émission.
46:21Vous faites énormément de rencontres.
46:23Est-ce que vous connaissez, comme Amélie Noton,
46:25vos lecteurs par leurs prénoms ?
46:27J'en connais pas mal
46:29par leurs prénoms. Je les vois régulièrement.
46:31Voilà avec qui on a
46:33presque des petits rituels quand
46:35je les vois dans la file
46:37ou qu'ils arrivent devant la table.
46:39Et pour moi, vraiment, ces rencontres
46:41avec les lecteurs, c'est l'occasion
46:43de leur dire merci. C'est l'occasion de leur
46:45raconter aussi ce qui se passe quand j'écris.
46:47Et puis c'est peut-être l'occasion d'être un peu moins
46:49seule parce que quand vous écrivez, vous êtes avec vos
46:51personnages, mais vous êtes seule
46:53dans votre bureau. Oui, et puis
46:55c'est du partage. Et moi, j'ai
46:57besoin de partager les choses.
46:59Merci beaucoup d'être venue partager cette passion
47:01avec nous dans ce journal
47:03inattendu. Je rappelle que votre roman
47:05Les Renaissance vient d'être
47:07publié le 20 février et qu'il se classe
47:09désormais numéro un des ventes
47:11cette semaine, des ventes de romans.
47:13Et puis le précédent, L'homme des mille détours,
47:15est désormais en format poche, donc vous le trouverez
47:17aussi dans les bonnes librairies.
47:19A tout de suite une autre femme forte, France Gall,
47:21héroïne de Confidentiel, c'est avec
47:23Anthony Martin. Très bon après-midi sur
47:25RTL.