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2003 : The White Stripes, comment "Seven Nation Army" est rentré au panthéon de la musique populaire
France Inter
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07/03/2025
Retrouvez la chronique de Camille Diao sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/retropop/retropop-la-chronique-de-camille-diao-du-vendredi-07-mars-2025-7816708
Catégorie
😹
Amusant
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00:00
Elle nous a rejoints en studio, son psy a insisté pour qu'elle reste sur un rythme
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de 4 chroniques par semaine, son banquier lui a dit « Madame de Brewer, ça serait
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bien quand même de faire le vendredi aussi, bonjour Marie ! »
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Bonjour, et qu'est-ce qu'elle fout là la Marie ? Closet, vous l'avez dit.
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Une chronique sur la nouvelle star, parce que je crois bien qu'elle est devant vous,
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la nouvelle star.
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Allez, ciao !
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Avant de basculer dans l'hilarité avec vous Marie, je vous propose de revenir sur
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2003 en musique avec notre spécialiste, bonjour Camille Diao !
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Salut Mathieu !
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Camille, chaque semaine dans Retro Pop, vous passez l'année au prisme de la pop-musique.
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En 2003, c'est l'année de naissance d'un riff de guitare devenu culte.
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Oui, un riff simple, dépouillé, mais terriblement efficace.
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Cinq notes, une guitare qui sonne comme une basse, et puis vient la batterie.
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Le rythme est tout droit, presque martial, le combo minimaliste, mais assez percutant
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pour marquer instantanément l'histoire du rock.
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Seven Nation Army, c'est le nom du morceau, le groupe, c'est les White Stripes.
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Quant au riff, comme toutes les meilleures recettes, il est né un peu par hasard.
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En janvier 2002, Meg et Jack White, le duo qui forme les White Stripes, donnent un concert
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à Melbourne.
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Pendant les balances, Jack improvise sur sa guitare et il sent immédiatement qu'il
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tient quelque chose.
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Contre l'avis de son label, il insiste pour en faire le premier single de leur album
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à venir, « Elephant ». Bien lui on l'a pris !
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Quand le morceau sort, il faut savoir qu'il y a eu une petite méprise sur son sens.
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Cette armée de 7 nations est interprétée par certains comme une prise de position
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contre la guerre en Irak.
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D'ailleurs, les White Stripes ne vont pas s'en priver, mais quelques mois plus tard.
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Parce que quand le morceau sort, le 7 mars 2003, on est très exactement 13 jours avant
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l'invasion américaine.
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En réalité, « 7 Nations Army », c'est une référence à l'enfance de Jack White.
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Petit, il n'arrivait pas à prononcer correctement « Salvation Army », le nom anglais de l'armée
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du salut.
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C'est un peu comme si le morceau s'appelait l'armée du chahut.
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Oui, ce sera un peu péssant en français, effectivement.
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Ça ne va pas empêcher le morceau de marquer l'apogée du grand revival rock du début
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des années 2000.
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Après des années 90 marquées par l'histoire du grunge, l'industrie a comme bien souvent
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rattrapé, digéré, standardisé le genre.
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Mais au tournant du siècle, une bande de jeunes rockers vont lui donner un nouveau
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souffle en allant puiser dans l'énergie brute du rock garage des années 60-70.
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A Détroit, ce sont les White Stripes.
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A New York, les Strokes.
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Et en Angleterre, les Libertines.
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J'aurais pu en citer d'autres, il y a aussi les Yeah Yeah Yeahs ou encore Interpol.
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Toute cette scène en 2003, elle est bien vivante, mais elle reste encore cantonnée
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aux pages musiques des magazines branchés.
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C'était Seven Nation Army, c'est le morceau qui va un peu tout changer.
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Il remporte un Grammy Award et il va contribuer à propulser cette nouvelle vague dans le
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mainstream.
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Mais l'histoire est loin d'être terminée.
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Et là, tous les supporters de foot qui nous écoutent voient très très bien où je veux en venir.
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Seven Nation Army devient un hymne de stade.
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Et ça, Marianne, on le doit aux supporters du FC Bruges qui l'entament pour la toute
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première fois lors d'un match contre Milan en Ligue des Champions en octobre 2003.
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Trois ans plus tard, ils se déplacent à Rome et ils se font tout bonnement piquer
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le chant par les supporters du camp adverse.
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On les connaît, ces Italiens, aucun scrupule.
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Ils vont même en faire leur hymne pour la Coupe du Monde 2006.
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On n'a pas peur du remix en Italie.
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C'est donc sur cette aire que la Squadra Azzurra l'emporte en finale contre les Bleus.
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Sur cette aire que l'Italie célèbre sa victoire pendant que nous en France on essaye
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de se remettre du fameux coup de boule de Zizou.
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Donc les White Stripes ont quelque part enterré notre « I will survive » de 98, Camille.
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Oui, bon, c'est difficile d'en vouloir aux White Stripes, surtout qu'à ce stade,
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franchement, tout le monde ou presque a oublié d'où vient le morceau au départ.
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Ce « pa pa la pa pa pa » va voyager de stade en stade, de sport en sport.
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On l'entend même pendant la révolution de 2011 en Égypte sur la place Tahrir.
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Et ça, ça touche beaucoup Jack White.
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Il dira même « rien n'est plus beau que lorsque les gens s'emparent d'une mélodie
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pour la faire entrer au panthéon de la musique populaire ».
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Il y a quand même une fois où ça lui a un peu déplu à Jack White.
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C'est lorsque Donald Trump l'a utilisé.
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Pas content, ils se font d'une réponse lapidaire « Ne pensez même pas à utiliser
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ma musique, bande de fascistes ! ».
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Contre Trump, les White Stripes vont recevoir un soutien improbable.
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« Donald Trump is a wanker, Donald Trump is a wanker ».
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Traduction, Trump est un connard, dans le style de Jean-Sébastien Bach.
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S'il vous plaît.
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On peut lui faire dire ce qu'on veut à cette chanson.
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Oui, et c'est tout le talent et la chance aussi peut-être un peu des White Stripes.
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Ils ont accouché d'une mélodie qui semble immédiatement familière.
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Un peu comme si elle avait toujours existé quelque part dans notre inconscient collectif.
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Et je crois qu'on touche là à l'essence même de la pop, une musique populaire au
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premier sens du terme.
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