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Xavier Jaravel, membre du Conseil d'analyse économique, invité éco du 6 decembre
franceinfo
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06/12/2024
Budget 2025 : "Plus tôt le projet de loi de finances sera voté, mieux ce sera", pour Xavier Jaravel, membre du Conseil d'analyse économique
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Bonsoir à toutes et à tous. Quel Premier ministre et quel budget pour la France, nous
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sommes entrés dans une période d'incertitude politique et économique. Bonsoir Xavier Geravel.
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Bonsoir.
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Vous êtes économiste, membre du conseil d'analyse économique, professeur à la London
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School of Economics. Les marchés n'ont pas paniqué après la chute du gouvernement
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mercredi soir. C'est un indicateur qui vaut ce qu'il vaut, mais est-ce que ça veut
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dire qu'ils sont confiants vis-à-vis de ce qui se passe dans notre pays ?
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Ils ne sont plus très confiants depuis assez longtemps. Vous savez, on mesure le taux
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auquel la France paye pour s'endetter, on compare ça à d'autres pays comme l'Allemagne
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et du coup, depuis trois mois, le taux par rapport à l'Allemagne augmente. Donc, on
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n'est pas encore au niveau de l'Italie, mais on est maintenant à un niveau plus élevé
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que la Grèce, que l'Espagne. Donc, on est vu comme moins bon payeur que des élèves
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qui sont plutôt d'assez mauvais élèves, comme la Grèce et l'Espagne. Bien sûr, on
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n'est pas encore l'Italie, donc on peut toujours se consoler d'une manière ou d'une
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autre, mais il y a quand même de l'inquiétude.
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De l'inquiétude, justement. Vous, vous avez quelle lecture de la situation actuelle ? Est-ce
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que ça inquiète l'économiste que vous êtes ?
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À court terme, je pense qu'il n'y a pas à y avoir d'effondrement du pays, mais à
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long terme, on continue à saper nos fondations, puisqu'on ne va pas être capable de faire
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toutes les réformes qu'il faut faire. On n'est pas du tout engagé sur une réduction
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du déficit public et on ne fait pas les choix structurants qui auraient dû être les nôtres
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sur le fait de bien répartir la charge de repaiement de la dette, de résorption
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du déficit, la charge entre actifs et inactifs, tout ce genre de choses. C'est un peu une
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situation tragique au sens où tout se passe finalement dans le scénario noir, mais comme
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il n'y a pas de déflagration, il n'y a pas non plus de prise de conscience immédiate
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et donc on peut continuer comme ça longtemps, jusqu'au jour où on sera vraiment comme
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la Grèce. C'est-à-dire que les taux vont vraiment augmenter, dépasser l'Italie.
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C'est une voie possible et une autre voie, c'est qu'on continue un peu comme ça,
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bon an, mal an, jusqu'à la présidentielle de 2027 et que là, il y a un choix plus clair
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qui soit fait et qu'on puisse être mis sur une trajectoire pérenne.
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On va revenir un petit peu avant 2027. Ce qui se dessine pour les prochains jours, c'est
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une loi spéciale qui serait déposée au Parlement pour permettre, je cite Emmanuel
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Macron, à la continuité des services publics et de la vie du pays en appliquant pour 2025
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les choix de 2024, donc du budget pour 2024, avant une reprise des discussions budgétaires
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l'année prochaine. Quel impact tout cela va-t-il avoir en attendant sur nos finances
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publiques ?
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En fait, c'est très difficile à dire parce que tout le monde pense qu'il va y avoir
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une loi spéciale, mais aussi qu'ensuite le projet de loi de finances et le projet
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de loi de finances pour la Sécurité Sociale seront revotés, peut-être dans des formes
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différentes. Et donc, on aura quand même des changements par rapport à 2024, mais
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si on restait dans ce scénario très improbable, où en fait on garde ce qu'on avait en 2024,
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déjà, il y a plein de complexités techniques, c'est-à-dire que constitutionnellement,
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en fait, on ne reprend pas 2024, mais c'est au plus, on fait comme 2024. Mais normalement,
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les toits doivent l'imiter au maximum et doivent juste faire ce qui doit être fait
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pour assurer la continuité de la vie de la nation. Donc, personne ne sait vraiment de
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quoi il s'agirait, mais globalement, on se dit que le déficit serait de l'ordre
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de 6 %, donc le déficit serait un peu plus élevé que ce qu'avait proposé le gouvernement
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Barnier. Mais en fait, la charge serait très inégalement répartie, c'est-à-dire qu'il
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y a des gens comme les agriculteurs qui vont perdre plusieurs mesures qui auraient été
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bénéfiques pour eux, il y a des gens qui vont payer plus d'impôts, qui vont rentrer
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et commencer à payer l'impôt. En revanche, les plus riches, les entreprises, elles, échappent
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au surcroît d'impôts qui avait été prévu par le gouvernement Barnier.
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Parmi les sujets qui ont fâché, il y a eu celui des retraités. Le gouvernement voulait
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reculer de six mois l'indexation des pensions sur l'inflation, inacceptable pour une bonne
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partie de la classe politique. Vous, vous écriviez dans une tribune, dans les échos,
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les retraités aisés devraient contribuer davantage au redressement des comptes publics.
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En fait, il y a un constat simple, c'est que les dépenses liées aux retraites créent
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beaucoup de déficits. Vous regardez la dette accumulée depuis 2017, la moitié de la dette
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accumulée, c'est les déficits liés aux retraites, des régimes de la fonction publique
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et de tous les autres régimes. Et ensuite, on peut voir aussi que les retraités qui
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aujourd'hui sont à la retraite ont un taux de rendement élevé. C'est-à-dire
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que souvent, on dit qu'ils ont cotisé, donc leurs retraites sont dues, c'est vrai,
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mais il faut regarder le taux de rendement. Et en fait, pour eux, c'était un bon investissement
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au sens où ils ont un taux de rendement assez bon par rapport aux générations actuelles
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qui, elles, ont des taux de rendement projetés beaucoup plus faibles. Donc, il y a une question
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d'inégalité intergénérationnelle. Et ensuite, on voit que les retraités aussi
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épargnent beaucoup plus que les actifs. Donc, ça veut dire que d'une certaine manière,
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ils ont suffisamment de fonds disponibles et plein d'indicateurs, comme le taux de
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pauvreté sont aussi beaucoup plus faibles parmi les retraités, pas tous. Et c'est
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pour ça que du coup, la proposition, c'était de dire qu'on fait contribuer les retraités
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aisés et on pourrait les faire contribuer au prorata de leur importance dans la dépense
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publique qui est très, très, très élevée. Souvent, je pense pour la plupart des Français,
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on dit oui, le déficit, il faut que l'État réduise ses dépenses. En fait, quand vous
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regardez les chiffres, le gros des dépenses, c'est les dépenses de retraite, c'est les
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dépenses de santé. Ce n'est pas du tout les dépenses du train de vie de l'État.
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Mais c'est très difficile politiquement de défendre cette position.
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Politiquement, c'est quelque chose qui n'est pas passé.
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Et ce qui est particulièrement intéressant, c'est que le gouvernement est censuré techniquement
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sur cette mesure-là. Le Rassemblement national refuse que les retraités aisés puissent avoir
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une désindexation partielle de leur retraite. C'est quand même pas un effort très important.
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On demande beaucoup aux actifs et aux autres. En retraité, on ne demandait quasiment rien.
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Même ça, ça ne passe pas.
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Ce n'est pas l'avis de tous les retraités.
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En tout cas, pour les retraités, faire partager l'effort à tout le monde, ça paraît assez
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normal, en particulier vu les rappels historiques que je faisais, il me semble qu'il y ait.
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Mais donc, ça, ce n'est pas passé.
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Et donc, ce qui est aussi intéressant, c'est que les retraités plutôt ne votent pas pour
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l'Assemblée nationale. Justement, ils votent plutôt pour les formations du centre.
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Les retraités, c'est un votant sur deux, un électeur sur trois.
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Et donc, c'est très difficile de changer d'équilibre.
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Mais je pense que ce sera nécessaire.
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Autrement, notre pays ne pourra pas résorber son déficit, investir dans l'éducation,
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investir dans l'innovation, investir dans l'avenir.
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Il ne nous reste plus qu'une minute, mais j'ai une question.
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Est-ce que le plus tôt, il y a une loi spéciale qui est adoptée, le mieux ce sera ?
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Oui, parce que ça va résoudre plein d'incertitudes et notamment pour les fonctionnaires
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gestionnaires. Aujourd'hui, ils ne savent pas quel crédit ils vont avoir pour 2025.
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Donc, il faut planifier des choses à l'hôpital ou vous êtes dans l'armée et vous ne pouvez
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plus acheter vos hélicoptères, vos porte-avions, plus faire de recrutement.
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Donc, le plus tôt, ces éléments-là, la loi spéciale, mais aussi qu'un PLF et un PLF 16 soient votés,
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le mieux ce sera.
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Le plus tôt, le mieux ce sera. Merci beaucoup.
06:32
Merci à vous.
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Xavier Jaravelle, membre du conseil d'analyse économique, professeur à la London School of Economics.
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Et vous étiez l'invité. Ecoute France Info.
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