Censure du gouvernement Barnier : "On gèle tout, on ne peut rien prévoir" alerte la patronne du Medef Isère

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05/12/2024

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00:00Il est 7h14, nous retrouvons l'Eco d'ici ce matin, bien sûr, l'actualité économique en Isère.

00:05Et Théo Hedges, on va revenir sur les conséquences de la chute du gouvernement de Michel Barnier.

00:09Oui, après la motion de censure adoptée hier à l'Assemblée nationale.

00:11Bonjour Sophie Sidos.

00:13Bonjour Théo.

00:14Merci d'être avec nous en studio ce matin, présidente du MEDEF de l'Isère,

00:17au lendemain de ce renversement du gouvernement, une première depuis 60 ans.

00:21Votre sentiment ce matin, l'inquiétude ?

00:24Oui, l'inquiétude, le désarroi, je ne suis pas rassurée pour nos entrepreneurs.

00:29C'est-à-dire, qu'est-ce qui va se passer maintenant ?

00:32Est-ce que les embauches, les investissements vont être mis sur pause ?

00:35Peut-être le temps de voir ce qui va se passer ?

00:37Il ne va rien se passer justement, c'est ça le problème.

00:40C'est qu'on gèle tout parce qu'on ne sait pas ce qui va se passer.

00:43On va rester a priori sur le budget de l'année dernière, mais on ne sait pas,

00:46il y aura peut-être un autre budget de voté.

00:48Donc pour une entreprise, si on n'a pas un temps un peu plus long, si on ne peut pas prévoir,

00:52on ne peut pas mettre d'augmentation parce qu'on ne sait pas.

00:54Et oui, c'est malheureux pour aussi une partie de la fonction publique,

00:58ces militaires qui ne vont pas avoir de réajustement de leur salaire.

01:01Est-ce que c'est normal de trinquer comme ça ?

01:03Oui, je suis inquiète parce que ce n'est pas des bons signes.

01:06On a besoin de stabilité, on a besoin de plans à long terme.

01:09Et aujourd'hui, quelque part, c'est un effondrement.

01:12Il y a des dossiers, un effondrement carrément, c'est ce que vous dites.

01:15Oui, je suis inquiète que nos députés ne soient pas capables de s'entendre,

01:20ne soient pas capables de trouver un consensus pour la France.

01:24Parce que ce qu'on allait voter, ce n'est pas individuellement pour nous,

01:26c'est pour faire avancer la France, pour diminuer ce déficit et pour sortir la tête de l'eau.

01:31Vous les sollicitez les députés, vous allez les voir, vous allez leur dire quoi ?

01:34Oui, je les sollicite et je vais les voir et ils ne me répondent pas.

01:38Je pense que le monde de l'entreprise ne les intéresse pas.

01:41Je pense qu'ils ne connaissent pas l'économie.

01:43Tous les dix députés en Isère, vous n'avez pas de réponse ?

01:46Alors non, pas les dix. Je dois vous dire que nous avons deux députés qui nous répondent,

01:51qui sont notre ami Marie-Noëlle Battistel et Yannick Noder.

01:55Ce sont les deux seuls qui nous répondent et qui nous rencontrent.

01:58Je rencontre ce matin Marie-Noëlle Battistel pour parler avec elle de l'international,

02:02des difficultés qu'on a en Isère sur l'international.

02:05Vous savez qu'on a une entreprise, Vancorex, qui a des grandes difficultés

02:08à Pondclé à cause d'un investisseur chinois

02:12qui nous importe des produits qui font du dumping clairement chez nous.

02:16Donc ça c'est totalement inadmissible.

02:18On a des dossiers effectivement très importants qui vont être mis sur pause.

02:22Ça c'est peut-être un peu inquiétant ?

02:25Alors qui vont être mis sur pause, oui et non.

02:27Parce que l'entreprise, on ne peut pas s'arrêter.

02:29On est obligé de continuer. Donc on va avancer.

02:31Mais avec quelle perspective ?

02:33On a besoin d'argent pour l'agriculture.

02:36Nos agriculteurs ont fait des demandes. Qu'est-ce qui va se passer ?

02:38Ils ne vont rien avoir.

02:40On a besoin pour l'industrie. On a besoin de décarboner.

02:42On ne peut pas y arriver seul.

02:43C'est des sommes énormes.

02:45Alors on nous a mis des normes.

02:46Mais maintenant pour y arriver, on n'y arrive pas.

02:48On n'a plus de budget.

02:49On est inquiets parce qu'on ne va pas arriver à avancer.

02:52On ne va pas arriver à se décarboner.

02:54On ne va pas arriver à satisfaire nos patrons.

02:56Donc oui c'est compliqué.

02:58Donc on va être sur le terrain.

02:59On va se battre individuellement.

03:01Et ça va être compliqué.

03:03Et en même temps, il y a certaines mesures dans ce budget qui faisaient polémique.

03:06Je pense par exemple à un certain nombre de retraités qui doivent souffler ce matin.

03:11Puisque les retraites vont être finalement indexées sur l'inflation.

03:14Ça peut être bon peut-être pour la consommation.

03:16Il y a aussi des choses positives qui vont ressortir de ça, non ?

03:19Alors oui, quand on regarde l'intérêt personnel de chacun, peut-être que certains sont contents.

03:23Moi personnellement, c'est vrai, ne pas taxer les grosses fortunes.

03:27Je suis contente parce qu'en effet, il faut avancer la France.

03:29Ils vont investir plus dans leurs entreprises et plus les développer.

03:32Donc pour ça, je suis contente.

03:34Mais il ne faut pas raisonner individuellement dans ce budget.

03:36Il faut raisonner collectivement.

03:38Ça ne me faisait pas plaisir d'être taxé.

03:40Je l'avais admis, j'étais d'accord.

03:42Parce que c'est l'intérêt de la France.

03:43Il faut aujourd'hui qu'on arrête de penser individuellement,

03:47mais qu'on pense collectivement, communautairement.

03:49Et ça, c'est quelque chose, on se rend compte que les gens sont égoïstes,

03:52ils ne pensent qu'à eux-mêmes.

03:53Alors oui, pour les retraités, merci pour eux.

03:55Parce qu'en effet, on a travaillé toute sa vie.

03:57Il n'est quand même pas normal de voir sa retraite diminuer

03:59et ne pas être capable de vivre.

04:02Donc oui, pour eux, merci.

04:04Le budget n'était peut-être pas forcément bien fait.

04:06Mais je pense quand même qu'il y a eu des grandes concertations

04:08qu'on a demandées à chacun.

04:09C'était un premier budget.

04:11Le message moyennement optimiste.

04:13On l'entend de Sophie Sidos.

04:14Merci présidente du Medef de l'ISER

04:16d'avoir été avec nous ce matin.

04:17Belle journée, merci.

04:18Merci Théo, à vous aussi, à France Bleu.

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