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Mercosur : "Il n'y a pas d'aménagements possibles pour cet accord de libre-échange, qui est globalement basé sur des questions agricoles" dénonce la Confédération paysanne
franceinfo
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14/11/2024
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News
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00:00
Bonsoir à toutes et à tous, et bonsoir à vous, Laurence Marandola.
00:07
Vous êtes paysanne, vous tenez à ce terme paysanne en Ariège, porte-parole nationale
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de la Confédération Paysanne.
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La FNSEA et les jeunes agriculteurs appellent à se mobiliser, à se rassembler contre l'accord
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de libre-échange entre l'Union Européenne et le Mercosur.
00:23
Ce sera à partir de lundi, date du début du G20 au Brésil.
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Est-ce que vous aussi, à la Confédération Paysanne, vous appelez les agriculteurs à
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sortir des champs et des fermes pour manifester votre colère ?
00:34
Alors nous, on est en mobilisation contre le Mercosur, j'allais dire historiquement.
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Il va falloir se rappeler que la Confédération Paysanne, le démontage du McDo à Millau
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en 1999, c'était déjà pour pointer du doigt les effets absolument toxiques, extrêmement
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douloureux pour l'agriculture, des accords de libre-échange.
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Donc ce que vous dites, c'est que la Confédération Paysanne, elle a toujours été contre le Mercosur,
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ce qui n'était pas le cas des autres syndicats agricoles.
01:01
C'est un peu ça.
01:02
Et on est mobilisés toute cette semaine, depuis mardi jusqu'à demain, très fortement
01:07
en amont du G20.
01:08
On était hier à Paris, j'étais devant le ministère de l'Economie et des Finances
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à Bercy.
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Nous étions à Bruxelles avec des collègues syndicalistes de l'ensemble des pays européens
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pour montrer que c'est également les paysans européens qui sont contre cet accord globalement.
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Et on est sur le terrain pour pointer avec des actions très symboliques.
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Limousine contre vache-limousine, bagnole contre bétail.
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Parce qu'en fait, c'est absurde.
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C'est pour montrer l'absurdité de cet accord de libre-échange.
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En fait, l'Europe veut vendre des voitures, des rafales, des services et imposer l'importation
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de produits agricoles, de viande bovine, de volaille, de sucre, d'éthanol, à des
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prix défiant toute concurrence parce que les conditions de production ne sont pas les
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mêmes.
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On est sur nos marchés directement en concurrence avec nos produits et nos prix ne sont pas
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ceux-là.
01:55
Ça va assez directement détruire un grand nombre de fermes, de paysannes, de paysans
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sur nos territoires.
02:02
Vous avez remarqué que l'ensemble des politiques français sont aujourd'hui contre cet accord
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du Mercosur.
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Le président de la République, Emmanuel Macron, s'est exprimé sur le sujet.
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600 parlementaires ont écrit à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der
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Leyen, pour marquer leur opposition au traité.
02:18
Pourquoi une telle contestation aujourd'hui des politiques français ? Est-ce que c'est
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parce que les agriculteurs, justement, sont contre ?
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Probablement.
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Mais c'est une position assez ambiguë du président Macron ou de Michel Barnier.
02:31
La France, le gouvernement dit qu'on est contre cet accord en l'État.
02:36
Ce n'est pas contre cet accord, point.
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Ça veut dire que la nuance est extrêmement importante, c'est-à-dire qu'avec des aménagements,
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ça pourrait passer.
02:44
Mais il n'y a pas d'aménagement possible sur cet accord de libre-échange.
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Il est globalement basé sur des questions agricoles.
02:50
Et donc, il est mauvais pour l'ensemble de l'agriculture française.
02:55
C'est ça qui n'est pas toujours très simple à comprendre.
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Il est mauvais pour certaines filières, clairement, parce que cet accord va permettre d'exporter
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à des tarifs préférentiels, en particulier des spiritueux, des produits laitiers, de
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l'huile d'olive.
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Donc, pour ces filières, on pourrait penser que c'est bon.
03:10
Je voudrais redire que les accords de libre-échange, ça existe depuis longtemps.
03:13
Sur le lait, on a le CETA avec le Canada, qui n'est pas ratifié, mais qui est opérationnel.
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L'Europe, la France, exportent des produits laitiers.
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Il y a des entreprises, des multinationales, l'actalis pour la cité, qui font des affaires.
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Mais ces affaires, il n'y a pas un seul centime qui a ruissellé sur un meilleur prix payé
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aux éleveurs laitiers.
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Alors, Laurence Marandola, expliquez-nous, parce que justement, il y a des filières
03:36
qui auraient plutôt intérêt à ce que cet accord de libre-échange, il soit effectif.
03:40
Vous avez parlé des vins et spiritueux.
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On sait dans le même temps que Donald Trump a prévu de taxer lourdement les vins en provenance
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de l'extérieur, et notamment les vins français.
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C'est un très gros marché pour le vin français.
03:51
Qu'est-ce que vous dites aujourd'hui aux viticulteurs français qui sont en grande difficulté ?
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Ce qu'on dit aujourd'hui, c'est que des grands pays, comme les États-Unis, comme
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la Chine, comme le Brésil, appliquent des mesures de protection.
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Pourquoi l'Europe, la France, ne se doteraient pas d'outils de régulation, de protection
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du coup pour les importations ?
04:09
Ce qui va nous arriver, c'est ce que j'expliquais à la viande bovine, et ça du coup, on laisse
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rentrer ça à droite de douane zéro.
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On peut aussi, on doit aujourd'hui, pour protéger l'agriculture, on parle d'agriculture,
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on parle de notre alimentation.
04:21
C'est absolument indispensable d'échanger, de faire du commerce, mais avec des règles
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justes qui protègent les agriculteurs et nos productions.
04:29
Une fois qu'on aura détruit ces filières d'élevage, dans un an, dans dix ans ou plus
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tard...
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Et donc tant pis pour les viticulteurs français qui en pourraient exporter ?
04:36
J'ai dit ça.
04:37
J'ai dit aujourd'hui, il faut qu'on protège en priorité ceux qui allons souffrir de ces
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accords de libre-échange.
04:42
Alors, sauf que...
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On est d'accord pour du commerce, mais avec des règles dans les deux sens.
04:46
Alors, la Commission européenne, elle dit que pour la viande bovine justement, cet accord
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il octroie 99 000 tonnes de viande bovine, c'est 1,6% de la production européenne.
04:56
Ce sont les chiffres que délivre la Commission pour montrer que c'est pas grand-chose.
05:00
C'est que ça ne change pas grand-chose.
05:01
99 000 tonnes à droit de douane zéro, ça s'ajoute à 200 000 tonnes avec des droits
05:07
de douane très rabaissés.
05:08
Donc, c'est pas juste 99 000 tonnes.
05:10
En plus.
05:11
En plus.
05:12
Et donc, qu'est-ce qu'il faut faire ?
05:13
Alors, cet accord, il ne faut pas...
05:14
Sur la viande bovine aujourd'hui, avec l'ensemble des accords de libre-échange actuels et ceux
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qui viennent, on va arriver à de la viande importée avec des conditions extrêmement
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préférentielles de à peu près 7%.
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7%, ça suffit largement pour déstabiliser un marché européen, pour déstabiliser le
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cours de la viande bovine.
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Et donc, finalement, qu'est-ce que vous dites ?
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Vous dites, comme le gouvernement Barnier, il ne faut pas signer cet accord de libre-échange
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en l'état ?
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Non.
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On a exigé, c'est ce qu'on a dit hier, c'est ce qu'on a dit à Michel Barnier, on exige
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de la France un refus net et ferme de l'accord.
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Point.
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Des aménagements, il n'y en a pas de possible.
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Les aménagements, c'est ce qu'on appelle des clauses miroirs.
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Pour essayer de réguler un peu les choses.
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On en a déjà construit et pas appliqué.
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La question de la déforestation importée.
06:00
Parce que la viande bovine, dans les pays d'Amérique du Sud, elle se fait sur des anciennes
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forêts qui ont été exploitées, rasées, brûlées, sur lesquelles on va mettre du
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soja et on va mettre des animaux.
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L'Europe s'est dotée d'un mécanisme de dire qu'on ne veut pas de déforestation importée.
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Mais on vient d'accepter de reculer encore ce règlement d'un an.
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Donc ça ne marche pas.
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Les autres clauses miroirs, parce que l'élevage en Amérique du Sud est traité avec des hormones
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et des antibiotiques interdits en Europe.
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On vient d'avoir un rapport qui montre qu'on importe massivement de la volaille avec des
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antibiotiques et des bœufs traités aux hormones.
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Aujourd'hui, déjà, du mercosur.
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On est incapable de tracer et de contrôler ces mécanismes-là.
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Dernière question pour être juste sûre d'avoir bien compris.
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Laurence Marandola, vous, vous ne voulez pas d'accord du tout et ça vous différencie
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des jeunes agriculteurs et de la FNSE1, de la coordination rurale également, qui disent
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elles que ce n'est pas en l'état et c'est ce que vous demandez aujourd'hui au gouvernement
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Barnier.
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Nous, ce n'est pas d'accord de libre-échange du tout.
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On demande au gouvernement Barnier une expression très claire là-dessus et de mettre en place
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tous les mécanismes possibles pour empêcher la signature de cet accord.
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Quand je dis ça, je dis aussi qu'on est favorable à des échanges commerciaux mais
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sur d'autres règles plus justes qui protègent les agriculteurs ici, à l'autre bout du
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monde et toutes les filières.
07:11
Merci beaucoup Laurence Marandola, porte-parole nationale de la Confédération paysanne.
07:17
Invité Echo de France Info ce soir.
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