L'Invitée : Francesca Aceto - Vidéo Dailymotion

ici Orléans

13/11/2024

Francesca Aceto

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00:00Et maintenant Lydie, c'est l'heure d'accueillir notre invitée en direct en studio à nos côtés.

00:04C'est Francesca Assetto, la directrice territoriale de SNCF Réseau pour le Centre Val-de-Loire.

00:09Exactement, bonjour Francesca Assetto.

00:11Bonjour.

00:12Merci d'être là ce matin.

00:13Les voyageurs de la SNCF, de la ligne Paris-Orléans n'ont pas fini de galérer si vous me permettez de le dire comme ça.

00:19Un immense chantier aura lieu l'an prochain sur cette ligne.

00:22On va tout détailler, mais ces travaux de cette ampleur, pourquoi maintenant ?

00:26Ça fait dix ans qu'on a des week-ends de coupure régulièrement sur cette ligne.

00:30Pourquoi est-ce que vous accélérez la cadence ?

00:32Alors ça fait dix ans qu'en effet on investit sur cette ligne et on continue de le faire.

00:37C'est une ligne qui a besoin d'être modernisée, qui a besoin de gagner en qualité de service

00:43pour avoir des trains plus à l'heure, toujours en sécurité.

00:47Moi j'ai l'habitude de dire les travaux d'aujourd'hui font la ponctualité des trains de demain.

00:51Vous allez faire quoi ? Expliquez-nous ce qui va se passer véritablement.

00:55Alors ça va commencer progressivement à partir du mois d'avril.

00:59Il va y avoir un chantier préparatoire à ces travaux qui se déroulent sur 70 km de voies, c'est ça ?

01:06Oui, on est entre Boisseau et Les Aubrais, donc Boisseau qui est en Orléans.

01:11Et puis juste à l'avant-garde de la gare des Aubrais, on va arriver jusque là.

01:17Donc il s'agit des deux voies principales, ça fait 35 km entre Boisseau et Les Aubrais.

01:23Mais comme on fait deux voies, on parle de 70 km de renouvellement de l'ensemble de la voie.

01:28Donc les rails, les traverses et le balast, les petits cailloux que vous voyez sous les trains.

01:34Et donc ces travaux sont nécessaires, on les a déjà repoussés à deux reprises.

01:39Et aujourd'hui ils deviennent nécessaires.

01:41Si on ne les fait pas, on est quasiment certain qu'on sera obligé de ralentir les trains.

01:46Parce que la sécurité passe avant tout.

01:48Donc quand on a un quelconque doute, on ralentit les trains.

01:52Or, c'est une ligne sur laquelle l'État a maintenant construit un schéma directeur depuis un certain nombre d'années.

01:59Parce qu'on parle de Paris-Orléans, mais c'est Limoges-Toulouse, exactement.

02:03La fameuse ligne Pôle sur laquelle roulent non seulement les TER de la région Centre-Val-de-Loire,

02:09mais également les intercités qui eux vont jusqu'à Toulouse, comme on vient de le dire.

02:14Et donc entre 2018 et 2026, c'est un schéma directeur, un plan d'investissement qui va jusqu'à 2 milliards d'euros.

02:22Donc voilà, qui ne touche pas que la région Centre-Val-de-Loire.

02:26Il y aura 400 personnes à peu près à mobiliser sur ce chantier.

02:29Les travaux, pourquoi le jour et pas la nuit ?

02:33On entend dans les syndicats, la CGT notamment, qui dit

02:35d'abord la SNCF externalise les travaux et les ouvriers ne veulent pas forcément travailler la nuit, ça coûterait plus cher.

02:42Mais on entend aussi que la priorité finalement désormais c'est plus le fret, le transport de marchandises, que le trafic voyageur.

02:49Alors partout où on peut, nous réalisons des travaux de nuit.

02:53En 2024, encore en début d'année, on avait un train-usine,

02:57donc un train comme celui qui travaillera au nord d'Orléans,

03:01qui faisait des travaux entre Orléans et Vierzon par exemple,

03:04pour le même type de travaux, c'est-à-dire du renouvellement de la voie.

03:08Donc partout où on peut, on fait des travaux de nuit.

03:11Il faut savoir que SNCF Réseau, son métier est aussi celui d'organiser l'ensemble des circulations

03:16et donc ça ne touche pas que les trains de voyageurs.

03:19Nous sommes aussi concernés par les trains de fret.

03:21Les trains de fret sont importants, c'est ceux qui permettent de transporter des marchandises,

03:25des céréales dans cette région par exemple.

03:27Et qui vont jusqu'aux frontières de notre pays ?

03:29Alors ça dépend, il y en a certains qui vont jusqu'au Havre pour partir après sur des grands navires.

03:34Nous c'est plus l'Espagne.

03:35Mais sur cette ligne-là passent aussi des trains qui sont au très long parcours,

03:40en effet arrivent du sud-ouest de l'Europe et montent jusqu'au nord de l'Europe.

03:44Il y a des accords internationaux, donc l'État français est engagé aussi avec l'Union Européenne

03:48pour construire cette autoroute ferroviaire,

03:51c'est-à-dire une espèce de préférence à certains horaires pour ces trains.

03:56Et donc nous avons des accords qui sont signés très longtemps à l'avance.

03:59On doit emmener ces trains de fret qui circulent la nuit dans cette ligne Paris-Orléans

04:05à certaines heures bien précises.

04:08Et donc au détriment du trafic voyageur ?

04:11Ça ne se fait pas au détriment du trafic voyageur, j'ai envie de dire,

04:14parce que les pointes sont préservées.

04:17Il y a eu un immense travail ces dernières années.

04:20Si ce chantier a été repoussé, c'est aussi parce qu'on s'est mis à retravailler la proposition qu'on avait faite en 2018.

04:27Avec la région ?

04:28Avec la région, pour dire comment on essaie de faire en sorte que ça soit moins dur pour les trains de voyageurs.

04:35Et donc ce genre de chantier, avec ces trains-usines en général, demande 9 heures d'interruption ?

04:41Absolument.

04:42Que vous avez ramené à 8 heures.

04:44Et vous imaginez gagner 30 minutes le matin et 30 minutes dans la fin d'après-midi,

04:49c'est des trains qui peuvent circuler.

04:51On va rappeler donc à partir du mois d'août, avril, déjà mise en place du chantier,

04:55du mois d'août au mois de janvier 2026, voire février,

04:59il n'y aura pas de train entre 9h30 et 17h30.

05:03Vous préservez effectivement les heures de pointe pour les voyageurs,

05:07mais la région, on a entendu Philippe Pournier dire que c'est bien,

05:11il va y avoir des quarts de substitution, c'est pas mal,

05:13mais financièrement, nous, collectivités, on ne s'y retrouve pas.

05:16Un manque à gagner de 3 millions d'euros.

05:18Il est en colère, la région est toujours en colère.

05:20Moi, ce que je peux vous dire, c'est que déjà le fait d'être passé de 9 heures de fermeture de la ligne à 8 heures,

05:27pour nous, cela représente un coût supplémentaire de 24 millions d'euros.

05:31C'est un chantier qui, en tout, revient à 133 millions d'euros.

05:34Ça va être le principal chantier en termes d'investissement pour la région Centre-Val-de-Loire,

05:39pour SNCF Réseau en 2025.

05:41Donc, c'est un montant immense qui est investi pour moderniser cette ligne.

05:45Et pour nous aussi, ça représente un coût supplémentaire,

05:48le fait d'avoir renoncé à une heure de travail.

05:51Après, on est en discussion, en effet, avec la région Centre-Val-de-Loire sur ce sujet-là.

05:56Les discussions sont en cours et on verra si des solutions peuvent être trouvées.

06:01Mais, pour nous, c'est déjà un coût supplémentaire de 24 millions d'euros.

06:06On rappelle juste les week-ends classiques de coupure.

06:08En deux mots, il y en avait cinq, là, sur cette année 2024, sur cette ligne.

06:13On y est habitués.

06:14Il en reste deux, d'ailleurs, qui arrivent.

06:16Le week-end du 23-24 novembre et le 30 novembre-premier décembre, coup sur coup.

06:21Voilà, c'est comme ça pour cette fin d'année.

06:24Merci beaucoup Madame la Directrice Régionale des SNCF Réseau d'être venue ce matin sur France Bleu Orléans.

06:29Très bonne journée.

06:30Merci à vous aussi.

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