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  • il y a 4 jours

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00:00Bonjour Lydie. Bonjour Marc, bonjour à tous.
00:02Le conclave sur les retraites devait s'achever hier soir à Paris.
00:05Finalement, il n'y a pas eu d'accord Lydie.
00:08Syndicats et patronats se sont quittés, mais peut-être avec l'espoir de se retrouver une dernière fois lundi.
00:13On fait le point avec votre invité, c'est Éric Chevet de la CPME.
00:16Exactement. Bonjour Éric Chevet.
00:18Bonjour.
00:19Négociateur pour le patronat des petites et moyennes entreprises, commerçants, artisans, indépendants.
00:25On rappelle, vous êtes de notre région originaire de Chartres en Nord et Loire.
00:30Là, vous êtes toujours en direct depuis Paris.
00:33Ni fumée noire, ni fumée blanche.
00:35Le conclave, effectivement, joue les prolongations.
00:38Il y aura un jour de discussion en plus lundi prochain.
00:41Est-ce que vous, la CPME, vous irez ?
00:44Oui. Du côté CPME, j'ai expliqué hier soir aux membres de la délégation paritaire permanente,
00:51puisque c'est le nom officiel du conclave, que la CPME n'a pas l'habitude de la chaise vide.
00:56Et donc, sauf à ce qu'il y ait des renversements et que je sois tout seul la semaine prochaine,
01:03évidemment, la CPME sera autour de la table jusqu'au bout pour négocier ce qui est, de notre point de vue, extrêmement important.
01:09C'est-à-dire de stabiliser notre système de retraite dans la durée.
01:12Vous dites, voilà, sauf si je suis tout seul autour de la table,
01:15mais c'est vrai que ce matin, le MEDEF se dit très réservé sur sa participation.
01:19Patrick Martin, qui s'est exprimé il y a quelques minutes.
01:22Du côté des syndicats CFDT, CFTC, ça hésite également.
01:28Voilà, ça va peut-être, finalement, être un échec.
01:32Ce conclave qui a quand même débuté il y a trois mois et demi, on le rappelle.
01:36Oui, mais vous savez, quand on parle de retraite, sur l'écume des vagues, ça paraît très très simple.
01:43En réalité, c'est très très compliqué.
01:44Notre système français est terriblement compliqué, avec 42 régimes.
01:50Et les conséquences, le poids des retraites dans l'économie française, c'est 400 milliards d'euros.
01:57Donc, c'est absolument considérable.
01:59Ça représente 25% de la dépense publique.
02:01Et donc, évidemment, ça mérite qu'on y passe un petit peu de temps
02:04pour trouver les bonnes solutions pour le pérenniser dans le temps.
02:08Quels sont les principaux points de blocage, encore à l'heure actuelle, Éric Chevet ?
02:13La prise en compte de la pénibilité.
02:16Oui, ça c'est vraiment un point dur.
02:18Parce qu'en fait, au cours du temps, justement, dans ce système qui est très complexe,
02:24au cours du temps, en fait, il y a une chose que nous n'avons jamais traité complètement.
02:28C'était la question de l'usure professionnelle et de la pénibilité qui sont associées au métier.
02:33Or, comme on voit bien qu'on a une démographie, quand même, qui diminue dans le temps et un peu dramatiquement,
02:41ces dernières années,
02:42eh bien, on voit bien qu'un système par répartition va être mis à mal dans les années futures.
02:48Et donc, il va falloir travailler plus longtemps pour pouvoir assurer, en fait,
02:52le paiement des retraites par l'ensemble des cotisations d'une année.
02:56Et pour travailler plus longtemps, il faut que nos salariés soient en situation de le faire,
03:01jusqu'à 64, et peut-être même au-delà, on verra.
03:05Et pour être en situation de le faire, il faut qu'on traite correctement cette histoire
03:08de pénibilité et d'usure professionnelle.
03:10C'est pour ça que c'est au cœur du débat de la retraite.
03:14Et jusqu'à présent, en fait, on ne traitait pas ce problème-là,
03:16on le traitait par l'intermédiaire des carrières longues.
03:18C'est-à-dire qu'on disait, écoutez, plutôt que de se compliquer sur un système de pénibilité,
03:22on vous autorise à partir plus tôt parce que vous avez commencé de bonheur.
03:25Ça n'est pas forcément juste, notamment en termes d'espérance de vie.
03:28Vous avez proposé, vous, la création de points d'usure
03:30qui ouvrirait des droits spécifiques pour les personnes
03:34qui doivent porter des charges lourdes.
03:37Sur la carrière des femmes, également, ça coince entre partenaires sociaux ?
03:43Oui, alors, en fait, non.
03:45Là, je pense qu'il y avait effectivement un accord autour de la table
03:48pour dire que la réforme borne, bien malgré elle, d'ailleurs,
03:50parce qu'elle ne l'avait pas forcément vue au début,
03:53provoquer une anomalie sur les trimestres des mères de famille.
03:58Et donc, nous étions tous d'accord autour de la table
04:01pour faire en sorte de corriger cette anomalie.
04:03Et, en fait, nous, côté patronal, on avait fait une dernière proposition
04:08qui allait bien plus loin qu'une correction, en fait, de cette anomalie.
04:12La réforme borne avait prévu de corriger l'anomalie
04:15par une surcote de 5% pour les mères de famille.
04:18Nous, nous avons trouvé un système qui est encore plus favorable,
04:21qui consiste, en fait, à calculer la retraite,
04:24non pas sur les 25 mesures d'année,
04:26mais sur les 23 ou 24 en fonction du nombre d'enfants.
04:30Et donc, on était assez alignés, je pense,
04:32avec les organisations syndicales sur ce sujet-là.
04:36Je pense que ce n'était pas ce qui aurait bloqué,
04:38ce qui bloquera la conclusion.
04:40– Et sur l'avancement de l'âge de départ à taux plein,
04:44là aussi, ça coince, notamment avec la CFDT.
04:48– Sur l'avancement de départ à taux plein, oui.
04:50Mais de toute façon, ça, c'est une revendication historique,
04:53si je puis dire, maintenant des syndicats.
04:56Bon, nous avons une position très, très ferme,
04:58nous, côté patronal, sur ce sujet-là,
05:00parce que nous ne voulons pas mettre à mal le dispositif à l'avenir
05:04et que la seule solution qui nous soit proposée,
05:08ce soit pour revenir à l'équilibre
05:10et pour le maintenir à l'avenir,
05:12ce soit d'augmenter encore des cotisations
05:14qui sont déjà très largement supérieures
05:16à tout ce qui se fait en Europe.
05:17Et donc, évidemment, nous avons mis le haut-là
05:19sur la question de l'ouverture des droits,
05:21c'est-à-dire l'âge du taux plein.
05:23Et donc, il ira jusqu'à 64 ans.
05:26Je pense, maintenant, on peut dire quoi qu'il arrive.
05:28– Oui, c'est ça.
05:28Le Premier ministre a redit hier,
05:31voilà, qu'en cas de désaccord,
05:32ce sera bel et bien la loi Borne,
05:35populaire, certes, mais de 2023,
05:38qui s'appliquerait.
05:40Bon, voilà, vous vous laissez encore là,
05:42le week-end, vous allez concerter,
05:44notamment, votre base, vous, Éric Chevet.
05:47– Oui, bien sûr.
05:48Nous allons consulter, effectivement,
05:50nos adhérents, nos territoires, nos fédérations,
05:52pour savoir quel est l'état d'esprit
05:55vis-à-vis des propositions
05:56qui sont aujourd'hui sur la table.
05:58Alors, qui présentent encore des lignes rouges
06:00pour la partie patronale,
06:02et notamment une augmentation du forfait social
06:05qui, d'autres points de vue,
06:06est inacceptable qu'on impose notre signature
06:09au bas d'un document qui nous dirait
06:11que le forfait social est augmenté.
06:13Donc ça, c'était vraiment une ligne,
06:16vraiment écarlate.
06:17Pour le reste, peut-être que la négociation
06:20pourrait permettre d'avancer.
06:21Mais vraiment, cette question-là
06:22est vraiment très importante.
06:24Merci beaucoup d'avoir été en direct avec nous
06:27ce matin, après une courte nuit
06:29pour tous les partenaires sociaux,
06:30on l'a bien compris.
06:31Bonne journée.
06:32Bonne journée, merci.

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