Sommet de la Communauté Politique Européenne à Budapest, les européens à l'épreuve du retour de Donald Trump

Europe 1

Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs. Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:0013h-14h, l'Europe 1-13h, avec vous Céline Giraud-Evo de Chroniqueur Politique Aujourd'hui, Olivier D'Artigolle et Jean-Claude Dassier.

00:07Et 47 dirigeants européens qui sont réunis aujourd'hui à Budapest pour le sommet de la Communauté Politique Européenne.

00:15C'est en Hongrie, alors un sommet chamboulé forcément par l'élection de Donald Trump.

00:20On va écouter le Président de la République Emmanuel Macron.

00:23Il a pris la parole ce matin et il appelle l'Europe à se défendre.

00:27Comme plusieurs, j'ai eu l'occasion hier d'avoir le Président élu Donald Trump.

00:31Il va défendre l'intérêt des Américains.

00:34Et c'est légitime et c'est une bonne chose.

00:36La question, c'est est-ce que nous, on est prêts à défendre l'intérêt des Européens ?

00:39C'est la seule question qui nous est posée.

00:41Et moi, je pense que c'est notre priorité.

00:43Et donc pour moi, ce moment, c'est celui où on décide d'agir,

00:47de défendre nos intérêts nationaux et européens en même temps,

00:50de croire dans notre souveraineté et notre autonomie stratégique,

00:53et de dire au fond, on n'a pas envie simplement d'être des clients,

00:56d'être un marché qui est pris,

00:58de déléguer à d'autres notre économie, nos choix technologiques, notre sécurité.

01:02Mais on veut pleinement se saisir de la question de la paix sur notre sol,

01:06de notre prospérité et de notre modèle démocratique.

01:08Pour moi, c'est ça les trois défis de la communauté politique européenne

01:11qu'on a à discuter ensemble.

01:13Voilà Emmanuel Macron, les trois défis, retrouver le leadership.

01:16C'est beau, c'est une très belle déclare.

01:18Mais rien ne va.

01:20Est-ce que Donald Trump va mettre en oeuvre la politique qu'il a annoncée

01:25qui pourrait conduire à une guerre commerciale XXL à suivre ?

01:29En tout cas, les Européens sont-ils en capacité de construire

01:33une réponse coordonnée et unitaire ? Je ne le sais pas.

01:37Aujourd'hui même, les prochains jours, les commissaires européens

01:40sont auditionnés par les eurodéputés,

01:42mais la feuille de route qu'ils présentent ne tient pas compte

01:45du résultat de l'élection présidentielle américaine.

01:48Il faut donc tout remettre à plat.

01:50Et Emmanuel Macron, qui aimerait, avec le chancelier allemand,

01:55porter un peu la riposte, il s'agit des deux canards boiteux,

01:58le président français et le chancelier allemand,

02:00dans leur propre pays, très affaiblis par la situation politique.

02:03Rien ne va.

02:05Je pense même que l'Europe, telle qu'elle fonctionnait

02:08depuis quelques années en faisant illusion,

02:11est aujourd'hui confrontée à une situation claire.

02:14Il y a un patron aux Etats-Unis.

02:16Je n'ai pas une grande sympathie pour lui, pour être franc.

02:18Il faut que les choses soient claires.

02:19On a un point d'accord.

02:20Oui, léger.

02:21Il faut le noter.

02:22Attendez, je le note.

02:23Mais néanmoins, je salue la politique qu'il a à l'égard

02:28de notre pseudo-défense européenne et la place de l'OTAN.

02:32Je trouve même que c'est le mieux qui pouvait nous arriver.

02:36On ne paie pas pour notre défense.

02:38Mais vous avez lu ça où ?

02:39Il est temps que nous parlions grossos avec Donald Trump.

02:44J'espère qu'on réussira à s'entendre.

02:46Mais il est quand même normal que les pays européens,

02:49pour leur défense, c'est-à-dire ce qu'ils sont au plus profond d'eux-mêmes...

02:53De mémoire, Trump disant si des pays européens

02:58ne consacrent pas 2% de leur PIB au budget de la dépense,

03:03je ne traite plus avec eux.

03:05Il a dit beaucoup de choses et parfois il parle trop vite.

03:08Là, on est sur la stratégie.

03:09Je mets juste la France à part.

03:12Grâce au général, nous avons une défense particulière.

03:16Nous avons le nucléaire qui n'est pas rien.

03:19Et nous avons en plus une capacité de bouger sur les théâtres classiques,

03:25en Afrique notamment, qui n'est pas rien.

03:28Pour le reste, l'Europe n'a pas de défense européenne.

03:32On n'est pas les États-Unis, on n'est pas un pays de migrants.

03:36Ça n'a rien à voir.

03:37Ça va être extrêmement difficile de bâtir une défense sérieuse,

03:41commune et qui pourra parler d'égal à égal.

03:45Qui commandera entre nous ?

03:47Qui commandera ?

03:48Posez-vous la question.

03:4913h52, le dernier sujet que je voulais aborder avec vous,

03:52c'est les relations commerciales avec la France

03:54qui sont menacées par Alger.

03:56L'Algérie a-t-elle acté le gel de ses relations commerciales avec la France ?

03:59On se pose la question parce que plusieurs sources confirment à Europe 1

04:02qu'Alger impose depuis le 5 novembre

04:04des mesures de restriction sur les importations françaises et les exportations,

04:08notamment le gaz, vers la France.

04:10Arthur Delaborde.

04:11Concrètement, selon plusieurs sources gouvernementales,

04:13les autorités algériennes ont fait passer une consigne aux banques locales.

04:17Il ne faut plus traiter les opérations d'import et d'export avec la France.

04:21Une information relayée sur les réseaux sociaux,

04:23au document à l'appui par l'ancien ambassadeur de France à Alger,

04:27Xavier Driancourt.

04:28Mais le pouvoir algérien ne confirme pas officiellement.

04:31Sa décision n'a été ni notifiée ni publiée.

04:34Selon les informations d'Europe 1,

04:36plusieurs entreprises françaises constatent pourtant déjà des blocages.

04:40Dans un contexte de rapprochement entre la France et le Maroc,

04:43illustré par la visite d'Emmanuel Macron à Rabat la semaine dernière,

04:47un diplomate confie redouter une crise similaire à celle qui a opposé,

04:50il y a deux ans, l'Algérie à l'Espagne.

04:53Alger avait gelé ses relations commerciales avec Madrid

04:56après sa reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental.

05:00Panique du côté des industries du coup,

05:03avec effectivement le gaz au centre des attentions, le gaz algérien.

05:07Emmanuel Macron a fait une partie de bonne auto

05:10concernant cette partie-là de l'Afrique,

05:13en jouant l'Algérie en début de mandat,

05:15en retirant sa mise,

05:16en pariant sur le Maroc pour différentes raisons

05:18que je n'ai pas eu le temps de développer,

05:19en prenant une décision diplomatique

05:21concernant l'avenir du Sahara occidental lourde,

05:24puisque le droit international, lui,

05:26prévoit le droit à l'autodétermination du peuple Sahraoui.

05:29Donc il ne fallait pas s'attendre que cette décision

05:31sur le plan diplomatique de rupture

05:33est favorable au Maroc,

05:35ne soit sans conséquences concernant le régime algérien

05:38qui joue à bloc le sentiment français.

05:40Je crois qu'il était temps d'avoir une explication franche avec l'Algérie.

05:44Qu'on mette tout sur la table,

05:45et que tant pis si on a une succession de crises

05:48dans les années qui viennent.

05:49Le gaz, on l'achètera ailleurs.

05:51On verra bien, il y a un problème de visa qui se pose au milieu.

05:54L'Algérie a une attitude vis-à-vis de la France inacceptable.

05:57Ça suffit.

05:58J'approuve, moi, totalement le rapprochement avec le Maroc

06:01qu'a mené le président de la République.

06:03Je suis souvent critique à son égard.

06:05Là, je lui donne totalement raison.

06:06Il a fait ce qu'il fallait faire,

06:08parce qu'avec l'Algérie, il n'y a rien moyen

06:11de bâtir et de construire.

06:13Ils ne sont d'accord avec rien.

06:15Ils veulent que la France soit le pire des pays coloniaux

06:18et qu'on ait livré...

06:20Alors c'est vrai que le président de la République a dit des bêtises

06:22au début de son quinquennat, chacun s'en souvient.

06:25Néanmoins, il faut que les choses avancent.

06:27J'espère que l'Algérie va se rendre compte.

06:30Le prix à payer peut être lourd.

06:32Mais j'espère que l'Algérie va se rendre compte

06:34qu'il faut arrêter de faire joujou.

06:36Et que l'accord avec le Maroc soit fructueux sur différents dossiers.

06:38Je pense qu'on a une amitié ancienne

06:42et je suis convaincu que ça va...

06:44J'espère, en tout cas, que ça va marcher.

06:46Je ne vois pas l'intérêt du Maroc d'y mettre des obstacles.

06:50En revanche, il y a un prix à payer avec l'Algérie.

06:52Il va falloir que l'Algérie s'en rende compte

06:54et accepte de discuter sérieusement.

06:56En tout cas, la tension est palpable.

06:58Certains rassurent en disant que même au plus haut niveau

07:00des tensions avec l'Espagne,

07:02l'Algérie avait maintenu ses approvisionnements.

07:04On suivra évidemment ce dossier sur Europe 1.

07:06Merci beaucoup à tous les deux,

07:08Jean-Claude Dassier et Olivier Dartigolles.

07:10Ce soir, n'oubliez pas, Evidemment, Europe 1 soir

07:12avec Pierre Devineau et toute son équipe.

07:14C'est Cyril Hanouna. On marche sur la tête.

07:16Véritablement.

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