Présidentielle : l’ancien premier ministre Édouard Philippe annonce officiellement sa candidature
Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h47 sur Europe 1, Europe 1 13h, dernière partie avec vous Céline Giraud et vos deux
00:05chroniqueurs du jour.
00:06Jules Therese, journaliste politique au Journal du Dimanche et Gabrielle Cluzel, rédactrice
00:10en chef du site d'actualité Boulevard Voltaire.
00:13Et on continue à parler de ce poste de Premier ministre, le casting qui n'en finit pas.
00:17On va écouter Olivier Faure, le secrétaire national du PS, invité ce matin sur TF1
00:22et qui parle du profil de Bernard Cazeneuve, la piste se dégonfle un peu.
00:25Il a été l'un des rares hommes de gauche à expliquer qu'il était contre le Front
00:30populaire.
00:31Donc, c'est là où il y a une forme d'anomalie, c'est que c'est le Front populaire qui arrive
00:37en tête et c'est la raison pour laquelle on cherche plutôt un homme de gauche, mais
00:42ça ne peut pas être le seul homme de gauche qui s'est battu contre le Front populaire.
00:46C'est là qu'il y a quelque chose qui ne colle pas complètement et donc c'est pour
00:49ça qu'on ne peut pas avoir un soutien franc et massif.
00:52En revanche, ce que je dis, c'est que moi, je ne veux pas me poser la question des noms,
00:57je veux me poser la question de savoir ce que nous ferons.
01:00Voilà, Olivier Faure qui s'obstine et ce PS, version Olivier Faure, qui se rapproche
01:07finalement de la FI.
01:08Oui, c'est devenu le petit poisson derrière le poisson pilote quand même.
01:12C'est vrai qu'on va être honnête, droit au nouveau Front populaire, ça survit.
01:17Donc, il y a une certaine cohérence, mais néanmoins, on voit bien qu'il est en tout
01:22point un peu le Jacques Hadid, l'LFI est plutôt le Jacques Hadid et eux répètent
01:28derrière.
01:29Donc, je crois qu'il n'y a pas de position singulière à attendre d'eux.
01:32C'est vrai que c'est un peu le feu d'artifice des candidats, moi je suis très frappée
01:37de voir ça.
01:38Vous savez, ce poste, c'est devenu la Rolex de Séguéla, t'as 50 ans, tu ne t'es pas
01:43proposé pour être Premier ministre, t'as raté ta vie.
01:46On a Ségolène Royal, enfin on a un Blanc-Royal, du coup il y a beaucoup de plaisanteries
01:50sur les réseaux sociaux, je ne sais pas si vous avez vu l'hypothèse Richard Anconi
01:53n'a se dégonfle.
01:54C'est vrai que Jean-Jacques Goldman, qui est quand même la personnalité préférée
01:58des Français, je trouve que ça sera assez consensuel.
02:00Teddy Husserl, pourquoi pas aussi, très populaire.
02:02Oui, je pense qu'on pourrait faire un sondage auprès de tous les partis politiques, tous
02:05les électeurs, ça ferait peut-être consensus, on s'en prendrait peut-être pas plus mal.
02:08Non mais sérieusement, ça tourne à la fable quand même et à la plaisanterie, il faut
02:12que ça se termine.
02:13Et aussi à l'impasse dans laquelle se retrouve Emmanuel Macron, Jules Torres aujourd'hui.
02:17Alors on commence, on l'évoque du bout des doigts, une présidentielle pourquoi pas anticipée
02:22avec, comme par hasard au même moment en pleine crise politique, la candidature d'Edouard
02:27Philippe, ancien Premier ministre pour les présidentielles, qui se voilà, qui officialise
02:32sa candidature.
02:33C'est un timing assez étonnant, celui qui a choisi Edouard Philippe, d'autant plus
02:36que selon toute vraisemblance on devrait quand même avoir un Premier ministre, peut-être
02:41aujourd'hui ou en tout cas dans les jours qui viennent, donc le timing interroge.
02:44Moi je pense que personne ne se souviendra dans les années qui vont arriver que Edouard
02:49Philippe s'est déclaré sitôt, personne ne lui en tiendra rigueur.
02:52C'est le premier qui se lance dans la bataille, donc quelque part il coupe un petit peu l'herbe
02:56sous le pied de Gabriel Attal.
02:58Et surtout, la vraie transgression, il y en a deux, c'est d'abord il dit, sans le dire,
03:04que le quinquennat d'Emmanuel Macron est terminé, que finalement il dit aux électeurs
03:09c'est terminé, là on a des discussions sur le prochain Premier ministre, mais finalement
03:14un gouvernement technique ou pas il ne pourra rien faire, donc la vraie échéance c'est
03:172027.
03:18Ce qui n'est pas faux.
03:19À part l'euthanasie.
03:20Et là la vraie transgression, c'est qu'il ne dit pas je serai candidat à la présidentielle
03:24en 2027, il dit je serai candidat à la présidentielle, et donc il dit en gros qu'il pourrait y avoir
03:29une élection anticipée, ce que redoute absolument l'Elysée, parce qu'il y a deux moyens pour
03:35que le Président de la République ne soit plus là.
03:37La destitution entre nous, ce n'est pas possible, l'FI propose cette idée-là, mais il faut
03:41de la majorité qualifiée, deux tiers du Parlement, donc il faut en gros 618 parlementaires
03:46sur 900, donc ce n'est pas possible.
03:48Et il y a l'autre choix, c'est la démission du Président de la République.
03:52Honnêtement, je ne crois pas du tout qu'Emmanuel Macron choisisse un jour de faire ça, même
03:55si évidemment on ne sait pas ce qui va arriver dans les trois prochaines années, mais juste
03:58pour une question d'égo, un Président de la République ne peut pas démissionner, n'est
04:03pas le général de Gaulle qui veut.
04:05Et donc, il y a vraiment cette question, parce que c'est le Premier ministre de son premier
04:09quinquennat qui fait émerger l'idée potentiellement d'une présidentielle avant 2027, je trouve
04:17que finalement, l'acte de candidature d'Edouard Philippe n'est pas étonnant, on savait qu'il
04:22voulait aller à l'Elysée, mais c'est finalement le fait de laisser miroiter cette idée que
04:26le Président pourrait démissionner d'ici 2027, c'est vraiment ça, je pense, ce qu'il
04:30faut retenir de cette interview d'Edouard Philippe.
04:32Avec Gabriel Cluzel dans sa démarche, il dit, je prévois un effort, je vais annoncer
04:36quelque chose de massif, il parle des quatre périls, une crise démocratique, une faillite
04:41budgétaire, une angoisse de l'immobilisme et le chaos insécuritaire, voilà les quatre
04:46périls selon lui.
04:47Oui alors, c'est quand même pas très original, sur le constat, tout le monde est à peu près
04:53d'accord pour dire que sur ces sujets-là, l'avenir n'est pas radieux.
04:57Alors c'est vrai que c'est quand même le coup de pied de l'âne à Emmanuel Macron,
05:00je l'aurais sa raison, en creux, que veut-il dire ? Ben écoutez, game over, c'est terminé
05:05le quinquennat d'Emmanuel Macron, donc c'est place à la nouveauté.
05:12Alors vous avez raison, la destitution, c'est pas possible, la démission, vous savez, je
05:16trouve que depuis qu'Emmanuel Macron est Président, il s'est passé beaucoup de choses,
05:19beaucoup de choses tout à fait imprévisibles, vous auriez prévu qu'on resterait, alors
05:21vous allez me dire, c'est pas sa faute, mais ça s'est passé pendant son quinquennat,
05:25ça s'est passé dans beaucoup de pays et pas seulement en France, que nous allions
05:28rester confinés pendant un an, personne, donc il s'est passé énormément de choses.
05:32Non mais surtout il avait annoncé, Gabriel, la nomination d'un Premier ministre, on n'a
05:36pas été confinés pendant un an un peu moins de fois ?
05:38Oui, j'exagère un peu, voilà, c'est vrai.
05:40Il avait annoncé la nomination d'un Premier ministre au 15 août, et finalement voilà,
05:45on est le 4 septembre, il s'est rien passé, donc lui-même je pense est surpris par ce
05:48qui se passe.
05:49Est-ce que vous auriez prévu, là je veux parler, parce que le Covid c'était un peu
05:51éloigné comme exemple, mais ça dépend pour le coup d'Emmanuel Macron, que nous allions
05:55tous voter quasiment pendant les vacances d'été, ce qui était du jamais vu, du jamais
06:01vu pour les législatives, donc tout cela nous ne l'avions pas prévu, moi ça sorti
06:0620 minutes après le résultat des Européennes, vous l'aviez prévu ?
06:09Personne, personne.
06:10Personne, donc moi je pense qu'avec un Président qui trouve que c'est très bien d'être disruptif,
06:16rien, ce n'est pas probable, mais rien n'est à écarter je pense.
06:20Oui, donc pourquoi cette candidature d'Edouard Philippe, elle est plutôt, elle est peut-être
06:24pas si incongrue, en tout cas, encore une fois, en creux c'est une façon d'écarter
06:31Emmanuel Macron de son poste de Président et de saper les velléités d'un Gabriel
06:37Attal.
06:38Il y a un petit rappel de l'excellent Guillaume Tabard ce matin dans le Figaro, qui vous savez
06:42parle de Georges Compidou qui se déclare en 69 à Rome, depuis Rome, c'est quand même
06:47assez baroque, alors que le Général de Gaulle a encore 3 ans et demi de mandat je crois.
06:52Finalement, après l'échec du référendum sur la régionalisation 4 mois plus tard,
06:57le Général de Gaulle partira et le Georges Compidou sera élu Président de la République.
07:01Ah oui, c'était bien vu.
07:02C'est à mon avis très bien vu et bon, je ne sais pas si ça se passera comme ça, mais
07:06en tout cas, historiquement parlant, il y a eu des surprises dans la Vème République
07:10et on en aura encore à mon avis de nombreuses.
07:13Et cette impasse, honnêtement, on va en sortir quand même selon vous, on a la piste Xavier
07:18Bertrand, David Lissnard, est-ce qu'il va vraiment proposer un nom, quitte à se faire
07:22censurer et à se faire renverser ?
07:25Oui, à un moment donné, il va bien falloir qu'il sorte.
07:27Si vous voulez sortir un nom pour qu'il soit censuré après nous avoir fait attendre pendant
07:32des mois, ce serait quand même un synonyme d'échec.
07:35Ce qui est intéressant, c'est qu'en parlant d'échec, il a mis en échec, alors c'est intéressant
07:39pour un constitutionnaliste, pour des étudiants en droit, il a mis en échec la Vème République
07:44qui était réputée invincible.
07:46C'était quand même une forteresse qui était censée contrer toutes les instabilités de
07:53la IVème République.
07:54Eh bien, la Vème République est mise en échec, donc être sûr qu'on va sortir de l'impasse
08:00et de quelle façon on va en sortir, c'est un bien malin qui peut le dire.
08:03C'est vrai qu'on nous dit que c'est imminent, c'est comme la fumée blanche au Vatican puisque
08:10vous parliez de Rome, mais pour le moment, je ne vois pas de sortie.
08:16Mais on va la guetter évidemment, cette fumée blanche, si on repart toute la journée dans
08:20toutes nos éditions et jusqu'à ce que ce nom sorte enfin du chapeau, on sera là, évidemment.
08:25Merci beaucoup Gilles Torres et Gérard Cizal, c'était un plaisir de vous avoir et on se
08:28retrouve demain pour de nouvelles aventures, 16h-18h, Cyril Hanouna sera évidemment là,
08:32on marche sur la tête, si vous souhaitez réagir, intervenir sur le sujet, on vous attend.
08:36Au 0, 1, 80, 20, 39, 21 et de 19h à 21h, c'est Heureux Pain Soir avec Pierre Devineau,
08:42du lundi au vendredi au jeudi et avec Pascal Delatteur Dupin, du vendredi au dimanche,
08:46deux heures d'actualité pour préciser, décrypter et débattre de l'information de la journée avec
08:51des invités et les voix d'Heureux Pain. Heureux Pain Soir, de 19h à 21h sur Heureux Pain et dans
08:56un instant, c'est tombe de la traconte. A tout de suite sur Heureux Pain.