Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour et reviennent plus particulièrement sur le rapport à l'autorité en France.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu
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00:00Europe 1 Soir. 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Et je salue mes camarades du soir, bonsoir Catherine Ney.
00:07Bonsoir Pierre, bonsoir Olivier, bonsoir à notre invité Charles Rodwell.
00:12Et éditorialiste grande voix d'Europe 1, bonsoir Olivier d'Artigolle.
00:15Bonsoir.
00:15Chroniqueur politique, bonsoir à vous Charles Rodwell.
00:17Bonsoir, merci pour votre invitation.
00:19Merci d'être là député EPR des Yvelines, membre de la commission des finances.
00:22Question directe Charles Rodwell, qu'est-ce que c'est l'autorité en France aujourd'hui ?
00:26C'est une bonne question et je comprends que vous posiez la question
00:29au vu des événements que nous avons connus à Cavaillon et à Tourcoing en début de semaine.
00:33L'autorité c'est simplement de faire appliquer la loi,
00:36appliquer nos valeurs, appliquer l'autorité parentale, l'autorité de l'État.
00:40Il n'y a rien qui marche là en ce moment.
00:42Vous faites un diagnostic, vous faites un Wikipédia de ce qu'il y a,
00:47j'allais dire dans la loi et dans ce qui peut être réprimé,
00:51en attendant ça ne fonctionne pas.
00:53Alors le fait que vous disiez qu'il n'y a rien qui marche,
00:54ça je suis en désaccord avec vous Pierre Zovino,
00:56heureusement il y a beaucoup de choses qui fonctionnent dans notre pays
00:58et je pense que c'est important aussi de le mettre en avant.
01:00Quand je constate rien que dans mon département,
01:02des entreprises qui tournent à plein régime,
01:04fort heureusement, et qui créent de l'emploi tous les jours,
01:07avec des hommes et des femmes qui créent de la valeur
01:08et qui perdent les impôts tous les jours,
01:10il y a plein de choses qui marchent dans notre pays.
01:11Je ne parle pas de ça, je parle de l'autorité.
01:13Ça ne marche pas sur l'autorité.
01:15Il y a un arsenal judiciaire,
01:17il y a un dispositif policier qui vous permet des gardes à vue, prolonger, etc.
01:22Ça n'empêche pas les trafiquants de drogue,
01:25puisque d'après ce qu'on a compris,
01:26il y a eu des opérations placenettes
01:28et comme par hasard, quelques jours plus tard,
01:30on vient incendier des véhicules de police
01:33en marque de vengeance.
01:37Ce n'est pas le Far West la France en 2024.
01:39Non, ce n'est pas le Far West.
01:40Rassurez-moi.
01:41Mais ce que Cavaillon a connu,
01:42et d'ailleurs j'apporte évidemment un soutien aux forces de l'ordre
01:45qui ont été frappées,
01:47il faut évidemment, c'est le cas de le dire,
01:49appliquer les sanctions les plus lourdes
01:51vis-à-vis de ceux qui ont commis cet acte.
01:53C'est un acte qu'on connaît sur beaucoup de circonscriptions en France.
01:56Moi, il y a plusieurs semaines,
01:57une opération placenette a été menée
01:59dans un des quartiers de ma circonscription,
02:01dans les îles communes de Guyancourt.
02:03Et nous avons déstabilisé, nous avons mis fin à un point de deal
02:06où le cannabis se vendait à la dizaine de kilos.
02:10Donc on a changé le quotidien d'habitants
02:13où on a réussi à démanteler un point de deal
02:15qui était un point de fixation majeur
02:17et terrible pour l'ensemble du quartier.
02:19Qu'est-ce qui s'est passé dans les jours qui ont suivi ?
02:22Eh bien, vous avez deux bandes rivales
02:24qui ont essayé de reprendre le point de deal
02:26et vous avez eu...
02:28Deux en compétition.
02:30Chaque une voulait reprendre le point de deal
02:32au détriment de l'autre.
02:33Le sujet s'est terminé avec l'une des bandes rivales
02:36qui a tiré à la Kalachnikov
02:38sur l'un des immeubles de la circonscription.
02:41Que s'est-il passé ensuite ?
02:43L'ensemble de ces gens ont été arrêtés,
02:45écroués et passés devant la justice
02:47avec des peines lourdes.
02:49Moi, ce que je veux vous dire là-dessus,
02:51c'est qu'on connaît,
02:53et c'est un terme qui a été employé par le Président,
02:55par l'Assemblée des forces politiques,
02:57un processus d'ensauvagement d'une part de la société
02:59avec des hommes et des femmes,
03:01mais beaucoup d'hommes,
03:03impliqués dans ce trafic
03:05qui est extrêmement puissant en France,
03:07qui ne respecte délibérément plus les lois
03:09et qui défie les lois les plus fondamentales
03:11de notre République.
03:13C'est la raison pour laquelle, un,
03:15il faut adapter notre appareil législatif et judiciaire,
03:17avec notamment des lois qui ont été portées
03:19par Gérald Darmanin.
03:21Deuxièmement, voter la loi, ça ne suffit pas.
03:23Il faut y apporter des moyens.
03:25On a voté notamment ce qu'on appelle la loi de programmation
03:27du ministère de l'Intérieur et la loi de programmation
03:29du ministère de la Justice.
03:31La raison pour laquelle on est sortis aussi fortement
03:33avant la présentation du budget pour maintenir
03:35ces lois de programmation.
03:37Ce n'est pas par pure idéologie,
03:39c'est simplement qu'une fois qu'on vote la loi,
03:41il faut pouvoir ouvrir plus de places de prison,
03:43il faut pouvoir
03:45équiper nos policiers en armes
03:47et en armes de défense.
03:49Il faut pouvoir construire plus de centres de rétention administratifs.
03:51Non, mais ce n'est pas que des voeux.
03:53C'est l'action, je peux vous dire,
03:55tous les jours à Bâton-Rompuy, à l'Assemblée nationale,
03:57pour valider ces budgets,
03:59à la fois en termes de baisse de dépenses sur certains points.
04:01La présentation du budget a lieu demain.
04:03Je peux vous dire que le combat va avoir lieu tous les jours.
04:05Je suis en commission des finances, donc on va ça aujourd'hui.
04:07Mais moi, si vous voulez, quand j'ai vu...
04:09On va y revenir, la commission des finances, parce que vous n'êtes pas seul.
04:11On va y revenir avec grand plaisir,
04:13mais si vous voulez, quand on vote des budgets,
04:15ce n'est pas juste des budgets que l'on vote
04:17dans la tour d'ivoire de l'Assemblée nationale,
04:19c'est des budgets qui vont venir ensuite soutenir les forces de l'ordre
04:21et les magistrats pour traiter
04:23ce type de violences qu'on connaît aujourd'hui sur le territoire français
04:25et qui ont affecté ma circonscription.
04:27Juste avant de donner la parole
04:29à Olivier et à Catherine,
04:31vous qui avez suivi cette affaire
04:33de stupe et de vengeance de Gardegang
04:35dans votre circonscription
04:37à Guyancourt,
04:39quel est l'image de ces protagonistes
04:41qui ensuite ont été jugés ?
04:43Parce que l'autorité,
04:45on a vu cette jeune fille de 18 ans
04:47dans un lycée
04:49qui met une beigne à sa prof
04:51et qui, j'ai jué en comparaison immédiate,
04:53qui va être jugée le 11 décembre
04:55pour menace de mort
04:57à personne qui est chargée de mission de service public.
04:59Et j'aimerais savoir
05:01si,
05:03comment dirais-je, ceux qui ont incendié
05:05les véhicules de police à Cavaillon
05:07dont vous nous parlez à Guyancourt,
05:09ce sont des 18, 20, 21,
05:11ou même peut-être plus jeunes ?
05:13Je ne peux pas m'exprimer sur Cavaillon
05:15parce que je ne connais pas suffisamment l'identité.
05:17Mais à Guyancourt,
05:19comme dans l'ensemble
05:21de la criminalité
05:23qui affecte une partie de notre pays,
05:25oui, la criminalité des mineurs
05:27est un fait de société aujourd'hui.
05:29C'est la raison pour laquelle,
05:31dès février dernier,
05:33Gabriel Attal a annoncé des mesures...
05:35Le cas particulier de Guyancourt,
05:37ils avaient quel âge ceux qui ont tiré la cage ?
05:39L'ancorance, lui, était majeure,
05:41mais vous avez un cas de criminalité
05:43édifiant et réel dans notre pays
05:45sur ce sujet. C'est la raison pour laquelle.
05:47Laissez-moi vous répondre sur ce point.
05:49Nous avons annoncé des mesures,
05:51à la fois par décret et par la loi,
05:53pour réformer la justice pénale
05:55qui a affecté les mineurs dans notre pays
05:57en février dernier.
05:59Ensuite, il y a eu les élections européennes et législatives,
06:01et pendant les élections, on n'a pas le droit de légiférer.
06:03C'est normal. Pourquoi ? Parce que sinon,
06:05les lois qu'en voteraient l'Assemblée nationale
06:07affecteraient le processus de l'élection.
06:09Vous avez un nouveau gouvernement aujourd'hui,
06:11et c'est peut-être même
06:13la première chose qu'on a mis en avance
06:15sur la table, sur la base des négociations
06:17qu'on a ouvertes avec le modem
06:19horizon la droite républicaine et les indépendances,
06:21c'est de dire que le point numéro un
06:23dont doit se saisir le garde des Sceaux,
06:25le ministre de la Justice, c'est la réforme pénale
06:27sur les mineurs, parce qu'aujourd'hui,
06:29notre système judiciaire et législatif, notre loi,
06:31n'est pas plus adaptée à la criminalité
06:33qui affecte notamment les mineurs
06:35et qui est portée par les mineurs.
06:37C'est la raison pour laquelle nous portons ces mesures aujourd'hui.
06:39Donc cette loi, elle est vissée,
06:41elle est prête,
06:43et il faut la présenter au nouveau garde des Sceaux
06:45pour qu'il soit au courant
06:47qu'un travail a été fait à l'Assemblée, c'est ça ?
06:49En fait, les mesures ont déjà été proposées.
06:51Cet été, on peut se dire
06:53collectivement que
06:55à la fois le groupe Ensemble pour la République
06:57et la droite républicaine ont proposé
06:59ce qu'on appelle des pactes législatifs.
07:01Donc, dix propositions
07:03ou quinze propositions sur lesquelles
07:05on était d'accord pour gouverner ensemble.
07:07Et la bonne nouvelle,
07:09on a d'autres désaccords par ailleurs,
07:11mais c'est que et la droite républicaine
07:13et Ensemble pour la République
07:15proposaient communément de s'attaquer
07:17à ce sujet de manière prioritaire.
07:19Donc en fait, les mesures à la fois
07:21portées par les ministères, il y en a une grande part qui ont déjà été
07:23mises en œuvre lors de la primature de Gabriel Attal,
07:25et législatives ont d'ores et déjà
07:27été remises au garde des Sceaux
07:29pour cette raison, parce qu'il y a eu urgence sur ce sujet.
07:3119h26, Charles Rodoelle,
07:33vous restez encore avec nous dans Europe Un Soir.
07:35Olivier d'Artigolle brûle
07:37de vous poser des questions depuis tout à l'heure.
07:39Mais moi, je n'ai pas eu l'âge non plus
07:41de vos protagonistes à Guyancourt, donc vous répondrez aussi.
07:4319h26, on revient dans un instant.
07:45Europe Un Soir.
07:4719h21, Pierre de Villeneuve.
07:49Toujours en compagnie de Catherine Ney, d'Olivier d'Artigolle
07:51et du député EPR
07:53des Yvelines, Charles Rodoelle.
07:55Vous voulez interroger, monsieur le député ?
07:57On va partager le diagnostic,
07:59on ne cesse de le faire, émission après émission.
08:01Il y a eu, au cours des
08:03derniers mois, un rapport
08:05sénatorial
08:07sur la lutte contre le
08:09narcotrafic avec une série de
08:11pré-coronisations. Trois
08:13questions très rapides. Êtes-vous favorable
08:15à la création d'un parquet national
08:17sur le narcotrafic, comme
08:19cela existe sur le terrorisme ? Question 1.
08:21Question 2. Êtes-vous favorable à la création
08:23d'un statut du repenti ? Question
08:253. Êtes-vous, donc, pour l'abaissement
08:27de l'excuse de minorité
08:29qui, aujourd'hui, est possible
08:31entre 16 et 18 ans, êtes-vous
08:33favorable à un abaissement
08:35en deçà de 16 ans ?
08:37Alors, les trois questions. Première question sur le parquet
08:39dédié. Au vu de la
08:41puissance, aujourd'hui, de la criminalité
08:43qui lie au trafic de drogue, pas seulement
08:45en France, mais sur l'ensemble du continent européen,
08:47mais qui concerne aussi notre pays, la réponse,
08:49je dirais plutôt oui.
08:51Je ne suis pas un expert du sujet,
08:53mais de les conséquences politiques que je peux en tirer,
08:55je dirais plutôt que la réponse est oui.
08:57La question du repenti, je dirais
08:59la réponse plutôt oui, si
09:01cette mesure est utile,
09:03dans le cadre des procédures, notamment
09:05judiciaires et pénales, pour pouvoir
09:07faciliter la tenue des enquêtes.
09:09Troisième point, à l'abaissement
09:11de l'excuse de minorité,
09:13la réponse est clairement oui.
09:15C'est une proposition que nous avons faite
09:17dès février dernier, lors des
09:19annonces de Gabriel Attal et des propositions
09:21que nous avons portées dans le cadre de notre
09:23majorité relative de l'époque.
09:25Nous proposions un abaissement
09:27de cet âge
09:29à 13, voire à 12 ans
09:31sur certaines procédures
09:33judiciaires et pénales, pour répondre
09:35à l'enjeu de la violence de la part des mineurs
09:37dans notre pays.