Un village du Pas-de-Calais perd ses trois derniers médecins généralistes en même temps

Sud Radio

23/09/2024

Avec Anne-Marie Barbier, maire de Bucquoy

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##LA_VIE_EN_VRAI-2024-09-23##

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00:00Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Maxime Trouleau.

00:06Randonnons donc ce matin du côté de Buquois, dans le Pas-de-Calais.

00:09Rebonjour Anne-Marie Barbier.

00:11Bonjour.

00:12Merci d'être avec nous en direct ce matin sur Sud Radio.

00:14Vous êtes donc la maire de cette petite commune de Buquois.

00:17Et donc je le disais, à la fin du mois d'octobre, donc dans un mois,

00:20vous allez perdre vos trois médecins généralistes d'un coup.

00:24Comment en est-on arrivé à la... Madame la maire ?

00:29On en est arrivé à cette solution.

00:33C'est que le docteur Le Déplanque lui avait annoncé son départ à la retraite depuis un an.

00:42Donc ça je m'y attendais.

00:44Mais il me restait après un couple de médecins, M. et Mme Legrand.

00:48Et eux ont encore quelques années normalement à exercer.

00:52Et là ils ont annoncé qu'ils partaient en même temps.

00:55Est-ce qu'ils vous ont dit pourquoi ? Quelle en était la raison ?

00:58Non, ils ne précisent pas réellement pour la raison.

01:01Enfin, le docteur Legrand lui a commencé en même temps que le docteur Déplanque.

01:06Et ils avaient acheté une cabine médicale à deux.

01:10Et Mme Legrand est arrivée après.

01:12Donc en séquence, vous vous retrouvez, en tout cas, vos habitants se retrouvent sans passant.

01:16Combien comportent d'habitants d'ailleurs la commune de Buquois, Mme la maire ?

01:20La commune de Buquois comporte 1492 habitants au dernier recensement.

01:25Et donc vos près de 1500 habitants, comment vont-ils faire à la fin du mois d'octobre,

01:30donc début novembre, pour se soigner ?

01:32Certains ont déjà pris, depuis qu'ils savent que surtout M. et Mme Legrand ne seront plus là,

01:40ont pris des devants en allant téléphoner dans d'autres cabinets médicaux.

01:46Mais ce qui est un peu compliqué, c'est que beaucoup ne prennent plus de patients.

01:53Donc voilà, on est un peu contraints des personnes qui ne seront pas soignées, je suis sûre.

02:00Alors le problème chez nous, c'est qu'on a beaucoup de personnes qui sont chez elles.

02:06On maintient les personnes à domicile quand elles vieillissent.

02:10Et puis finalement, on n'aura plus un médecin qui va se déplacer pour leur rendre visite.

02:17Quand on est maire d'une petite commune comme ça,

02:19et qu'on se dit que dans un mois on n'aura plus de médecin généraliste, qu'est-ce qu'on fait ?

02:24Disons que je n'ai pas attendu ça pour faire des choses.

02:29On a travaillé avec les médecins depuis deux ans déjà.

02:33Puisqu'on a racheté le cabinet médical de Bucoa, la commune a racheté le cabinet en juin de cette année.

02:39Et nous avons délibéré en conseil municipal pour offrir deux ans de loyer gratuit à tout médecin qui vient s'installer.

02:48Donc ça veut dire que vous avez passé depuis un moment une annonce pour essayer de trouver un ou une remplaçante.

02:56Où est-ce que vous en êtes aujourd'hui ?

02:58Alors aujourd'hui, je n'ai aucun médecin pour l'instant qui a appelé pour venir à Bucoa.

03:06Personne n'a appelé ?

03:08Depuis combien de temps ?

03:10Depuis le début de l'année, on a travaillé avec la société Filiris.

03:17Pour peut-être, avec les docteurs Legrand, faire une passerelle en accueillant des médecins salariés.

03:25Et comme le docteur Legrand n'a pas accepté, c'est tout, Filiris a rompu le contrat.

03:34Est-ce qu'il y a aujourd'hui urgence du côté de Bucoa ?

03:38Ou alors on se dit que c'est le sens de l'histoire, malheureusement,

03:42que de plus en plus de médecins ne veulent plus aller travailler dans ce genre de petites communes,

03:46et qu'il faut s'adapter, même quand c'est difficile.

03:50Je crois que ce n'est pas le fait de petites communes.

03:55Je crois qu'il y a encore des jeunes médecins qui arrivent.

04:00Je pense que Bucoa n'a peut-être pas été assez connu,

04:05parce que nos médecins n'ont pas été maîtres de stage,

04:08ils n'ont pas pris d'intern, ils n'ont pas pris de remplaçant et de stagiaire,

04:13et je pense que ça joue beaucoup aussi quand même.

04:15Quel est le sentiment ce matin, Anne-Marie Barbier ?

04:18Est-ce que vous êtes encore confiante, optimiste, pour essayer de trouver un remplaçant,

04:22ou vous êtes un petit peu désabusée ?

04:24Alors non, de nature optimiste, je reste confiante,

04:28parce qu'on a aussi défendu le fait qu'on a beaucoup de professionnels de santé à Bucoa.

04:34On a une pharmacie, on a des infirmières, on a des pédicures,

04:37on a une ostéopathe, une sage-femme, et je dois en passer encore.

04:41Donc il y a beaucoup de professionnels de santé qui exercent à Bucoa.

04:46Et j'ai même une dentiste qui inspecte en ce moment pour venir s'installer à Bucoa.

04:52Donc c'est quand même attractif, je ne veux pas dire que Bucoa n'est pas attractif.

04:56Après on a des commerces, on a un quartier contact,

04:59on a une boulangerie, on a des banques, on a des écoles pour accueillir les jeunes parents.

05:09Donc voilà.

05:11C'est une ville vivante.

05:13Finalement vous passez cet appel ce matin sur Sud Radio, Anne-Marie Barbier, maire de Bucoa,

05:18pour trouver un remplaçant à l'un de vos trois médecins généralistes qui vont partir,

05:23dont l'un va partir à la retraite, on l'aura compris, à la fin du mois d'octobre.

05:26Merci infiniment Anne-Marie Barbier, bon courage à vous et bonne journée.

05:30Merci beaucoup, à vous aussi, au revoir.

05:32Au revoir, merci. 6h46 sur Sud Radio, tout de suite le rappel des titres.

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