Kamala Harris a-t-elle réussi son grand oral sur CNN ? - On décrypte le monde

Sud Radio

31/08/2024

Avec David Page, journaliste américain

On décrypte le monde, tous les samedi matin à 8h16.

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00:00Sud Radio en décrypte le monde avec notre consultant américain David Petsch. Bonjour David.

00:06Et bonjour Laurence.

00:08Alors, on revient avec vous sur la première grande interview télévisée de Kamala Harris.

00:12C'était jeudi soir. Est-ce que selon vous, la candidate Democrata a réussi son grand oral sur CNN ?

00:18Parce qu'on a parlé de grand oral. Non ?

00:20Non, pas du tout raté. En contraste avec son superbe discours la semaine dernière, là, je trouve...

00:28Est-ce que vous l'avez vu, Laurence ?

00:30Non, non, non. Honnêtement, non. Je comptais sur vos lumières.

00:32Tant mieux pour vous parce que franchement, c'était ennuyant.

00:36Elle était très plate. Elle n'a rien dit d'imprévisible sauf deux choses qui, je crois pas, vont forcément attirer encore les électeurs.

00:49Surtout la première, ce qui est qu'elle est opposée maintenant à ce qu'on appelle le fracking.

00:57C'est-à-dire la fracturation hydraulique. Elle n'est plus du tout opposée à la fracturation hydraulique pour extraire le pétrole et les gaz.

01:08Donc, les environnementalistes, évidemment, sont opposés à ce qu'on appelle le fracking

01:14parce que ça déstabilise les couches de la Terre et puis il y a des vapeurs qui échappent et tout ça.

01:20Elle n'est plus du tout opposée à ça et jusqu'à jeudi soir, elle était toujours fermement opposée.

01:26Et peut-être, c'est pour des raisons électorales, mais je ne sais pas si ça va marcher, parce que dans l'état de Pennsylvanie,

01:33il y a des milliers d'emplois liés au fracking et l'état de Pennsylvanie, sans vouloir être trop compliqué là,

01:42est ce qu'on appelle un swing state. C'est un état qui pourrait voter démocrate ou républicain.

01:49Et puis l'autre chose qu'elle a annoncée, c'est qu'elle va inclure un républicain dans son cabinet ou ce qu'on appelle gouvernement en France.

02:02Oui, elle veut faire consensus, c'est ça, elle veut faire consensus et rassembler une coalition la plus large possible.

02:08Ça pourrait peut-être d'ailleurs inspirer le président Macron.

02:11La stratégie de Bill Clinton qu'il a utilisée quand il était candidat, il a nommé un républicain très respectable,

02:18William Cohen comme ministre de la Défense.

02:21Et c'était bizarre parce qu'à l'époque, il avait choisi comme vice-président Al Gore.

02:27Vous vous souvenez d'Al Gore ? Il vendait son environnementalisme pour les programmes sociaux et tout ça.

02:33Et par contre, Al Gore voudrait qu'il y ait des taxes carbone et tous ces trucs comme ça.

02:39Evidemment anti-fracking et Clinton l'a complètement ignoré.

02:43Complètement ignoré pendant deux mandats et à la fin, si vous vous souvenez bien,

02:49Al Gore avait rien pour soutenir Hillary Clinton comme candidate à la présidence.

02:56Donc grand oral, un peu moyen-moyen du côté de Kamala Harris selon vous.

03:00Oui, et un problème, je crois qu'elle, évidemment, elle est une femme intelligente, elle était procureure.

03:06Donc une procureure souvent, et quand elle a été sénatrice aussi, très agressive des fois.

03:11Quand on parle, je crois qu'il aura fallu un peu plus des histoires personnelles humaines comme elle a fait il y a une semaine par exemple.

03:20On a demandé des remarques de Donald Trump sur Emmanuel Macron et tout ça.

03:26Elle a répondu, question suivante, si elle avait répondu avec une petite histoire de sa jeunesse

03:33ou quelque chose comme ça pour que les gens s'attachent à elle.

03:36Je trouve que son plus grand problème va être, comme avec Hillary Clinton, c'est sa propre personnalité.

03:43Il nous reste très peu de temps, David Page, mais quand même, on ne peut pas évoquer Donald Trump

03:47qui, lui, de son côté, s'est attiré les foudres des conservateurs.

03:50Il a un petit peu atténué son discours sur l'avortement, c'est ça ?

03:54On sait que c'est un thème clé de l'élection présidentielle.

03:57Je vais raconter ça assez rapidement.

03:59D'abord, il a parlé qu'il voudrait qu'il y ait le FIVI couvert par les assurances santé privée.

04:05Vous savez, la fertilisation est trop vitale pour avoir plus d'enfants.

04:10Mais, pardon.

04:12Ah, un petit chat dans la gorge.

04:14Oui, il s'est dit défenseur des droits reproductifs.

04:17Quand il a quitté son discours, un reporter a posé des questions sur l'IVG et l'avortement.

04:26Il a sorti un truc qui n'a vraiment pris tout le monde par surprise.

04:30Par contre, il a dit que dans l'état de Floride où il habite maintenant,

04:34la limite de six semaines pour avoir un avortement est trop courte.

04:42Il a changé de bras.

04:44C'est bizarre, vraiment.

04:46On sait aussi que, quelque part, c'est devenu un fardeau électoral pour le parti républicain.

04:53Il y a beaucoup d'électeurs.

04:54Je crois que peut-être qu'il veut commencer à attirer les femmes, je ne sais pas.

04:57L'électorat féminin.

04:58L'électorat féminin, comme le ministre de la Santé, évidemment, la limite est de 28 semaines.

05:01Beaucoup plus tard qu'en France.

05:02Mais comme il l'a dit, il a dit « Non, moi je ne suis pas contre l'avortement.

05:06Je suis que tout l'État a le droit de régler cette question. »

05:11Oui, c'est ça, au cas par cas.

05:13En tout cas, le premier rendez-vous le 10 septembre.

05:16Exactement, pour le vrai débat.

05:17C'est vraiment très important pour Kamala Harris.

05:19En tout cas, merci beaucoup, grand merci à vous Donald Trump, j'allais dire.

05:23Merci beaucoup, David Teixe, pour vos éclairages sur cette actualité qui a été très riche cet été,

05:31aussi du côté des États-Unis.

05:33Je ne sais pas.

05:34J'ai toujours un plaisir de faire des émissions avec vous, mon ami.

05:38On se retrouve très bientôt, David Teixe.

05:41Merci beaucoup.

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