JO : une journée noire pour se déplacer à Paris ce vendredi
Dans Europe midi, Thomas Schnell et ses invités débattent de dernières informations.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
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00:00Europe 1 13h18, vous écoutez Europe 1 13h jusqu'à 14h et on vous retrouve Thomas Schnell avec vos deux débatteurs,
00:07l'avocat de Sarah Salman et l'ancien magistrat Georges Fenech.
00:09Bonjour à vous deux.
00:10Bonjour.
00:11Merci d'être avec nous.
00:13Comment est-ce qu'on se prépare à cette journée du siècle ?
00:16La cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques demain qui s'annonce noire en termes de circulation.
00:21Les premiers concernés sont ceux qui habitent bien sûr dans l'hypercentre de Paris.
00:25Je vous propose qu'on accueille par téléphone Valérie, auditrice d'Europe 1.
00:29Bonjour.
00:30Oui, bonjour.
00:31Bonjour, merci d'être avec nous.
00:33Vous habitez en plein cœur de la capitale.
00:35Comment vous appréhendez la journée de demain ?
00:37Eh bien, écoutez, pas très très bien depuis plusieurs jours parce que j'ai dû tout annuler.
00:43Mes clients aussi n'ont pas voulu venir raconter du vin.
00:47Qu'est-ce que vous faites dans la vie ?
00:48Expliquez-moi.
00:49Je suis dans la mode et en freelance.
00:52Donc c'est très très embêtant.
00:54Et je dois dire que bon, je sais que ça n'a pas de rapport.
00:57Mais depuis que Madame Hidalgo est à la tête de cette mairie,
01:00puisque j'ai connu deux autres présidents auparavant, c'est une catastrophe.
01:05C'est une catastrophe.
01:06On pense pas du tout aux Parisiens.
01:08Comprenez-vous demain les mesures de sécurité drastiques qui vont imposer ces contraintes de circulation ?
01:16Alors, je les comprends pour le jour J.
01:19Moi, ce que je ne comprends pas, c'est qu'on a quand même des endroits comme Versailles.
01:24On est entouré, en dehors de Paris, d'endroits fabuleux où on aurait pu faire des J.O.
01:29Et de ne pas condamner Paris et surtout les Parisiens.
01:32À ce point-là, vous regrettez l'organisation de la cérémonie sur la Seine ?
01:36Mais complètement.
01:37S'il s'agissait de ce qu'on en a...
01:40Excusez-moi, je ne vais pas être vulgaire.
01:42Je n'en ai rien à foutre de voir des gens en short alors que ça nous a coûté un fric fou.
01:49Nous, on n'y arrive même pas.
01:50On n'arrive pas à se loger.
01:51On n'arrive pas à faire certaines choses.
01:53Je vous jure.
01:54Et pourtant, je ne suis pas la gaucho-bourgeoise du 7e.
01:59J'habite le 7e, madame.
02:01Sarah Salmane, dans un instant.
02:03Valérie, ça veut dire que demain, à 19h30, au début de la cérémonie, où est-ce que vous serez ?
02:08Je serai chez moi, fermée, les fenêtres fermées, comme tous les soirs.
02:12Parce qu'on a tous les hélicos qui circulent.
02:17Et je comprends qu'il y ait tous ces dispositifs.
02:20Mais on ne se ferme pas l'œil avant minuit, puisqu'il s'arrête de survoler vers 23h30.
02:26Quelque chose comme ça, vous voyez ?
02:27Vous n'êtes pas conquise par l'enthousiasme olympique.
02:31On l'entend, Valérie.
02:33Non, je ne suis pas conquise.
02:35Après, si la France gagne, bravo.
02:37Moi, je les félicite.
02:39C'est très très bien.
02:40Vive la France et tout ça.
02:41Je suis patriote.
02:42Il n'y a pas de problème.
02:43Moi, j'ai une dent contre Hidalgo, en fait.
02:46Parce qu'elle fout Paris en l'air.
02:48On l'a entendu, merci.
02:49Elle fout Paris en l'air.
02:50Merci beaucoup, Valérie, d'être intervenue sur Europe 1 aujourd'hui.
02:53Nos deux invités, Georges Fenech et Sarah Salman.
02:56Est-ce que vous pensez qu'à un moment donné, l'engouement populaire va arriver ?
03:00On avait le sentiment qu'avec la flamme, le défilé, il était là.
03:03Est-ce que face aux barrières parisiennes, cet engouement se heurte sur ces restrictions ?
03:09Je pense qu'à Paris, l'engouement ne va pas arriver.
03:12Dans la France, peut-être.
03:13Mais là, Valérie est représentative.
03:15Elle représente ce que pensent beaucoup de Parisiens.
03:17C'est qu'on ne peut plus circuler.
03:19Tout en comprenant pourquoi ces mesures sont prises.
03:21C'était nécessaire.
03:22Ce sont des questions de sécurité.
03:24Aucun problème.
03:25Mais quand elle vous dit qu'elle se barricade chez elle, qu'elle ferme les volets
03:28pour ne pas entendre les hélicoptères, vous voyez bien que ce n'est pas vivable.
03:30Moi aussi, j'ai annulé tous mes rendez-vous.
03:32Je m'organise pour circuler.
03:34Je tape pour faire un arrondissement à l'autre, de le faire à pied.
03:37Il me faut une heure, alors que normalement, je pourrais le faire en un quart d'heure
03:39si tous les ponts étaient ouverts.
03:40Oui, professionnellement, c'est très compliqué.
03:42Georges ?
03:43Oui, j'entends ça depuis un moment déjà.
03:45Cette espèce de geo-bashing.
03:47Mais je ne sais pas si on mesure vraiment.
03:50J'entends les témoignages, les difficultés.
03:52Mais cet événement qui se produit demain, c'est une fois tous les siècles.
03:57C'est Paris.
03:59Les retombées seront exceptionnelles.
04:01C'est les geos, c'est une cérémonie absolument unique.
04:05Il n'y a jamais eu de cérémonie comme ça, de déambulation sur un fleuve
04:09qui va mettre en valeur tout notre patrimoine.
04:12Moi, je crois que ça vaut quand même un peu de sacrifice.
04:14Je plains beaucoup, effectivement, nous en avons reçu sur nos plateaux,
04:18les restaurateurs qui, eux, voient leur chiffre d'affaires chuter tout d'un coup.
04:21Ils ont des salariés, c'est compliqué.
04:23Il va falloir les aider, il va falloir compenser tout ça.
04:25Mais bon, que chacun ait un peu de sacrifice demain, journée noire.
04:29Moi-même, Sarah aussi.
04:31Moi-même, j'aurai des difficultés demain aussi.
04:33Mais bon, c'est comme ça.
04:35Ce qui restera, au fond, c'est ce grand événement qui, j'espère, sera une grande réussite.
04:39Je n'en doute pas, d'ailleurs.
04:40Alors, précisons pour nos auditeurs qui ne sont pas parisiens,
04:42voilà qu'on parle de l'hypercentre de Paris.
04:44C'est une surface de 100 mètres, en gros, autour de la Seine, dans l'hypercentre,
04:48mais que le reste de la capitale reste accessible.
04:51Toutefois, cette cérémonie d'ouverture,
04:55est-ce que ce n'est pas aussi un pied de nez aux attentats terroristes
05:01qu'on a connus à Paris ces derniers temps,
05:03qui vont être presque une revanche, j'aurais envie de dire,
05:06aux difficultés que Paris a connues ces dernières années,
05:09de dire qu'on en est capable aujourd'hui d'organiser cette déambulation ?
05:13Oui, on en est capable, bien sûr, mais à quel prix ?
05:15Regardez le nombre de forces de l'ordre, 45 000 si je ne dis pas d'erreur,
05:18qui sont mobilisées.
05:19Pour les athlètes israéliens, le GIGN était là.
05:22Donc oui, on en est capable, mais pas parce que la menace est parfaitement inexistante,
05:26mais parce qu'on a déployé les grands moyens.
05:28Donc on peut évidemment saluer les forces de l'ordre
05:30qui font un travail absolument remarquable,
05:32mais ce n'est pas un pied de nez.
05:33C'est simplement qu'on s'est, au contraire, adapté à la menace terroriste.
05:37Est-ce qu'on peut s'attendre à des retombées sur le long terme,
05:40par exemple à Londres, à Rio également ?
05:43Les commerçants, les restaurateurs avaient vu,
05:46les années suivant l'organisation des Jeux Olympiques,
05:49avaient ressenti encore les retombées financières ?
05:52C'est ce qu'on nous prédit, c'est ce qu'on annonce.
05:55Là, en ce moment, c'est difficile.
05:57Il y a moins de réservations d'ailleurs que prévu,
05:59l'Italie en notamment,
06:00mais les retombées, elles seront là,
06:02et les touristes et les gens du monde entier qui vont voir Paris,
06:06ceux qui ne connaissent pas encore Paris,
06:08auront certainement envie de visiter Paris,
06:11qui, je le rappelle, est quand même la capitale la plus visitée au monde.
06:14Notre pays, d'ailleurs, est le plus visité au monde.
06:17Les retombées, elles seront là,
06:18et puis il y a toutes ces infrastructures,
06:20qui sont pérennes, qui vont rester.
06:22Je pense notamment à des lignes de métro,
06:24je pense à des équipements sportifs.
06:26Le bilan, il sera forcément positif.
06:29Pour ce qui est des forces de l'ordre,
06:31chacun comprend qu'il fallait faire le maximum.
06:34On n'avait pas le droit.
06:36Vous recevez les chefs d'État du monde entier,
06:38le monde entier nous regarde,
06:40il y a une menace terroriste,
06:42on ne pouvait pas négliger quoi que ce soit.
06:44Moi, je me félicite du travail qui a été accompli
06:46par la police, les autorités,
06:48le secteur privé, le ministère de l'Intérieur,
06:50donc tout cela est tout à fait à saluer.
06:53Le panache français qui va être mis à l'honneur demain,
06:56vous y croyez sur des retombées futures ?
06:58Aujourd'hui, une période difficile pour les commerçants,
07:00mais des bonnes retombées à venir ?
07:02Oui, je partage l'avis de Georges Fedek,
07:04je pense que là, tout de suite, à l'instant T,
07:06c'est très désagréable pour les parisiens,
07:08et uniquement pour les parisiens,
07:09pour le reste de la France, ça se passe très bien.
07:11Nous, c'est vrai qu'on se plaint beaucoup,
07:13et encore, je pense qu'il y a cinq arrondissements
07:15sur les vingt qui se plaignent.
07:16Il se trouve que j'en fais partie,
07:17c'est pour ça que je me plains tous les jours.
07:18C'est vrai aussi que c'est un petit peu stressant,
07:20j'ai entendu ce que dit cette dame,
07:22quand j'entends l'hélicoptère tourner
07:24une grande partie de la nuit,
07:26les pimpons partout,
07:28ça crée un peu une pointe de stress.
07:32Il faut avoir un sentiment de sécurité,
07:34de voir la police partout.
07:36Je ne me suis jamais sentie autant en sécurité,
07:38ils sont à tous les coins de rue.
07:40D'ailleurs, Gérald Darmanin disait ce matin
07:44que la délinquance était proche de zéro,
07:46alors zéro, c'est impossible,
07:47proche de zéro,
07:48donc on nous montre la solution en plus.
07:50Depuis les six premiers mois de l'année,
07:52la délinquance parisienne a chuté,
07:54on peut reproduire de tels moyens,
07:56parce que c'est avec les forces de l'ordre
07:58qui sont déployées en masse.
08:00Ce sont des moyens absolument exceptionnels,
08:02et il y a beaucoup de forces de l'ordre
08:03qui viennent de provinces à Paris,
08:04donc on ne peut pas tout mettre à Paris.
08:06Ça veut dire que ça va remonter,
08:07après les chiffres de la délinquance,
08:08selon vous, Georges Fenech ?
08:09Forcément, malheureusement,
08:11sauf à ce qu'il y ait une politique pénale
08:13plus rigoureuse,
08:14on verra ce que fera le prochain gouvernement.
08:16Vous êtes bien placé pour savoir
08:18que la justice tranche dans le vif,
08:20souvent ?
08:21Pas si souvent que ça,
08:23malheureusement, je déplore.
08:25La réponse pénale, on sait bien,
08:27elle est défaillante dans notre pays.
08:29Je vous propose qu'on marque une petite pause
08:31à 13h27 sur Europe 1,
08:33qu'on reprenne dans un instant
08:34sur cette première journée de compétition,
08:37puisque demain, la cérémonie d'ouverture,
08:39mais hier, les premières épreuves ont commencé
08:41et des débordements ont eu lieu
08:43lors d'un match de foot à Saint-Etienne.
08:45On fait le point dans un instant.
08:47A tout de suite.