Retour sur l'interview d'Emmanuel Macron
Dans Europe midi, Thomas Schnell et ses invités débattent de dernières informations.
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00:00Europe 1-13h continue jusqu'à 14h, il est 13h17 et on vous retrouve Thomas Stel avec vos deux débatteurs l'ancien magistrat Georges Fenech et Raphaël Stainville, journalistes au journal du dimanche.
00:10Bonjour à vous deux, merci d'être avec nous aujourd'hui. Emmanuel Macron appelle les parties à la responsabilité et au compromis pour former une nouvelle majorité, sans dire de qui elle serait composée.
00:22Il a rejeté la candidature de Lucie Castet, la candidate du Nouveau Front Populaire. Comment avez-vous réagi hier soir à cette fin de non recevoir du président de la République ?
00:32Absolument pas étonné, il y a une agitation, une agite propre comme on pourrait dire du Nouveau Front Populaire qui propose comme ça des premiers ministres alors qu'ils n'ont pas de majorité.
00:46Même si la coalition qu'ils ont constituée est en nombre la plus importante pour l'instant parce qu'il y a une autre coalition qui est en train de se former, on le sait, c'est celle qui est appelée de ses voeux d'ailleurs par le président de la République et puis par des responsables politiques par Laurent Wauquiez notamment et je pense aussi Gabriel Attal qui est en train de se constituer.
01:02Donc tout cela si vous voulez ça n'est pas sérieux quoi, ça n'est pas sérieux de lancer comme ça, on ne candidate pas comme ça. Pour ma position c'est le président de la République qui décide en fonction effectivement de la capacité de cette personnalité à réunir une majorité pour quoi faire ?
01:19Pour gouverner en réalité et pour mener une politique. Donc en l'état actuel je n'ai pas du tout été surpris par cette fin de non recevoir comme vous dites du président de la République.
01:30Raphaël Stainville ?
01:32Oui en fait les jeux étaient scellés dès le 18 juillet lorsque Yael Bourome-Pivet a été élu à l'Assemblée Nationale et qu'André Chassaigne le candidat de ce nouveau Front Populaire a été dans la capacité d'élargir le nombre de voix qui pouvaient se porter sur lui.
01:50Emmanuel Macron en a pris acte. Là où il y a quand même une petite difficulté contrairement à ce que peut dire Georges Fenech c'est que le président lui-même dans sa lettre aux Français faisait reposer au parti et notamment à cette coalition de gauche la responsabilité de désigner un nom.
02:07Mais on savait que c'est impossible, impensable et surtout il y a quand même une donne qui a été ajoutée à tout cela que tout le monde savait mais c'est l'ouverture des Jeux Olympiques après-demain.
02:18Comment le président a-t-il pu prendre le risque de voir son gouvernement démissionnaire remplacé par des ministres qui ne connaissent pas les dossiers du moment et notamment celui sécuritaire autour de l'organisation et de la sécurité des Jeux Olympiques ?
02:34Effectivement la stabilité c'est un argument qu'il a fait valoir hier soir. Il a expliqué qu'André Chassaigne, candidat au poste de la présidence de l'Assemblée Nationale n'ayant pas obtenu la majorité, il a renouvelé cet appel au compromis.
02:48Il a dit au parti vous avez été capable de faire un Front Républicain face au RN pendant la campagne, faites-le de nouveau. C'est ça qu'il attend aujourd'hui ? C'est ça cette coalition qu'il appelle de ses voeux ? C'est un nouveau Front Républicain, une alternative ?
03:00Ça pour le coup c'est assez problématique je pense parce que le dessin, les frontières de cette coalition qu'il appelle de ses voeux, elle est très très floue. Le plus petit dénominateur commun de cette coalition serait finalement d'avoir fait barrage au RN et donc cette coalition pourrait aller de LFI dont il ne veut pas jusqu'à la droite.
03:24C'est quelque chose qui n'est pas tenable, quelque chose qui ne dessine pas une politique. En revanche, là où Georges Fenech l'a déjà dit tout à l'heure, effectivement il y a peut-être quelque chose à envisager du côté de la droite et peut-être aussi du côté de certains responsables politiques de gauche qui pourraient, sociodémocrates, constituer une majorité. Mais je pense qu'à ce stade on en est très très loin.
03:46Donc le Front Républicain, le barrage, c'est pas ça la nouvelle coalition qui va apparaître ?
03:49Bien sûr que non. C'est une coalition, en tout cas une coalition sur un programme, même s'il n'y a pas de participation effective à un gouvernement, en tout cas de soutien, et de mon point de vue tout à fait trouvable et d'ailleurs aurait dû être mise en oeuvre bien avant et même bien avant la dissolution.
04:11C'était la solution compte tenu du fait qu'en 2022 déjà le Président de la République n'avait pas de majorité suffisante. Elle était très très relative. Donc là maintenant, au pied du mur, on est obligé de composer effectivement et je crois que la survie même du mandat présidentiel dépend de la capacité effectivement de créer cette coalition au sein de l'Assemblée Nationale parce que si ça n'est pas possible, si c'est un échec, qu'est-ce qui reste derrière ?
04:39Il reste la démission du Président de la République, c'est tout.
04:42Avant d'en arriver là, on va entendre ce qu'en pensent les électeurs, les premiers concernés. On accueille nos auditeurs Patrick et Kytri. Bonjour à vous deux, merci d'être avec nous. Vous êtes nos yeux sur le terrain. Aujourd'hui j'aimerais tout d'abord me tourner vers Patrick. Vous avez 33 ans, vous êtes dans les Pyrénées-Orientales. Bonjour Patrick. Vous avez été en colère par le refus d'Emmanuel Macron hier soir ?
05:07Oui, bonjour. Oui, j'étais en colère parce que faisant un exercice de politique fiction et en inversant la situation, c'est-à-dire nouveau fraud populaire au gouvernement et perdant les élections, la Macronie dans l'opposition est gagnant les élections.
05:23Quelle aurait été la réaction de la Macronie si le Président ou la Présidente de la République issue du nouveau fraud populaire avait adopté la même attitude qu'Emmanuel Macron ? Elle aurait été exactement la même que celle que nous avons, si ce n'est peut-être encore plus virulente.
05:43Donc qu'au moins il donne sa chance de se reproduire en disant, vous êtes arrivé en tête, vous êtes le premier bloc à l'Assemblée Nationale, tentez de fournir un gouvernement et de durer le plus longtemps possible.
06:00Et si ça ne marche pas, si à un moment donné il y a une motion de censure, eh bien il y aura une autre tentative de gouvernement. Mais en sachant aussi une chose, c'est que si on prend les résultats des votes de la Présidence de l'Assemblée Nationale, le bloc Macronie droite a fait 220 votes.
06:22La gauche plus les quelques voix qui se sont reparties sur André Chassé.
06:31207 contre 220, c'est ça, pour André Chassé contre Yann Le Pen pivot.
06:36C'est-à-dire 13 voix d'écart, ce qui est très peu. Donc si on pense qu'il peut y avoir une motion de censure contre le nouveau fraud populaire, elle peut y avoir lui aussi contre la Macronie et la droite.
06:48Donc aujourd'hui vous pensez, Patrick, qu'Emmanuel Macron ne veut pas voir les résultats ?
06:54Oui, et que l'histoire que le nouveau fraud populaire mettait du temps à trouver un candidat ou une candidate en matinant, c'était un prétexte au final pour ne pas nommer de gouvernement du nouveau fraud populaire.
07:12Et comme l'a dit très bien Georges Fenech, cette dite majorité alternative Macron-Ile-de-France-LR, c'était en 2022 qu'il fallait la faire.
07:23Pas maintenant, parce qu'elle n'est plus majoritaire, elle est même minoritaire.
07:27Merci Patrick. Je me tourne vers Kitri qui est également avec nous en ligne pour entendre votre avis à ce refus, cette fin de non-recevoir exprimée par Emmanuel Macron.
07:37Il ne pouvait pas faire autrement selon vous, Kitri ? Je précise que vous êtes vous en Ile-de-France.
07:42Tout à fait. Aujourd'hui il ne pouvait pas faire autrement, déjà parce qu'on ne construit pas un gouvernement en plein milieu des JO.
07:52Je pense qu'aujourd'hui c'est un peu compliqué sachant qu'on reçoit le monde entier, que le monde entier risait vers nous.
07:59Je dirais les bagarres de l'Assemblée ne regardent que la France et certainement pas les pays étrangers en ce moment.
08:09C'est vrai que c'est un peu dommageable pour la France que ça ne prenne sa décision que fin août.
08:16Maintenant, Lucie Castex est très douée peut-être dans tout ce qui est administration.
08:21Et encore, je crois que son bilan à la mairie de Paris est plus que mitigé.
08:29Directrice effectivement des finances de la mairie de Paris.
08:33Voilà. Et les finances publiques de la France ne sont quand même pas au beau fixe, donc ça peut faire craindre pour la suite.
08:41Ensuite, qui est-elle pour ordonner au Président de prendre ses responsabilités ?
08:47Je crois qu'on est dans un monde où c'est une grande cour de récréation où chacun dit ce qu'il veut, fait ce qu'il veut, donne des leçons, etc.
08:58C'est un Président de la République, donc c'est à lui de décider qui sera son gouvernement et qui le représentera dans les différentes fonctions de la France.
09:08Et ce n'est pas au Nouveau Front Populaire de décider ce genre de choses.
09:12Parce que le Nouveau Front Populaire, c'est une coalition qui était anti-RL.
09:18Merci Kytrie. On vous a entendu, on a entendu les deux points de vue.
09:22Effectivement, ce matin, Lucie Castex propose de maintenir sa candidature et tend le bras de fer avec Emmanuel Macron.
09:29On y revient dans un instant. Il faut marquer une petite pause.
09:32Nous revenons avec Raphaël Stainvillé et Georges Fenech sur Europe 1 pour poursuivre le débat.
09:38Merci.