Les urgences françaises sous tension
Dans Europe midi, Mickael Dorian et ses invités débattent de dernières informations.
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00:00Alors concernant la répartition de cette enveloppe, rien n'a été clairement détaillé, on sait simplement que des économies seront faites sur le travail et l'apprentissage.
00:08On nous dit aussi que le budget des armées et de la culture ne sera pas touché.
00:13Concernant celui alloué à la santé, parce qu'on en a beaucoup parlé cet été, avec des syndicats qui ont tiré la sonnette d'alarme en raison des tensions, notamment dans les services d'urgence.
00:22C'est un sujet sur lequel l'attente est importante Vincent Roir, mais on n'en parle pas.
00:28Attendez, pour l'instant tout est gelé.
00:31Oui mais ce n'est pas ce qu'on nous dit.
00:32Non mais ce n'est pas ce qu'on nous dit, mais tout est gelé, et ça veut dire que, comme je vous le disais précédemment, l'administration continue de jouer son rôle, continue d'une certaine manière de gérer les affaires courantes, mais pour ce qui est du reste tout est gelé.
00:47Donc pourquoi voulez-vous que, évidemment, à partir du moment où tout est gelé, rien ne bouge, et malgré les attentes des Français, rien ne peut se passer, de manière où on n'a pas un exécutif à l'action.
01:00Donc les décisions ne peuvent pas être prises, les grandes orientations par exemple, si on se disait, on le dit depuis des années, mais si on se disait, tiens on va réformer totalement l'hôpital public ou alors on va construire des places de prison ou que sais-je encore, pour l'instant aucune décision ne peut être prise.
01:13Il faut, pour prendre des décisions, un gouvernement, premier point, et deuxième point, il faut que ce gouvernement soit stable, ça fait deux points, parce que qu'on puisse avoir un gouvernement une semaine, ça on peut l'imaginer, qu'il soit stable c'est une toute autre affaire.
01:25Donc pour l'instant, les grandes orientations politiques de ce pays sont gelées, et comme le disait Nathan, l'instabilité politique étant patente, on ne peut pas imaginer que de grandes options se dessinent, c'est impossible, faire de la politique ça nécessite quand même de poser les choses.
01:43Et d'avoir une stabilité, c'est pas possible autrement.
01:46Toujours est-il, Vincent Roy, que l'attente des français est grande sur certains sujets, qu'il y a des annonces qui sont faites et qu'il y a aussi des oubliés.
01:54Frédéric Valthouz, c'est l'actuel ministre de la Santé qui estime qu'une cinquantaine d'hôpitaux sont en tension, le président de Samu Urgences de France, le docteur Marc Noiset, lui affirme que c'est beaucoup plus s'il était interrogé ce matin sur Europe.
02:08Contrairement à ce que M. Valthouz dit, non ce ne sont pas seulement 50 services qui sont en difficulté, vous savez l'année dernière on en avait recensé, la moitié des services d'urgence en France étaient en difficulté.
02:2070% des SMUR avaient au moins fermé une fois, et donc on est bien au-delà de ces 50 hôpitaux qui sont encore une fois une minimisation de la difficulté qui est un discours politique que l'on connaît bien.
02:32Voilà, le docteur Marc Noiset, président de Samu Urgences de France, il répondait aux questions de Lionel Gougelot ce matin sur Europe 1, il parle d'une minimisation d'attente de verre de la difficulté, il y a une forte attente du côté de la santé, il faut clairement un budget qui tienne compte de ces difficultés.
02:48Quand on voit la situation de l'hôpital public français, on ne peut pas, et en particulier des urgences, on ne peut pas ressentir autre chose que de l'exaspération.
03:00Se poser une question, je suis désolé, qui peut paraître un petit peu démagogue, et Dieu sait que je déteste ça, mais se dire dans un pays où il y a tellement d'impôts, et je ne le critique pas du tout, je pense que c'est important, mais comment se fait-il alors que notre modèle de santé est un modèle qui rayonne à l'étranger,
03:17confère les athlètes qui, pendant les Jeux Olympiques, étaient impressionnés des soins qui étaient dispensés, alors c'était payé par le comité olympique, pas par le modèle français, mais en tout cas qui était impressionné par le modèle français de la santé, comment peut-il, aujourd'hui, fonctionner aussi mal ?
03:32Les athlètes ne se sont pas rendus au CHU de Nantes, par exemple, ou dans plein d'autres villes où ça a été très compliqué cet été.
03:39Bien sûr, et ce n'était pas dans des hôpitaux publics, mais peu importe, c'était un symbole. Aujourd'hui, on voit bien que l'hôpital public va extrêmement mal, on le voit année après année, typiquement, je parlais tout à l'heure du coronavirus, le coronavirus a été un moment, juste après le coronavirus, où le ministre de la santé de l'époque avait dit, il faudra en tenir les leçons, nous avons applaudi, je vous rappelle qu'on applaudissait les soignants tous les soirs à 20h, et pour ma part, je me doutais bien que derrière cette sorte d'héroïsation des soignants, il n'allait rien en sortir.
04:07Alors, j'entends quand même ce que dit le ministre délégué de la santé des missionnaires, il dit une information que je retiens, que je trouve intéressante, c'est qu'il dit que par rapport à l'année dernière, la situation de tension dans les urgences est un peu moins importante, et il dit pour une raison très simple, c'est que nous avons accepté de revaloriser les heures, notamment les gardes de nuit et les gardes pendant le week-end.
04:28Donc là, quand il dit cela, c'est qu'il a très bien compris quelle est la solution. Aujourd'hui, s'il y a une crise dans les métiers de vocation, particulièrement dans les métiers liés à la santé, c'est avant tout pour des raisons de salaire et pour des raisons de conditions de travail qui sont de plus en plus dégradées.
04:44Et donc à partir de là, je pense que la solution est facile à trouver, il s'agit tout simplement de revaloriser des salaires de métiers qui sont extrêmement pénibles, pénibles physiquement, pénibles psychologiquement, pénibles tout court, et donc qui méritent d'être payés à leur juste valeur.