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Tensions dans le camp présidentiel, les candidats à la présidence du groupe Renaissance convoqués à l'Elysée ce matin
Europe 1
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12/07/2024
Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
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00:00
Jusqu'à 14h sur Europe 1, on décrypte l'actualité avec vous Céline Giraud et vos invités.
00:07
Aujourd'hui, l'écrivain et philosophe Nathan Devers et le chroniqueur politique Jean-Michel Salvatore.
00:12
Le standard Europe 1 reste ouvert évidemment pour les auditeurs qui souhaitent réagir au 01.80.20.39.21.
00:19
Bonjour les amis, bienvenue à bord.
00:21
Ravis de vous retrouver pour ce décryptage toujours précieux.
00:25
Je compte sur votre sagacité pour décrypter ce qu'il se passe.
00:28
Il se passe beaucoup de choses, notamment du côté de l'Elysée.
00:32
Gabriel Attal est le seul candidat en lice à la présidence du groupe Renaissance à l'Assemblée.
00:38
Le premier ministre a été reçu ce matin à l'Elysée avec d'autres ténors du groupe, Gérald Darmanin et Elisabeth Borne.
00:45
Et donc Gabriel Attal est le seul candidat pour la présidence de ce groupe.
00:49
Mais pourtant, ce n'est pas le fils préféré d'Emmanuel Macron.
00:52
Par contre, ce qu'en pense Karl Olive, c'est le député Renaissance des Yvelines.
00:56
Il était ce matin sur Europe 1.
00:57
Gabriel Attal, s'il est président du groupe, je sais qu'il fera le boulot comme il a fait le boulot pendant la campagne électorale,
01:03
pendant la campagne législative.
01:05
Ce n'est pas le sujet, il a montré ce qu'il savait faire.
01:08
Gabriel Attal, c'est quelqu'un qui entraîne et qui est capable de rassembler.
01:12
Il n'en demeure pas moins que dans notre groupe, il y a plusieurs sensibilités.
01:15
Et je souhaite, quel que soit le président ou la présidente, que ces sensibilités...
01:18
Et lui est plutôt le représentant de la sensibilité de gauche.
01:20
Oui, et qu'on puisse retrouver en tout cas l'ensemble des sensibilités de notre groupe.
01:24
Et surtout que le logiciel change.
01:26
Les Français, ce n'est pas ça qui les intéresse.
01:28
Les Français, c'est ce qu'on va faire demain pour améliorer notre quotidien.
01:31
Gabriel Attal, donc, changé de logiciel.
01:34
Alors qu'effectivement, il penche plutôt à gauche.
01:37
Oui, je pense qu'il y a un changement de logiciel.
01:39
Parce qu'en fait, Gabriel Attal, ce n'est pas du tout le choix d'Emmanuel Macron.
01:44
Et Emmanuel Macron ne voulait pas de Gabriel Attal à ce poste-là.
01:47
Lui, son schéma, c'était plutôt de prolonger Sylvain Maillard si c'était possible.
01:52
En tout cas, ce n'était pas Gabriel Attal.
01:55
Et en fait, finalement, si vous voulez, cette élection annoncée,
02:01
elle révèle que Gabriel Attal s'autonomise par rapport à Emmanuel Macron.
02:07
S'émancipe.
02:08
S'émancipe.
02:09
Et que finalement, il impose au Président de la République son propre agenda et ses propres intérêts.
02:19
Son propre agenda.
02:21
Je pense que Gabriel Attal sait bien que la présidentielle, elle est pour 2027.
02:25
Mais elle peut intervenir beaucoup plus vite.
02:27
Et si lui veut jouer un rôle très important et s'il veut être candidat à la présidentielle de 2027
02:33
ou à une présidentielle qui pourrait intervenir en 2024 ou 2025 ou 2026,
02:37
il a intérêt à tenir le groupe.
02:39
Et donc, c'est ça qu'il fait aujourd'hui.
02:41
Et donc, ça ne fait pas les affaires du Président de la République.
02:45
Oui, qui aurait préféré un profil comme Gérald Darmanin.
02:47
Exactement.
02:48
Voilà, c'était Nathan Devers.
02:49
Comment est-ce que vous voyez ce qui se joue actuellement pour cette présidence du groupe Renaissance ?
02:55
Il me semble déjà que tous les ténors du camp présidentiel ont un point commun.
02:58
Enfin, l'exception du Président de la République, c'est qu'ils sont plus que déçus et plus qu'en colère
03:02
pour une raison très simple.
03:03
C'est que dans l'histoire de la Ve République, il n'est jamais arrivé qu'un président décide d'une dissolution
03:08
dont il savait qu'elle allait mettre en péril, voire en danger de mort politique,
03:12
ce n'est pas arrivé mais c'était envisageable, son propre camp.
03:15
Donc si vous voulez, il y a un sentiment là de trahison qui est extrêmement fort
03:20
et qui est à mon avis le dénominateur commun de Gabriel Attal, de Gérald Darmanin et de tous les autres.
03:26
Oui, c'est ce qu'il dit d'ailleurs.
03:27
On entend, il nous méprise, il fait comme il veut, il ne tient absolument pas compte de notre avis.
03:32
Exactement.
03:33
Et donc à partir de là, ce qui se passe, surtout dans une logique d'une guerre de succession larvée
03:36
qui avait commencé depuis un certain temps mais qui là va s'accélérer pour les prochaines années,
03:40
c'est que le surmoi a sauté.
03:42
Et si vous voulez, dans cette logique d'émancipation,
03:45
le respect qui était dû ou la servilité qui était due au président de la République jusqu'alors,
03:50
à partir de maintenant, elle n'est plus de mise.
03:52
Alors le grand danger, c'est que, surtout dans un parti assez hétéroclite,
03:55
c'est de voir plein de voix très très dissemblables
03:58
qui vont, si vous voulez, effriter le camp présidentiel sur les trois prochaines années.
04:01
Oui, c'est ça qui est en train de se déliter totalement ce bloc central.
04:04
Et c'est vrai que si Gabriel Attal ne respecte pas Emmanuel Macron, pour aller dans votre sens,
04:10
il faut quand même bien voir que dans la séquence récente,
04:12
Emmanuel Macron n'a pas respecté Gabriel Attal.
04:16
Il faut quand même bien voir que...
04:18
Parce qu'il avait critiqué tout de suite, très vite, la dissolution.
04:20
Oui, mais surtout que la dissolution, elle a été préparée par un groupe de quelques-uns,
04:26
dont faisait partie Gérald Darmanin, mais dont ne faisait pas partie Gabriel Attal.
04:32
Gabriel Attal a appris finalement la dissolution le dimanche soir à 18h30,
04:37
c'est-à-dire une demi-heure après Pascal Praud.
04:40
Un peu vexé.
04:42
Pascal Praud, assis à 18h.
04:44
C'est un véritable affront.
04:46
Je crois que c'est l'article 12 de la Constitution
04:48
qui prévoit que lorsque le président souhaite dissoudre l'Assemblée,
04:52
il doit consulter les présidents des deux chambres et le Premier ministre.
04:55
Il ne les a pas consultés, il ne les a qu'informés.
04:58
C'est un camouflet, absolument.
05:00
Évidemment que Gabriel Attal ne pardonne pas à Macron.
05:03
Et Macron disait l'autre jour que Attal était son petit frère.
05:06
Je n'ai pas l'impression que c'est comme ça que Attal voit les choses.
05:08
En tout cas, plus le fils préféré, Nathan.
05:10
Oui, et la situation est d'autant plus rocambolesque si on considère que depuis 2017,
05:15
Emmanuel Macron a eu la chance d'avoir des majorités
05:18
qui ont été extrêmement, si vous voulez,
05:20
je ne sais pas si le mot docile convient,
05:22
mais vous voyez ce que je veux dire,
05:23
qui ont été extrêmement respectueuses,
05:25
qui n'ont jamais cherché, si vous voulez, à lui faire de l'ombre,
05:27
qui ne l'ont jamais menacée.
05:28
Oui, il avait des bons soldats autour de lui, c'est vrai.
05:30
Lors de sa réélection, il avait des super bons soldats.
05:32
Et donc je pense qu'il y a, chez tous les gens qui se sont battus,
05:35
c'était ce que disait M. Le Gendre hier,
05:37
des gens qui, en 2017, ont abandonné leur métier,
05:39
ont sauté dans le vide de la politique.
05:41
Ont mouillé le maillot pour lui, vraiment, oui.
05:43
Exactement, et qui pendant 7 ans, 8 ans,
05:45
si on compte les campagnes présidentielles de 2016-2017,
05:47
se sont consacrés corps et âme
05:49
au projet du Président de la République,
05:51
et même, en quelque sorte, à sa personne.
05:53
Je pense que là, il y a un sentiment
05:55
de dépossession, de trahison, très très forte.
05:59
Alors, si les présidents de groupe, Gabriel Attal,
06:01
peut-il rester Premier ministre ?
06:03
C'est possible, oui oui. Écoutez Benjamin Morel,
06:05
le politologue, il était ce matin sur Europe 1.
06:07
On est à mi-chemin entre le droit constitutionnel
06:09
et le spiritisme. En fait, il faut comprendre
06:11
qu'on pourrait avoir un gouvernement zombie.
06:13
En d'autres termes, qu'est-ce que ça signifie un droit ?
06:15
Un gouvernement démissionnaire, c'est un gouvernement
06:17
qui ne fait que gérer les affaires courantes
06:19
et les urgences. Mais il faut bien comprendre qu'en droit,
06:21
ça donne quand même une large marge de manœuvre.
06:23
Et donc, en d'autres termes, vous maintenez votre gouvernement,
06:25
vos ministres ne sont plus ministres.
06:27
Ils font office de ministres.
06:29
Et ça change tout, parce que leur statut n'est plus un statut de ministre,
06:31
donc ils peuvent en même temps être députés
06:33
et faire office de ministre,
06:35
même si juridiquement, ils ne le sont plus.
06:37
Ils ont quand même les compétences qui demeurent.
06:39
Et donc, vous pouvez traîner pendant
06:41
plusieurs semaines, plusieurs mois, avec un gouvernement
06:43
qui n'est plus responsable devant le Parlement.
06:45
Et c'est ça le truc, c'est-à-dire que
06:47
vous ne tuez pas un mort-vivant. Juridiquement,
06:49
ça peut tenir la route. Politiquement et démocratiquement,
06:51
on va dire que c'est peut-être un peu plus discutable.
06:53
C'est intéressant cette analyse de Benjamin Morel.
06:55
Gouvernement zombie ?
06:57
Alors, c'est vrai qu'on dit que, évidemment,
06:59
comme la situation est totalement inédite
07:01
et que tout n'est pas prévu dans la Constitution,
07:03
le Président de la République consulte
07:05
des professeurs de droit constitutionnel
07:07
pour savoir jusqu'où ne pas aller trop loin.
07:09
Mais il faut quand même bien voir
07:11
que c'est une situation qui est quand même totalement
07:13
baroque et qui donne l'impression aux Français
07:15
que le Président de la République
07:17
ne respecte pas la parole.
07:19
Il joue à la montre.
07:21
Il finasse avec le suffrage universel.
07:23
Parce que si on refait un petit peu le film,
07:25
en quelques mots,
07:27
vous avez les élections européennes
07:29
et le premier tour des législatives qui ont donné la victoire
07:31
au Rassemblement National.
07:33
Vous avez le deuxième tour des législatives
07:35
qui ont donné, sinon la victoire,
07:37
en tout cas l'avantage au nouveau Front Populaire.
07:39
Et que dit le Président de la République ?
07:41
Je ne veux ni des uns,
07:43
ni des autres.
07:45
Je vais m'arranger avec tout ça et je vais maintenir
07:47
le système pour essayer de trouver une solution
07:49
avec un cartel de perdants.
07:51
Franchement, je pense que pour les Français,
07:53
il ne s'y retrouve pas.
07:55
En parlant des analyses politiques,
07:57
on voit quand même aujourd'hui que
07:59
ce Parlement est à l'image de la France.
08:01
Vous avez trois blocs
08:03
qui non seulement n'ont aucun dénominateur commun,
08:05
qui non seulement ne veulent pas travailler ensemble,
08:07
j'entends là travailler sur le fond,
08:09
mais qui ne veulent pas faire de concessions les uns vis-à-vis des autres.
08:11
Parce qu'en quelque sorte, on a trois blocs extrêmes.
08:13
On a l'extrême droite
08:15
qui n'a jamais été aussi puissante.
08:17
On a une gauche qui est, si vous voulez,
08:19
dans le centre de gravité située
08:21
à l'extrême gauche. Et puis on a, entre les deux,
08:23
ce que le politologue Alain Gérard Slama
08:25
appelait l'extrême centre. Et si vous voulez,
08:27
aucun de ces trois blocs ne pourra mener sa politique
08:29
parce que si les macronistes
08:31
voulaient faire l'équivalent d'une réforme des retraites
08:33
demain, évidemment qu'ils seraient bloqués de partout,
08:35
motion de censure, pareil pour
08:37
le programme du nouveau Front Populaire
08:39
et pareil pour le Rassemblement National.
08:41
Donc ce qui est en train de se passer,
08:43
c'est que non seulement
08:45
on a des politiques qui ne veulent pas
08:47
s'allier ou qui vont
08:49
former des coalitions extrêmement fragiles,
08:51
non seulement on a un président qui refuse de donner
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raison à un des trois blocs, mais on a surtout une France
08:55
qui est fragmentée en trois. Comme disait
08:57
le Jules César au début de la guerre des Gaules,
08:59
la Gaule est toujours divisée en trois parties.
09:01
On va rester là-dessus, Nathan Devers, et nous on reste
09:03
ensemble, bien sûr. Dans quelques instants, on poursuit
09:05
ce décryptage passionnant avec vous,
09:07
chers auditeurs d'Europe 1.01, 80.20,
09:09
39.21. On va s'intéresser à la gauche maintenant,
09:11
après une première semaine de
09:13
négociations. Alors on a quatre candidats
09:15
du côté de la France Insoumise, mais
09:17
toujours pas de candidat commun.
09:19
Qu'est-ce que ça va donner tout ça ? Eh bien on va en parler
09:21
dans quelques instants.
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