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Arcom : les règles de pluralisme en période électorale
France Culture
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05/06/2024
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News
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00:00
6h39, les matins de France Culture.
00:05
Guillaume Erner.
00:06
Marguerite Caton, bonjour.
00:08
Bonjour Guillaume et bonjour à tous.
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Une querelle médiatique ce matin ?
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Une querelle qui s'enfle, une polémique même, pourrait-on dire, autour de l'audiovisuel
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public.
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Représente-t-il la diversité des opinions politiques du pays ou relète-t-il une idéologie
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progressiste, voire carrément de gauche ? En cette période électorale, la question est
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d'autant plus cruciale et c'est donc le juge de paix que nous avons invité, le directeur
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général de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique,
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l'ARCOM.
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Bonjour Guillaume.
00:34
Bonjour.
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Merci d'être venu ce matin.
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Le premier devoir des médias audiovisuels c'est d'assurer le pluralisme.
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Est-ce qu'il s'applique de la même manière aux antennes publiques et privées ?
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La réponse est oui.
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Le principe de pluralisme est un principe constitutionnel, absolument essentiel à la
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vie de notre pays.
00:51
Il est donc garanti par le Conseil constitutionnel.
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Il est inscrit aussi dans la loi Léotard de 1986 qui confie effectivement à l'ARCOM
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le soin d'en assurer le respect et sous le contrôle du juge.
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Cette loi Léotard de 1986 précise aussi que l'ARCOM garantit l'impartialité du
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secteur public.
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Est-ce que vous êtes plus spécialement vigilant au quotidien sur les médias publics ou vous
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appliquez le même traitement à chacun ?
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Nous avons des règles qui portent sur l'information, l'impartialité, l'honnêteté, l'indépendance
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qui s'appliquent à l'ensemble des médias, qu'ils soient publics ou privés.
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Alors concrètement le pluralisme ça se traduit en temps de parole pour chaque courant politique.
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Hors campagne électorale, l'exécutif a droit à un tiers, il faut ensuite donner la parole
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à la majorité et aux oppositions.
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Comment est fixé le temps de chacun ? Ce n'est pas la stricte égalité qui s'applique.
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Alors effectivement le principe général sur lequel repose ce système est le principe
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de l'équité.
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C'est-à-dire que chaque formation politique, chaque composante de la vie politique doit
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avoir accès aux antennes, qu'elles soient publiques ou privées, à mesure de son poids
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dans la vie politique.
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Hors période électorale, effectivement la règle est celle que vous avez décrite, c'est-à-dire
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que l'équilibre général est d'un tiers pour l'exécutif, deux tiers pour les autres
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formations politiques des oppositions, en fonction de leur représentativité, c'est-à-dire
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en fonction notamment de leurs résultats électoraux, des parlementaires ou des élus
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qu'elles ont dans les assemblées délibérantes et de leur place dans les sondages.
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Ça c'est pour la période hors élection.
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Voilà, et en période de campagne, il y a un second compteur qui tourne.
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On compte non seulement les personnalités politiques encartées mais aussi les soutiens
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déclarés de telle ou telle liste.
02:38
Est-ce que c'est à ce titre que vous avez décidé de porter au compte de la liste Renaissance
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les prises de parole du président et du premier ministre Guillaume Blanchot ?
02:46
Alors effectivement, hors période électorale, j'irai bien 30 secondes, l'appréciation
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se porte sur une durée de trois mois.
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En période électorale, on a un regard qui est beaucoup plus ramassé quand on est de
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l'enjeu d'un scrutin.
02:57
Et là effectivement, on se fonde là aussi sur le principe de l'équité, selon les
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critères équivalents à ceux que j'ai décrits.
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Et on s'assure, semaine après semaine, en regardant les déclarations qui nous sont
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adressées par les éditeurs, que ces équilibres sont respectés.
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Et pour répondre à votre question, la parole de l'exécutif peut être crédité au compte
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de la liste qui représente la majorité présidentielle.
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Je dis "elle peut être" parce qu'il y a deux cas de figure.
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Lorsque c'est un membre de l'exécutif, un ministre par exemple, qui s'exprime et
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qu'il apporte un soutien direct ou indirect à la liste portée par le parti Renaissance,
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effectivement ce sera compté au crédit de la liste Renaissance.
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Il y a un cas de figure spécifique, et c'est bien normal, qui est le temps du président
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de la République.
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Il y a deux cas de figure, pour être simple.
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Soit le président de la République s'exprime en tant que chef de l'État, dans le cadre
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de l'exercice de ses missions régaliennes, et bien sûr à ce moment-là, ce n'est
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pas une parole qui relève de débat politique, et donc elle n'est pas décomptée.
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En revanche, lorsqu'il s'exprime, lorsqu'il y a des propos qui portent sur le débat
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électoral, ou qui manifestent un soutien à telle ou telle liste, effectivement, à
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ce moment-là, ces propos seront comptabilisés au soutien de la liste en question.
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Et vous avez déjà déterminé que l'interview de Emmanuel Macron, qui sera présente sur
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TF1 et France 2 demain à 20h, serait rapportée au temps de parole de la liste Renaissance.
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Ce n'est pas tout à fait ce qu'on a dit.
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On a dit que si dans l'hypothèse où, lors de l'interview, il tiendrait des propos
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qui ne sont pas des propos "régaliens", et qui justement, seraient des propos qui
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relèvent du débat électoral, à ce moment-là, ils seraient crédités au compte, si je puis
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dire, de la liste de Madame Hayé.
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Les petites listes, celles qui n'ont ni beaucoup d'élus, ni beaucoup d'intentions
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de vote, se plaignent d'être invisibles dans les médias.
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Elle tenait lundi une conférence de presse devant le siège de l'Arcom.
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Que leur répondez-vous, Guillaume Blanchot, vous qui en êtes le directeur général ?
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Déjà, je n'aime pas trop le terme de "petites listes".
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Toutes les listes ont droit à accéder aux médias audiovisuels, en fonction de leur
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représentativité, le législateur a souhaité que l'accès au scrutin européen soit très
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ouvert.
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C'est pour ça qu'effectivement, aujourd'hui, il y a 32 listes qui sont en compétition
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pour ce scrutin.
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Et l'Arcom considère, elle en a effectivement délibéré hier, je parle du collège de l'Arcom,
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considère qu'il faut donner une place à chacune de ces listes.
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Elles sont effectivement, pour certains d'entre elles, venues nous faire part à l'Arcom
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de leurs revendications.
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Elles ont été reçues par des membres du collège de l'Arcom, et nous avons donc
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passé ce message à l'issue d'une délibération du collège hier.
05:33
Le débat organisé par France 2, entre Gabriel Attal, Premier ministre et Jordane Bardella,
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tête de liste RN, ne vous a pas semblé inéquitable de ce point de vue-là ?
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En tout cas, nous avons considéré que dès lors qu'ils s'inscrivaient pleinement
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dans la campagne électorale, et qu'ils portaient sur l'enjeu du scrutin, évidemment,
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ils devaient, les propos de l'un comme de l'autre, devaient être comptabilisés
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au titre des listes qu'ils soutiennent.
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Il faut préciser que ce sont les chaînes, elles-mêmes et non pas l'Arcom, qui comptabilisent
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le temps de parole qu'elles confient à tel ou tel courant d'opinion.
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Votre mission, c'est ensuite de contrôler ces comptes.
06:06
Est-ce que vous découvrez ponctuellement ou régulièrement des inexatitudes, voire
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des tromperies ?
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Oui, effectivement, c'est très important.
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On n'a pas une armée d'argent public qui passe leur temps devant les écrans ou à
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l'écoute de la radio pour faire un décompte précis de chaque prise de parole.
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Ce sont d'abord les chaînes, effectivement, qui font ce décompte, qui nous adressent
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en période électorale, toutes les semaines, leurs déclarations.
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Les équipes de l'Arcom, une douzaine de personnes, vérifient ces déclarations, s'assurent
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qu'il n'y a pas d'incohérences, s'assurent qu'il n'y a pas d'informations qui sont
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manquantes.
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Et ensuite, ces temps sont examinés chaque semaine par le collège de l'Arcom.
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Lorsque le collège de l'Arcom considère qu'il y a des déséquilibres qui nécessitent
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une intervention, à ce moment-là, il va le faire savoir à la chaîne.
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Un point particulier, compte tenu de l'importance de cette mission qui est au cœur de notre
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vie démocratique, l'Arcom peut intervenir de façon préventive, en quelque sorte.
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C'est d'ailleurs ce qu'il a fait hier à propos de l'interview du président
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de la République que vous évoquiez il y a quelques instants.
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Il a bien dit à France Télévisions et au groupe TF1, dans l'hypothèse où certains
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des propos tenus par le président de la République seraient des propos électoraux, et où ça
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créerait des déséquilibres, il faut que vous preniez les mesures, y compris à titre
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préventif, pour qu'à la fin de la campagne, c'est-à-dire vendredi soir, les équilibres
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soient respectés.
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Est-ce que les tromperies ou les inexactitudes sont régulières, ponctuelles ou rares ?
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Le travail avec les rédactions se fait en confiance.
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Les rédactions sont tout à fait habituées à appliquer ces règles.
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Les équipes de l'Arcom discutent quasi quotidiennement avec elles.
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Ça se passe du mieux possible.
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Je tiens à dire que c'est vrai aussi des relations avec les formations politiques,
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qui sont habituées à ces règles, même si parfois elles sont critiquées, étant
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jugées un peu sophistiquées.
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Mais ça fonctionne bien.
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Et d'ailleurs, après chaque scrutin, l'Arcom publie des rapports pour rendre compte de
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la façon dont les médias ont traité la campagne électorale.
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Et globalement, les règles sont toujours respectées.
07:53
Merci beaucoup Guillaume Blanchot, directeur général de l'Arcom.
07:55
Merci.
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