00:00 Pour rappel, Orscale est spécialisée en nanotechnologie verte contre le cancer.
00:04 On est les pionniers dans le monde à proposer cette solution pour traiter différents cancers.
00:10 Pionniers dans le monde depuis la Réunion.
00:12 C'est déjà un challenge.
00:15 Et avec des produits de la Réunion.
00:16 Et issus effectivement de l'innovation locale.
00:19 Ce fut un challenge du début jusqu'à aujourd'hui.
00:23 Y compris pour la phase de levée de fonds.
00:27 Donc aujourd'hui, on est ravis d'être ici au sein de Vivatech.
00:33 Pour rencontrer des investisseurs de différents pays.
00:39 Des partenaires pour faciliter cette levée de fonds et gagner en visibilité.
00:45 Est-ce que c'est une obligation ?
00:48 Est-ce que c'est la seule solution pour une start-up de la Réunion ?
00:51 De se faire racheter pour pouvoir se développer ?
00:54 C'est pas un rachat de levée de fonds.
00:56 C'est trouver des partenaires financiers qui ont la possibilité de nous accompagner jusqu'à la commercialisation.
01:04 Parfois, ça se traduit par une vente de l'entreprise ou du brevet.
01:10 Mais là, aujourd'hui, on parle de partenaires financiers qui vont nous aider à effectuer cet essai clinique.
01:21 Cette investigation clinique, pour parler plus précisément.
01:25 Parce que plus on avance dans le développement du produit, plus les demandes vont être croissantes.
01:33 Il y a des bêtes d'argent qui sont de plus en plus importantes.
01:37 Oui, c'est ça. Donc là, toute la phase R&D est finie.
01:40 Elle est achevée.
01:42 Recherche et développement.
01:44 Donc ça aboutit à une preuve de concept chez l'animal.
01:48 Et une phase réglementaire qui est presque achevée aussi.
01:52 L'objectif, là, il vise à déposer un dossier réglementaire pour obtenir l'autorisation de faire les essais.
02:00 Et quand on l'aura, en moyenne, c'est à peu près 3 mois pour obtenir cette autorisation, il faudra être prêt à lancer ces essais.
02:10 On a déjà trouvé les partenaires hospitaliers.
02:14 Maintenant, il faut pouvoir financer cette phase.
02:17 C'est quoi le besoin en argent pour que les gens se rendent compte des difficultés d'une start-up ?
02:23 Pour cette investigation clinique, pour ce qui concerne la réalisation des essais en France, il faut compter entre 2 et 4 millions d'euros.
02:36 Les investisseurs que vous allez trouver, ce sont des investisseurs français, étrangers ?
02:41 Un peu de tout.
02:43 Là, en fait, il y a un panel d'investisseurs présents sur ce salon, issus du monde entier, européen ou au-delà de l'Europe.
02:55 Et les discussions qu'on a aussi actuellement avant ce salon visaient aussi d'autres pays que la France.
03:02 Alors vous avez fait preuve d'énormément de courage parce que, pour avoir suivi un petit peu l'histoire de Torskal, vous êtes passée au tribunal.
03:11 Mais vous êtes tenue bon.
03:13 C'est enfin l'aboutissement, la récompense ?
03:18 Ce n'est pas un parcours fluide.
03:21 Mais peut-être que les Réunionnais ignorent ce qu'est le parcours d'une biotech.
03:29 On passe effectivement par ces étapes.
03:31 Je n'ai pas été la seule biotech dans le paysage économique français à connaître ces difficultés financières.
03:40 Voilà, ça fait partie du process.
03:44 Donc on est concentré, on reste concentré.
03:47 Je pense aussi qu'il faut être passionné par ce qu'on fait parce que sinon, effectivement, ça devient un peu contraignant.
03:54 Mais voilà, on a passé des étapes.
03:56 Donc effectivement, on a eu l'homologation de notre plan en février dernier.
04:00 Alors de façon très succincte, est-ce que vous pouvez nous expliquer en quoi ça consiste, le concept que vous avez imaginé ?
04:07 Oui, alors il s'agit en fait de nanoparticules d'or conçues par Chimie Verte.
04:13 C'est-à-dire qu'on a remplacé tous les produits chimiques classiquement employés dans l'industrie chimique par des plantes de la Réunion.
04:21 Ces plantes constituent en fait un réactif chimique.
04:25 Donc ça aboutit à des nanoparticules d'or qui sont injectées directement dans la tumeur,
04:30 puis irradiées par un laser médical qui est émet dans le proche infrarouge pour exciter uniquement la nanoparticule.
04:38 Et l'association des deux, c'est-à-dire nanoparticules et lasers, conduit à la production de chaleur suffisante pour détruire thermiquement la tumeur.
04:50 Voilà, c'est une conversion d'énergie lumineuse en chaleur par l'intermédiaire de la nanoparticule d'or.
04:57 Vous êtes réunionnaise ?
04:59 Oui, je suis réunionnaise.
05:01 Comment vous avez arrivé à avoir cette idée-là ?
05:04 C'est le parcours scientifique d'une chercheuse en chimie.
05:10 Donc j'ai fait ma scolarité à la Réunion.
05:15 Comme beaucoup de réunionnais, après j'ai été à l'université dans l'Hexagone,
05:20 donc d'abord un master recherche en biochimie structurelle à Bordeaux.
05:25 Ensuite une thèse en chimie physique des matériaux à Paris 6, donc Jussieu.
05:31 Et puis je suis revenue à la Réunion, dans mon île, pour développer ce concept que je vous ai indiqué, nanoparticules d'or.
05:43 Mais oui, c'est le fruit d'un travail d'équipe au sein de Torscale, et puis des connaissances que j'ai acquises dans différentes universités.
05:55 Est-ce que c'est plus difficile de monter une start-up à la Réunion qu'en métropole ou qu'ailleurs dans le monde ?
06:01 Alors c'est plus simple de monter une start-up à la Réunion quand l'innovation est forte, parce que c'est comme un cocon.
06:15 On est plus à l'abri, on va dire, d'espionnage industriel, etc.