Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la reconnaissance d'un Etat palestinien par l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline
00:00 J'aimerais qu'on évoque maintenant ce qui se passe du côté du conflit entre Israël et le Hamas,
00:06 après les réquisitions de mandats d'arrêt contre Benjamin Netanyahou et trois chefs du Hamas,
00:09 émises, vous le savez, par la Cour pénale internationale,
00:11 et bien l'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont décidé aujourd'hui de reconnaître conjointement un État de Palestine.
00:18 Avec quelles conséquences ? On fait le point avec Corentin Briau et je passe la parole à mes invités.
00:22 Une décision qui a résonné dans plusieurs capitales européennes ce matin.
00:29 L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont décidé de reconnaître officiellement l'État de Palestine.
00:35 Des annonces conjointes, réalisées dans l'espoir que d'autres pays emboîtent le pas.
00:40 Devant les députés, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a maintenu que la solution à deux États dans le Moyen-Orient était en danger.
00:49 Si une chose est claire pour moi, c'est que le Premier ministre Netanyahou n'a pas un esprit de paix pour la Palestine.
00:56 Combattre le Hamas est légitime et nécessaire après les événements du 7 octobre,
01:01 mais Netanyahou crée tant de douleurs, tant de destructions et tant d'amertume à Gaza et dans le reste de la Palestine
01:07 que la solution des deux États est en grave danger.
01:10 La solution des deux États est en péril.
01:12 Si le Hamas salue une étape importante, Israël a de son côté aussitôt annoncé le rappel pour consultation de ses ambassadeurs dans les trois pays.
01:21 Le ministre des Affaires étrangères condamne ces annonces.
01:24 Israël ne restera pas silencieuse face à ceux qui portent atteinte à sa souveraineté et mettent sa sécurité en danger.
01:30 La décision d'aujourd'hui envoie un message aux Palestiniens et au monde.
01:34 Le terrorisme paie.
01:35 Une prise de position que d'autres pays pourraient prochainement suivre.
01:39 La Slovénie a également entamé la procédure de reconnaissance de l'État palestinien qui pourrait être effective à la fin du mois.
01:48 Voilà, et Benjamin Netanyahou estime que cette reconnaissance d'un État palestinien est une récompense pour le terrorisme, Vincent Herouët.
01:55 Écoutez, pour une fois, les Israéliens et les Palestiniens du Hamas sont totalement d'accord puisque le mouvement de la résistance islamique,
02:03 son nom officiel, a expliqué que c'était le résultat direct de la résistance courageuse qu'il avait menée.
02:11 Donc effectivement, il se félicite que le terrorisme, ce que vous appelez vous le terrorisme, et moi aussi d'ailleurs, paye.
02:17 Et ils sont au moins d'accord là-dessus.
02:20 Maintenant, qu'est-ce que ça change ?
02:22 La vérité, c'est que ça change pas grand-chose, sauf que la solitude d'Israël se renforce.
02:27 Et puis, côté européen, ce qu'on voit quand même, c'est l'incapacité à avoir une ligne commune.
02:35 - Il n'y en a aucune. - La question de l'opportunité.
02:38 En fait, le débat sur la reconnaissance de l'État palestinien, on peut en parler pendant longtemps.
02:43 Après tout, les deux tiers des pays représentés à l'ONU ont déjà reconnu l'État palestinien.
02:50 Donc, il n'y a pas la matière A.
02:53 Mais c'est l'opportunité, c'est le choix du moment qui est extravagant.
02:56 Ça n'apporte rien. C'est de la pure pensée magique.
02:59 Ça n'apporte absolument aucune solution au problème qui est posé en ce moment.
03:04 Je veux dire, c'est pas... Et en plus, les Palestiniens, si on se met de leur côté, de leur point de vue,
03:09 quand vous êtes actuellement au milieu des ruines, sous la menace tenue au gareau par la police islamique
03:17 et dans la ligne de mire de l'armée israélienne, franchement, que l'Espagne, la Norvège et pourquoi pas le Luxembourg
03:26 décident de reconnaître le proto-État palestinien sans frontières, sans population, sans gouvernement,
03:33 on ne sait même pas de quoi on parle. Quel peuple ? Les 6 millions d'autres, ils vivent ou pas ?
03:37 - Évidemment. - Ça ne change rien pour eux.
03:38 - C'est un choix dément. - Rapidement, Geoffroy Lejeune,
03:40 sur cette reconnaissance de l'État palestinien par les pays européens, dans un désordre absolu pour l'Union européenne.
03:46 Moi, je trouve ça curieux, cette façon de faire reconnaître un État par un pays tiers qui, a priori, n'a pas trop son mot à dire.
03:53 Et en effet, on ne sait pas tellement quelle réalité recouvre cet État palestinien.
03:58 Ensuite, moi, ce qui me sidère, c'est le chemin parcouru par le Hamas depuis le 7 octobre.
04:05 C'est-à-dire que quand le 7 octobre est arrivé, je me souviens très bien que beaucoup d'observateurs se sont projetés dans l'idée
04:10 que le Hamas allait être vitrifié dans les semaines qui allaient suivre.
04:13 Ce n'est pas du tout ce qui s'est passé. En réalité, la cause palestinienne est revenue assez vite au centre du jeu.
04:18 L'offensive israélienne a été très vite critiquée, et elle a été critiquable, mais elle a été très vite critiquée.
04:23 Et aujourd'hui, j'ai le sentiment quand même que, finalement, le 7 octobre était une bonne opération, un piège parfaitement tendu.
04:28 - Terrible. - Au Proche-Orient, tout le monde sait que le terrorisme paye.
04:34 Les Israéliens, d'ailleurs, les premiers. On se rappelle les conditions dans lesquelles a été fondée l'État hébreu.