Guy Carlier : "La cérémonie de Cannes n’est pas parvenue à m’évader de l’actualité anxiogène"

Sud Radio

15/05/2024

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##GUY_CARLIER-2024-05-15##

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00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.

00:04 Il est 7h55, car il est libre, Laurie, je pense qu'on va parler cinéma.

00:09 Exactement, on va essayer d'oublier les tragédies de l'actualité,

00:11 aller dans le monde enchanté du cinéma avec Guy qui a décrypté et regardé pour nous

00:16 la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes.

00:18 Bonjour Guy !

00:19 Bonjour Guy, à sa façon évidemment.

00:21 Bonjour Laurie, bonjour Patrick, bonjour à tous.

00:23 Et oui, le cinéma c'est le rêve et on avait bien besoin de rêver hier soir.

00:28 Alors c'est vrai, j'ai regardé la cérémonie d'ouverture du Festival.

00:31 Bon, on avait peur que ça se passe mal, qu'un intermittent en bonnet de laine

00:36 investisse la scène ou qu'une actrice interrompe la cérémonie,

00:39 la trouvant indécente compte tenu de la fameuse liste des dix noms de célébrités

00:43 dont on ne sait d'ailleurs pas exactement ce qu'on leur reproche,

00:46 d'autant qu'aucun média officiel n'a validé cette liste,

00:49 mais les noms qu'elle contient sont d'ores et déjà souillés.

00:53 Calomniers, calomniers, il en restera toujours quelque chose.

00:56 Mais hier, tout s'est bien passé dans l'amour du cinéma

00:59 et même avec une certaine émotion, Camille Cotin, la maîtresse de cérémonie,

01:04 fit un discours d'ouverture de qualité et puis Juliette Binoche a remis une palme d'or

01:08 pour l'ensemble de son oeuvre à Meryl Streep.

01:11 Bon, là, on a eu évidemment l'angoisse des récompenses pour l'ensemble de l'oeuvre.

01:17 À chaque fois on se dit, est-ce que ça ne cacherait pas un petit cancer ?

01:20 Mais non, elle semblait en forme, Meryl, et l'hommage que lui rendit Juliette Binoche

01:24 était émouvant, même si son discours semblait avoir été écrit par un stagiaire de seconde,

01:29 avec tous les truismes du genre, le cinéma c'est la vie,

01:33 mais l'émotion était là malgré tout, surtout quand Juliette Binoche a rendu hommage à Meryl Streep,

01:38 je vous le disais, mais Kansao de Sagazan a chanté "Modern Love" de David Bowie

01:44 à Greta Gerwig, la présidente du jury.

01:48 Khan fait toujours rêver, mais il ne faut pas gratter sous les paillettes.

01:52 Par exemple, il ne faut pas gratter en ce moment ce film formidable d'Arthus

01:57 qui s'intitule "Un petit quelque chose en plus",

01:59 une comédie qui joue sur les mêmes ressorts et d'émotions,

02:02 vous savez, les Intouchables avec Amarci,

02:05 on sort du film ému et prêt à vivre avec les handicapés,

02:08 et d'ailleurs on voyait une interview à la sortie du film d'une comédienne

02:12 vêtue en Dior qui avait les larmes aux yeux, voilà c'est ça la magie du cinéma.

02:16 Mais je vous l'ai dit, il ne faut pas gratter, car la même marque qui habille ces comédiennes

02:21 par la montée des marches n'ont pas voulu habiller les trisomiques du film d'Arthus.

02:26 Dior a habillé l'actrice émue, mais pas les trisomiques qui jouent.

02:30 Il ne faut pas gratter sous les paillettes.

02:32 Le journal Elle vient de publier une enquête approfondie, accablante,

02:36 sur le producteur Alain Sard à partir du témoignage de "Neuf femmes".

02:41 Ça c'est concret, et d'ailleurs ils ont rediffusé hier une interview ancienne d'Alain Sard,

02:47 on voit au mur de son bureau les affiches des grands films qu'il a produits,

02:52 ce SCAR, et en voyant ça on ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'ils avaient caché

02:57 un rouleau de soap à l'un sous le bureau avant l'interview.

03:01 D'ailleurs à ce propos, il n'y a pas de palme décernée au producteur,

03:08 je propose qu'à partir de l'année prochaine les choses changent et qu'on attribue désormais

03:12 dans le palmarès final une nouvelle catégorie pour récompenser le meilleur producteur,

03:16 pour marquer la différence, le soap à l'un dort au lieu de la palme.

03:21 Enfin bref, quoi qu'il en soit, cette cérémonie, vous le sentez à mon ton,

03:25 n'est pas parvenue à m'évader de l'actualité anxiogène.

03:29 Je ne suis pas parvenu à m'évader contrairement aux salopards

03:33 qui ont fait tuer deux surveillants de prison dont les femmes regarderont désormais seules

03:38 avec leurs enfants la suite du festival.

03:41 Ton festival, il ne vaut pas bien cher contre la barbarie.

03:45 Hier, deux hommes qui faisaient un métier de chien sont morts abattus comme des chiens.

03:51 *musique*

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