La dernière chronique de Guy Carlier !

Sud Radio

04/07/2024

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##GUY_CARLIER-2024-07-04##

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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Benjamin Gleize.

00:04Sud Radio, il est 7h55, on va vivre un petit moment d'émotion.

00:08Laurie Leclerc, puisque c'est la dernière chronique de Carlier Libre.

00:11Guy Carlier, on va le retrouver bien évidemment tout cet été avec « Raconte-moi une chanson ».

00:17Bon, le thème de cette dernière chronique d'ici là, Laurie ?

00:20Eh bien, le thème de cette dernière chronique, c'est la dernière chronique.

00:24C'est tout simplement ce thème-là. Bonjour, Guy.

00:27Bonjour, Guy.

00:29Bonjour, Laurie. Bonjour, Benjamin. Bonjour à tous.

00:32Oui, je vous avais promis de vous raconter la soirée de fin de saison de Sud Radio qu'il y a eu hier soir,

00:37mais j'ai trouvé que ce thème manquait un peu de profondeur et de gravité pour cette dernière chronique.

00:43Pourtant, c'était très réussi cette soirée.

00:46On y trouvait tout ce qu'on trouve généralement dans ces team buildings,

00:50des vérines, des petites robes de soirée en soie noire,

00:52le discours d'un boss soulignant la progression spectaculaire de notre radio en matière d'audience

00:58et les désirs cachés depuis des mois et libérés par l'abus de Morito.

01:02On a trouvé tout ça. Voilà, vous savez l'essentiel.

01:05On va pouvoir commencer donc cette dernière chronique avec la solennité qui convient.

01:10Oh, ne vous enfolez pas, je ne veux pas non plus vous jouer les adieux de Sarah Bernard,

01:14mais je voudrais quand même vous expliquer pourquoi j'ai décidé de cesser d'écrire ces chroniques matinales.

01:20Lorsque Patrick Roger m'a proposé cette chronique,

01:23il m'a dit que le but de celle-ci, c'était de faire sourire les auditeurs au milieu d'une actualité morose.

01:32Mais évidemment, pour parvenir à ça, il faut soi-même avoir envie de sourire.

01:36Et pour être honnête, j'ai de plus en plus de mal à avoir envie de sourire dans une actu qui n'est plus morose,

01:42mais tragique en permanence.

01:44Je me suis demandé si c'est moi qui avais changé ou si c'était le monde.

01:48Alors je suis allé rechercher ma première chronique matinale il y a presque 30 ans.

01:52C'était une chronique consacrée à Jacques Martin.

01:56Je me moquais de lui, de ses tenues traditions françaises qui allaient du costume gris anthracide croisé

02:01à l'uniforme de yachtman obèse ou blazer bleu marine,

02:04les cuissons de fils d'or en relief, pantalons de flannel à revers.

02:09Je me moquais de son jeu de scène qui consistait à mettre une main dans la poche,

02:12à avancer légèrement la jambe droite et sa façon ostensible de sourire

02:17comme si on avait accroché un hameçon de chaque côté de sa bouche et qu'on tirait de chaque côté.

02:23Je me moquais de sa démagogie onctueuse quand il demandait aux enfants de l'école des fans

02:29« est-ce que ce matin tu as dit à ta maman « maman je t'aime » ? »

02:32Et puis je finissais la chronique en parlant de l'autre star de la télé de l'époque, Léon Zitrone,

02:37tellement pointilleux en matière de conjugaison que je le surnommais

02:40« le plus que parfait de l'obséquiosité ».

02:43Les Jacques Martin et les Léon Zitrone d'aujourd'hui ont pour nom Cyril Hanouna et Yann Martès.

02:48Mais ils ne prêtent pas à rire, même avec intérêt.

02:51Si vous osez le faire, vous êtes lynchés en place publique par les réseaux sociaux

02:56où les plus indulgents vous incitent à avoir des relations incestueuses avec votre maman

03:00tandis que les autres vous promettent une décapitation parfaitement exécutée.

03:05Mais ce n'est pas la peur qui me fait mettre fin à cette chronique.

03:09J'arrête parce que je ne me sens plus capable de vous faire sourire,

03:12de vous détendre au milieu de cette actue anxiogène.

03:15La peur est là.

03:16Cette peur, ce n'est pas la mienne, c'est celle qui mène le bal du monde, le bal des élections.

03:23Ce bal dans lequel je n'ai plus envie de danser.

03:27Une dernière chose.

03:28Laurent Ruquier m'a fait débuter à l'antenne un mercredi le 13 septembre 1995.

03:35Cette date allait changer ma vie.

03:38Le même jour, le mercredi 13 septembre 1995, naissait Jordan Bardella.

03:46Cette date allait changer vos vies.

03:49Alors oubliez la peur, regardez l'horizon, ne cessez jamais de marcher vers lui

03:53comme un doigt d'honneur au temps qui passe car même si on vous dit que la situation est crépusculaire,

03:58les plus beaux horizons sont ceux du crépuscule.

04:01Apprenez aux enfants que la vie ne consiste pas à bouffer le foin qu'on daigne leur apporter

04:07pour le prix de leur soumission et surtout dites-leur bien qu'à chaque fois que la peur essaiera de les entraîner

04:13vers la médiocrité, la résignation, à chaque fois, ils n'oublient jamais, jamais de chanter.

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