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Taylor Swift en couverture des Inrocks : » Elle est rebelle comme notre magazine », selon la directrice de la rédaction
franceinfo
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07/05/2024
A la tête du mensuel culturel depuis l’été 2022, Carole Boinet multiplie les projets pour rajeunir et féminiser son lectorat
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News
Transcription
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Et votre invitée média Céline Baydar-Court est la directrice de la rédaction des Inrecuptibles.
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Le magazine propose ce mois-ci un dossier de 40 pages sur les Etats-Unis avec la star
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Taylor Swift en couverture.
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Bonjour Carole Buanet.
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Bonjour.
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Quand on propose une spéciale USA et qu'on est un mensuel musical, c'est forcément
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la star Taylor Swift qu'on choisit pour la couverture ?
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Forcément.
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Alors déjà mensuel culturel, attention, mais oui Taylor Swift pour moi c'est un phénomène
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trop global en fait pour ne pas s'y intéresser, ne pas s'en emparer, ne pas prendre la
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parole dessus.
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Taylor Swift maintenant c'est quand même la première artiste qui est devenue milliardaire
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juste avec les revenus de sa musique.
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Donc c'est vraiment incroyable et puis elle a vraiment un poids, une influence qu'on
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raconte dans le dossier sur la politique.
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On cherchait juste avant l'interview toutes les deux, quelle star américaine ? Femme
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plutôt ?
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Ben moi j'ai Beyoncé.
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Alors c'est exactement ce que j'ai dit, Carole n'était pas forcément d'accord.
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Les chiffres ne sont pas les mêmes, c'est-à-dire que Taylor Swift vend plus d'albums, fait
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plus de streams, ça tournait même le Eras tour et plus important en tout cas en termes
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de revenus économiques que celui de Beyoncé.
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Mais voilà, il y a débat ensuite.
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Et puis Taylor Swift je crois qu'elle réunit, c'est-à-dire que c'est vraiment un moment
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un dénominateur commun aux Etats-Unis, j'ai l'impression qu'elle réunit des personnalités
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très différentes aux Etats-Unis, c'est ça aussi qui se passe avec Taylor Swift.
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Elle est country, elle est pop, mais en quoi est-elle rebelle ? C'est comme ça que vous
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aimez définir les unrocks.
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Qu'est-ce qu'elle a de rebelle Taylor Swift ?
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Pour moi, elle a de rebelle ce moment en 2018 où elle décide de prendre une position
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politique, c'est-à-dire de critiquer une sénatrice du Tennessee qui elle-même ne
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soutenait pas, on va la faire courte, les droits des femmes et Taylor Swift s'y oppose.
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Puis elle appelle à voter Biden en 2020 et c'est à ce moment-là qu'il y a un vrai
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tournant Taylor Swift, c'est-à-dire qu'elle passe de cette image très lisse de la pom-pom
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girl qui a fait de la country, la petite chérie de l'Amérique, à une jeune femme, une jeune
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artiste très engagée qui commence en fait à ouvrir sa gueule.
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Avec une couverture Taylor Swift, vous espérez peut-être attirer de nouveaux lecteurs ?
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Oui, je pense que cette couverture peut attirer des lecteurs plus jeunes, en tout cas peut
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montrer que les unrocks occupables s'intéressent à des sujets, on va dire globaux, parce que
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je n'aime pas tellement le terme de mainstream, mais des sujets qui sont concernants pour
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la société française, pour l'international, etc.
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Les unrocks occupables pour moi, ce n'est pas qu'un média de niche, c'est un média
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qui parle aussi de la société comme elle va, du monde comme il va, dans sa globalité,
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dans son ensemble.
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Mais vous ne vouliez plus parler de politique quand vous avez pris la tête de la rédaction,
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là c'est de la politique ?
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Pour moi c'est de la politique, mais à travers la culture, c'est-à-dire qu'on ne parlera
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pas de politique de façon frontale, il n'y aura pas un grand article sur Donald Trump
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par exemple, mais pour moi il y a un article sur la politique aux Etats-Unis à travers
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Taylor Swift, ça pour moi c'est les unrocks.
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On sait que la presse écrite est en souffrance, la presse culturelle et musicale n'y échappe
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pas, il y a eu des fermetures de titres, des passages uniquement au numérique, des réductions
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de pagination, là je pense à Rock et Folk.
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À quelles conditions ce genre de presse a encore un avenir quand tout le monde va sur
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Youtube ?
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À quelles conditions ? J'espère que le combat vaut la chandelle.
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Pour moi il faut continuer de le mener, bien entendu que c'est difficile, je ne vais pas
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vous raconter le contraire, c'est un contexte de crise assez aiguë, on voit très bien
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que les jeunes générations achètent très peu la presse écrite, mais pour moi le combat
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vaut le coup d'être mené, c'est-à-dire sortir un objet qui est une sorte de petit
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monde comme ça, chaque mois, qu'on peut trouver en kiosque où il y a un début, une fin,
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il y a un soin particulier aussi apporté au visuel, que ce soit la maquette, les photos,
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les collages si on parle du dossier Taylor Swift, pour moi ce petit monde il vaut vraiment
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le coup de se battre pour continuer de le sortir.
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Vous espérez que ça fasse peut-être comme les vinyles qui ont été complètement ringardisés
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un moment et qui reviennent et qui deviennent des objets de collection ?
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Mais vous savez que j'y pense très souvent, et d'ailleurs quand on a sorti notre numéro
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Lana Del Rey l'an dernier avec une interview exclusive en Europe, on s'est aperçu que
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certains jeunes se filmaient sur TikTok en train d'acheter les unrocks et d'ouvrir
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leur unrock Lana Del Rey, et je pense qu'ils ne connaissaient pas les unrocks cultibles,
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et voilà ils se filmaient sur TikTok, et là il y avait pour moi un choc générationnel
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qui était hyper important, il se passait quelque chose.
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Donc je pense qu'il peut toujours se passer quelque chose avec la presse écrite, après
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une fois qu'on a dit ça, pour moi il faut travailler aussi de façon globale, c'est-à-dire
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que les unrocks cultibles ont cette qualité d'être un titre très fort, d'être une
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marque très forte, qui peut être déclinée.
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Ce n'est pas moi qui l'ai inventée, il y a un festival des unrocks qui existe maintenant
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depuis 35 ans, que j'ai remonté cette année au 104 pendant 5 jours, et je pense qu'en
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fait les unrocks cultibles ça peut comme ça être un festival, ça peut être des
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concerts, ça peut être un ciné-club, ça peut être des talks auxquels je suis particulièrement
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attachée.
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Donc il y a tout ce volet-là qui est très important aux unrocks.
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Là par exemple on va sortir un quotidien à Cannes, pendant toute la durée du festival,
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gros chantier.
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Ce sera la première fois ?
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Première fois, et donc pour moi c'est ça aussi les unrocks, c'est pouvoir comme ça
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inventer des nouvelles formes, parce que c'est un magazine culturel qui à la fois c'est
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un passeur d'objets culturels, de gestes artistiques, de paroles, mais pour moi c'est
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aussi un endroit de création, c'est un acteur culturel, au sens propre du terme.
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Moi j'aime créer aussi des formes, créer des choses, créer des rencontres.
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Qui achète les unrocks aujourd'hui ?
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Alors c'est principalement des personnes bassins parisiens, CSP+, encore une majorité
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masculine mais c'est en train de se rééquilibrer, et ça se rééquilibre notamment au niveau
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des réseaux sociaux.
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Par exemple sur Instagram on est plus suivi par des femmes que par des hommes, donc c'est
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intéressant de voir ces rééquilibrages aussi s'opérer.
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Donc vous ne faites pas les mêmes articles sur le papier et sur le numérique en fonction
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de qui va le lire ?
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Non, on fait quasiment la même chose en fait, moi j'essaye en tout cas d'équilibrer
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tout ça.
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Je pense que le même contenu doit être disponible à peu près partout, on a une ligne éditoriale.
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Qu'est-ce qui vous différencie d'un télérama ?
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C'est difficile cette question parce que je pense que c'est l'audace.
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Enfin en tout cas pour moi les Inroccuptibles je le vois comme un magazine culturel mais
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qui ne peut pas être ennuyeux, qui ne peut pas être suiveur, qui ne peut pas juste faire
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ce qu'on appelle des press-junkets, des interviews très classées.
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Vous êtes en train de parler de télérama alors ?
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Non, je parle de façon globale, je ne veux pas me positionner par rapport à Télérama
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mais pour moi les Inroccupibles c'est ça.
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C'est un monde où il se passe des choses, où il y a de la création, il y a des rencontres
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entre Kim Gordon et Gus Van Sant, entre Camille Etienne et Salomé Saké, entre Delphine Orville
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et Johann Spahr, des rencontres croisées, il y a des numéros Red Chef comme le Clara
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Luciani qu'on avait fait il y a deux ans.
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Donc pour moi j'ai cette volonté de ne pas seulement être dans le côté on suit, on
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raconte l'actualité, on passe des choses, c'est bien, c'est une partie des Inrocks
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mais ça ne peut pas être que les Inrocks.
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Vous avez pris les rênes des Inrocks en 2022, Carole Buanet, après dix ans passés dans
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la rédaction, vous avez démarré comme stagiaire, des femmes on en trouve à la tête de journaux
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mais surtout féminins, est-ce que vous souhaitez que votre expérience, votre parcours et valeurs
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d'exemple pour les jeunes filles, les jeunes femmes ?
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S'il peut avoir valeur d'exemple, moi j'en serais ravie, très heureuse.
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Moi c'est sûr que je n'ai pas grandi avec beaucoup d'exemples comme ça, d'une jeune
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femme qui arriverait à la tête d'un média comme les Inroccuptibles à 35 ans et ça
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m'a certainement aussi manqué parce qu'en fait, on va dire que ces symboles-là permettent
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de se dire que c'est possible.
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Et donc si je peux dire aux jeunes femmes que c'est possible, ouais, moi j'en serais
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hyper ravie.
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C'est une réalité difficile ?
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D'accéder aux Inroccuptibles ? On va dire que j'ai dû travailler, ouais.
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J'ai quand même dû travailler, de toute façon le sexisme se niche dans tous les endroits
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de la société, dont dans les endroits des médias, donc oui, bien entendu, il faut quand
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même convaincre des gens qu'on en est capable.
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Et la parole d'une femme, je pense qu'il y a ça aussi dont on parle très peu, c'est-à-dire
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que c'est difficile de se faire entendre, d'asseoir sa parole et de dire qu'on a un
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savoir, qu'on possède un savoir et que ce savoir peut être entendu, qu'il a une valeur,
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qu'on a des connaissances.
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Et c'est tout ça, en fait, sur lequel il faut aussi travailler.
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Et ça y est, vous êtes légitime, d'ailleurs, les ventes sont plutôt bonnes pour les Inroccuptibles,
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on est à 37 000 exemplaires vendus chaque mois, ce qui est vraiment pas mal.
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Diffusion.
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Diffusion, exactement.
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Merci beaucoup d'être venue, Carole Boenet.
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Merci à vous.
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Directrice de la rédaction des Inrocks, dont le numéro actuellement en kiosque est consacré
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aux Etats-Unis avec Taylor Swift, donc merci à toutes les deux.
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