L'invité De France Bleu Orléans  :  Yann de Pinieux - Vidéo Dailymotion

ici Orléans

Yann de Pinieux , administrateur de la cathédrale Sainte Croix d'Orléans

Transcript

00:00 C'est l'heure d'accueillir notre invité sur France Bleu Orléans en direct ce matin,

00:03 c'est Yann De Pigneux, l'administrateur de la cathédrale Sainte Croix d'Orléans.

00:06 Bonjour.

00:07 Bonjour.

00:07 Merci d'être là.

00:08 Le 15 avril 2019, Notre-Dame de Paris était en flamme,

00:12 le monde entier avait les yeux rivés sur la capitale.

00:15 On se souvient tous où on était et ce qu'on faisait à ce moment-là, vous aussi ?

00:19 Oui, tout à fait.

00:21 J'étais dans mon bureau de la cathédrale et je ne sais plus qui est venu me dire « ça brûle ».

00:27 Vous avez ressenti quoi précisément ?

00:28 Beaucoup d'émotion parce que Notre-Dame, c'est un joyau du patrimoine français,

00:33 c'est aussi un joyau du patrimoine religieux.

00:36 Donc au début on se dit « bon, ça va s'éteindre, les pompiers vont intervenir »

00:42 et puis on voit que ça a brûlé vraiment très sérieusement.

00:45 Et puis là on se dit « ça va être très difficile de reconstruire Notre-Dame ».

00:49 Et ici, dès le lendemain, à Orléans, la cathédrale, il y avait des touristes.

00:53 Racontez-nous cet épisode.

00:54 Alors oui, très surprenant, à 9h du matin, le saint Christain ouvre les grilles de la cathédrale

00:59 et voit trois quarts de touristes chinois qui viennent visiter la cathédrale d'Orléans.

01:04 Alors ça c'est quelque chose qui arrive relativement rarement.

01:07 Et l'explication c'est que les tours opérateurs, dans leur circuit, avaient la visite d'une cathédrale.

01:13 Notre-Dame de Paris n'étant plus visitable, et comme ils avaient les châteaux de la Loire par la suite,

01:17 ils sont passés par la cathédrale d'Orléans et on en a eu comme ça quelques quarts

01:22 qui sont passés un peu tous les jours.

01:24 Mais c'était très surprenant, le 16 avril, à 9h du matin,

01:26 de voir tout de suite les conséquences de l'incendie de Notre-Dame.

01:29 C'était très surprenant.

01:30 La reconstruction de Notre-Dame aujourd'hui est quasiment terminée.

01:33 Il reste 8 mois de travaux, elle va rouvrir le 8 décembre.

01:36 Vous les suivez de près ces travaux ?

01:38 Je les suis d'assez près.

01:40 Ce sont des travaux qui nous touchent aussi.

01:42 On va voir sans doute pourquoi, à cause de la flèche.

01:45 À cause de la flèche.

01:46 Voilà, à cause de la flèche.

01:47 C'est intéressant de voir la reconstruction d'une cathédrale.

01:53 Je ne sais pas si vous connaissez Henri Dantselme.

01:55 C'est ce jeune homme qui a sauvé des petits-enfants d'un forcené à Annecy

02:01 et qui faisait le tour des cathédrales.

02:03 Pour lui, il dit qu'on va avoir la chance unique depuis toujours

02:10 d'avoir une cathédrale neuve, entièrement neuve.

02:13 C'est vrai qu'une cathédrale, ça se bâtit en 30-40 ans pour le gros œuvre,

02:16 c'est plus rapide.

02:17 Il faut 150-200 ans pour le terminer.

02:19 Justement, la flèche.

02:21 Parlons-en de cette flèche de la cathédrale Notre-Dame.

02:24 Ça y est, on la voit d'ailleurs dans le ciel.

02:27 Elle est revenue.

02:28 Il y a des similitudes avec la nôtre ici à la cathédrale Sainte-Croix.

02:32 Oui, il y a trois flèches un peu identiques.

02:34 Il y a celle de la Sainte-Chapelle, celle de la cathédrale d'Orléans

02:40 et celle de la cathédrale de Paris.

02:42 Elles ont été faites selon les mêmes principes

02:45 et surtout par les mêmes gâcheurs,

02:46 c'est-à-dire les gens qui construisent ces monuments que sont les flèches.

02:50 Elle sera en travaux, la nôtre, ici à Orléans, l'an prochain ?

02:54 Oui, tout à fait.

02:55 En 2025, sans doute début 2025,

02:57 dès que les travaux des arcs-boutons seront terminés,

03:00 il faut revoir cette flèche qui a plus de 150 ans maintenant

03:05 parce que tout simplement, le plomb qui la recouvre s'abîme.

03:09 Je rappelle, comme vous le rappeliez au journal,

03:11 que c'est une flèche en chaîne recouverte d'écailles de plomb.

03:14 Et ce plomb s'abîme.

03:16 Il s'est abîmé plus vite à Notre-Dame de Paris qu'à Orléans.

03:19 C'est pour cela que les travaux ont commencé avant.

03:21 Mais pour nous aussi, il est temps de faire quelque chose.

03:23 Si vous circulez autour de la cathédrale,

03:25 de temps en temps, vous voyez des cordistes qui descendent le long de la flèche,

03:28 c'est pour entretenir ces écailles de plomb.

03:30 Elle fait 114 mètres de haut ?

03:31 114 mètres de haut.

03:32 On est un peu chauvin, on est content

03:34 parce que celle de Notre-Dame de Paris ne fait que 96 mètres.

03:37 Alors l'incendie de Notre-Dame a conduit en région,

03:40 justement à une grande inspection des édifices religieux,

03:43 à l'audit et en cours en centre Val-de-Loire.

03:45 C'était vraiment indispensable de remettre tout à plat,

03:47 notamment dans les plans sécurité incendie ?

03:50 C'est toujours indispensable de se remettre à plat de temps en temps

03:53 et de revoir nos procédures.

03:56 En l'occurrence, oui, en fait, presque dès le lendemain,

03:59 on a vu déjà nos amis pompiers venir s'entraîner

04:03 beaucoup plus à la cathédrale d'Orléans.

04:05 Nos amis pompiers, je salue, qui font un travail remarquable.

04:09 Et la commission de sécurité qui dépend de la mairie

04:12 est venue avec le colonel des pompiers,

04:15 avec le propriétaire représenté par la DRAC,

04:18 et puis nous-mêmes, c'est un travail d'équipe

04:20 pour revoir les différentes procédures.

04:22 Et on a revu effectivement quelques procédures.

04:24 Qu'est-ce qui a changé principalement, Yann Depilh ?

04:27 C'est surtout l'ordonnancement de la tenue à avoir

04:30 en cas d'alarme incendie.

04:32 Donc on a des alarmes incendies un peu partout dans la cathédrale.

04:35 On est plutôt bien équipé.

04:37 À la cathédrale d'Orléans, le travail était vraiment bien fait,

04:40 on avait une procédure qui était d'évacuer le public

04:44 en cas d'alarme incendie et puis d'aller faire la levée de doute.

04:47 Ce qui s'est fait d'ailleurs à Notre-Dame-de-Paris

04:49 le jour de l'incendie.

04:51 C'est un des éléments qui a abouti à la catastrophe.

04:54 Aujourd'hui, ce qu'on a vu avec les pompiers,

04:58 le premier réflexe que nous avons,

05:00 on appelle d'abord les pompiers.

05:02 Même si on n'est pas sûr qu'il y a vraiment une alarme incendie,

05:04 on appelle d'abord les pompiers.

05:06 Ce qui leur permet de se mettre en route tout de suite

05:08 et de ne pas avoir un délai d'intervention.

05:10 Même s'ils ne viennent pour rien, ils préfèrent venir pour rien

05:12 qu'arriver trop tard.

05:13 - Et on sait que le risque d'incendie est particulièrement important

05:15 lors des travaux.

05:17 La cathédrale d'Orléans, comme beaucoup d'autres édifices,

05:19 est en travaux quasiment tout le temps.

05:21 On rappelle juste pour terminer, parce que le temps déjà nous presse,

05:24 combien de visiteurs l'an dernier, la cathédrale d'Orléans ?

05:26 - Je cime à un million de visiteurs.

05:28 - Et c'est en augmentation ?

05:29 - Et c'est en augmentation de 20-25%

05:31 année sur année entre 2022 et 2023.

05:33 - Merci beaucoup Yann Depierre d'être venu ce matin.

05:35 Très bonne journée à vous.

05:36 - Je vous en prie, bonne journée.

L'invité De France Bleu Orléans : Yann de Pinieux

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