Passer au player
Passer au contenu principal
Passer au pied de page
Rechercher
Se connecter
Regarder en plein écran
Like
Commentaires
Favori
Partager
Ajouter à la playlist
Signaler
Marc Warnod (Platex) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 29/03/2024)
CNEWS
Suivre
29/03/2024
Éric de Riedmatten reçoit un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique…
Catégorie
🗞
News
Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
00:00
- Allez, on va reparler du déficit de la France.
00:03
On en parle avec un chef d'entreprise, Marc Varnot,
00:06
l'un des derniers producteurs français de plateau.
00:08
Il est installé dans le Doubs.
00:11
Alors, on va parler de cette dette, de ce déficit.
00:14
Est-ce que vraiment, c'est une menace pour la France, Marc Varnot ?
00:18
- Alors, le déficit et la dette sont une menace existentielle,
00:21
puisque je vous rappelle qu'aujourd'hui, on a 3 100 milliards de dettes.
00:24
Le service de la dette nous coûte 38 milliards.
00:27
38 milliards, c'est trois fois le budget de la justice.
00:29
- Ce sont les intérêts.
00:31
- Ce sont les intérêts de la dette.
00:33
Et que cette dette, aujourd'hui, elle est tenue par des notations d'agence.
00:37
La prochaine notation, on aura lu le 26 avril avec Moody's.
00:40
Et que ces notations font le coût de cette dette ou pas.
00:43
- Oui, d'accord, mais en quoi ça gêne le salarié ou le patron que vous êtes ?
00:47
- Bah, ça gêne déjà les taux d'intérêt.
00:49
C'est-à-dire que la dette, aujourd'hui, elle coûte très cher.
00:51
Il va bien falloir la payer.
00:52
C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'État a 30 milliards de plus
00:56
qu'elle en avait il y a deux ans pour payer la dette.
00:58
- Mais il n'y a pas plutôt une question d'impôt ?
00:59
Un jour ou l'autre, on ne va pas augmenter les impôts ?
01:02
C'est-à-dire que les entreprises seront un jour exposées, non ?
01:05
- Écoutez, les entreprises en France, comme les particuliers,
01:07
sont les vaches à l'aide d'un système qui, aujourd'hui,
01:10
est celui qui prélève le plus d'impôts en Europe.
01:12
Aujourd'hui, on est au maximum de l'imposition.
01:16
Tout le monde en convient.
01:17
Aujourd'hui, on ne peut plus augmenter les impôts.
01:19
Alors, on va bien être obligés d'enfin voir les dépenses et faire des économies.
01:23
Le grand tabou français, l'État va devoir faire des économies.
01:25
- Et les super profits, alors ? Est-ce qu'ils seront taxés ?
01:28
On laisse entendre que les plus riches payeront.
01:30
- Oui, enfin, les super profits sont faits aujourd'hui principalement hors de France.
01:33
Et on devrait, pour beaucoup de ces entreprises,
01:36
les remercier de payer autant d'impôts en France
01:37
parce qu'elles pourraient très bien partir.
01:39
Et c'est d'ailleurs aussi un des fonds du problème.
01:40
C'est que la fiscalité, aujourd'hui, ne s'est pas adaptée à la mondialisation.
01:44
Ceux qui payent l'impôt sont ceux qui sont coincés.
01:46
- Oui, parce qu'il y a beaucoup de sièges qui sont au Luxembourg,
01:48
d'autres en Irlande et les impôts sont plus bas.
01:51
Donc, ils partiraient, à votre avis, ces patrons ?
01:53
- De toute façon, tous ceux qui peuvent partir partent.
01:55
Et c'est bien un des fonds du problème.
01:57
Parce que ceux qui restent, du coup, sont écrasés d'impôts.
02:00
- Donc, vous pensez que la taxation forfaitaire,
02:03
dont parle Bruno Le Maire, c'est un vœu pieux ?
02:05
- Oui, c'est très compliqué à mettre en place
02:07
puisque les différences de fiscalité en Europe sont de jusqu'à 25 %.
02:10
Si vous prenez la fiscalité en Hongrie et au Portugal sur l'impôt sur les sociétés,
02:14
vous avez d'un côté en Hongrie 9 % et de l'autre côté au Portugal 32 %.
02:17
Est-ce que vous croyez franchement que la Hongrie va accepter de passer à 32 %
02:20
ou le Portugal à 9 ?
02:23
Bien sûr que non.
02:23
- Donc, ça, c'est un peu l'échec de l'Europe au niveau fiscal et social.
02:26
- Évidemment, évidemment.
02:28
- Alors, on va parler de l'État-providence.
02:30
Bruno Le Maire disait dans le journal du dimanche,
02:32
il y a quelques jours, il faut arrêter d'être trop généreux,
02:34
stop à la gratuité de tout.
02:36
Qu'est-ce qu'il veut dire à travers ça ?
02:39
- Il veut dire sans doute que l'État est trop généreux,
02:42
mais c'est le système dans lequel nous vivons aujourd'hui depuis 50 ans.
02:46
L'État est à la fois trop généreux et l'État subventionne beaucoup trop.
02:49
C'est-à-dire que les Français ont été habitués à ne pas payer le vrai prix des choses.
02:52
Lorsque vous prenez le train,
02:54
vous prenez un train, une SNCF,
02:58
42 milliards de chiffre d'affaires, 20 milliards de subventions.
03:01
Quand vous prenez le métro, la RATP,
03:04
4 milliards et demi de coûts, 1 milliard et demi de chiffres.
03:07
C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a habitué les Français
03:10
à payer un coût qui est inférieur à la réalité
03:13
au travers des subventions qui sont financées par l'impôt.
03:16
- Est-ce que ce n'est pas à l'État quand même de faire ça ?
03:18
C'est un service public après tout, non ?
03:19
- Ce qui était service public hier et ne l'est plus forcément aujourd'hui.
03:22
Le transport ferroviaire est aujourd'hui ouvert à la concurrence.
03:25
Les transports publics dans certaines villes sont des sociétés privées.
03:28
Je pense qu'aujourd'hui, il y a un changement de paradigme qui est clair.
03:31
- On sait bien, on parle de Gabgi, on parle de fraude, d'abus, etc.
03:35
On en parlait d'ailleurs il n'y a pas longtemps avec la fraude sociale.
03:37
Mais parlons de la Gabgi.
03:38
C'est un mot qui revient souvent dans la bouche des détracteurs du gouvernement.
03:43
Gabgi, Gabgi, c'est quoi la Gabgi aujourd'hui ?
03:45
- La Gabgi, c'est le budget de l'État qui a été multiplié par deux en 20 ans
03:51
et qui a servi en réalité à déverser des milliards,
03:54
notamment dans l'éducation et la santé, pour obtenir quoi ?
03:57
Un résultat qui est très inférieur à ce qu'on avait il y a 20 ans.
04:00
Aujourd'hui, on a à la fois beaucoup d'argent et des résultats qui sont complètement nuls.
04:04
Et quand on regarde de près le pourquoi du comment,
04:06
on se rend compte que le fond du souci, c'est que c'est jamais géré.
04:10
On ne gère pas. L'État, l'État en France ne gère pas.
04:13
Il y a un problème, voilà des milliards, mais on ne gère pas.
04:16
Aujourd'hui, il faut gérer.
04:17
- Alors gérer, il faut bien aussi servir le public, le service public, comme on dit.
04:22
C'est gaspiller comment ? Vous avez un exemple ?
04:25
- C'est à la fois gaspiller ou c'est une générosité qui est disproportionnelle.
04:29
On prend un cas des congés paternités.
04:31
Prenons juste un cas qui est un cas social.
04:34
Le congé paternité, c'est quoi ?
04:37
En 2021, on dit les papas, les papas des 670 000 enfants qui naissent en France,
04:41
ils auront le droit non plus à 14, mais à 25 jours de congé paternité.
04:46
Vous savez ce que ça coûte ? Ça coûte 9 500 000 jours de travail.
04:49
Ça coûte 42 000 emplois.
04:51
C'est-à-dire que si l'État n'avait pas fait ça,
04:53
mais avait engagé 42 000 fonctionnaires, ça coûterait la même chose.
04:57
C'est ça le problème, c'est qu'on ne se soucie pas de ce que ça coûte.
05:00
- À cause de ça, on se prive de 42 000 personnes au travail ?
05:02
- Oui, absolument, absolument.
05:04
- Alors autre gabgi, il y a aussi, est-ce que c'était utile de faire de rembourser
05:08
ou de prendre en charge la réparation d'électroménagers,
05:11
enfin d'aider les Français à réparer leurs postes de radio ?
05:13
Est-ce que ça peut être un exemple de gabgi à votre avis ?
05:16
- Je pense que c'est un exemple de gabgi parce que d'ailleurs, on en conviendra,
05:19
combien de postes de radio peuvent être réparés aujourd'hui ?
05:21
Qui a encore une radio ?
05:22
Non mais soyons sérieux, tout ça c'est de la com,
05:25
mais derrière il n'y a pas beaucoup d'efficacité.
05:27
Mais là encore, on ne se soucie pas de ce que ça coûte,
05:29
et puis on ne se soucie encore moins de la fraude éventuelle qui peut y avoir.
05:32
- Bon, indemnité chômage, allocation chômage, on va resserrer les vis.
05:35
Qu'en pense le patron que vous êtes ?
05:36
- Je pense que resserrer les vis c'est indispensable,
05:39
mais enfin on est 20 ans en retard.
05:40
On va faire aujourd'hui ce que Schröder a fait en Allemagne en 2003,
05:43
on est en 2023.
05:45
Resserrer les vis, oui, c'est vrai qu'il y a des choses qui interrogent.
05:49
Lorsqu'on a 200 000 personnes qui font des études de sociologie
05:54
et qui arrivent à la fin de leurs études,
05:55
et ça débouche sur 10 000 emplois au maximum,
05:58
il y a 190 000 qui vont aller au chômage,
06:00
est-ce que vous pensez qu'il faut indemniser ces gens-là pendant deux ans ?
06:02
- Oui, donc ça sera 12 mois minimum, paraît-il.
06:05
- Écoutez, je crois que c'est un standard aujourd'hui.
06:07
- On trouve du boulot au bout de 12 mois, c'est sûr ?
06:09
- Alors, je crois qu'il faut faire deux ou trois exceptions.
06:11
Au-delà de 55 ans, c'est difficile, il faut le reconnaître.
06:14
Donc là, il y a peut-être une exception à faire.
06:16
Mais lorsqu'on est jeune,
06:17
et lorsque l'on n'a pas trouvé de travail au bout de 12 mois,
06:20
il y a des vraies questions.
06:21
Est-ce que je suis au bon endroit ?
06:22
On parle de mobilité, enfin.
06:24
Est-ce que je cherche le bon job ?
06:26
Voilà, la réponse ne peut pas être dans un chômage qui est sans fin.
06:29
- Et puis on sait bien qu'il y a la question de la formation,
06:31
et puis l'envie de travailler, et puis avec un salaire décent.
06:33
Merci beaucoup Marc Verneau d'être venu sur CNews.
06:35
- Merci à vous.
06:37
(Générique)
Recommandations
6:16
|
À suivre
L'Hebdo de l'Éco : Marc Warnod (Platex)
CNEWS
02/04/2023
6:27
David Pincet (Hynaero) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 12/09/2024)
CNEWS
12/09/2024
5:07
Thibault Lamarque (Castalie) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 21/03/2024)
CNEWS
21/03/2024
5:19
François Hernandez (Samsung Electronics) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 15/03/2024)
CNEWS
15/03/2024
5:29
Alessandro Soldati (Gold Avenue) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 26/10/2024)
CNEWS
26/10/2024
6:20
Nicolas Papageorgopoulos (Pomme de Pain) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 28/03/2024)
CNEWS
28/03/2024
6:37
Céleste Velarde (Matsuri) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 18/04/2024)
CNEWS
18/04/2024
5:01
Pierre de Lapeyrière (Ensorcia Group) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 23/05/2024)
CNEWS
23/05/2024
6:18
Benoît Crouzatier (Europass) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 26/04/2024)
CNEWS
26/04/2024
6:50
Jérôme Jourdain (UAPF) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 24/05/2025)
CNEWS
24/05/2025
7:04
Thierry Mallet (Transdev) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 14/03/2025)
CNEWS
14/03/2025
6:22
Pierre Brossollet (Arverne) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 20/12/2024)
CNEWS
20/12/2024
6:17
Fabrice Allouche (CBRE France) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 04/04/2024)
CNEWS
04/04/2024
5:41
Guillaume Demulier (Roche Bobois) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 24/10/2024)
CNEWS
24/10/2024
7:07
Jean-Luc Schnoebelen (Edeis) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 05/10/2024)
CNEWS
05/10/2024
5:45
Éric Plat (Atol les opticiens) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 18/10/2024)
CNEWS
17/10/2024
6:48
Jean-François Fliti (Allure Finance) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 26/09/2024)
CNEWS
26/09/2024
7:15
Guillaume Rault (Samsung Electronics) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 29/05/2025)
CNEWS
29/05/2025
6:51
Alain Thibault (Agriodor) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 02/05/2024)
CNEWS
02/05/2024
7:11
Sébastien Lelieur (Hygena) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 20/09/2024)
CNEWS
20/09/2024
5:00
Patrick Dugué (société Dugué) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 12/10/2024)
CNEWS
12/10/2024
6:45
Jérôme Laffon (Ouigo) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 24/01/2025)
CNEWS
24/01/2025
7:27
Dominique Carlac’h (Medef) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 29/03/2025)
CNEWS
29/03/2025
6:15
Alex Froment-Curtil (Verisure France) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 11/04/2024)
CNEWS
11/04/2024
5:30
Vincent Thommeret (Yamaha) : L'Hebdo de l'Éco (Émission du 30/11/2024)
CNEWS
30/11/2024