Gabriel Attal, cuisiné sur le déficit public à l’Assemblée nationale, laisse échapper le mot « rigueur »
  • le mois dernier
Comme Voldemort, mais en économie. À la lumière du chiffre du déficit public revu à la hausse à 5,5 % du PIB, bien au-delà des prévisions de Bercy, le gouvernement s’est retrouvé sous un feu nourri de questions relatives à l’économie ce mardi 26 mars à l’Assemblée nationale. Et le Premier ministre a laissé échapper un mot quasiment interdit : « rigueur ».

Gabriel Attal répondait à Olivier Marleix, président du groupe LR qui s’indignait de « l’incurie » du gouvernement sur la gestion des finances publiques. Ce à quoi Gabriel Attal a répondu en évoquant « le ralentissement économique » face auquel « il faut évidemment une très grande rigueur dans les choix que nous faisons ».

Rigueur ? Depuis qu’il a été employé par François Mitterand en 1983 pour annoncer le fameux tournant économique de « la rigueur », le mot est à éviter pour un gouvernement car associé à de mauvaises nouvelles pour le portefeuille des Français – à l’époque, il s’était notamment traduit par une augmentation des prélèvements obligatoires.

L’emploi qu’en fait ce mardi l’actuel Premier ministre n’est pas tout à fait identique à celui du président de la République socialiste. Mais preuve que le terme reste sensible, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire lui-même évite soigneusement de l’employer. En novembre 2023, invité à choisir entre « rigueur » et « austérité » pour qualifier sa politique budgétaire, il répondait « responsabilité ». Sur RTL ce mardi matin, il refuse même de parler de « serrage de vis ».
Recommandée