Alors que l’Insee a officialisé le déficit public français à 5,5% du PIB en 2023, Bruno Le Maire a assuré avoir une “détermination” “totale” à faire revenir ce chiffre “sous les 3%” en 2027
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00:00 Oui, les caisses sont vides, on le voit, l'INSEE vient de nous le dire.
00:04 154 milliards de déficit en 2023, c'est gigantesque, c'est 16 milliards de plus que ce qui avait été voté.
00:12 Ça veut dire qu'on a une dérive de nos finances publiques qui est très importante.
00:17 Les prévisions sont mauvaises pour 2024, pour 2025 aussi, pour 2026.
00:22 Le rapporteur du budget au Sénat est allé voir en contrôle sur pièces et sur place
00:25 et a vu que les propres prévisions de Bercy étaient beaucoup plus dégradées que ce qu'ils assumaient ces derniers temps.
00:32 Donc il va falloir faire des efforts et surtout ne pas augmenter les impôts parce que ce qui n'a pas été tellement cool...
00:39 Est-ce que c'est possible, Agnès Vernet-Molinier ? Est-ce qu'on peut se passer d'une hausse d'impôts ?
00:43 Mais c'est absolument nécessaire de ne pas augmenter les impôts parce que nous sommes déjà le pays le plus imposé d'Europe.
00:52 Depuis 2022, nous sommes redevenus les champions de l'impôt, des prélèvements obligatoires, des cotisations, des taxes.
00:58 Alors le problème que nous avons, et ça, ça se voit très bien dans la note de l'INSEE,
01:03 ce n'est pas un problème avant tout de baisse des recettes, c'est avant tout un problème de hausse des dépenses.
01:10 Les dépenses, elles ont dérapé de 20 milliards et les impôts, ils sont moins bien rentrés de 10 milliards.
01:16 Donc on voit bien que la hausse de la dépense est plus importante que la baisse des impôts.
01:21 Par ailleurs, les impôts, ils sont redevenus à peu près au même niveau que ce qu'on avait en termes d'imposition avant le Covid,
01:28 tandis que la dépense, elle est toujours deux points de richesse nationale au-dessus de ce qu'on avait avant le Covid.
01:35 On dépense plus de 200 milliards d'euros de plus par rapport à la moyenne des pays de la zone euro.
01:40 Alors qui va devoir se serrer la ceinture, Agnès Vernet-Molinier, s'il faut s'en prendre aux dépenses ?
01:46 C'est très clair dans la note de l'INSEE aussi.
01:48 Là où ça a le plus explosé, c'est où ? C'est les dépenses de fonctionnement de nos administrations publiques.
01:53 6% d'augmentation entre 2022 et 2023, 29 milliards de plus.
01:58 Et là où il y a une grosse augmentation aussi, c'est les rémunérations des personnels.
02:02 D'ailleurs, il y a une communication qui avait été faite il n'y a pas longtemps.
02:05 57 800 embauches en plus en 2023.
02:09 C'est du jamais vu ces dernières années.
02:12 15 milliards de plus de dépenses de rémunération publique en 2023 par rapport à 2022.
02:18 Il va falloir à un moment réduire ces dépenses de fonctionnement.
02:21 C'est là où on est le plus cher par rapport aux autres pays.
02:23 J'ai entendu sur le plateau qu'il y avait des urgences à financer dans les services publics,
02:28 mais il y a urgence à baisser la dépense de fonctionnement, la dépense administrative de la France.
02:33 Et là, on est 80 milliards plus cher.
02:36 C'est les chiffres de l'OCDE par rapport aux pays comparables à la France en Europe.
02:41 Et là, c'est vrai que tout le monde le sait, en France, on surpaye.
02:45 On paye l'État, on paye la Sécu, on paye les collectivités locales avec toutes les strates qu'on connaît.
02:50 Et dans toutes ces strates, à chaque fois, on s'occupe de tout.
02:53 On s'occupe du logement, on s'occupe de la culture, on s'occupe de l'éducation,
02:57 on s'occupe des transports, on s'occupe de tous les sujets.
03:01 Et on voit qu'on n'est en plus pas bon en termes de qualité de service public.
03:05 Donc la baisse des dépenses, ça doit être le fil rouge avec le travail,
03:10 bien sûr, ce qui a été dit par le Premier ministre.
03:12 Bien sûr, c'est important que nous soyons plus nombreux à travailler, mais ça ne suffit pas.
03:16 C'est la baisse des dépenses qui doit être le cap des prochains mois avec tout le monde autour de la table,
03:21 pas que l'État, aussi tous les élus locaux, tous les dirigeants de la Sécurité sociale,
03:27 parce que la plus grosse masse de dépenses, elle est où ?
03:31 Elle est dans les prestations sociales.
03:33 C'est plus de la moitié de la dépense publique.