Les 4V - Thomas Cazenave
  • il y a 2 mois
Le couperet est tombé. Bruno Le Maire a annoncé  une vaste politique de restrictions budgétaires avec 10 milliards d’euros d’économie. Alors que le trésor public est dans le rouge depuis plusieurs années, creusant dangereusement la dette, l’économie est en berne. Et ce à cause d’un ralentissement de la croissance dans le monde provoqué par des tensions géopolitiques qui persistent. La guerre en Ukraine à laquelle s’ajoute le conflit au Hamas et la baisse de productivité en Chine creusent les incertitudes. Si la France « résiste », ce n’est pas le cas de nos homologues européens à l’instar de l’Allemagne qui est rentrée en récession l’année dernière. Pourtant, le gouvernement Macron s’est obstiné à conserver un taux de 1,4% malgré les préconisations du Fonds monétaire international et l’OCDE, jouant un peu plus d’imprudence. Doit-on s’attendre à de nouvelles coupes dans le budget ? Thomas Cazenave, ministre délégué aux Comptes publics se veut rassurant : « Notre objectif avec Bruno Le Maire c’est redresser les comptes publics et réduire le déficit public. C’est un enjeu de justice. Ne pas laisser à nos enfants et nos petits-enfants financer nos dépenses. Et c’est un enjeu de souveraineté pour maîtriser notre destin » explique notre invité sur le plateau des 4 vérités ce lundi 19 février 2024. 
Ces 10 milliards d’euros concernent l’État et plus précisément les ministères. Sur le papier, cela implique une baisse des dépenses de fonctionnement de l’État pour réduire la dépense ce qui devrait représenter 750 millions d’euros d’économie sur les achats. Le ministre délégué aux Comptes publics prévoit également de réduire les surfaces de bureau de près de 25% d’ici 2030 et les déplacements des agents publics à hauteur de 20%. « On peut bâtir un État plus sobre. C’est normal que l’État s’applique a lui-même cette exigence de baisse de la dépense donc d’une certaine manière de bonne gestion » soutient l’ancien député girondin. Et pour rectifier la note publique, ce dernier ne lésine pas sur les moyens : « Il y a aura 700 millions d’euros sur les dépenses de personnel dès l’année prochaine. Ça peut vouloir dire des recrutements qui seront décalés dans le temps. Nous prenons nos responsabilités parce que sans attendre nous souhaitons agir et baisser la dépense publique. Ce sont des dépenses de fonctionnement mais c’est aussi un certain nombre de projets qu’on peut reporter […] c’est le cas du compte personnel formation, de MaPrimeRevov » poursuit-il.  
Initialement programmée sur leur feuille de route, la rénovation énergétique du bâtiment n’est plus à l’ordre du jour. En effet, le gouvernement a annoncé vouloir simplifier les diagnostics de performance énergétique et prolonger les délais pour les propriétaires. Avec un milliard d’euros de mois dans l’enveloppe prévue à cet effet, les 200 000 rénovations globales sont-elles toujours d’actualité ? « Aujourd’hui, on révise le budget que l’on va consacrer à MaPrimeRenov. Il va continuer à augmenter mais de manière moins importante d’abord parce qu’on doit faire des économies et d’autre part parce que Christophe Béchu a entrepris une révision du diagnostic de performance énergétique qui peut changer le nombre global de logements » explique notre invité. Un sacrifice supplémentaire au détriment de la transition écologique. Autre changement qui risque de faire grincer des dents le contribuable : le CPF. Longtemps envisagé, le gouvernement a finalement décidé de demander une participation à ceux qui en bénéficient. Autant de mesures pour permettre au gouvernement de maintenir le cap et de tenir ses objectifs de 3% de déficit pour 2027. 


Élection : la bataille des européennes 
Le Rassemblement National a annoncé l’arrivée sur sa liste de l’ancien patron de l’agence Frontex chargée du contrôle des frontières européennes tandis que l’exécutif tarde à rentrer dans la course des européennes. Pourtant, ce ne sont pas les candidats volontaires qui manquent à l'appel, à l’instar du député européen Bernard Guetta qui y est favorable. Si la majorité ne s’est pas encore prononcée sur sa tête de liste, elle a cependant dévoilé le point d’ancrage de la campagne, en faveur d’une Europe puissante et unie, aux antipodes du RN qui prône davantage la sortie. « L’Europe nous protège face aux périls du monde » soutient Thomas Cazenave qui pointe du doigt la politique du RN.