Samedi 9 décembre 2023, BE SMART reçoit Pierre-Olivier Brial (Directeur Général, Manutan Group) et Pierre Giacometti (cofondateur, No Com)
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00:00 Salut à tous c'est Bismarck, on est reparti, une demi-heure de discussion autour de l'entreprise,
00:12 vous allez me dire c'est un peu la vocation de Bismarck et je vous dirais vous n'avez
00:16 pas tort.
00:17 Donc nous allons faire une sorte de retour aux sources, l'entreprise, l'entreprise
00:22 de taille intermédiaire mais l'entreprise d'une manière générale, vous verrez dans
00:24 la deuxième partie c'est Pierre Giacometti qui viendra nous voir.
00:27 Pierre Giacometti, no-com, aujourd'hui conseiller, stratège en communication de pas mal de boîtes,
00:33 il fait un baromètre de la transformation des entreprises tous les ans.
00:35 Entreprise superstar, vous allez voir ça.
00:39 Allez c'est parti c'est Bismarck.
00:40 Mais avant les commentaires, les acteurs.
00:48 Et avec Pierre-Olivier Brigal, salut Pierre-Olivier.
00:50 Salut Stéphane.
00:51 Donc directeur général de Manutan, alors en plus sur une chaîne B2B je pense qu'on
00:55 n'a même pas besoin de présenter Manutan.
00:57 C'est quoi ? L'Amazon des entreprises, comment tu te définis ? Comment tu définis Manutan ?
01:02 Moi je définis qu'Amazon est le Manutan du B2B.
01:06 Bonne réponse de l'amiral, on disait sur une grande radio il y a maintenant 40 ans.
01:13 Excellent.
01:14 J'ai mis ETI les enjeux 2024 parce que tu es très impliqué dans ce mouvement des
01:20 entreprises de taille intermédiaire.
01:21 Je vais te raconter une petite scène Pierre-Olivier.
01:22 Moi je réunis régulièrement de manière confidentielle.
01:25 C'est pour ça que je vais la raconter sans citer personne.
01:28 Un certain nombre de chefs d'entreprise, alors des vraies grosses boîtes, je raconte
01:32 ça aussi assez régulièrement, et puis des entreprises de taille intermédiaire.
01:35 À l'initiative de quelqu'un que tu connais peut-être, Pierre Paulette, le patron de
01:39 Talencia, qui lui aussi est très investi dans le truc.
01:41 Et Pierre, je me dis qu'il faut quand même leur demander autour des ETI ce qu'ils
01:44 en pensent et tout.
01:45 Il y avait là 15 gars, des vrais chefs d'entreprise.
01:48 Rien à foutre de cette histoire d'ETI.
01:52 Même, limite, trouvant ça un petit peu désagréable.
02:00 Non, on n'est pas intermédiaire.
02:02 Non, on est des entreprises.
02:03 On a une bonne taille, etc.
02:05 Et donc absolument pas investi dans l'idée d'un mouvement des ETI.
02:10 J'ai été très surpris.
02:11 Toi tu les connais mieux que moi.
02:13 Et j'ai l'impression que ça te surprend moins que ça ne m'a surpris.
02:16 Alors moi, pour le coup, j'ai un vécu un peu inverse sur ce sujet.
02:20 C'est-à-dire que quand le METI, il y a quelques années, a décidé de lancer des
02:23 entreprises à taille intermédiaire, l'idée était de se dire qu'il faut passer d'une
02:28 structure un peu de lobbying, qui a été le METI, reconnaissance de la catégorie,
02:32 à une partie réseau.
02:33 C'est vrai que quand j'ai monté le Club Ile de France, je pensais au départ, par
02:38 exemple, qu'avec deux, trois dirigeants, j'en aurais douze, puis par effet concentrique.
02:42 Et c'est vrai que les dirigeants d'ETI connaissaient peu de dirigeants d'ETI.
02:45 Parce qu'il n'y avait pas forcément une reconnaissance.
02:48 On le compte petit à petit en expliquant notre spécificité.
02:50 C'est-à-dire qu'il n'y avait pas forcément une conscience qu'au-delà d'un secteur
02:53 en électivité, il y avait une certaine spécificité.
02:55 Et on a quand même en quatre ans monté un club de 150 et s'est aimé partout.
03:00 Et la marque ETI commence quand même à s'imposer.
03:02 A quoi elle sert cette marque ETI ?
03:05 Elle sert à faire reconnaître que dans l'écosystème économique français, il y a un certain nombre
03:10 d'entreprises qui ont la même spécificité, qui ne sont ni des très très grandes, ni
03:15 des très petites, et qui ont besoin d'être prises dans leur spécificité.
03:18 Et elles ont des traits communs.
03:19 C'est-à-dire qu'elles ont les territoires, 70% qui sont dans les territoires, 75% familiales,
03:25 entreprises de long terme, souvent des acteurs de niche très forts dans un secteur d'innovation.
03:30 Et le problème en France, c'est que la bascule au-dessus de 250 employés nous met dans la
03:33 même catégorie que des très grandes.
03:35 Je te challenge là-dessus.
03:36 Pardon si ça ne vous intéresse pas, mais je crois que c'est intéressant.
03:38 Il y aura beaucoup plus de liens entre, je n'en sais rien moi, une grosse PME et une
03:43 ETI qui sont dirigées par un fonds, avec un manager à la tête du fonds qui a 4 ans
03:47 pour redresser la boîte, qu'entre une ETI familiale et cette même ETI dirigée par
03:54 un fonds, qui pourtant auront la même taille, a priori les mêmes intérêts, voire même
03:58 sur le même territoire.
03:59 Ils ne vont absolument pas bosser de la même façon, ils ne vont absolument pas avoir les
04:03 mêmes exigences.
04:04 Déjà elles sont à 75% familiales.
04:05 Donc ça crée quand même un trait commun.
04:08 Et les fonds, il y a fonds et fonds.
04:10 Donc il y a des fonds très très long terme.
04:12 Et moi mon expérience c'est que globalement il y a une homogénéité.
04:14 Globalement, toi tu continues à trouver qu'il y a une homogénéité.
04:17 Moi ce qui m'a fait rentrer dans le mouvement, pour être très clair, c'est que l'INSEE
04:21 en 2009-2015 montre que la seule catégorie qui crée de l'emploi net en France sont
04:25 les ETI, plus 335 000 emplois nets.
04:27 Là où les grands groupes, les PME sont étals et les start-up sont relativement étals.
04:31 Et en fait d'avoir identifié ces entreprises en disant qu'elles ont des caractéristiques
04:35 communes, elles sont très long terme, elles sont dans les territoires, elles sont c'est
04:39 vrai, à capital souvent familial, pas forcément à direction familiale.
04:43 Elles ont une vision souvent commune du capitalisme, que j'appelle moi le capitalisme intelligent.
04:47 Et on doit s'appuyer dessus.
04:49 Et le gros problème aujourd'hui...
04:50 Et je rajouterai, je rajouterai fondamental, on va en parler, que la seule ressource véritable
04:55 de réindustrialisation, elle est là.
04:56 Alors c'était mon dernier point, c'est 38% dans l'industrie.
04:59 Et qu'en fait, je crois qu'on s'est rendu compte qu'à pas soutenir ces ETI et pas
05:02 les voir dans leurs spécificités.
05:04 D'abord il y avait ce problème là, on se reconnaît pas en tant que chef d'entreprise
05:08 d'ETI.
05:09 Donc le fait d'avoir reconnu la marque, notamment le plan de la société ETI, a agrégé ces
05:12 dirigeants.
05:13 Et après il y a quelque chose aussi qu'il faut bien comprendre, qui est très important.
05:16 Parce que moi, quand je suis chez Manutan, quand je lance une université, si je vais
05:21 voir un très très grand groupe, je vais apprendre des choses, mais je ne me reconnais
05:24 pas forcément.
05:25 Depuis que j'ai créé, je suis rentré dans ce réseau ETI, j'ai appris un nombre de
05:28 choses d'entreprises de ma taille.
05:30 Et ça, c'est quelque chose d'invisible, mais c'est un accélérateur de développement
05:34 énorme.
05:35 D'avoir des acquisitions sur la rémunération de dirigeants, d'avoir des boîtes comme
05:38 Manutan de 2500 collaborateurs où il y a un dirigeant d'ETI qui vous dit "voilà
05:41 moi ce que j'ai fait, tiens, regarde, et j'en ai vu 6, ça vaut toutes les études
05:46 du monde".
05:47 Donc il y a une vraie valeur à reconnaître la spécificité.
05:50 Je les ai réunis hier soir.
05:52 Hier soir le débat c'était sur l'engagement.
05:54 Comment maintenir l'engagement des équipes.
05:57 J'avoue que là, effectivement, les tailles d'effectifs font absolument tout.
06:00 Les gars échangaient sur des tailles d'effectifs de plusieurs centaines de personnes.
06:05 À 10, 15, 20 personnes, le sujet de l'engagement c'est un rapport entre le salarié et le
06:11 dirigeant.
06:12 Point à la ligne.
06:13 - Oui, puis moi je connais quand même très peu d'autres véhicules pour rééquilibrer
06:15 aujourd'hui métropole-territoire et éviter ce qui est en train de se passer dans les
06:19 territoires quand même.
06:20 C'est-à-dire que pourquoi notamment l'Allemagne a moins ce problème territorial, c'est qu'ils
06:24 ont 12600 ETI.
06:26 Donc il faut reconnaître aujourd'hui, créer ce Mittelstand à la française.
06:31 - Pierre, ce Mittelstand, il est structurel au cœur de ce qu'est l'État allemand depuis
06:39 la création de la République fédérale, comme son nom l'indique, la République fédérale
06:44 d'Allemagne.
06:45 Nous, on était à Marseille avec Bismarck début octobre.
06:48 Discussion passionnante sur les entreprises et les territoires.
06:53 Et qu'est-ce que j'ai entendu de la part ?
06:55 Alors pour le coup, d'une chef d'entreprise qui pourrait être, mais vraiment qui te ressemble,
06:59 etc.
07:00 Les rapports avec les régions sont catastrophiques.
07:03 Les régions font du clientélisme.
07:04 Ce n'est pas du tout la même chose.
07:06 C'est-à-dire que le Mittelstand, c'est une sorte de lien profond entre le secteur bancaire
07:13 local, l'entreprise locale et la politique locale.
07:15 On est à des années-lumières de ça.
07:17 - Alors d'abord, deux choses par rapport à ça.
07:19 Un, on le sait peu, mais il y avait le même nombre d'ETI dans les années 80 en France
07:22 qu'en Allemagne.
07:23 Donc il y a eu une hémorragie d'ETI en France à cause de la transmission.
07:26 Donc fondamentalement, la France était un pays d'ETI.
07:29 - Ça c'est l'ISF ça.
07:30 - Et avant les lois Dutray.
07:33 Mais il n'y avait pas, c'est vrai que l'Allemagne fédérale en plus s'est plutôt développée
07:37 sur son tissu avec aussi une méfiance des grands groupes liés à son histoire.
07:40 - Mais tu le retrouves sur la puissance des villes.
07:42 Il n'y a rien de comparable.
07:44 - Il y avait un tissu d'ETI.
07:46 - Munich, Hambourg, Düsseldorf, aujourd'hui c'est des villes.
07:48 Il n'y a rien de comparable en France.
07:50 - Oui, mais il y avait un tissu d'ETI qui était le même.
07:52 Et par ailleurs, sur les régions, par exemple nous ce qu'on a fait avec les régions Île-de-France,
07:56 c'est complètement différent de ce que tu as décrit.
07:57 Complètement différent, c'est-à-dire qu'on a monté aujourd'hui le club avec la région.
08:01 On a monté par exemple, on a financé ensemble le premier ETI Lab avec les mines.
08:05 Donc c'est la première fois, il y avait une réunion la semaine dernière où on produit
08:08 de la donnée statistique pour les ETI.
08:09 Ça on l'a copié du Meet the Stand.
08:11 Avec les spécialités françaises, les clubs ETI qu'on a créés, on les a créés avec
08:14 les régions.
08:15 Ça marche plus ou moins bien en fonction des régions.
08:17 Mais quand la région joue le jeu, et ça a été le cas en Île-de-France, on a fait
08:19 des choses vraiment formidables et on a créé un écosystème ETI.
08:22 Ce n'est pas une fatalité.
08:24 - Qu'est-ce qui les empêche de croire que c'est des effets de seuil ?
08:25 - Alors, il y a les effets de seuil.
08:28 C'est vrai que les effets de seuil aujourd'hui ça joue.
08:30 Après, l'ETI...
08:31 - Il faut le dire d'un mot.
08:32 Très forte incitation aujourd'hui pour un chef d'entreprise, dès qu'il passe le seuil
08:35 de 50, à créer une filiale et à repartir avec deux boîtes.
08:38 - Exactement.
08:39 Et d'ailleurs, c'est pour ça que quand l'INSEE a agrégé la data et a montré que les ETI
08:44 étaient les premiers créateurs d'emploi, ils ont agrégé aux maisons-mères.
08:46 Ce qui empêche...
08:47 Alors déjà, il y a effectivement...
08:48 Il faut aujourd'hui...
08:49 Et c'est pour ça qu'on revient à ta première question, c'est-à-dire faire en sorte que
08:53 les ETI soient reconnues dans leur spécificité, c'est éviter de les mettre dans les catégories
08:56 des grands groupes.
08:57 C'est-à-dire qu'on peut se dire qu'on peut avoir pour les ETI des dispositions...
09:01 Nous, on parle de la progressivité des normes.
09:03 Faire la même norme pour Total qu'une ETI, ça n'a pas de sens.
09:06 Et donc, c'est pour ça aussi qu'on se bat d'ailleurs au niveau européen.
09:09 Après, ce qui fait qu'elle se développe aussi, c'était de recréer une vraie politique
09:13 industrielle puisque quand on a une catégorie qui est à 40% industrielle et très honnêtement,
09:18 les autres qui sont assez périphériques de l'industrie, puisque nous, on est beaucoup
09:21 moins manutents, n'existent que parce qu'il y a de l'industrie.
09:23 Donc, réindustrialiser la France, c'est aussi permettre aux ETI de grandir puisqu'elles
09:27 sont massivement industrielles.
09:28 Donc en fait, la politique qui ne permettait pas de les reconnaître dans leur spécificité,
09:32 c'était aussi considérer que l'industrie était juste une affaire de grands groupes,
09:35 que c'était fini parce que c'était mondial.
09:37 On a juste oublié qu'il y avait 5600 boîtes qui représentaient 33% du salariat français
09:42 et qui avaient juste besoin aujourd'hui de se développer dans leur industrie.
09:45 5600 boîtes dont, tu me corriges si je dis une bêtise, un gros quart sont des filiales
09:50 de grands groupes internationaux.
09:51 Donc, les deux ne sont pas si contradictoires que ça quand même, Pierre-Olivier.
09:56 Non, il y a une différence par contre, c'est que quand un chef d'entreprise est sur un
10:00 territoire et que c'est son entreprise, le rapport qu'il a au territoire et l'attachement
10:04 qu'il a au territoire et l'implication qu'il a dans son territoire est très différent.
10:07 Après, oui, c'est un peu différent quand tu diriges ton entreprise que quand tu diriges
10:12 une filiale d'un groupe, un petit peu dans l'esprit, dans la façon de faire.
10:16 Donc oui, il y a des similitudes.
10:18 Non, mais n'empêche que vous les agrégez, c'est ça que je veux dire.
10:20 Vous les agrégez dans l'ensemble de vos statistiques, etc.
10:23 C'est la catégorie.
10:24 Je ne sais pas si Siemens en France est considéré par exemple comme une autre énorme et si
10:31 ils ont pu y se comprendre dans le groupe.
10:32 C'est un de nos premiers exportateurs quand même, on le dit assez peu.
10:35 Mais encore une fois, c'est hyper important d'avoir des TPE, des start-up, des PME, des
10:41 ETI, des grands groupes.
10:42 Nous, on n'est pas du tout un mouvement contre.
10:44 On est juste un mouvement de dire on a besoin de l'écosystème et reconnaissez cette catégorie
10:49 par sa spécificité.
10:50 Pierre-Olivier, toi, chef d'entreprise, patron d'ETI, tes enjeux 2024.
10:54 Enjeux 2024, on a la transformation environnementale.
10:59 Aujourd'hui, on sent une accélération massive.
11:02 Donc, on doit accélérer.
11:04 Alors nous, en tant que distributeurs, par exemple, c'est toute la partie économie
11:06 circulaire.
11:07 Mais on sent aujourd'hui dans les grands groupes, les grands donneurs d'ordre, la volonté
11:12 d'attaquer maintenant ce qu'on appelle le scope 3, c'est-à-dire vraiment ce qui
11:14 est en dehors de leur propre production.
11:16 Et donc, ça, ça s'accélère beaucoup.
11:18 Quand tu dis économie circulaire, c'est-à-dire tout ce qu'on voit autour de la deuxième
11:20 main, c'est aujourd'hui en train d'arriver dans le B2B ?
11:23 Aujourd'hui, le mobilier de bureau, par exemple, 5% du mobilier de bureau est remis sur le
11:27 marché.
11:28 95% est recyclé ou jeté, où on estime que 60% pourra être remis sur le marché.
11:32 Donc, de toute façon, partout.
11:35 Et nous, dans toutes les familles de produits qu'on a aujourd'hui, on sait très bien
11:38 que beaucoup peuvent être remis sur le marché.
11:40 L'économie du remploi, il faut l'industrialiser.
11:43 Il faut vraiment en faire une vraie économie.
11:45 Mais ça, c'est un gros enjeu pour nous parce que de toute façon, en tant que distributeurs,
11:48 si on veut retourner notre scope 3, notre empreinte carbone, c'est par le scope 3
11:51 que ça passe.
11:52 Le vrai sujet des ETI, moi, j'ai l'impression qu'il est sur le recrutement aujourd'hui,
11:55 c'est-à-dire dans la guerre des talents.
11:56 C'est là où ta taille intermédiaire, je ne peux pas filer toutes les reines alors
12:00 que je peux le faire dans une PME si j'attire un gars, il va vraiment pouvoir être au charbon
12:04 et tout faire, il va adorer.
12:05 Évidemment, je n'ai pas les capacités des grands gros.
12:07 En fait, on a deux sujets.
12:09 On a un sujet de notoriété.
12:11 C'est-à-dire que là, il faut reconnaître d'abord que les ETI ont peu fait de marque
12:17 employer.
12:18 Je pense qu'on a tous compris qu'aujourd'hui, il fallait vraiment une stratégie de marque
12:22 employer.
12:23 C'est pour ça qu'on a la catégorie.
12:24 C'est pour ça que la catégorie aussi, si ETI, on arrive à véhiculer nos valeurs.
12:27 Après, on a toute une partie des collaborateurs qui sont extrêmement intéressés par l'autonomie,
12:35 le sens que donne une ETI.
12:36 La vraie question aujourd'hui, c'est de les attirer.
12:38 Franchement, ce n'est pas une fois qu'ils sont dans le système.
12:40 Après, on a un autre sujet.
12:41 C'est du fait de notre emplacement territorial, on a quand même des difficultés d'accès.
12:45 Ça, c'est le revers d'être dans 70 % dans les territoires.
12:49 Donc ça, c'est un autre sujet.
12:51 Après, aujourd'hui, là, il faut se prendre en main.
12:53 Il faut créer de la marque employer.
12:55 La crise immobilière va vous faire un booster.
12:57 Je ne sais pas.
12:58 Non, mais il faut qu'on se fasse connaître.
13:00 Je crois que nous, on l'a appris chez Mélenchon.
13:02 Pierre Giacometti va venir dans un instant.
13:04 Entreprise superstar.
13:05 Bon, tu verras.
13:06 L'entreprise est plébiscitée comme jamais, mais le rayonnement de l'entreprise, le rayonnement
13:13 de l'entreprise est le premier facteur de fierté d'appartenance.
13:16 Il faut dire ça à l'ensemble des chefs d'entreprise qui nous regardent.
13:18 "Oh, marque employeur.
13:19 Oh, oh, oh, moi, j'ai ma bottom line à travailler."
13:21 Oui, ben, tu vas la travailler comme ça.
13:23 C'est vrai.
13:24 Je reconnais qu'on a tous appris de ça, qu'on n'était pas les ETI, qu'on était un peu
13:27 les champions cachés des territoires, etc.
13:30 Et qu'aujourd'hui, on n'a pas d'autre choix.
13:31 Et je pense aussi qu'il faut qu'on ait une vraie stratégie de segmentation.
13:34 C'est-à-dire, par exemple, quand on prend des jeunes diplômés, c'est peut-être pas
13:38 la peine d'aller là où tout le monde va.
13:40 On peut aller aussi vers des UFR, des endroits où il y a des très bons, qui sont moins
13:43 chassés, qui ont des voitures.
13:45 Je crois aussi qu'il faut qu'on soit très smart dans la capacité de ciblage qu'on a
13:49 des collaborateurs.
13:50 On doit avoir une stratégie comme d'acquisition client.
13:53 On ne peut pas juste se dire "je vais dans le même combat que tout le monde, l'océan
13:57 rouge où tout le monde va recruter".
13:58 Donc, il faut qu'on soit intelligent aussi dans la façon de recruter.
14:01 Dernier point, la technologie.
14:03 Alors, particulièrement toi, sur ton activité ?
14:06 Majeur.
14:07 L'IA change tout ?
14:08 L'IA change tout.
14:09 Alors, l'IA commence à changer beaucoup de choses.
14:11 Là, sur la technologie, en fait, je crois que le vrai enjeu des ETI, c'est les grands
14:16 partenariats.
14:17 C'est-à-dire que je pense qu'on est passé d'une logique à se dire "je fais mon IT".
14:21 Ce n'est plus possible de la faire seule.
14:23 J'agrège des compétences, mais ça devient trop compliqué.
14:26 Donc, je crois beaucoup que nous, ETI, on doit avoir des grands partenariats avec quelques
14:31 acteurs.
14:32 Nous, par exemple, Manutan, aujourd'hui, on a été sélectionné par Google pour des
14:35 programmes d'accélération.
14:36 Et c'est vrai que ça nous donne des ailes et donc accès à des compétences qu'on
14:40 n'aurait pas.
14:41 Je pense qu'il faut qu'on soit vraiment raisonné en cercle, c'est-à-dire que je
14:43 garde la compétence en interne, je garde la vision, mais je m'appuie sur un vrai écosystème
14:47 qui me donne accès, et ça pour vous c'est possible, à des ressources que les grands
14:51 groupes peuvent éventuellement avoir en interne ou des startups peuvent avoir en interne.
14:54 Ça, c'est vraiment possible maintenant.
14:56 Et puis, c'est pas mal.
14:57 Il y a un peu Strike, là, quand tu es en partenariat avec Google.
15:00 Pour travailler ton attractivité en plus, ça peut être pas mal.
15:04 Oui, Jean, venez jouer dans le plus grand des terrains de jeu du monde parce qu'on
15:08 est dessus.
15:09 C'est pas mal.
15:10 Je pense qu'il faut qu'on acquiert la compétence de l'externe avec des partenariats.
15:15 Les ETI n'étaient peut-être pas non plus très familières de ce genre de travail avec
15:19 plutôt une volonté de garder.
15:20 On dit que c'est pas possible, il faut être réaliste, nous manutons, ce qu'on est en
15:24 train de faire dans l'e-commerce.
15:25 Mais pour le coup, en France, que ce soit via des startups, via les grands acteurs américains,
15:31 via les grandes sociétés françaises, très franchement, il y a tout l'écosystème pour
15:34 s'accélérer.
15:35 Par contre, c'est une nouvelle façon, c'est une entreprise étendue, c'est des RH qui
15:38 vont aussi apprendre à recruter des personnes qui sont en auto-entrepreneurs.
15:44 Ça change, mais ça, ça se fait.
15:46 - Merci Pierre-Olivier.
15:49 Pierre-Olivier Brial qui nous accompagnait.
15:52 On va voir l'entreprise superstar avec Pierre Giacometti tout de suite.
15:55 - Donc Pierre Giacometti, salut Pierre.
16:03 - Bonjour.
16:04 - C'est le co-fondateur de NoCom, le baromètre de la transformation des entreprises.
16:08 J'ai titré "Entreprise superstar", c'est vraiment ce que j'ai vu en voyant ton baromètre.
16:14 - C'est ma entreprise superstar.
16:17 C'est le jugement des salariés sur leur propre boîte.
16:21 C'est un petit peu comme quand on fait cet exercice en politique, l'Assemblée nationale
16:27 versus mon député.
16:28 J'aime mon député, l'Assemblée, l'institution, pas forcément autant.
16:32 Et dans le cadre de cette enquête, c'est vrai que le jugement des salariés français
16:36 du privé comme du public, singulièrement du privé, sur leur propre entreprise, ça
16:41 s'est plutôt renforcé au fil des années, encore un peu plus avec la crise Covid.
16:45 Et il y a des extraordinaires preuves d'attachement, de fierté, même parfois d'amour, de relations
16:50 très étroites.
16:51 Ça ressemble un peu à une relation comme si c'était une seconde famille.
16:54 Il est vrai qu'on passe beaucoup de temps finalement dans la journée au travail, dans
16:57 sa boîte, même si on travaille à distance.
17:00 Et donc ça donne un paysage d'une relation entre les salariés français et leur entreprise,
17:06 un petit peu refuge.
17:08 Quand on voit à quel point la société française aujourd'hui est confrontée à toute une
17:11 série de crises de confiance et de défiance, l'institution-entreprise donne le sentiment
17:15 de résister contre vents et marées.
17:18 Écoute, ça a été pour moi une incroyable, vraiment je pèse mes mots, une incroyable
17:22 surprise les résultats de ton rapport.
17:24 Oui, mais ça veut dire que même moi en fait, je me laisse biaiser par le discours
17:28 ambiant.
17:29 J'ai l'impression qu'on se laisse emporter par le discours ambiant et je tenais, merci
17:33 que tu sois là, je tenais absolument parce que les chefs d'entreprise doivent aussi
17:38 se laisser emporter.
17:39 On ne parle en ce moment, quand on réunit les chefs d'entreprise, que d'engagement,
17:43 que de difficultés dans le rapport au travail, que de crises du travail, que de crises de
17:47 l'appartenance, que de crises de l'entreprise à travers le télétravail.
17:50 Tu nous dis tout le contraire.
17:52 Alors sur cette première partie de l'enquête, la relation est forte.
17:56 Elle est au minimum faite de bienveillance, au mieux d'adhésion et de presque de militantisme.
18:03 Ah oui, je cite souvent cet exemple ces derniers jours parce qu'il m'a frappé.
18:06 J'entendais chez certains de tes confrères parler de la triste mésaventure que connaissent
18:11 les salariés du groupe Casino.
18:13 Soumis à des très grandes difficultés, avec des menaces très fortes, etc.
18:18 Malgré tout, dans les entreprises en difficulté, il y a aussi un sentiment de fierté d'appartenance.
18:24 Et probablement que la tragédie que vivent un certain nombre de salariés de ce groupe
18:28 est liée au fait que l'attachement au groupe est énorme, qu'elle est le symbole d'une
18:33 région, d'une ville, du nom d'un stade, son fondateur Geoffroy Gichard, fondateur
18:37 de Casino.
18:38 Donc il y a dans les entreprises, notamment celles qui ont une très longue histoire,
18:43 une relation qui va bien au-delà simplement de pointer, aller travailler le matin, rentrer
18:48 le soir.
18:49 Il y a quelque chose de très, très fort.
18:50 Et c'est vrai que c'est formidable de savoir que pour des entrepreneurs, quand on crée
18:54 son entreprise et quand on a la chance d'avoir des gens mobilisés autour de soi pour réussir,
18:59 c'est quelque chose qui, en termes de relations de confiance, est devenu assez rare.
19:03 Je ne parle pas de la politique, je ne parle pas de certains médias.
19:06 On a aujourd'hui de la défiance qui circule un peu partout.
19:10 Et l'entreprise est là.
19:11 Mais dans les autres parties de l'enquête, il y a aussi un certain nombre d'exigences
19:16 que les salariés...
19:17 Non mais attends, il faut qu'on y aille.
19:18 Voilà, exactement.
19:19 Et j'allais y venir très, très vite.
19:20 C'est, mesdames, messieurs les chefs d'entreprise qui doutaient peut-être de la façon dont
19:27 aujourd'hui les salariés peuvent considérer l'entreprise.
19:29 Oui, mais attention, il faut donner de sa personne.
19:31 Et le sujet sur le rayonnement de l'entreprise, le sujet sur le dirigeant stratège sont des
19:40 sujets fondamentaux, j'ai l'impression, pour les salariés, Pierre.
19:43 Oui, quand on essaye de comprendre un petit peu ce qui fait la fierté, comment on justifie,
19:48 comment les salariés justifient ce sentiment de fierté que majoritairement ils expriment
19:51 dans cette enquête.
19:52 Les deux, trois premiers éléments, ingrédients de cette fierté, c'est la réputation et
19:58 la notoriété de l'entreprise.
20:00 C'est son histoire et c'est la relation qu'elle a avec la société.
20:05 Au fond, on est assez, je ne dis pas loin, mais c'est bien de réussir.
20:11 C'est bien d'avoir des performances financières.
20:12 C'est bien de réussir un cadre qui soit agréable pour travailler.
20:16 Mais on sent bien que le sujet de la réputation, de la prise de parole, du rayonnement, c'est
20:21 l'expression employée, est quelque chose qui compte beaucoup parce que ça va bien
20:25 au-delà simplement de la marque ou du patron en tant que tel.
20:30 C'est quelque chose qui peut transmettre énormément de valeur et d'éléments de
20:34 fierté.
20:35 Et quand on voit, quand on fait ce constat-là, moi l'expérience que j'ai de ces 15 dernières
20:41 années autour du développement de NoCom et de rencontrer beaucoup de dirigeants d'entreprise,
20:45 j'ai parfois le sentiment qu'ils sous-estiment un peu ce capital et cette attente.
20:51 Ils sous-estiment le fait qu'ils ont finalement autour d'eux des équipes qui sont prêtes
20:56 à se mobiliser, à jouer le rôle d'ambassadeur de la boîte avec une capacité à transmettre
21:01 le message, souvent un petit peu plus authentique et un petit peu plus fin que les investissements
21:07 qu'on fait, c'est normal de les faire, en communication, on dit corporette, en communication
21:11 traditionnelle.
21:12 Nous on pense qu'en réalité il y a dans le cœur des entreprises en interne, c'est
21:15 pour ça que quand on fait le travail d'essayer d'aider les chefs d'entreprise à construire
21:20 leur récit stratégique, la première cible entre guillemets de ce récit stratégique
21:25 c'est d'abord de le partager en interne avant même de penser s'il faut donner une
21:29 interview au premier quotidien économique du coin de la rue.
21:32 Non, le sujet central c'est d'abord le partage avec l'interne et par les temps qui courent,
21:37 le renforcement du lien avec les salariés c'est quelque chose de capital.
21:40 Oui, mais le rayonnement de l'entreprise c'est bien dans, je ne pense pas forcément
21:45 à Bismarck ou aux échos, la communication extérieure au sens très très large, je
21:50 me souviens de Christophe de Margerie à l'époque qui me disait un tiers de mon temps, un tiers
21:57 du temps du patron de Total, c'est de la communication extérieure au sens très très large.
22:02 Alors Total est dans une situation telle qu'elle en a besoin cette entreprise, aucun
22:06 problème mais voilà, il faut accepter de donner de sa personne à ce niveau-là sans doute.
22:12 Dans les échanges qu'on a eus ces derniers jours avec un certain nombre de dirigeants
22:15 d'entreprise sur ces résultats, certains me faisaient remarquer que dans ce tiers consacré
22:20 à la communication extérieure, il y a un petit peu trop de communication financière
22:24 et pas suffisamment de communication pour raconter la stratégie, la vision, ce qu'on
22:30 a qualifié dans cette enquête de patron stratège, les salariés français attendent
22:35 aussi au-delà de la performance des résultats de ces protocoles de communication assez incontournables
22:41 surtout pour les bois de côté, il y a une attente d'éclairage, de vision, de partage
22:46 du rôle de l'entreprise sur ce qu'elle est et sur ce qu'elle joue comme rôle dans
22:49 la société qui est attendue par les salariés.
22:51 Moi j'ai toujours vu dans un certain nombre d'expériences passées des patrons lorsqu'ils
22:57 communiquaient à l'extérieur ne pas se rendre compte vers quel point, il y avait
23:00 toujours cette espèce d'obsession, quelle est l'audience du média concerné et on
23:03 leur disait souvent n'oubliez jamais que parmi ceux qui vous écoutent, il y a d'abord
23:07 vos salariés qui sont fiers de vous entendre, de vous voir raconter la boîte, le cas est
23:11 cher de dire du bien d'eux, c'est possible aussi et je pense que cet élément-là il
23:15 est souvent sous-estimé par aujourd'hui les dirigeants d'entreprise, moins qu'avant
23:20 parce que je pense qu'on a quand même beaucoup progressé en France du point de vue de la
23:22 communication des dirigeants d'entreprise mais on a quand même si vous voulez le plus
23:27 souvent, même quand on a le sentiment d'avoir des boîtes en bonne forme qui ont des choses
23:30 intéressantes à raconter, c'est le cas notamment dans des entreprises de tradition
23:34 familiale, une sorte de premier réflexe de précaution qui consiste à dire vivons heureux,
23:41 vivons cachés, ne parlons pas trop, les journalistes on ne sait même pas ce qu'on peut en penser.
23:45 On vient d'en parler avec Pierre Olivier.
23:47 C'est un problème, si vous y rajoutez le côté des réseaux sociaux.
23:50 Alors justement, un mot, là pour le coup je prêche pour ma paroisse, l'audience, pardon
23:57 mais c'est une valeur mais complètement désuète, c'est-à-dire le sujet maintenant c'est la
24:02 queue de comète, le sujet c'est les multiples rebonds grâce aux réseaux sociaux et à
24:08 l'ensemble aujourd'hui du développement digital que va connaître votre intervention
24:11 et votre intervention, quelle que soit le média, si elle est pertinente, elle va rebondir.
24:16 Elle circule.
24:17 Si elle n'a aucun intérêt, vous aurez beau la faire aux 20 heures de TF1, elle n'aura
24:21 pas d'impact mais ça c'est ton métier, tu le sais beaucoup mieux que moi.
24:24 Attends parce que quand même, tout ça c'est bien joli mais motivation de son choix de
24:30 son entreprise, le facteur rémunération au plus haut.
24:33 Oui, ça c'est une évolution dans les trois dernières éditions de ce tableau de bord
24:38 parce que ça fait maintenant quatre ans qu'on le suit.
24:41 Jamais le motif de la rémunération n'a été aussi haut comme explicatif de la présence
24:48 dans l'entreprise concernée et mieux encore quand il s'agit de justifier le cas échéant,
24:52 un changement de boîte, c'est de très très loin le critère de rémunération.
24:56 Alors on est dans une France qui économiquement va mieux du point de vue de l'emploi et va
25:02 moins bien du point de vue de la stabilité des prix.
25:05 Donc la pression sur le niveau de vie, sur le pouvoir d'achat, il est très clairement
25:08 ressenti par les salariés qu'on a interrogés, que l'IFOP a interrogé pour nous et c'est
25:14 un élément qui est en progression constante, notamment, j'insiste parce que c'est dans
25:18 deux catégories, dans deux segments qu'on a observé comme étant encore plus signifiant
25:22 de ces résultats, les jeunes générations de salariés moins de 35 ans et dans des catégories
25:27 plutôt de bas salaires.
25:28 C'est là où la pression sur la rémunération est la plus forte.
25:32 Je comprends les catégories de bas salaires sur les jeunes générations.
25:35 Moi j'aime bien que ça relativise cette espèce de discours ambiant que j'entends
25:40 partout de "non c'est vraiment des gens qui ne sont sensibles qu'aux valeurs et particulièrement
25:48 d'ailleurs à la lutte".
25:52 Oui enfin mais moi on me sert systématiquement la lutte contre le réchauffement climatique
25:56 comme première motivation d'adhésion à une entreprise.
25:58 Non là c'est clairement, c'est relativisé par les résultats de cette enquête.
26:03 2 minutes 30, transformation des relations au travail quand même.
26:08 C'est aujourd'hui la grosse question que se posent les chefs d'entreprise.
26:12 Tu décris d'ailleurs dans l'étude tout le sujet du télétravail.
26:15 Ils sont aujourd'hui en train pour beaucoup d'entre eux, je pense que je me fais leur
26:19 porte parole, d'essayer de ramener tout le monde au bureau.
26:21 C'est un mouvement compliqué, il y a du va et vient.
26:23 On pensait que c'était un combat gagné.
26:25 C'est compliqué, au moins trois jours par semaine pour retrouver de la cohésion.
26:29 Comment est-ce que tu vois les choses Pierre ?
26:31 En fait, le mouvement sur le retour progressif sur le lieu de travail, il est évident et
26:38 les salariés font ce constat dans l'enquête que c'est maintenant un temps de travail
26:42 beaucoup plus équilibré entre passer à l'extérieur, passer chez soi et passer au
26:47 bureau ou au bureau ou sur le lieu de travail.
26:49 Plus préoccupant peut-être, et ça c'est quelque chose qu'on voit nous quand on compare
26:54 des situations d'enquête dans d'autres pays européens auprès de la même population
26:58 ou des mêmes populations, il y a quand même une petite question posée auprès des salariés
27:03 français sur le rapport au travail et au temps de travail, à la durée de vie professionnelle.
27:09 On a l'impression que la grande crise sur la réforme des retraites qu'on a connue
27:13 ces derniers mois en France n'a pas résolu l'équation de communication, s'il faut
27:18 l'appeler comme ça.
27:19 Les Français continuent à penser et de ce point de vue là, ils sont assez singuliers
27:24 et différents d'autres pays européens.
27:26 Ils continuent à penser en France, une grande majorité des salariés pensent qu'on doit
27:29 s'arrêter de travailler à 62 ans.
27:32 On doit aller vers la semaine de 4 jours, on doit consacrer un petit peu plus de temps
27:37 à son temps libre et à sa vie personnelle qu'à travailler plus.
27:40 Il y a quand même les ingrédients d'une société qui semble un tout petit peu en
27:43 décalage par rapport à ce qu'on observe dans d'autres pays voisins de la France.
27:46 Et ça c'est une équation pour le chef d'entreprise qui peut être très très heureux d'une
27:50 partie de ses résultats mais qui est plus inquiète quand on le fait réagir sur la
27:54 dernière partie de cette enquête où on voit quand même qu'il y a un petit problème.
27:57 Au fond, on se dit qu'on a raté un récit aussi d'une certaine manière, un récit
28:01 stratégique sur le rapport au travail.
28:03 Peut-être parce que c'est le résultat d'une sorte de manque de projet collectif.
28:09 Et ça, ça renvoie pas simplement la balle au chef d'entreprise mais probablement à
28:12 toutes les élites.
28:13 Oui, mais ça renvoie la balle au chef d'entreprise.
28:16 Le président du Medef est venu nous le dire.
28:18 Il y a nécessité d'une révolution managériale et patronale.
28:22 C'est d'ailleurs pour ça que quand on travaille sur ces problématiques de stratégie
28:29 de communication, on est toujours assez obsédé à l'idée d'abord d'essayer de faire partager
28:34 un projet, une histoire stratégique, une vision.
28:38 Le patron-stratège, il est d'abord stratège pour les siens, pas simplement pour son environnement
28:42 extérieur.
28:43 Et là, il y a probablement un des ingrédients qui permettrait peut-être de redonner du
28:47 souffle positif dans le sens de, on va forcément à un moment donné être obligé de travailler
28:53 un petit peu plus compte tenu de ce que sont les paramètres de l'allongement de la durée
28:57 de vie.
28:58 Mais pour ça, il faudrait que comme d'autres pays que tu connais bien, on considère enfin
29:02 le travail comme un accomplissement.
29:04 Ou j'ai presque envie de dire à nouveau.
29:05 Et cette enquête ne va peut-être pas assez loin dans ce domaine mais je pense qu'il
29:08 y a effectivement sur ces questions, encore dans certaines catégories de français salariés,
29:15 une vraie question qui est posée sur ces sujets.
29:17 Merci Pierre.
29:18 Merci beaucoup Stéphane.
29:19 Pierre Giacometti donc qui nous accompagnait.
29:22 Merci à vous de nous avoir suivis.
29:23 On se retrouve évidemment la semaine prochaine sur Bismarck.
29:26 Merci.
29:27 Merci.
29:28 Merci.
29:29 Merci.
29:30 Merci.
29:31 Merci.
29:32 Merci.