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Muriel Robin a bousculé mon samedi soir - Tanguy Pastureau maltraite l'info
France Inter
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19/09/2023
Retrouvez « Tanguy Pastureau maltraite l’info » dans la Bande Originale sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/tanguy-pastureau-maltraite-l-info
Catégorie
😹
Amusant
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Tanguy Pastureau !
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- Je ne sais pas ce que vous faites le samedi soir, sans doute de l'amour, parce que vous
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êtes désirables, mais je n'ai ni votre charisme, ni probablement votre consommation
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de psychotropes, donc moi je regarde la télé.
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Et samedi, je me suis mis devant quelle époque ? Talk show dont le concept pour Léa Salamé
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est de parvenir à cadrer Christophe Dechavanne sur 2h30, ce qui revient à dompter un Mustang
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névrotique parce qu'il est à fond.
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Il y a deux semaines, ils avaient mis à côté de lui Kadmerad, en seulement 5 minutes, 170
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000 mots avaient été prononcés, M.
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Lucchini à côté, c'est le mime Marceau, et samedi en invité, il y avait Pierre Arditi,
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l'idole de la gauche chic, pas celle en sarouel, pas celle qui pue la merguez, la gauche fursac,
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digne, qui refuse le SUV parce que c'est vulgaire et qui s'entasse à 12 dans une Zoe,
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qui n'est pas une dame particulièrement avenante, mais une voiture éco-responsable.
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Avec Arditi, il y avait Muriel Robin, ils venaient pour une pièce de théâtre, on
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les recevra d'ailleurs ici le 4 octobre, ah foutre Dieu ce que je suis corporect ! Et
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là devant ma télé, je me suis dit, bon, on va se faire un peu yèche.
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Je me suis alors tourné vers le chômeur longue durée que j'emploie pour me divertir,
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et là vous savez ce qu'il me dit, Yannick Jadot ? Eh ben, moi non plus, parce qu'avec
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les grelots de son bonnet, j'entends rien quand il parle.
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Donc, ça roupille un peu, une émission du samedi soir, quoi, qu'on regarde par défaut
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parce qu'on ne va pas se retaper la rediff des échappées belles sur l'Islande, observer
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le regard extatique qu'a le présentateur au moment où un geyser se déclenche sous
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ses fesses est une expérience à vivre une fois, pas deux.
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Et donc, samedi, coup de tonnerre, un être humain sur le plateau se met à formuler une
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opinion non consensuelle, tout le monde est décontenancé, des gens du public sortent
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de la salle, en criant les interviews avec Amir, ça remet quand même moins de choses
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en question, Christophe Dechavanne a un moment de latence, il faut qu'il canalise son énergie,
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il se roule par terre en léchant le sol, bon, ok, ça a été moins frénétique que
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ça, mais mon hypersensibilité me pousse à vivre les choses de manière extrême.
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Arrêtez d'hurler ! Cet être humain, c'est Muriel Robin.
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Mais ce qu'elle dit, samedi, c'est que dans le cinéma, si on est ouvertement homosexuel,
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on ne vaut rien, je la cite.
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Donc là, je me dis, quoi ? Muriel Robin, homosexuel ? Voilà autre chose, bientôt
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ils vont nous dire que Youssou N'Dour est noir.
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Et bêtement, moi je pensais que ce n'était plus un sujet depuis longtemps, donc je suis
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surpris, voilà un samedi soir qui n'est pas comme les autres que je me dis.
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Là, j'allume Internet, ce réseau dont Daniel Morin me disait hier « j'attends
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qu'il y ait un peu de monde dessus pour m'y mettre », et je constate que sur X,
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Facebook, tout ça, tout le monde a un avis sur Muriel Robin, tout le monde.
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Alors je vous passe les commentaires idiots d'internautes disant « elle a aucun talent,
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c'est pour ça qu'elle ne tourne pas », juste, Muriel Robin, en 2007, a reçu un Emmy
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Award, voilà, on n'est pas nombreux au pays de Molière et Kinvey à avoir eu cet honneur,
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moi j'ai eu un Emmy Winehouse Award au concours du plus gros buveur de cidre en 2015, je perçois
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la différence.
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Je passe aussi sur le fait que sur scène, elle arrive quand même à faire vivre 15
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personnages par sketch, juste en faisant semblant de leur parler, et au début, d'ailleurs,
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ça faisait drôle, vous savez, les premières fois, elle disait « alors Gérard, au niveau
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de l'édition, t'as pris un café après ton Paris-Brest ? » et on cherchait Gérard
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physiquement sur scène, moi je criais « mais je ne vois plus que la moitié des personnes,
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qu'est-ce qui m'arrive ? ». Bon, ensuite, on s'est habitués, mais ça reste une performance.
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Donc nul, non, on ne fait pas une carrière sur 40 ans si on n'est pas bon, à part
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Jack Lang.
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Et depuis samedi, tout le monde débat, j'ai vu une interview de Dominique Besnéard disant
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qu'Edwidge Feuillère aimait les femmes, bon, c'est Besnéard, ses références remontent
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jusqu'à la première comédienne de l'histoire, une néandertalienne non épilée qui a joué
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le rôle d'un bison un soir au tour du feu, mais Edwidge Feuillère ne disait pas qu'elle
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était lesbienne, et Besnéard ajoute qu'il connaît plein d'acteurs gays encore aujourd'hui
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qui n'osent pas le dire, de peur de perdre des rôles.
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Ça m'a rappelé George Michael en 88, qui en boîte paluchait des bonshommes, et au
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bras du 4 juste avant de sortir de la boîte, on collait une peuf Figar et Gisèle Elibi.
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Et là, dans les yeux de George, on lisait le même ennui que celui que ressentirait
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Alain Juppé dans un concert de hip-hop.
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En fait, 88, c'est loin, on avait des serviettes Fido-Dido et Nagui était brun, mais rien
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n'a changé.
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Ma conclusion, c'est que Muriel Robin a peut-être raison, mais en tout cas que ce
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n'est pas la faute du public, puisque le public est ouvert en France, notamment la
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question de la sexualité nous intéresse très peu, même l'affaire Griveaux, tout
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le monde s'était dit « c'est un pénis », alors que le même truc aux Etats-Unis,
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mais CBS partait en breaking news, le public est au caire.
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Regardez Daniel, la moitié de ses chroniques c'est sur mon corps, et ça choque personne,
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parce que les fantasmes de Daniel, qui viennent sans doute qu'en penser des capacités érectiles
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aujourd'hui restreintes, sont acceptés.
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Maintenant, l'industrie du cinéma ne l'est peut-être pas ouverte, je ne sais pas, je
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ne connais pas.
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Ce que je sais, c'est que quand un hétérosexuel incarne à l'écran un homosexuel, il remporte
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un Oscar, on dit « quelle performance », il y a De Niro qui vient lui dire « veux-tu
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boire un verre ? », il y a Tom Cruise qui vient lui dire « sais-tu que si tu me donnes
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tout ce que tu as, je t'inscris à la Scientologie, c'est super ». Mais un homosexuel pris
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pour incarner James Bond, où il butine 90 filles après leur avoir juste dit « je
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m'appelle James », on se dit « mais quel acteur ! », ça n'existe pas trop, parce
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que pour le système, tu es gay avant d'être une personne.
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Quant à ce qu'a dit Muriel Robin sur le fait de n'être pas désirable si on n'est
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pas pénétrable, ça sonne comme si cette femme avait quitté un club, ça m'a rappelé
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la fois où j'avais résilié mon abonnement à France Loisir, et bien ensuite en boutique,
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je n'étais pas accueilli pareil.
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Alors, bis à Muriel Robin, et au public français, quant à toi cinéma, détends-toi
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un peu si c'est le cas, c'est quand même vieux, George Michael.
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