• il y a 2 ans
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Transcription
00:00 *Générique*
00:08 - Bonjour Carl ! - Bonjour Alexandre !
00:09 - Ce matin vous nous reparlez du remaniement, on l'attendait hier après-midi, et puis dans la soirée,
00:14 et finalement c'est pour on ne sait pas trop quand dans la journée. A priori, comment vous expliquez ce retard ?
00:19 - Ah c'est un classique des remaniements, on sait quand ça commence mais on ne sait jamais quand ça se termine.
00:24 Vous savez sur le papier ça a l'air simple, on part du principe qu'entrer dans un gouvernement est un honneur qui ne se refuse pas.
00:29 Et c'est là que ça se complique car non seulement certains peuvent refuser,
00:33 mais d'autres ont des idées très précises de ce qu'ils veulent faire et de ce qu'ils ne veulent pas faire,
00:36 et il faut composer aussi avec ceux qui ont une idée encore plus précise du rang protocolaire qui leur revient.
00:41 Mais c'est pas le plus difficile de l'opération.
00:44 Le plus compliqué reste quand même que la liste est composée par deux personnes,
00:48 le Premier Ministre et le Président de la République.
00:50 Le premier croit être le véritable décisionnaire quand en fait c'est le second qui tranche.
00:54 - Bon vous voulez dire que c'est tendu entre Matignon et l'Elysée ?
00:57 - Ah ça c'est un autre classique des remaniements, le bras de fer entre Matignon et l'Elysée.
01:02 Le Premier Ministre étant le chef du gouvernement, il veut pouvoir le composer à sa main, c'est humain.
01:06 En gros c'est mettre des gens de confiance à des postes clés, écarter ceux qui pourraient lui faire de l'ombre.
01:12 Alors le Président veut exactement la même chose mais curieusement ce ne sont jamais les mêmes personnalités.
01:16 Je vous prends juste un exemple récent.
01:18 Lors de la composition du gouvernement Borne 2 en juillet 2022, c'est pas si loin,
01:23 la Première Ministre voulait écarter Gérald Darmanin du ministère de l'Intérieur.
01:26 Elle n'a pas eu d'un gain de cause, loin de là, puisque en plus de conserver son poste,
01:31 il récupérait l'outre-mer dans son portefeuille.
01:34 Le Président n'a pas accédé à la demande de la Première Ministre,
01:36 qui a jugé plus utile pour lui d'avoir ce transfuge de la droite à ses côtés et satisfait,
01:40 plutôt que dehors et mécontent.
01:42 Les intérêts de Matignon et de l'Elysée ne sont jamais les mêmes,
01:45 et le Premier Ministre oublie souvent la règle,
01:47 qui veut que dans ce bras de fer, c'est le Président qui gagne tout le temps.
01:49 - Mais pourquoi le Premier Ministre oublie cette règle ?
01:51 - Ah bah ça c'est une excellente question Alexandre, je vous remercie de l'avoir posée.
01:55 Non, il suffit pourtant de regarder l'histoire des remaniements sous la Ve République
01:58 pour comprendre que jamais un Premier Ministre n'a pu imposer le gouvernement de son choix au Président,
02:02 en dehors des périodes de cohabitation bien évidemment.
02:05 Au mieux, le chef du gouvernement peut choisir une personnalité proche de lui.
02:09 On se souvient, Jean-Pierre Raffarin a ainsi pu avoir son ami Dominique Busserot
02:12 dans son gouvernement en 2002 avec Cirac,
02:14 ou François Fillon qui peut choisir Roselyne Bachelot avec Nicolas Sarkozy.
02:18 Généralement c'est tout.
02:19 On sait qu'Elisabeth Borne plaide pour un changement plus important,
02:23 quand Emmanuel Macron lui veut un simple réajustement.
02:26 Et là encore, on sent que le Président est prêt de gagner la partie.
02:29 A l'instar de Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron considère le locataire de Matignon comme un collaborateur.
02:34 Il ne veut pas qu'il ait une trop grande envergure politique.
02:36 C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles il s'est séparé d'Édouard Philippe
02:39 quand celui-ci est devenu populaire et a commencé à avoir un agenda politique
02:42 qui était différent de celui du Président.
02:43 - Ce qui n'est pas le cas avec Elisabeth Borne.
02:45 - Ah non bien sûr, c'est sans doute la principale raison pour laquelle Emmanuel Macron l'a maintenu à son poste.
02:50 Et comme au-delà des compétences affichées par elle, il prépare l'avenir,
02:54 il devrait promouvoir, selon ce qu'on entend, les personnes ambitieuses
02:58 comme Gérald Darmanin et Gabriel Attal.
03:00 Deux hommes politiques qui ne cachent pas leurs ambitions d'accéder un jour à Matignon,
03:04 voire briguer l'Elysée.
03:06 Diviser pour mieux régner un vieil adage que le Président de la République,
03:10 comme les autres avant lui, prend un malin plaisir à appliquer dans son gouvernement.
03:13 - Merci Karl Meus du Figaro Magazine.
03:16 Et à demain Karl, à 7h50 sur Europe 1.

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