La parole aux Français Week-End du 15/04/2023
L'actualité vue par les témoins du quotidien dans #LaParoleAuxFrancaisWE
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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans La Parole au français week-end. Je suis heureuse de vous accueillir en compagnie aujourd'hui de Florian Tardif.
00:00:07 Bonjour Florian, au service politique de la rédaction. Je vais bien et vous-même ? C'est vrai que ça fait longtemps que vous ne l'avez pas vue.
00:00:12 On est ravis de vous accueillir et de vous revoir. Les téléspectateurs vous en avez déjà vu, on vous garde un petit peu.
00:00:17 A côté de vous, Jean Messia, bonjour, bienvenue. Président de l'Institut Apollon. Nous accueillons également Ludovic Thoreau, maire UDI de Coubron et aussi médecin.
00:00:27 On va revenir dans un instant sur cette promulgation de la loi qui entérine la réforme des retraites.
00:00:33 On parlera aussi éducation avec un désintérêt des plus jeunes pour la lecture. Ce n'est qu'un aperçu du programme d'aujourd'hui.
00:00:40 Restez avec nous, on fait d'abord le point sur l'essentiel de l'actualité avec Adrien Spiteri.
00:00:44 Les syndicats de la SNCF proposent une journée de la colère cheminote ce jeudi prochain.
00:00:52 Cette date tombe la veille des vacances scolaires des régions parisiennes. Nous ne passerons pas à autre chose, déclarent les syndicats.
00:00:59 La journée est présentée comme une étape de préparation aux manifestations du 1er mai.
00:01:05 L'intersyndical espère justement une mobilisation exceptionnelle. Le 1er mai date de la fête du travail.
00:01:11 La CGT et la CFDT ont réagi à la promulgation de la loi sur la réforme des retraites cette nuit.
00:01:17 Selon eux, il s'agit d'un nouveau signe de mépris du président de la République.
00:01:22 Et puis le patron du comité international paralympique se dit confiant à 500 jours des JO de Paris 2024.
00:01:29 Selon lui, la capitale sera à la hauteur de l'événement.
00:01:33 Près de 350 000 personnes en situation de handicap sont attendues l'été prochain.
00:01:38 Il se félicite également de l'augmentation de l'intérêt du public pour les jeux paralympiques.
00:01:45 Emmanuel Macron s'adressa donc aux Français lundi. Hier soir, il a promulgué la loi confirmant la réforme des retraites.
00:01:53 Elle est parue au journal officiel ce matin et valide donc le passage de l'âge légal du départ à la retraite de 62 à 64 ans.
00:02:01 Quelques heures seulement après la validation de l'essentiel de ce texte par le conseil constitutionnel.
00:02:06 C'est une promulgation expresse qui a saisi syndicats et oppositions. On en parlera évidemment dans quelques instants.
00:02:13 On va d'abord sonder un peu les Français qu'on a interrogés ce matin.
00:02:16 Alors que pensez-vous de l'adoption de cette loi ?
00:02:19 Écoutez les propos recueillis à nos micros sur les marchés notamment.
00:02:23 Finalement, c'est certes le parcours démocratique qu'on nous promet depuis quelques jours en disant que c'est inéluctable.
00:02:30 Mais en réalité, c'est bien plus profond que ça parce que c'est une réforme qui crée un peu une crise politique de confiance.
00:02:36 Le conseil constitutionnel a fait son travail. Il a jugé selon le droit. La promulgation, c'est peut-être un peu rapide.
00:02:44 D'autant que compte tenu des mouvements sociaux, il faudrait peut-être différer un peu.
00:02:51 J'aimerais pas que mes enfants travaillent jusqu'à 64 ans. Ça fait trop. À quel moment tu profites de ta retraite au fait ?
00:02:57 Voilà, c'est ça. Tu vas pas travailler toute ta vie au temps de profiter de ta retraite, tu meurs.
00:03:02 C'est une décision que j'accepte même si effectivement j'y trouve que ça a duré très longtemps,
00:03:08 que les discussions étaient un peu tronquées à l'Assemblée, qu'il n'y a pas eu vraiment de débat.
00:03:12 On se sent complètement abandonnée, délaissée. C'est quand même injuste. On se dit voilà, aujourd'hui travailler jusqu'à 64 ans.
00:03:18 Oui, on vit plus longtemps mais dans quel état on vit en fait ?
00:03:21 L'espérance de vie est plus longue mais par contre l'espérance de vie sans incapacité, elle l'est pas.
00:03:25 C'est eux qui ont décidé et maintenant on n'a plus le choix.
00:03:28 Voilà, on n'a plus le choix, ce n'est pas ce que pensent évidemment tous les Français ni les syndicats
00:03:32 qui affirment rester plus déterminés que jamais. On fait d'abord un point politique avec vous Florian Tardif.
00:03:38 On sent en tout cas qu'avec cette promulgation qui a pu en surprendre quelques-uns,
00:03:43 qu'Emmanuel Macron lui veut tourner au plus vite la page sur cette crise sociale et politique afin de relancer son second mandat.
00:03:49 Oui, Emmanuel Macron mais également l'ensemble de son entourage puisque il y a quelques minutes à présent,
00:03:54 Gérald Darmanin a tweeté sur les réseaux sociaux une photo de lui visiblement dans un bar PMU du nord de la France.
00:04:05 Il vient du nord du pays donc il retourne sur ses terres électorales
00:04:10 mais c'est assez intéressant en termes de communication puisqu'il est autour des habitants
00:04:15 qui sont en train très certainement d'échanger autour de ce qui s'est passé hier,
00:04:19 cette validation par les sages et la promulgation par le chef de l'État qui a été publiée cette nuit au journal officiel.
00:04:27 L'air détendu, serein, c'est ce que souhaite renvoyer comme image l'exécutif aujourd'hui
00:04:32 afin d'avancer, de tourner très clairement la page.
00:04:35 Vous l'avez compris, c'est l'image que souhaite renvoyer le président de la République mais également son entourage.
00:04:39 Donc avec cette photo que je viens d'envoyer et qu'on aura l'occasion de découvrir très certainement dans les prochaines minutes
00:04:46 qui vient d'être publiée par le ministre de l'Intérieur.
00:04:49 Mais voilà, l'ambition du chef de l'État et on risque d'en reparler également dans les prochaines minutes
00:04:54 avec l'allocution qui est prévue ce lundi à 20h, c'est de tourner la page, d'avancer, de parler d'autre chose.
00:05:02 Il devrait s'exprimer autour de trois priorités, le travail, l'ordre républicain et le progrès,
00:05:06 progrès notamment en termes de rénovation énergétique ou autre sur les questions environnementales.
00:05:12 En tout cas, cela devrait faire partie de l'allocution du chef de l'État ce lundi.
00:05:16 Vous n'avez pas eu le discours que le chef de l'État pourrait prononcer lundi soir.
00:05:21 Il y travaille encore.
00:05:23 Ça veut dire surtout qu'il ne va rien annoncer de nouveau à ces Français qui contestent sa réforme et qui attendent de lui encore un message.
00:05:29 Ce qui est beaucoup commenté depuis plusieurs heures, c'est la promulgation rapidement de la loi.
00:05:36 On aura l'occasion également d'en reparler. C'est ce qui est reproché par les opposants politiques à Emmanuel Macron et par les syndicats.
00:05:42 On peut le comprendre. Les syndicats avaient appelé le président de la République hier suite à la validation par les Sages
00:05:47 d'attendre quelques jours, un temps de latence, de pouvoir peut-être échanger avec le président de la République avant qu'il ne promulgue la loi.
00:05:54 La décision a été prise de promulguer rapidement la loi, tout simplement parce qu'on m'expliquait ce matin dans son entourage
00:06:00 qu'il ne voulait pas faire une Jacques Chirac, c'est-à-dire de prendre la parole ce lundi, comme l'avait fait à l'époque Jacques Chirac
00:06:09 sur une toute autre réforme, notamment réforme de l'école, où il annoncerait la promulgation de la loi et en même temps sa suspension
00:06:19 afin d'en rediscuter potentiellement avec les syndicats.
00:06:22 Non, c'est en promulgue. Je m'exprime face aux Français et je parle d'autres sujets, du travail de l'ordre républicain et du progrès
00:06:29 afin de tenter, vous l'avez compris, de tourner la page et de clore notamment le conflit social qui perdure dans la rue depuis maintenant trois mois.
00:06:38 Et on tourne la page. Jean Messias l'a dit, cette promulgation expresse, elle est prise par beaucoup pour du mépris,
00:06:44 que eux disent d'ailleurs constant dans cette affaire, comme une provocation, une fébrilité aussi de la part d'Emmanuel Macron.
00:06:51 Écoutez, qui eût cru que le professeur Émile Coué allait avoir un descendant lointain à la tête de la France qui appliquerait avec tant de zèle
00:07:00 la méthode du même nom, la méthode Coué, qui consiste effectivement à croire que parce qu'on a une idée qui est très fortement ancrée dans son imaginaire,
00:07:10 et bien que cette idée s'autoréalise en quelque sorte.
00:07:13 Si on est malade et qu'on croit qu'on va guérir, la guérison reviendra d'elle-même.
00:07:20 Et bien là, c'est un peu le mécanisme que met en place Emmanuel Macron en quelque sorte.
00:07:24 C'est-à-dire qu'il sait que la réforme, il est convaincu par cette réforme.
00:07:28 Il sait que cette réforme va de toute façon s'inscrire et qu'on va passer à autre chose.
00:07:33 Il dit qu'on va passer à autre chose.
00:07:34 Et le simple fait de le dire comme par magie pourrait se réaliser.
00:07:37 D'où son accélération et sa célérité finalement à promulguer la loi et à faire en sorte que tout se passe comme si le pays était au plus calme.
00:07:48 Une partie des Français le disait aussi.
00:07:50 Souvenez-vous des sondages qui sont sortis d'ailleurs assez tôt dans ce dossier de Français qui se disaient contre cette réforme,
00:07:56 mais qui étaient dans la majorité convaincus que de toute façon elle passerait. On y est ?
00:08:00 Oui, mais ils sont tout aussi majoritaires à penser qu'une fois que la réforme est promulguée,
00:08:04 le mouvement social allait continuer et la colère allait se poursuivre.
00:08:07 Donc vous savez, les choses en la matière sont très complexes.
00:08:10 Et évidemment, il y a dans la manière de gouverner d'Emmanuel Macron, s'agissant de cette réforme et s'agissant du reste, une provocation permanente.
00:08:20 C'est-à-dire que quand par exemple il dit au syndicat "écoutez, ma porte est grande ouverte, mais on va parler de tout sauf de cette réforme puisqu'elle est passée",
00:08:29 c'est quand même assez dur à entendre.
00:08:31 Alors même que c'est ça qui cristallise tout le pays et qui crispe l'ensemble des Français.
00:08:36 Le président des Français leur dit "je vais parler de tout sauf de ce qui vous agace". C'est compliqué quand même.
00:08:42 Vous parlez de Darmanin qui va dans un café dans le Nord, mais quel cinéma !
00:08:46 Ils savent très bien que là-haut, maintenant, M. Emmanuel Macron, le président, où qu'il aille, il y aura des manifestations.
00:08:55 Donc on en voit Darmanin là-haut, mais ils croient que les Français sont idiots.
00:08:58 On voit la photo dont nous parlait Florian Tardif tout à l'heure.
00:09:01 Est-ce que vous croyez que ça représente tous les cafés de France où on fait "welcome" à tous les ministres ?
00:09:07 Non mais est-ce qu'ils nous prennent pour des idiots ? Est-ce qu'ils arrêtent de faire ce genre de choses qui va nous énerver un peu plus ?
00:09:12 Maintenant je reviens à cette réforme.
00:09:14 Est-ce que cette photo vous inspire, Ludovic ? Vous la voyez ? Vous voyez un ministre de l'Intérieur au comptoir avec des Français et vous vous dites qu'il se fiche de moi ?
00:09:19 Je pense d'ailleurs qu'il lui offre sa boisson. J'en suis sûr. C'est tous des copains. Qu'on arrête de faire du cinéma, s'il vous plaît.
00:09:24 Je pense que derrière il y a un cordon de CRS qu'on ne voit pas et qui empêche les autres de rentrer.
00:09:27 Donc laissez le peuple s'exprimer. Là, ce n'est pas le peuple qui s'exprime.
00:09:30 Il ne faut pas faire de la politique fiction tout de même.
00:09:33 Ce n'est pas de la politique fiction, ça ?
00:09:35 Non mais je suis d'accord qu'effectivement il y a une communication qui est de dire "regardez, tout se passe bien, je suis au milieu des Français, etc."
00:09:42 Mais de là à dire "très certainement, il y a un cordon de sécurité qui empêche les manifestants"
00:09:46 Vous pensez que M. Darmanin se déplace quelque part aujourd'hui et n'importe quel ministre sans s'assurer de sa sécurité ?
00:09:54 Mais toujours et d'autant plus le ministre de l'Intérieur.
00:09:56 Donc je vous assure que derrière M. Légevoyard, il y a un ou deux policiers.
00:09:59 Il n'y a pas un cordon de sécurité en train d'empêcher des manifestants de pénétrer dans un café.
00:10:04 Excusez-moi, quand vous vous déplacez dans un café, c'est un lieu public où on échange tous.
00:10:08 Donc vous y allez tout seul, tranquille. Est-ce que vous croyez qu'il n'y a pas une sécurité derrière ?
00:10:11 Ça serait complètement illusoire et mentir aux Français.
00:10:14 Deuxième chose.
00:10:15 Après, ce n'est pas la réforme de Gérald Darmanin non plus.
00:10:17 Ils sont tous copains. Attendez, c'est quand même un gouvernement...
00:10:19 Mais si vous en voulez à quelqu'un, c'est à Emmanuel Macron plus qu'à Gérald Darmanin.
00:10:22 Je parlais justement de ça. Je réfléchissais à quels sont les humains qui ont validé cette réforme.
00:10:27 Les humains ?
00:10:28 Les humains. Je vais vous dire pourquoi.
00:10:29 Un, les citoyens, non. Le corps intermédiaire, non.
00:10:34 Les députés, non. Ils étaient contre le 49-3.
00:10:37 Et finalement, il y a neuf personnes qui vont décider.
00:10:40 Un peu quand même, les députés.
00:10:41 Pas du tout, les députés, ils n'ont pas voté. Ils n'ont absolument pas voté puisqu'on a mis un 49-3.
00:10:46 Mais ce qui est paradoxal, c'est en fait le Conseil constitutionnel qui a validé cette réforme.
00:10:50 Ils sont neuf. Neuf. Trois désignés par le président de la République.
00:10:54 Trois par le Sénat et trois par le président de l'Assemblée nationale, qui sont tous des pro-Macron.
00:11:00 Eh, je m'excuse. Il y en a trois qui ont voté non.
00:11:03 On ne s'attendait pas à autre chose du De Vittorio.
00:11:05 Mais c'est pour ça que je vous dis qu'on est dans le cinéma. On savait très bien que ce serait ça.
00:11:09 Demandez à Laurent Fabius s'il est pro-Macron.
00:11:12 Oui mais attendez, on est neuf à voter. La voix de Laurent Fabius, ça ne fait pas huit voix.
00:11:16 La décision est prise à l'unanimité.
00:11:18 Oui, je suis bien d'accord. Mais attendez.
00:11:20 On peut remettre en question l'élu.
00:11:22 Je ne remets pas la question.
00:11:24 Mais la nomination de le président de l'Assemblée nationale, il y en a eu deux dans ce mandat,
00:11:28 du Sénat qui est pour, et excusez-moi, on savait très bien que la majorité actuelle qui est dedans est pour cette réforme.
00:11:35 Il faut aller dire cela au général de Gaulle.
00:11:37 Non, non, mais attends.
00:11:39 Je ne veux pas qu'on se dé...
00:11:41 Tu dis qu'on partait mal sur une sorte, voilà, on est indépendant, on n'a rien.
00:11:46 Il n'y a pas d'indépendance là-dedans.
00:11:48 C'est des nominations qui sont faites, qui sont souvent politiques.
00:11:50 Parce que je vous rappelle qu'il y a une ministre qui a été nommée très récemment,
00:11:52 qui est sortie du gouvernement.
00:11:54 Vous êtes d'accord avec moi ?
00:11:56 Un conseil constitutionnel, c'est la Constitution.
00:12:00 On peut...
00:12:02 Non, le conseil constitutionnel n'est évidemment pas aussi indépendant qu'on le dit, en tout cas pas idéologiquement.
00:12:09 Évidemment, on dit que Laurent Fabius, il n'est pas pro-Macron.
00:12:12 Enfin, c'est relatif. Il n'est peut-être pas pro-Macron, mais on ne va pas me dire qu'il est pro-RN ou pro-France Insoumise.
00:12:18 Donc, si vous voulez, en comparaison, il reste quand même plus proche de l'idéologie portée par Emmanuel Macron
00:12:24 que par les idéologies concurrentes, on va dire.
00:12:27 Ça, c'est la première chose.
00:12:29 La deuxième chose, c'est que rappelez-vous qu'au moment où la Ve République a été instaurée par la Constitution de 58,
00:12:35 pendant au moins une dizaine d'années, le conseil constitutionnel était appelé le chien de garde du gouvernement.
00:12:41 Ça voulait dire quelque chose.
00:12:43 Il a fallu attendre la décision de 71 sur cette fameuse loi portant sur la liberté d'association
00:12:48 qui réclamait une autorisation préalable avant de se constituer en association
00:12:54 que le conseil constitutionnel a retoquée en incorporant le préambule de la Constitution au bloc de constitutionnalité
00:12:59 pour qu'on dise enfin le conseil constitutionnel plante le décor de son indépendance.
00:13:04 Mais ce fut en fait la seule volte-face.
00:13:06 Alors après, ça ne veut pas dire qu'il ne fait pas de politique.
00:13:10 Bien sûr qu'il fait de la politique.
00:13:12 Quand il instaure en 2018 par une décision du 6 juillet le principe de fraternité,
00:13:19 qu'il l'incorpore dans le droit et au nom de ce principe de fraternité, on peut accueillir la terre entière,
00:13:25 à ce moment-là, il fait de l'idéologie.
00:13:27 Il dit même dans les attendus de sa décision que le principe de fraternité peut être opposé
00:13:34 à la régularité du séjour d'un clandestin.
00:13:37 Donc ça veut dire qu'il propose qu'on aille au-delà de la loi.
00:13:41 Donc là, il est en plein dans un rôle politique.
00:13:43 Avec une crise politique quand même.
00:13:45 Moi je veux bien dire que le conseil constitutionnel n'est pas politique.
00:13:48 Je termine par ça. Il est politique de par ses nominations et il est politique de par les décisions idéologiques
00:13:56 qu'il a été amené à prendre ces dernières années.
00:13:58 Avant d'évoquer aussi la détermination des syndicats qui se poursuit,
00:14:02 un mot sur la crise politique.
00:14:04 Florian Tarnif, Olivier Faure du Parti Socialiste, a promis un harcèlement démocratique
00:14:09 pour revenir sur l'âge de départ à la retraite.
00:14:12 Ça veut dire que là aussi, ça n'apaise ni la colère des plus ferments opposants à cette réforme,
00:14:16 ni la crise politique qui a commencé il y a quelques mois.
00:14:20 Oui, après, excusez-moi, mais on aurait pu attendre de la part d'opposants politiques responsables
00:14:27 une réponse responsable, une réponse démocratique, en expliquant très clairement au peuple,
00:14:32 de manière apaisée, n'ayez crainte.
00:14:35 Effectivement, la loi a été validée.
00:14:37 Effectivement, la loi a été promulguée.
00:14:40 Mais il y a des élections.
00:14:42 Et toute loi promulguée peut être abrogée avec une autre loi.
00:14:46 Et le message politique que je n'ai vu nulle part, que nous n'avons entendu nulle part,
00:14:51 ce sont des responsables politiques qui disent aujourd'hui aux Français,
00:14:55 ce qui est vrai pour la majorité des Français, qui ne seraient donc pas concernés par cette loi
00:15:00 si un autre gouvernement venait à être au pouvoir ces prochaines années,
00:15:05 qui pourrait très bien abroger cette loi.
00:15:07 Ce n'est n'ayez crainte, nous abrogeons cette loi, qui est injuste ou autre.
00:15:11 C'est impossible de la part du gouvernement d'Emmanuel Macron.
00:15:15 Non, mais pour le gouvernement d'Emmanuel Macron, je parle des opposants politiques.
00:15:19 Oui, mais c'est dans quatre ans, Florian Tardif.
00:15:21 Oui, d'accord, dans quatre ans. Mais la loi va entrer en vigueur en septembre prochain.
00:15:25 On a rarement abrogé des lois, même quand les gens étaient pas d'accord.
00:15:28 C'est vrai, on n'a jamais abrogé, comme par hasard, on n'a jamais abrogé des lois sur la réforme des retraites.
00:15:32 Oui, mais sur rien non plus. À chaque fois que le gouvernement arrive, je me rappelle...
00:15:35 Mais ça aurait été un message politique.
00:15:37 Oui.
00:15:38 La position peut être indispensable.
00:15:39 On abroge des lois quand il s'agit effectivement de créer la désorganisation.
00:15:42 Oui, on est complète.
00:15:43 Sur les peines planchées, etc.
00:15:45 Oui, oui, tout à fait d'accord.
00:15:46 Sur les lois du séjour, tout ça peut être abrogé.
00:15:49 Tout ce qui va dans le sens de la destruction de la France, et qu'on a essayé de colmater à un moment par la loi,
00:15:54 effectivement, ces lois-là sont démantelées.
00:15:56 Mais par contre, sur les autres domaines, je suis d'accord avec vous, en matière fiscale, n'en parlons même pas.
00:15:59 On n'en parle pas.
00:16:00 Bon, alors en tout cas, les syndicats, eux, font par leur détermination à poursuivre le combat.
00:16:04 Et ça commence par décliner une invitation à l'Élysée, prévue donc la semaine prochaine,
00:16:08 puisque ça y est, Emmanuel Macron dit qu'il est d'accord pour se voir.
00:16:11 Après, on peut comprendre.
00:16:12 Oui, alors bien sûr.
00:16:13 Ah, le syndicat, c'est un peu le mien.
00:16:14 Là, pour le coup, les syndicats ont réclamé au président de la République d'être reçus je ne sais combien de fois.
00:16:19 Ils n'ont pas été reçus depuis juin dernier.
00:16:21 Et là, comme par hasard, la loi est validée, promulguée, vous pouvez venir.
00:16:25 Il ne faut pas se moquer des gens, quand même.
00:16:27 On est bien d'accord.
00:16:28 Et puis, en perspective, il y a ce 1er mai, ces manifestations, on va dire, traditionnelles du 1er mai,
00:16:34 pour lesquelles les syndicats s'attendent cette année à une fréquentation historique.
00:16:38 D'abord, ça vous paraît logique que ce soit basé sur le 1er mai.
00:16:41 Mais pourquoi attendre le 1er mai ? On était habitués régulièrement à des actions un peu plus...
00:16:44 Oui, mais attendez, un jour de grève, ça coûte cher.
00:16:47 Ils en peuvent...
00:16:48 Alors, ils pourront dire, le gouvernement, tout ça, il y en a moins de moins en moins,
00:16:51 mais excusez-moi, 3, 4 jours de grève dans un salaire aujourd'hui, avec la hausse des prix, c'est pas tenable.
00:16:56 Le 1er mai, c'est un jour férié.
00:16:57 Si vous les faites toutes, évidemment.
00:16:58 Donc, ça va être beaucoup plus facile pour les gens de venir à ce moment-là.
00:17:00 Mais excusez-moi, ils sont au bout, les Français.
00:17:02 Ils sont au bout, ils ne peuvent pas faire...
00:17:04 On peut manifester le samedi, ça ne coûte rien.
00:17:06 Oui, oui, on peut manifester le samedi, mais...
00:17:08 Après, le 1er mai, c'est aussi en fin de vacances scolaires de la zone C, notamment en Ile-de-France.
00:17:12 C'est vrai qu'au niveau fréquentation historique, ça risque d'être compromis pour ce qui concerne la région parisienne.
00:17:17 Alors, c'est sûr, mais sauf que...
00:17:18 Enfin, le 1er mai, traditionnellement, depuis maintenant les années 70,
00:17:22 le 1er mai, c'est une sorte de grand messe de toutes les revendications sociales du moment.
00:17:26 Ça a toujours été comme ça.
00:17:28 Donc là, en l'occurrence, on a des revendications sociales qui s'expriment depuis des semaines.
00:17:32 Donc, comme le 1er mai est quand même la date symbole par excellence du mouvement ouvrier, du jour du travail, etc.,
00:17:38 c'est un peu normal que les syndicats préfèrent, si vous voulez, garder une mobilisation maximale le 1er mai,
00:17:47 jour symbolique par définition, plutôt que de multiplier des rassemblements qui risquent, en plus,
00:17:52 de ne pas être aussi fournis qu'on peut s'attendre, pour garder justement l'aura et la force de frappe du 1er mai.
00:18:01 Surtout, il est fort probable que ce 1er mai verra une inter-syndicale groupée.
00:18:04 D'habitude, il faut chacun dans leur coin.
00:18:06 Et surtout, il y aura le RIP après, le nouveau RIP deux jours après.
00:18:09 C'est-à-dire, est-ce que enfin, le peuple français pourra s'exprimer ? C'est la question.
00:18:15 Franchement...
00:18:17 Ça, c'est le deuxième grand scandale, le scandale, si vous voulez, de la décision du Conseil constitutionnel.
00:18:23 Effectivement, on peut admettre que sur la validation de la réforme, le droit a été respecté.
00:18:30 Il y a eu une interprétation plutôt restrictive, mais bon, ils sont libres de le faire.
00:18:34 Autant sur le référendum d'initiative partagée que le Conseil constitutionnel ne l'est pas validé,
00:18:40 ça, c'est quand même beaucoup plus problématique.
00:18:43 Parce qu'on en est, si vous voulez, aujourd'hui...
00:18:45 Enfin, le peuple français et ses représentants qui ont demandé cette loi référendaire
00:18:49 en sont presque à supplier les institutions de donner la parole au peuple.
00:18:54 Mais dans quel régime vit-on ?
00:18:56 Sauf que même s'ils acceptent, c'est un gros travail, vu le nombre de personnes qui signent,
00:19:00 ce n'est pas gagner d'avance par rapport à...
00:19:02 C'est pas exactement, mais si on ne leur donne pas la possibilité...
00:19:04 Franchement, pour calmer les choses, il faudrait ce RIP.
00:19:06 Soit vraiment la population va suivre à 95, à 70%, on arrivera, parce qu'il faut mettre ça en place,
00:19:11 soit ils ne le laissent pas, mais là, je pense...
00:19:13 Mais ils vont se rejeter, malheureusement.
00:19:15 Malheureusement, on a face à nous un certain amateurisme des politiques,
00:19:20 excusez-moi de parler comme cela, mais le premier RIP a été rejeté,
00:19:24 tout simplement parce qu'il avait été mal écrit,
00:19:26 et le deuxième RIP va être rejeté, tout simplement parce qu'il a été mal écrit.
00:19:29 Donc, essayez aussi d'expliquer ensuite à la population
00:19:33 pourquoi il n'y a pas d'organisation d'un référendum sur la question de la réforme des retraites,
00:19:37 parce que les parlementaires qui ont proposé cela ont mal écrit leur proposition.
00:19:42 Je ne suis pas très responsable de la part des citoyens de ne pas être d'accord.
00:19:46 Et je souhaite juste ajouter un point par rapport à ce que je disais à l'instant.
00:19:49 Je précise, et effectivement, on me fait remonter l'information,
00:19:51 que Marine Le Pen, hier, a en revanche expliqué au peuple
00:19:55 que toute décision politique, on pouvait revenir dessus dans le cadre de nouvelles élections.
00:20:00 Elle a pu parfois, dans le passé, dire cela.
00:20:03 C'est ce qu'elle a dit hier soir, et effectivement, c'est un message responsable
00:20:07 d'une personnalité politique de dire, voilà, effectivement, c'est acté,
00:20:12 c'est dorénavant promulgué, mais il y a des élections.
00:20:15 Si on souhaite revenir dessus, il y a des élections.
00:20:17 Juste une petite précision sur votre analyse, s'agissant de la deuxième demande de RIPE
00:20:22 qui a été faite au Conseil constitutionnel.
00:20:24 En fait, cette demande a été formulée sur la base d'une retraite à 62 ans,
00:20:29 étant donné que cela a été formulée avant la décision du Conseil.
00:20:34 Or, la loi ayant été promulguée, désormais, la retraite est à 64 ans.
00:20:38 Donc, une demande formulée sur un projet de loi en disant que la retraite est à 62 ans,
00:20:43 n'est pas recevable.
00:20:44 Mais le problème, c'est qu'une fois promulguée, la réglementation,
00:20:48 en tout cas la législation, prévoit qu'on ne peut pas demander un RIPE
00:20:51 dans l'année qui suit la promulgation d'une loi sur le même thème.
00:20:55 Donc là, en fait, on est coincé comme des mouches sur du papier tue-mouches.
00:20:58 C'est fini.
00:20:59 On disait aussi qu'on ne pouvait pas utiliser trop le 49.3 dans un livre de temps court.
00:21:02 Mais ça, c'est autorisé.
00:21:03 Politiquement, ce n'est pas terrible.
00:21:06 Mais en tout cas, juridiquement, c'est possible.
00:21:08 L'île de Victoron ?
00:21:09 C'est le toit, elle est là.
00:21:10 Personne ne pourra l'enlever, je pense.
00:21:11 Même si les RIPE sont mis, je ne suis pas sûr qu'ils soient mis en place.
00:21:14 On va attendre les prochaines élections.
00:21:15 Mais entre-temps, ça va s'appliquer contre l'avis des Français, c'est tout.
00:21:18 C'est ça qu'il faut conclure.
00:21:19 Contre l'avis, d'ailleurs, pas seulement des Français, des corps intermédiaires,
00:21:22 des députés.
00:21:23 Des députés, parce qu'ils savaient très bien que si ça passait à l'Assemblée nationale,
00:21:25 ils auraient voté contre.
00:21:26 Voilà, c'est tout.
00:21:27 Et représentants du PLOP avaient décidé de ne pas l'appliquer.
00:21:29 Et on l'applique quand même.
00:21:30 Alors, on disait qu'en attendant le 1er mai, finalement, il y a des choses qui s'organisent.
00:21:33 Les syndicats de la SNCF proposent une journée de la colère cheminote.
00:21:37 Donc, c'est jeudi prochain.
00:21:39 C'est présenté comme une étape de préparation aux manifestations,
00:21:42 donc prévue le 1er mai.
00:21:44 On va changer de sujet.
00:21:45 Quelques minutes pour en parler déjà avant la publicité.
00:21:47 Papendiaï veut plus de mixité sociale à l'école privée.
00:21:51 Dans la presse, c'est le ministre de l'Éducation qui a précisé sa volonté d'engagement
00:21:56 des établissements privés sous contrat par rapport à des objectifs chiffrés
00:22:00 et des pourcentages de boursiers.
00:22:02 Regardez, l'État finance les trois quarts du budget de ces établissements, dit Papendiaï.
00:22:06 Nous attendons de leur part un engagement pour aller vers davantage de mixité sociale et scolaire,
00:22:10 particulièrement dans les grandes villes où l'évitement scolaire est maximal.
00:22:15 Jean Messia, qu'est-ce que le privé a fait à Papendiaï, apparemment,
00:22:18 pour qu'il semble l'avoir ainsi dans le viseur ?
00:22:20 On rappelle que ses propres enfants sont non seulement dans le privé,
00:22:23 mais dans l'élite des écoles privées, l'école euxacienne.
00:22:26 Est-ce qu'il veut se faire payer le privé ?
00:22:30 Déjà, il a un instrument d'action privilégié sur l'école de ses enfants.
00:22:34 Il peut très bien, effectivement, commencer par en faire un laboratoire
00:22:38 de la mixité sociale qu'il appelle de ses voeux.
00:22:41 La deuxième chose, c'est qu'on sait très bien que dans le gigantesque naufrage
00:22:46 plus ou moins organisé par nos élites depuis une quarantaine d'années
00:22:50 de l'éducation nationale, les établissements privés apparaissent
00:22:54 comme des espèces de chaloupes jetées à la mer sur lesquelles on essaye
00:22:59 de s'accrocher pour donner à ses enfants une éducation et une instruction
00:23:04 à peu près convenables. Ce qu'on appelle mixité sociale,
00:23:09 ce n'est rien d'autre qu'une mixité ethnique, en fait.
00:23:12 Le social est devenu le cash sexe du racial, de l'ethnique et du religieux.
00:23:17 Donc, effectivement, quand on accepte, si vous voulez, depuis une quarantaine
00:23:21 d'années, une immigration massive qui plus est, aujourd'hui, on parle
00:23:25 de presque 30% des enfants entre 0 et 4 ans qui sont d'origine immigrée,
00:23:30 une immigration qui n'est pas assimilée, une immigration qui, très souvent,
00:23:34 n'est même pas francophone, que vous avez des classes entières
00:23:37 qui sont, dont un pourcentage non négligeable, sinon majoritaire,
00:23:41 ne parlent pas français, il y a un effondrement, effectivement,
00:23:45 du niveau d'enseignement dans ces classes-là et dans ces secteurs-là.
00:23:49 Donc, les parents qui habitent ces zones, qu'est-ce qu'ils font ?
00:23:53 Ils retirent leurs enfants de ce naufrage et ils les mettent dans des écoles
00:23:58 qui échappent, justement, à l'obligation de mixité qui n'est rien d'autre
00:24:03 qu'une obligation de médiocrité.
00:24:05 - Et alors, justement, est-ce que ce n'est pas aussi illusoire d'annoncer ça
00:24:07 comme ça, tenter de faire croire que c'est la solution à tous les maux,
00:24:09 d'imposer cette mixité au privé, et sans plancher sur ce qu'il y aurait
00:24:14 à faire du côté du public pour faire que l'enseignement public,
00:24:16 avec ses belles valeurs, soit justement en un seul moment,
00:24:19 pour lever vers le haut les éléments ?
00:24:21 - Mais quel échec ! Il vient d'annoncer que l'école publique, c'est fini.
00:24:24 Maintenant, on va aller vers le privé, on va voir comment on peut les forcer.
00:24:26 Mais j'ai honte des propos de ce ministre, c'est-à-dire qu'il nous dit
00:24:29 "on va regarder dans le privé". Mais, M. le ministre, pourquoi
00:24:31 ils vont tous dans le privé ? Vous pouvez-vous poser la question ?
00:24:33 Vous pouvez aussi aider le public, ça ne vous dérange pas.
00:24:35 - Il peut d'autant plus y répondre que lui-même a été là-dedans.
00:24:38 - Je ne veux pas dire ça, mais on marche sur la tête.
00:24:41 Chaque année, il y a de plus en plus d'enfants qui vont dans le privé
00:24:44 sous contrat et hors contrat. Il faudra qu'on parle aussi des hors contrat.
00:24:48 - C'est en emploi juste après la publicité, parce que c'est un risque évoqué par certains.
00:24:51 - On verra sur le hors contrat. Mais excusez-moi, M. le ministre,
00:24:53 occupez-vous du secteur public avant d'attaquer le privé.
00:24:56 Sinon, ça signe très clairement votre échec.
00:24:58 - Mais ce qui est dramatique là-dedans, c'est que les mêmes causes
00:25:03 produiront les mêmes effets. La mixité sociale dans l'enseignement public
00:25:07 a entraîné un effondrement général du niveau.
00:25:10 Si on applique la même mixité à l'enseignement privé,
00:25:13 il y aura un effondrement du même acabit.
00:25:15 Plutôt que de régler ça, il vaut mieux régler la problématique du public d'abord.
00:25:18 - Gardez vos arguments, Elidio Vittorio, on continue d'en parler juste après la publicité.
00:25:21 Justement, on parlera aussi un peu plus tard de l'effondrement du niveau,
00:25:24 notamment de lecture, puisque nos jeunes Français lisent de moins en moins.
00:25:27 On va remercier Florian Tardif d'avoir passé la première partie de cette émission avec nous.
00:25:31 Bonne fin d'après-midi, Florian. A tout de suite pour vous.
00:25:34 [Musique]
00:25:39 - Dans un instant, nous reprenons nos discussions sur cette idée de Papagnel,
00:25:43 le ministre de l'Éducation, qui veut plus de mixité sociale
00:25:46 dans les établissements privés sous contrat.
00:25:49 On fait d'abord le point sur l'essentiel de l'actualité avec Adrien Spiteri.
00:25:52 - Emmanuel Macron s'adressera aux Français lundi soir
00:25:58 lors d'une allocution télévisée.
00:26:00 Information transmise par l'Élysée ce matin au lendemain
00:26:03 de la promulgation de la loi sur la réforme des retraites.
00:26:06 Le chef de l'État pourrait notamment détailler les futures actions
00:26:10 que le gouvernement compte mener dans les semaines à venir.
00:26:13 Un grave accident de voiture hier soir à Bordeaux.
00:26:17 Un automobiliste a foncé dans la foule lors d'une course de voitures sauvages.
00:26:21 Six personnes ont été blessées, dont deux gravement.
00:26:24 Le conducteur du véhicule a pris la fuite,
00:26:27 mais a été stoppé et interpellé.
00:26:30 Une enquête pour blessure involontaire aggravée a été ouverte.
00:26:33 Et puis la sonde européenne.
00:26:36 Joues s'était lancée hier avec succès.
00:26:39 Depuis Kourou, elle démarre son odyssée de 8 ans vers Jupiter
00:26:42 et ses lunes glacées.
00:26:44 Objectif, rechercher des environnements propices
00:26:46 à l'apparition d'une vie extraterrestre.
00:26:49 Joues atteindra sa destination finale en 2031
00:26:52 à plus de 600 millions de kilomètres en moyenne de la Terre.
00:26:57 - On revient à notre débat qui concerne l'éducation nationale.
00:27:01 Une nouvelle citation du ministre de l'Education.
00:27:04 "Il ne doit pas s'agir d'un vague engagement."
00:27:07 On parle de celui des établissements privés sous contrat,
00:27:10 mais d'un engagement avec des pourcentages.
00:27:12 Le terme de quota, dit le ministre, est un peu rigide.
00:27:14 Dans le protocole élaboré avec l'enseignement catholique,
00:27:16 il y aura bien des objectifs chiffrés, progressifs.
00:27:19 Et ce protocole est d'ailleurs pratiquement prêt.
00:27:22 On rappelle qu'à ce jour, les établissements sous contrat
00:27:24 comptent en moyenne moins de 10% de boursiers, notamment.
00:27:30 Et donc le ministre de l'Education demande que le privé
00:27:33 ne soit pas épargné de jouer son rôle dans l'amnistie sociale.
00:27:36 Ce qui est quelque chose qu'on peut saluer d'ailleurs.
00:27:38 L'enseignement privé, d'ailleurs catholique en France,
00:27:41 dit qu'ils ne sont vraiment pas contre et qu'ils le font déjà.
00:27:44 - La position de ce ministre, c'est par défaut.
00:27:47 Comme il n'a pas réussi, il ne fait rien pour le côté public.
00:27:51 L'éducation publique va aller voir le privé maintenant.
00:27:53 - Il fait payer le privé pour ce qu'on ne fait pas dans le milieu.
00:27:56 - Il va accuser le privé du public qui ne marche pas.
00:28:00 Vous vous posez la question, pourquoi tout le monde va dans le privé ?
00:28:03 Peut-être qu'il faudrait agir du côté public, c'est la première chose à faire.
00:28:06 Mais arrêtez de mettre le doigt encore sur les autres,
00:28:09 alors que c'est votre erreur et tout simplement votre échec.
00:28:12 Je vais rajouter quelque chose.
00:28:13 Vous savez, il y a le classement PISA.
00:28:15 Ce classement PISA interroge les élèves sur le manque de discipline.
00:28:19 Sur 79, nous sommes 3e.
00:28:22 Nous sommes 3e en termes de violence dans les classes.
00:28:25 On ne le dit pas assez sur le truc PISA.
00:28:27 C'est important.
00:28:28 Aujourd'hui, les enfants scolarisés disent qu'ils manquent de rigueur et de discipline.
00:28:33 Tout simplement, c'est les enfants qui parlent.
00:28:35 Monsieur le ministre, écoutez un peu ce que disent les enfants.
00:28:38 - D'ailleurs, les établissements privés ou la fédération qui les regroupe se défend
00:28:42 d'accueillir déjà tout type de famille, y compris pour des raisons de difficultés scolaires
00:28:47 ou d'aider à replacer des repères autour d'un enfant qui les aurait perdus,
00:28:51 comme si le privé pouvait aussi colmater les défaillances et les manquements du public.
00:28:56 Donc plutôt que de les opposer, ces deux systèmes, on ferait mieux de mieux travailler avec chacun d'entre eux.
00:29:01 - Vous savez, c'est un débat qui est ancien.
00:29:03 On croit avoir le même débat qu'en 1984 au moment de la Grande Réforme.
00:29:07 - Les Français sont descendus dans la rue.
00:29:09 - Exactement.
00:29:10 - Moi aussi.
00:29:11 - Évidemment, le privé cherche un équilibre entre le maintien du niveau
00:29:18 et l'accueil effectivement de personnes issues de milieux sociaux défavorisés
00:29:24 ou qui sont d'origine immigrée, etc.
00:29:27 Mais le privé refuse, si vous voulez, de participer pleinement au grand naufrage de l'éducation nationale.
00:29:35 Donc il essaye quand même de maintenir une logique qui soit à la fois une logique sociale,
00:29:39 une logique égalitariste, mais aussi une logique de méritocratie républicaine.
00:29:44 C'est le comble.
00:29:45 C'est que la méritocratie républicaine aujourd'hui, celle qui était censée être incarnée par l'enseignement public,
00:29:51 est désormais incarnée par les institutions privées.
00:29:54 Ça pose un grave problème.
00:29:56 Et moi, je suis toujours fasciné, si vous voulez, par...
00:29:58 On parlait de la méthode Coué, je parlais de la méthode Coué dans mon propos liminaire.
00:30:02 Oui, on y revient, pourquoi ?
00:30:03 Parce qu'on voit qu'il y a une cause qui crée une conséquence problématique.
00:30:08 Au lieu de s'interroger sur la cause et de dire "bon, on va peut-être la changer",
00:30:12 on dit "non, on va dupliquer la cause ailleurs sans s'interroger si cette même cause ne va pas produire les mêmes conséquences".
00:30:20 C'est comme ça dans tous les domaines.
00:30:21 C'est exactement comme par exemple pour les quotas d'immigration et la répartition des migrants à la campagne.
00:30:28 On dit que ça pose un problème dans les grandes villes, l'afflux d'immigration massif,
00:30:32 ça pose un problème d'accueil, ça pose un problème d'insalubrité, d'insécurité.
00:30:36 Et il y a des problèmes très concrets, Jean-Michel.
00:30:38 Ventilons-les sur les territoires.
00:30:39 La cantine, par exemple, on sait que le repas en établissement privé est entre 6 et 8 euros.
00:30:43 Il y a énormément de familles, comme on les accueille, qui n'ont pas les moyens de payer ce repas-là.
00:30:48 Donc effectivement, il y a énormément de choses à mettre en place.
00:30:50 Oui, oui.
00:30:51 Pour punifier le système.
00:30:52 Mais si vous voulez, il faut comprendre qu'à l'école, on y va pour apprendre.
00:30:57 C'est l'instruction.
00:30:58 À l'école, on ne va pas pour découvrir les différences de genre,
00:31:02 on ne va pas pour y apprendre je ne sais quelle théorie fumeuse du vivre ensemble.
00:31:08 On y va pour apprendre à lire, à écrire et à compter.
00:31:11 À vous de toucher au programme.
00:31:12 Voilà, exactement.
00:31:13 Alors justement.
00:31:14 Si on n'est pas focalisé là-dessus, si vous voulez, c'est la porte ouverte à tous les délires, d'où l'effondrement.
00:31:18 On va justement. J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, par laquelle je commence en général.
00:31:22 Alors, la bonne.
00:31:23 D'après une étude du Centre national du livre publiée cette semaine, les Français se réconcilient avec la lecture.
00:31:28 Ils sont 86% sur un échantillon de 1 000 à interroger à se déclarer spontanément lecteur.
00:31:34 Mais, mauvaise nouvelle, il y a un décrochage chez les 25-34 ans.
00:31:39 Un jeune sur cinq déclare ne pas lire du tout.
00:31:42 Reportage à Aix-en-Provence de Stéphanie Rouquier et on en dispute après.
00:31:45 À la sortie de ce lycée d'Aix-en-Provence, ces élèves dressent le programme à venir de leurs vacances scolaires.
00:31:53 Je pars à Arcachon chez mon père pendant une semaine.
00:31:55 Bah, sortir avec les amis et jouer à la play.
00:31:58 La lecture ? Lire des livres ?
00:32:00 Non, pas trop en ce moment.
00:32:01 Pareil, j'aime pas trop ça lire. C'est pas ce que je suis le mieux.
00:32:05 Selon une étude, un jeune sur cinq n'ouvre jamais un livre.
00:32:09 Et parmi ceux qui lisent, 49% déclarent ne le faire qu'occasionnellement.
00:32:14 Un constat vérifié auprès de ces ex-soi.
00:32:17 Beaucoup d'entre nous, on lit, mais seulement des documents qui nous sont fournis par l'université.
00:32:24 Du coup, on a moins le temps pour, par exemple, des romans.
00:32:26 Réussir à être plongé dans une histoire, c'est compliqué, avec tout ce qu'il y a sur les réseaux en ce moment, qu'on peut se divertir plus facilement.
00:32:34 Mais en plein centre-ville, dans ce magasin où les chats sont rois, les libraires restent optimistes.
00:32:41 Nous, on a une librairie un peu particulière, donc on a des chats.
00:32:44 Et en fait, les chats attirent les jeunes.
00:32:46 Et ces jeunes, même s'ils viennent une première fois pour voir les chats, ils vont se rendre compte qu'on a aussi des livres.
00:32:51 Et du coup, ça enchaîne sur de la lecture régulière.
00:32:54 S'adonner à la lecture avec un chat ou des mangas, à chacun de trouver son moteur pour apprendre à aimer les livres.
00:33:02 On accueille à présent par vidéo interposée celle qui a ouvert cette librairie, qui s'appelle "Mon chapitre", dédiée autant au livre qu'au chat.
00:33:10 Bonjour Solène Chavannes, merci d'être avec nous.
00:33:13 C'est vous, donc, avec votre associé qui avait eu l'idée du concept.
00:33:16 Ce qui nous intéresse ici aujourd'hui, c'est de souligner les initiatives qui sont faites pour attirer le public, et particulièrement le jeune public, vers les livres.
00:33:23 Alors, on l'a vu dans le reportage, apparemment, le chat, ça marche plutôt bien.
00:33:27 Oui, alors le chat, c'est vraiment l'animal préféré des Français.
00:33:30 Et c'est vrai que ce sont des chats extrêmement calins, qui lient à "Mon chapitre".
00:33:35 Je les ai choisis en refuge, vraiment très très pot de colle.
00:33:38 Et on a du coup des scènes très belles d'enfants, de jeunes, effectivement, avec un chat posé sur eux, en train de lire des livres.
00:33:45 On entendait dans le reportage un jeune dire "Réussir à se plonger dans une histoire, c'est compliqué".
00:33:50 C'est un jeune homme qui disait ça.
00:33:52 Qu'est-ce que vous aimeriez-vous lui répondre ?
00:33:54 C'est vrai qu'au début, il faut un petit peu s'accrocher.
00:33:56 J'ai le problème avec mon petit garçon, par exemple, qui a 8 ans.
00:33:59 Je lui ai offert un livre hier, et il me dit "C'est compliqué au début, je ne comprends pas les personnages".
00:34:04 Je lui dis "Accroche-toi, après ça va devenir addictif".
00:34:06 Du coup, voilà, il faut passer, c'est vrai, cette première lecture, qui est peut-être parfois un petit peu compliquée.
00:34:12 Et puis, on l'a compris, vous êtes maman aussi, on sait que l'apprentissage de la lecture,
00:34:17 c'est plonger les plus jeunes dans un livre, et qui plus est, est imposé par la maîtresse.
00:34:23 Ce n'est pas le meilleur moyen de se faire plaisir.
00:34:26 Comment définiriez-vous le rapport qu'ont les plus jeunes vis-à-vis de la lecture, justement ?
00:34:30 C'est vrai que les écrans m'ont beaucoup remplacé la lecture.
00:34:35 C'est un vrai souci. Je suis maman de deux garçons, donc je lutte absolument tous les jours.
00:34:39 C'était le but de cette librairie, mon chapitre.
00:34:41 C'était aussi de reconnecter les jeunes et les enfants à la lecture,
00:34:44 par le biais de la présence très apaisante des chats.
00:34:47 Donc, voilà, il faut essayer, il faut trouver la lecture qui va correspondre à notre enfant,
00:34:53 et essayer de lui proposer des choix différents, de voir ce qui peut lui plaire, et essayer de l'intéresser.
00:34:58 On voit les images des chats dans votre librairie, posées sur les livres.
00:35:03 Vous avez senti un attrait différent ? Est-ce que les clients qui ont dans cette librairie, vous en parlent, de ce rapport "livres-chats" ?
00:35:09 Alors, c'est absolument exceptionnel. Je ne m'attendais pas à ça.
00:35:12 En fait, les gens se parlent dans cette librairie, les gens plaisantent.
00:35:16 Je n'ai aucun râleur depuis l'ouverture de cette librairie, et ça pour moi, c'est la plus belle des victoires.
00:35:20 J'ai des gens qui créent naturellement un lien, parce qu'il y a les chats, et c'est vraiment le pouvoir magique des chats.
00:35:27 Donc ça, c'est une vraie réussite. Et les enfants sont les bienvenus dans ma librairie.
00:35:31 On me demande souvent est-ce que les enfants sont autorisés, mais je veux que les enfants viennent,
00:35:34 parce qu'il y a un travail déjà sur l'apprentissage de la connaissance des animaux, qui est très important.
00:35:39 Et aussi cette redécouverte, cette découverte de la lecture qui est primordiale.
00:35:44 Merci beaucoup Solène Chavannes d'avoir partagé votre expérience.
00:35:49 Et on rappelle pour les amoureux des livres autant que les amoureux des chats,
00:35:52 que vous pouvez aller dans cette librairie en chapitre qui se trouve à Aix-en-Provence.
00:35:56 Ah, il y en a un là en hantenne. Très bien.
00:35:57 On va parler au ministère de l'Éducation nationale, on va mettre des chats dans les écoles.
00:36:00 Bonne lecture à tous. Merci beaucoup Solène Chavannes.
00:36:02 Ça donne envie, c'est vrai, pourquoi pas ?
00:36:04 C'est une excellente idée qui permet effectivement d'être en compagnie des chats.
00:36:09 Moi, c'est des animaux que j'affectionne beaucoup.
00:36:11 Et en même temps, de lire, c'est aussi une activité que j'affectionne beaucoup.
00:36:14 Il ne faut pas être allergique, c'est vrai.
00:36:16 Vous êtes allergique au poil de chat, évitez.
00:36:18 Le problème de fond, si vous voulez, et ça a été un petit peu défloré par le propos de votre intervenante,
00:36:23 c'est qu'aujourd'hui les enfants ont en concurrence les écrans, les jeux vidéo, la lecture,
00:36:30 qui est quand même un exercice un peu plus austère.
00:36:34 Alors c'est une plaie de notre société moderne, mais est-ce qu'on ne peut incriminer que les écrans ?
00:36:37 Écoutez, moi je sais que dans ma génération, je ne suis pas non plus un ancêtre,
00:36:41 on n'avait pas d'écran et on n'avait que trois chaînes de télévision.
00:36:45 À l'époque, les parents disaient que c'était la télévision le mal.
00:36:49 Oui, mais sauf que la télévision, déjà les programmes pour enfants étaient réduits à leur portion congrue.
00:36:53 Et évidemment, la lecture était un échappatoire.
00:36:56 Si vous voulez, on lisait à l'époque le Club des Cinq, le Clan des Sept,
00:36:59 et ça permettait de vivre des aventures fictives à travers la lecture.
00:37:03 Et c'est ça finalement qui donnait, par la suite, envie de continuer à lire d'autres choses.
00:37:08 Aujourd'hui, ce n'est pas pour enlever les écrans ou critiquer les écrans.
00:37:13 Vous savez, dans tout progrès technologique, il y a des bonnes choses et des mauvaises choses.
00:37:17 On peut très bien, moi par exemple, aujourd'hui, je lis sur les écrans.
00:37:20 Donc le problème n'est pas qu'il y ait des écrans.
00:37:23 Mais vous, votre croissance est terminée, pardon Jean-Mathien.
00:37:25 Effectivement, vos neurones sont connectés, alors que dans la tête d'un petit enfant de 5 ans, ce n'est pas encore complètement clair.
00:37:30 Mais il faudrait, si vous voulez, sensibiliser les enfants pour leur permettre de dire que les écrans
00:37:36 ne permettent pas simplement que d'aller sur TikTok et de regarder un certain nombre de vidéos
00:37:41 parfaitement décérébrées pour leur âge, mais que le progrès technologique
00:37:45 permet aussi d'avoir accès à du contenu éducatif, à du contenu de culture générale,
00:37:50 et ça reste ludique en même temps.
00:37:52 Donc en fait, aujourd'hui, on pourrait avoir plus l'envie de lire que par le passé.
00:37:57 Oui, c'est une très bonne idée, mais pour lire un livre, il faut le calme.
00:38:02 C'est vrai qu'un chat, c'est parfait, mais tout le monde n'est pas dans l'ambiance qu'on vient de voir là.
00:38:07 Dans le chapitre, je veux bien, mais on n'est pas tous comme ça.
00:38:09 Maintenant, c'est peut-être une solution pour le ministre de l'Éducation nationale
00:38:11 de mettre des chats partout dans le domaine public.
00:38:13 À l'idée de ne pas venir de lui, en l'occurrence.
00:38:15 D'accord, mais ce que je veux dire, ce n'est pas seulement là.
00:38:18 Il y a 5 heures au livre, c'est vrai que je le disais à l'école, il est compliqué.
00:38:21 Il y a 5 heures par jour où on passe sur les téléphones et les tablettes.
00:38:23 Vous voulez rajouter à quel moment la possibilité de lire ?
00:38:26 C'est totalement impossible.
00:38:28 Même les bandes dessinées, qui sont un mix entre du dessin et de l'écrit,
00:38:32 ont diminué de pratiquement, sont passées de 40 à 20%.
00:38:36 C'est les mangas qui ont pris le dessus.
00:38:38 Il y a beaucoup de parents qui disent "ah oui, mais les enfants lisent un manga, mais c'est pas un livre".
00:38:41 Regardez bien, tout ce qui est manga et ce que regardent les enfants, c'est assez violent quand même.
00:38:44 Non, mais je vous parle des livres, des mangas.
00:38:46 Les livres manga, vous les regardez, ça bouge beaucoup, ça tue beaucoup.
00:38:50 Et il n'y a pas beaucoup de textes.
00:38:51 Et il n'y a pas de textes.
00:38:52 Donc on ne peut pas dire que les bandes dessinées qu'on lisait, Lucky Luke, Asterix, tout ça,
00:38:55 il y avait du texte, il y avait de l'histoire.
00:38:57 Comment vous l'expliquez ce désintérêt ?
00:38:59 On parlait de l'école, parce que c'est quand même de là qu'on est partis.
00:39:01 D'un déclin du niveau à l'école.
00:39:04 Un jeune sur cinq qui ne lit pas du tout.
00:39:06 Notre société devient de plus en plus rapide et violente.
00:39:09 Et donc les enfants vont faire ça.
00:39:10 Regardez les jeux, tout simplement, les jeux sont de plus en plus violents,
00:39:12 c'est ceux qui se vendent le plus.
00:39:14 Donc voilà, lire c'est dans le calme et c'est souvent des choses apaisées.
00:39:17 Aujourd'hui on passe sur des choses qui sont tout le temps violentes
00:39:19 et qui attirent de plus en plus l'enfant.
00:39:21 Donc voilà, en effet, il faut que les parents regardent,
00:39:23 il faut que l'État regarde, il faut faire des choses.
00:39:25 Mais on n'a pas du tout ces barrières aujourd'hui.
00:39:26 Il n'y a aucune barrière.
00:39:27 Mais parce que le problème, si vous voulez, c'est que, c'est très simple,
00:39:31 tout progrès technologique doit avoir en contrepartie une formation des institutions
00:39:38 dans lesquelles ce progrès technologique arrive.
00:39:41 C'est-à-dire qu'il faut former les individus au progrès technologique
00:39:46 et aux nouveaux outils du progrès technologique.
00:39:49 Si vous avez un progrès technologique qui ne s'accompagne pas d'une formation,
00:39:53 d'une sensibilisation, d'une instruction sur le potentiel de ce progrès technologique
00:40:00 sur des points positifs comme l'instruction, le savoir, la culture générale,
00:40:05 et bien effectivement, le progrès technologique sera utilisé pour tout un tas de bêtises
00:40:11 et de débilités et ne servira pas la connaissance.
00:40:15 Alors vous avez raison, deux mots, prévention, anticipation.
00:40:18 C'est ce qui manque dans tous les domaines qui touchent notre société.
00:40:20 Il n'y a pas de prévention, il n'y a pas d'anticipation et on réagit quand le mal est déjà arrivé.
00:40:25 Anticiper les problèmes.
00:40:26 La prévention sur les écrans, on l'a dans tous les cabinets de pédiatres.
00:40:29 Quoi ?
00:40:30 Attention, regardez les dessins d'un enfant de 3 ans qui ne regarde pas d'écran.
00:40:35 Chaque parent l'a vu ça.
00:40:37 Ça ne suffit pas.
00:40:39 Il faut vraiment prévenir, expliquer aux parents et aux enseignants et à tout le monde
00:40:43 la nocivité de certaines choses et pouvoir aussi les stopper.
00:40:46 Parce qu'avec cette mondialisation, vous aurez beau stopper en France, vous ne stopperez pas à l'extérieur.
00:40:51 C'est une chose certaine.
00:40:53 Mais je dis encore une fois, tous nos problèmes, tous les maux de société,
00:40:56 c'est qu'il n'y a pas de prévention et pas d'anticipation
00:40:58 et on est devant le fait à combler à chaque fois.
00:41:00 Il ne faut plus se dire à l'école peut-être pour commencer et pour aider les enfants.
00:41:03 Il y a également des inégalités sociales aussi.
00:41:06 C'est-à-dire qu'on n'utilise pas les écrans de la même manière dans une famille de médecins
00:41:12 ou de cadres supérieurs qu'on les utilise dans une famille d'ouvriers, etc.
00:41:16 Mais d'où le rôle de l'école, Jean-Michel.
00:41:17 D'où le rôle, exactement.
00:41:18 Pour essayer de remettre les enfants face au même apprentissage.
00:41:20 Voilà un bon combat pour l'école républicaine.
00:41:22 Il est très neuf à la base, le combat de l'école républicaine.
00:41:25 Alors, en avoir pour mes impôts, c'est sans doute ce que pensent de nombreux Français.
00:41:29 Il semble que le gouvernement les ait entendus.
00:41:31 Eh oui, Ludo Victorou, il annonce une consultation
00:41:34 pour que chaque Français puisse dire comment il souhaite que son argent soit dépensé.
00:41:38 Vous rigolez.
00:41:39 On en a parlé dans un instant, on rigole dans un instant.
00:41:41 Dans certaines villes, les consultations citoyennes sont déjà devenues une habitude.
00:41:45 Illustration avec ce reportage à Nantes de Jean-Michel Decaze.
00:41:48 Dans ce quartier, à Nantes, on a l'habitude des consultations citoyennes.
00:41:52 Les habitants ont donné leur avis sur les projets architecturaux,
00:41:56 ont même fait partie des jurys d'urbanisme.
00:41:59 Même chose pour la vie quotidienne, les occupants des immeubles ont fait leur liste.
00:42:03 Si on pouvait avoir une vie d'une quartier avec des communes de proximité.
00:42:07 Une méthode pratiquée à l'échelle d'un quartier.
00:42:10 Pour une question nationale, à quoi voudriez-vous que vos impôts servent en priorité ?
00:42:15 100% des personnes rencontrées ont établi ce classement.
00:42:18 Alors, je mets l'éducation.
00:42:20 Tout ce qui concerne l'éducation des jeunes pour en faire des adultes responsables.
00:42:28 Et en deux, la santé, l'hôpital.
00:42:31 La formation d'infirmiers, de médecins. Je pense que c'est ce qui pêche actuellement le plus.
00:42:38 Aujourd'hui, selon une étude de Justerepartition.fr, sur 1000 euros de dépense publique,
00:42:45 la santé et l'éducation arrivent en deuxième et troisième position derrière le financement des retraites.
00:42:53 Alors voilà, l'éducation en premier poste souhaité par les Français.
00:42:58 Evidemment qu'on veut tous ça.
00:43:00 C'est bon ou c'est très triste parce que tout le monde fait le même constat.
00:43:03 Ils vont nous concerter.
00:43:05 Je sens que vous n'y croyez pas.
00:43:07 Oui, mais j'y crois pas. Arrête de nous en fumer avec ces concertations.
00:43:11 Tout ce qu'ils ont fait en concertation, ils ne l'ont jamais appliqué.
00:43:13 C'est une décision qui est purement présidentielle.
00:43:16 Là, ils vont nous faire croire qu'on va choisir, on va mettre l'argent.
00:43:18 Alors c'est nous qui allons décider, les citoyens, si on va mettre telle somme dans l'armée.
00:43:22 Mais arrêtez de nous moquer de nous.
00:43:24 Ou alors, on arrête tout ce qui est Assemblée nationale, tout ça, et c'est nous qui allons faire des choses.
00:43:29 Arrêtez de se moquer de nous. On n'y croit plus à vos conventions citoyennes.
00:43:32 Rien n'en sort à aucun moment.
00:43:34 C'est vous qui déciderez où on met l'argent.
00:43:36 Et vous l'avez déjà décidé quand vous votez le budget de l'État. Arrêtez.
00:43:39 Juste un mot, ils nous parlent d'une consultation citoyenne pour que les Français décident où va leur argent.
00:43:47 Très bien. Ce sera la même consultation citoyenne que pour la réforme des retraites ?
00:43:51 Je ne sais pas.
00:43:53 Ah ben c'est un RIP. C'est un nouveau RIP. Le RIP des impôts vient de sortir.
00:43:57 C'est exactement la même logique.
00:44:00 C'est pareil.
00:44:01 C'est-à-dire que pour la retraite, ils ont dit qu'ils avaient consulté les Français.
00:44:03 On voit le résultat, ils prennent une décision qui va à l'encontre de la volonté des Français.
00:44:07 Donc ils reviennent de nouveau en s'en foutant du monde.
00:44:11 C'est Gabriel Attal qu'il a annoncé cette semaine.
00:44:13 Ils disent qu'on ne peut pas demander aux Français. Là on va demander aux Français.
00:44:17 Allô ? On sait lire, on sait écrire.
00:44:19 Ce sont des décisions sur quel thème on peut demander aux Français.
00:44:21 Arrêtez de se moquer de nous, purée. Arrêtez un jour de vous moquer de nous.
00:44:25 Et puis le deuxième poste, c'est la santé, docteur Toro.
00:44:27 Mais oui, je suis d'accord. Mais qu'est-ce qu'ils ont fait pour la santé ?
00:44:30 Aussi bien Véran que M. Braun. Qu'est-ce qu'ils ont fait ?
00:44:33 Les zones d'intervention prioritaire en santé se sont multipliées par deux en cinq ans.
00:44:36 Arrêtez de nous bercer avec des mots, avec des rapports, sans efficacité sur le terrain.
00:44:41 Voilà ce que je dénonce aujourd'hui.
00:44:42 Allez, on arrête de s'énerver, on prend un point pour retrouver.
00:44:45 Non, mais on ne peut pas... quoi que.
00:44:46 On parle d'un autre sujet, la perspective d'une sécheresse cet été en France qui continue d'inquiéter.
00:44:51 Les trois quarts des nappes d'eau souterraines sont mal en point.
00:44:54 Une situation alarmante qui a déjà fait basculer certains départements
00:44:57 dans le camp de ceux qui sont sous restriction.
00:44:59 On l'évoquera dans un instant.
00:45:00 On fait d'abord le point sur cette sécheresse en France,
00:45:03 surtout avec les explications de notre journaliste météo, Karine Durand.
00:45:06 Oui, certains départements manquent déjà d'eau en plein mois d'avril.
00:45:11 Et ça ne va pas s'améliorer car 75% des nappes phrénatiques sont à un niveau bas ou très bas,
00:45:17 en particulier sur la Champagne, le couloir Ronsaune, le Roussillon, la Côte d'Azur, la Provence.
00:45:23 Alors il faut quand même rappeler qu'il y a deux grands types de sécheresses.
00:45:27 Déjà, la sécheresse de surface, dite agricole.
00:45:30 De ce côté-là, la situation s'est améliorée sur plus de 80% du pays
00:45:34 grâce aux pluies du mois de mars, sauf sur le sud-est.
00:45:37 Mais là, on parle surtout de la sécheresse profonde.
00:45:39 Des nappes phrénatiques et les pluies de mars n'ont pas pu pénétrer dans les sols.
00:45:45 Tout au long de l'hiver, ça a été la même situation.
00:45:48 Et cette période de recharge, l'hiver, est désormais terminée.
00:45:52 Il faut savoir que même les pluies d'avril, de mai, de juin
00:45:55 ne pourront pas vraiment rentrer dans les sols en profondeur
00:45:58 car avec la hausse des températures, cette eau va largement s'évaporer.
00:46:03 Or, le problème, c'est que notre eau potable provient à plus de 80% de ces nappes phrénatiques.
00:46:09 Donc pour cet été, le BRGM annonce que le risque de sécheresse profonde
00:46:14 est prévu comme très fort sur le bassin parisien, le centre-ouest, la Normandie
00:46:19 ou le sud-est, entre autres.
00:46:21 On se rappelle évidemment de la sécheresse historique de l'été 2022.
00:46:25 Eh bien celle de 2023 commence avec un déficit encore plus grand
00:46:30 au niveau des réserves d'eau.
00:46:32 Et cette situation, cette fois-ci c'est sûr, va continuer à se détériorer
00:46:37 jusqu'en octobre justement, car la saison de recharge est terminée
00:46:41 et nous allons vers les beaux jours.
00:46:43 Et dans les Pyrénées-Orientales, l'eau potable a été coupée hier matin dans 4 villages.
00:46:48 Regardez, sont concernés Boulterner, Corbert, Corbert-les-Cabanes et Saint-Michel-de-Lotte.
00:46:53 3 000 habitants doivent donc se débrouiller pour l'instant avec de l'eau en bouteille
00:46:58 jusqu'à nouvel ordre.
00:46:59 Et pour bien expliquer la situation, l'eau qui alimente ces 4 villages vient d'un forage
00:47:03 situé donc à Boulterner, mais celui-ci a atteint un niveau trop bas
00:47:07 à cause de la sécheresse justement.
00:47:09 Niveau qui est actuellement à seulement 30 cm au-dessous de la pompe,
00:47:13 d'où l'inquiétude des habitants et des agriculteurs.
00:47:15 On est en ligne avec Marc Marty.
00:47:17 Bonjour, agriculteur justement à Boulterner.
00:47:19 Vous produisez des amandes, des pêches et des abricots.
00:47:22 Pourrais-je bien expliquer la situation ?
00:47:24 J'attends vos précisions si jamais je m'étais un petit peu trompée.
00:47:27 Oui, tout à fait.
00:47:29 Ça fait quand même pas mal de temps que nous sommes dans une période vraiment très sèche
00:47:33 depuis le début de l'hiver.
00:47:35 Et c'est vrai que le niveau des nappes phréatiques est en train d'abaisser fortement
00:47:40 depuis ces deux derniers mois pour vraiment maintenant arriver à un stade
00:47:45 qui est vraiment critique pour nos 3, 4 communes que vous avez nommées.
00:47:49 Et du coup, il y a un mois en arrière, le syndicat, le CIEP,
00:47:55 c'est un syndicat intercommunal d'adduction d'eau qui s'occupe d'eau potable,
00:47:59 nous a sollicité, nous agriculteurs qui sommes propriétaires d'un petit forage local
00:48:06 sur la commune de Boulterner qui a environ une quarantaine d'hectares,
00:48:09 qui est dans la même nappe mais dans une zone beaucoup plus favorable de la nappe.
00:48:15 Et justement, c'est vous qui avez permis avec cette association d'irrigation
00:48:19 de faire un branchement provisoire sur ce forage, c'est ça ?
00:48:22 Mais c'est seulement pour deux mois si j'ai bien compris.
00:48:24 Voilà, c'est tout à fait ça.
00:48:26 On a signé une convention avec le CIEP d'eau potable
00:48:32 pour satisfaire la demande de la population des 3 500 habitants.
00:48:38 Et il s'avère que ce branchement a été fait il y a 15 jours, 3 semaines en arrière.
00:48:44 Depuis jeudi, il y a eu une distribution d'eau potable qui a été faite en bouteille pour la population.
00:48:49 Comment ça se passe cette distribution ?
00:48:52 Cette distribution est assurée par les mairies.
00:48:55 Comme vous avez pu voir, voilà, tout à fait, c'est exactement ça.
00:48:59 Au départ, ça a été un petit peu la panique, les gens ne l'ont pas trop compris.
00:49:03 Pourquoi ? De tous les temps, depuis que les gens…
00:49:07 On n'a jamais connu ça, c'est unique.
00:49:10 Jamais ça n'a été connu par même les plus anciens qui ont plus de 90 ans.
00:49:14 Alors on l'a dit, malheureusement, la situation est assez inquiétante.
00:49:16 Qu'est-ce que vous espérez, vous ? On parle d'un nouveau forage d'ici l'été.
00:49:21 Est-ce que ça va pouvoir permettre de sauver des exploitations comme la vôtre ?
00:49:26 Alors nous, étant donné que notre forage, qui s'appelle forage de Sentane,
00:49:31 qui irrigue 40 hectares, nous avons trouvé…
00:49:34 Nous n'avons pas besoin de toute l'eau.
00:49:36 Et c'est pour cela que nous l'avons partagé avec ce syndicat d'eau potable,
00:49:40 en sachant que l'eau n'est pas potable à la consommation,
00:49:43 c'est d'où le fait de la distribution d'eau potable,
00:49:45 mais elle est tout de même quand même utilisable pour tout ce qui est les tâches ménagères
00:49:50 et tout ce qui est les douches et tout ce qui s'ensuit de la vie de tous les jours.
00:49:55 Et grâce à ça, on espère que dans les prochains jours,
00:49:59 le syndicat, le CIEP, sont en train de mettre un projet de forage
00:50:07 qui sera plus propice à une bonne quantité d'eau,
00:50:12 et revenir à une normale dans les deux mois à venir.
00:50:15 Et parce que ce qu'on craint derrière, non seulement c'est une perte de récolte pour certains,
00:50:19 mais à terme peut-être la disparition de certaines exploitations aussi.
00:50:22 Quelle perspective avez-vous ?
00:50:24 Alors il y a deux sujets.
00:50:26 Là, vous avez évoqué le sujet de l'eau potable.
00:50:29 L'eau potable, elle est due aussi, le manque de, si vous voulez, les nappes phréatiques chez nous.
00:50:34 Elles sont à 90% alimentées dans les périodes très critiques
00:50:40 par les réseaux secondaires des canaux d'irrigation.
00:50:45 Il s'avère que depuis l'automne, la pluviométrie n'a pas été présente,
00:50:52 ça n'a pas permis de recharger, et la neige en montagne a été vraiment déficiente.
00:50:57 Et du fait, aujourd'hui on se retrouve vraiment avec un gros déficit.
00:51:01 Nous avions quand même de l'eau pendant toute la période d'hiver,
00:51:06 mais la gestion du barrage de Vinsa,
00:51:09 puisque nous sommes sur une vallée, la vallée de la Tête,
00:51:11 qui possède deux barrages, le barrage des Bouillouses et le barrage de Vinsa,
00:51:15 qui aurait pu, avec anticipation, être rempli pendant la période d'hiver,
00:51:22 mais le schéma directeur et le schéma de remplissage de ce barrage
00:51:27 est fixé, est basé sur une pluviométrie des 40 ou 50 dernières années.
00:51:33 - Bon Marc-Marc, on va continuer d'en parler, juste,
00:51:35 on va se quitter quelques instants le temps d'une page de pub,
00:51:37 mais restez connectés surtout avec nous, on reprend la conversation juste après
00:51:40 et on fera participer nos deux invités, évidemment, en plateau.
00:51:43 A tout de suite.
00:51:44 ...
00:51:49 - Il est 15h, l'heure de faire le point sur l'essentiel de l'actualité
00:51:52 avec Adrien Spiteri.
00:51:53 ...
00:51:56 - Les syndicats de la SNCF proposent une journée de la colère cheminote
00:52:00 jeudi prochain, cette date tombe la veille des vacances scolaires
00:52:03 de la région parisienne.
00:52:05 "Nous ne passerons pas à autre chose", déclarent les syndicats.
00:52:08 La journée est présentée comme une étape de préparation
00:52:11 aux manifestations du 1er mai.
00:52:14 Un drame dans l'Oise hier soir,
00:52:16 deux frères de 5 et 7 ans ont été tués par balle,
00:52:20 le père a également été retrouvé mort,
00:52:23 une arme à feu a été découverte sur place,
00:52:26 une enquête criminelle de flagrance pour assassinat a été ouverte
00:52:30 et confiée au commissariat de Creil.
00:52:33 Et puis le G7 est réuni ce week-end à Sapporo, dans le nord du Japon,
00:52:37 les ministres de l'énergie et de l'environnement sont présents sur place.
00:52:41 Objectif discuté à des engagements climatiques de chacun
00:52:44 et évoquer les mesures d'urgence à venir.
00:52:47 Selon le GIEC, le réchauffement de la planète atteindra 1,5 degré
00:52:51 dès les années 2030-2035 par rapport à l'ère pré-industrielle.
00:52:57 - Avant d'entendre nos invités en plateau sur ce sujet de la sécheresse
00:53:02 et des restrictions d'eau, une dernière question à Marc Marty,
00:53:05 agriculteur à Boulterner, qui est avec nous.
00:53:08 On rappelle que les Pyrénées-Orientales sont fortement touchées
00:53:10 par ces restrictions d'eau.
00:53:12 Emmanuel Macron a annoncé récemment un plan eau
00:53:15 et parmi les mesures, Marc, il était question d'inscrire la sobriété
00:53:18 dans tous les usages et dans la durée, investir aussi massivement
00:53:21 dans la réutilisation des eaux usées et planifier les usages de l'eau
00:53:25 accompagné des transformations des filières qui seront très consommatrices.
00:53:29 On imagine que vous avez été sensible aux annonces du chef de l'État,
00:53:33 d'abord confirmer le mot, et surtout dites-moi si ces mesures
00:53:36 ont eu pour vocation de vous rassurer peut-être sur ces questions-là.
00:53:40 - Oui, alors pour revenir sur ce qu'a annoncé notre président de la République,
00:53:48 il faut savoir que chez nous, nous n'avons pas attendu
00:53:51 que M. le président de la République fasse ces annonces.
00:53:54 Cela fait déjà plus de 25-30 ans que nous avons pris ces mesures
00:53:57 de restriction d'eau. Il faut savoir que l'agriculture a réduit
00:54:00 de 50% ses volumes de consommation d'eau à vocation agricole.
00:54:06 Actuellement, on est encore plus, on nous demande dans ces 50%
00:54:11 que nous avons économisé, mais dans ces 50%, on nous demande encore
00:54:17 50% d'économie dans l'agriculture. Il vient un moment, il faut savoir
00:54:23 que les fruits, les légumes ne viennent pas sans eau.
00:54:26 Et à force de faire des restrictions, on va avoir des exploitations,
00:54:31 puisqu'aujourd'hui les barrages sont vides, les nappes sont vides,
00:54:35 les exploitations pompent du sable dans leurs pompes,
00:54:40 c'est-à-dire que tout le monde est inquiet.
00:54:43 - Ah, on a perdu Marc Marty. Ah, il est parti. Bon, on l'a perdu.
00:54:49 Merci quand même Marc Marty d'avoir participé à nos débats,
00:54:52 on a compris l'essentiel de ce message.
00:54:54 C'est vrai que la question de la sécheresse est très préoccupante.
00:54:57 - Deux choses. Qu'est-ce qui a la raison ces agriculteurs,
00:54:59 en disant au président de la République, il y a longtemps qu'on a commencé...
00:55:01 - Ce n'était pas le sens de ma question, c'était surtout dire, voilà,
00:55:03 est-ce que c'est un nouvel espoir pour vous aussi maintenant ?
00:55:05 - Oui, le président de la République sait que dans la nectarine,
00:55:07 il y a un peu d'eau, dans les pêches aussi, il faut de l'eau quand même
00:55:10 à un moment. Maintenant, la problématique, il y en a deux.
00:55:12 Le réchauffement climatique, il est clair, donc il y aura de moins en moins d'eau,
00:55:15 mais surtout, maintenant les sols n'accélèrent plus l'eau,
00:55:18 parce qu'il y a tellement de sécheresse, en fait, que même quand il pleut beaucoup,
00:55:20 ça ruisselle ou ça s'évapore. Donc là, une vraie problématique.
00:55:23 Ce qui se passe là, mais ça va se passer de plus en plus.
00:55:26 C'est-à-dire qu'il faut se préparer, anticiper.
00:55:28 L'Espagne l'a fait un peu, elle essaie de prendre l'eau de mer
00:55:31 pour enlever le sel et faire de l'eau. Qu'est-ce qu'on fait, nous ?
00:55:33 La seule mesure demandée par ce gouvernement, c'est consommer moins.
00:55:36 Mais quand, à un moment, il faut bien arroser les plantes,
00:55:38 il faut bien faire tout ça, il faut bien se laver,
00:55:40 je veux bien tout ce qu'ils veulent, mais à un moment,
00:55:42 il faut trouver aussi d'autres moyens. Et les autres moyens, ça peut passer,
00:55:45 bien que ça consomme beaucoup d'énergie, tout ce qui est dessalinisation,
00:55:48 de l'eau de mer, c'est tout. Mais je comprends la révolte
00:55:51 de cet agriculteur qui dit "Attendez, monsieur le président,
00:55:54 excusez-moi, mais on a économisé de plus de 50%.
00:55:57 Vous voulez qu'on fasse quoi, qu'on vende que des fruits secs ?
00:55:59 C'est la question qu'il faut se poser.
00:56:01 - Alors le problème, si vous voulez, c'est que le réchauffement climatique
00:56:04 est une réalité. Le problème, c'est comment ce réchauffement climatique
00:56:08 est-il traité politiquement ? Je crains que le réchauffement climatique,
00:56:12 comme d'ailleurs tant d'autres belles idées, ou tant d'autres réalités,
00:56:16 plus exactement, soit instrumentalisé et soit utilisé comme un bélier,
00:56:21 finalement, pour dégrader la France. Pourquoi ?
00:56:26 Normalement, quand on a quelque chose de naturel,
00:56:29 le politique, la science doivent être mobilisés pour essayer
00:56:33 d'aménager, si vous voulez, la vie humaine pour qu'elle soit rendue
00:56:37 possible avec ce nouvel élément. C'est comme ça qu'on a procédé
00:56:41 pendant des siècles et c'est comme ça que, notamment avec l'apport
00:56:45 de Newton, l'homme a compris qu'il pouvait dominer la nature
00:56:49 ou en tout cas vivre décemment et longtemps avec des éléments naturels
00:56:53 que désormais il maîtrisait. Le réchauffement climatique aujourd'hui,
00:56:57 effectivement, appelle une anticipation. C'est-à-dire que quand vous avez
00:57:01 les températures qui augmentent, l'eau qui se fait rare,
00:57:04 une fois qu'on a dit ça, on ne peut pas simplement se contenter
00:57:07 de dire qu'il faut mettre en place des éoliennes qui sont fabriquées
00:57:10 à l'autre bout du monde ou des panneaux photovoltaïques qui sont,
00:57:13 eux aussi, fabriqués à l'autre bout du monde. Il faut faire en sorte
00:57:16 que la manière dont on jugule ce nouveau risque soit aussi
00:57:21 une manière de profiter à l'industrie nationale pour que toute l'économie
00:57:25 se mette au service de cette nouvelle réalité.
00:57:29 Là, en l'occurrence, il faut, effectivement, penser à la désalinisation
00:57:33 de l'eau de mer. On a des tas de pays qui maîtrisent parfaitement
00:57:36 la technique, Israël par exemple, et aussi réutiliser davantage
00:57:42 les eaux usées. On est l'un des pays qui réutilise le mieux.
00:57:45 Ça fait partie du plan.
00:57:47 Voilà. Mais le problème, c'est que ça, il faut anticiper ça
00:57:50 à très long terme. Ce n'est pas une politique, ce n'est pas
00:57:53 une vision court-termiste et ce n'est pas une gestion
00:57:55 en la petite semaine qui va nous faire maîtriser ce risque.
00:57:58 Il nous reste quelques minutes pour évoquer un dernier sujet
00:58:00 pour faire face à la hausse des prix de l'énergie.
00:58:03 Les collectivités locales cherchent des solutions pour réduire
00:58:06 leurs factures. C'est le cas à Geuzelin, village de 1300 habitants
00:58:09 près de Douai, dans les Hauts-de-France, où on a construit
00:58:11 une mini-centrale hydroélectrique sur le site d'un ancien moulin à eau.
00:58:14 Et désormais, la commune est autosuffisante. Autre exemple,
00:58:18 dans le barin à Mouterscholtz. La ville produit également
00:58:21 sa propre électricité grâce à des turbines. 10% de l'énergie
00:58:25 produite permet de couvrir la consommation de l'éclairage
00:58:28 et des bâtiments municipaux. On est en direct avec Patrick Barbier.
00:58:31 Bonjour M. le maire. La commune produit donc sa propre électricité.
00:58:35 Comment vous est venue l'idée et de quand date-t-elle ?
00:58:38 Peut-être pas seulement de la crise qu'on a vécue ces derniers mois.
00:58:41 Alors, on a construit les 3 turbines il y a maintenant 4 ans.
00:58:47 Elles fonctionnent depuis 4 ans et on vient de passer
00:58:50 en autoconsommation collective, c'est-à-dire qu'on consomme
00:58:54 directement l'électricité produite par les turbines que vous voyez
00:58:58 sur les images, et ça depuis le mois de septembre.
00:59:01 Ce qui fait qu'on a quasiment, au niveau de l'administration communale,
00:59:05 plus de dépenses d'électricité, à l'exception des périodes
00:59:09 où il y a trop d'eau dans la rivière, il n'y a plus de chute,
00:59:12 donc là les turbines ne tournent pas, et quand il n'y a pas assez d'eau,
00:59:15 mais c'est assez rare, le peu d'eau ce sera très rare.
00:59:19 C'est plus rare que dans les Pyrénées-Orientales où nous étions
00:59:23 à l'instance. Ce qu'on peut dire c'est que vous avez eu du flair,
00:59:26 par anticipation, comme on le disait, par rapport à ce qu'on vit aujourd'hui.
00:59:29 Ça veut dire que vous avez fait de belles économies sur la facture
00:59:32 de la commune ? Vous avez des chiffres ?
00:59:35 Oui, on a une économie de 40 000 euros de dépenses en moins,
00:59:41 mais bien sûr on a aussi un surplus parce que les turbines produisent
00:59:45 plus que notre consommation, et donc on se ramène à peu près
00:59:50 à 60 000 euros, donc en gros 100 000 euros d'argent de plus
00:59:54 dans les caisses de la commune.
00:59:57 Vous êtes gentil quand vous dites qu'on avait du flair,
01:00:00 pour nous c'est une évidence, c'était évident qu'un jour ou l'autre
01:00:04 le coût de l'énergie allait augmenter, on a passé le pic de production
01:00:09 de pétrole, on est bientôt au pic de production de gaz,
01:00:12 et donc forcément les coûts allaient augmenter, et donc le fait de se rendre
01:00:17 un peu moins dépendant de Céusse nous paraissait une évidence
01:00:22 depuis longtemps.
01:00:25 Vous allez donner des idées à d'autres ?
01:00:27 Je l'espère, oui, je l'espère, parce que ça montre que l'écologie
01:00:31 rejoint l'économie, ces deux mots d'ailleurs qui n'ont que deux lettres
01:00:35 de différence, l'économie c'est le court terme et l'écologie
01:00:39 c'est le long terme, il faut tenir à tout moment les deux bouts.
01:00:44 Alors on l'a dit, vous n'êtes pas encore totalement autonome,
01:00:47 est-ce que c'est peut-être ce vers quoi vous tendez,
01:00:50 ou est-ce que vous allez accélérer et augmenter la production ?
01:00:54 Oui, bien sûr c'est notre volonté, nous sommes en train d'installer
01:00:59 un toit photovoltaïque supplémentaire sur une nouvelle halle de marché,
01:01:04 l'idée de mettre des éoliennes, il y aurait le potentiel,
01:01:10 mais là en France c'est très difficile, il y a beaucoup de freins à ça.
01:01:14 Nous notre source d'inspiration c'est juste de l'autre côté,
01:01:20 il suffit que je me décale un peu pour voir les éoliennes
01:01:24 qui sont sur la forêt noire, la plupart des communes du bas de Wurttemberg
01:01:30 juste en face sont autonomes en énergie, quand je dis communes
01:01:36 c'est l'ensemble de la commune avec les habitants, avec les entreprises,
01:01:42 ils arrivent à être ce qu'on appelle territoire à énergie positive,
01:01:47 c'est-à-dire qu'ils produisent même plus d'énergie qu'ils en ont besoin.
01:01:51 Merci beaucoup M. le maire d'avoir participé à notre émission
01:01:54 et surtout d'avoir donné peut-être des idées qui sont pour le coup vraiment écologiques,
01:01:58 alors on dit peut-être que les éoliennes ne sont pas très jolies pour le paysage,
01:02:01 mais en tout cas là on parle de production d'énergie et de réduction de la facture d'électricité, c'est une bonne idée.
01:02:06 Oui c'est une bonne idée, mais c'est véritablement, bon éoliennes mis à part,
01:02:10 mais sur le concept mis en place...
01:02:12 Sur les rivières qui coulent dans tant de communes françaises.
01:02:15 Mais en fait c'est à la fois génial et dramatique d'une certaine façon,
01:02:19 c'est génial parce que ça montre qu'en France on a toujours plein d'idées
01:02:22 et on a toujours le génie si vous voulez pour juguler un certain nombre de problèmes
01:02:28 en étant très inventif, donc ça pour le coup c'est quelque chose de très encourageant,
01:02:33 mais j'allais dire que ces 40 dernières... avant les 40 dernières années que l'on connaît,
01:02:38 cette petite inventivité, ce génie, cette création était macroéconomique,
01:02:46 c'est-à-dire que la France entière s'était mise à être et à mettre en place ce génie
01:02:52 à travers la politique industrielle, à travers tout un tas de projets,
01:02:55 dont le nucléaire d'ailleurs qui a rendu pendant des années la France autosuffisante.
01:02:59 - Des lumières qu'on a un petit peu éteintes récemment.
01:03:01 - Voilà, et donc du coup en fait on est revenu 50 ans avant,
01:03:03 c'est-à-dire que la France a toujours des talents et a toujours de l'énergie,
01:03:07 mais c'est pour compenser finalement le reflux du génie national,
01:03:11 le reflux du génie macroéconomique.
01:03:13 - C'est vrai que, je félicite mon collègue,
01:03:15 mais on n'a pas tous 600 litres par seconde qui coulent dans sa ville, d'accord ?
01:03:18 - En plus !
01:03:19 - Donc nous, on est Parisien, on peut faire de la géothermie,
01:03:21 et je rejoins un peu vos propos,
01:03:23 nous sommes le seul pays d'Europe qui n'a pas atteint tout simplement son niveau,
01:03:28 ce qui avait été fixé au niveau des énergies renouvelables.
01:03:31 C'est-à-dire qu'au niveau national ça ne bouge pas et c'est le local qui prend la main,
01:03:34 comme de plus en plus d'ailleurs, à tous les niveaux,
01:03:36 c'est le local et les citoyens qui reprennent la main,
01:03:38 et ce maire je le félicite mais nous...
01:03:40 - Eh bien il y a encore du boulot à faire alors.
01:03:41 - Ah mais il faut déjà que la France se mette au niveau que l'Europe lui a mis,
01:03:44 sur les énergies renouvelables, et on est le seul pays,
01:03:46 je le répète encore, qui n'a pas atteint ses objectifs.
01:03:49 - Allez, on peut mieux faire, conclusion de cette émission.
01:03:51 - Monsieur le Président, doit mieux faire.
01:03:53 - Merci messieurs d'avoir participé à suivre Lionel Rousseau et ses invités pour 90 minutes Info Week-end.
01:03:58 On vous retrouve demain à 14h sur CNews.
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