Propos polémiques sur les AESH: "C'est honteux (...) c'est d'un mépris de classe inouï", juge Clémentine Autain

  • l’année dernière
Clémentine Autain, députée LFI-Nupes de Seine-Saint-Denis, était en direct sur BFMTV ce samedi.

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Transcription
00:00 C'est honteux en fait les propos de cette députée qui donne à voir à la fois un très haut niveau d'ignorance et d'arrogance.
00:08 Ignorance justement de la réalité. La réalité c'est la précarité qui n'est pas choisie par les personnels en question mais qui est subie.
00:15 Elle est subie parce que les AESH aujourd'hui ont un salaire en moyenne de l'ordre de 800 euros par mois.
00:21 Voyez, 800 euros par mois. C'est pas qu'elles ont choisi d'avoir les vacances, c'est qu'elles ne les ont pas comme les autres personnels éducatifs.
00:28 Ce qui dit grandes vacances scolaires dit aussi pas de salaire à ce moment-là.
00:34 Donc le statut des AESH est un pur scandale. Elles font un métier qui est un métier essentiel.
00:40 Il s'agit d'accompagner des enfants en situation de handicap. C'est tout à fait essentiel et elles le font dans un cadre d'une très grande précarité.
00:47 Je rappelle que les AESH peuvent avoir jusqu'à 6 ans de CDD. 6 ans de CDD.
00:53 Donc oui, c'est honteux quand une députée qui est par ailleurs la suppléante de M. Attal, c'est important de le rappeler,
01:01 a des propos qui sont des propos d'un mépris de classe absolument inouï.
01:06 Et par ailleurs, c'est un haut niveau en effet d'arrogance parce que ça veut dire qu'elle, elle décide de ce qui est le choix
01:12 sans avoir la conscience des mécanismes d'inégalité, des choix politiques qui sont derrière,
01:17 qui est de ne pas donner de statut, de ne pas bien rémunérer ces AESH et qui au fond fait comme si les femmes avaient absolument le choix d'occuper,
01:25 puisque ce sont essentiellement des femmes, ces emplois-là. Ce sont des choix qui sont des choix contraints.
01:30 Voilà, le choix contraint. Ce n'est pas une liberté. Ce n'est pas un choix de vie comme un autre.
01:34 C'est simplement que ces femmes-là, effectivement elles font un métier dont elles peuvent être fières parce qu'il est extrêmement utile.
01:40 Souvent et majoritairement, elles le prennent très à cœur, mais ce n'est pas une raison, pour les traiter comme des serpillères,
01:45 pour les mépriser, pour les sous-payer et pour les laisser vivre dans un état de précarité.
01:49 Vous vous rendez compte du niveau de déconnexion de cette députée qui veut par ailleurs nous imposer à tous les Français de travailler deux ans de plus ?
01:58 Et c'est à l'image de ce qu'on entend souvent dans la bouche des macronistes à l'Assemblée nationale.
02:02 Vous savez, moi ça fait cinq ans et demi que je suis élue, j'étais là sous le précédent mandat,
02:06 et ce type de discours, on en a entendu beaucoup, c'est-à-dire un décalage total avec la réalité de ce que vivent les Français,
02:13 donc un manque de sensibilité.
02:15 Et on voyait qu'Elisabeth Borne, sur le terrain, on se demande où elle est le reste du temps,
02:20 donc c'est un peu tard quand même, c'est un peu tard pour essayer de raccrocher les wagons.
02:24 Or on a l'impression qu'on a des politiques qui sont très technocratiques, très comptables,
02:29 et très peu en relation avec la réalité quotidienne, la dureté j'ai envie de dire,
02:35 vraiment la dureté, surtout en ce moment avec l'inflation, de ce que vivent les Français.

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