Marseille: Guerini quitte le PS

  • il y a 10 ans
Personne n’aurait imaginé que Jean-Noël Guérini se contente des 140 signes d’un message sur twitter pour annoncer son départ du PS.
La suite, elle est arrivée mardi après-midi, dans la salle Alain Descamps au Conseil Général des Bouches du Rhône.
Derrière son pupitre face à la presse, Jean-Noël Guérini développe : Cette décision qu’il murit, nous dit-il depuis un certain temps s’est accélérée au lendemain de la défaite des Municipales « calamiteuse pour le gouvernement comme pour la rue Solférino ». A propos de Marseille, il parlera plus tard de Bérézina : « je n’accepte pas d’être désigné comme le bouc émissaire d’une défaite annoncée ».
Et là encore il ne faudra pas lui demander de faire soft : « ceux qui ont été battu, qui m’ont humilié avec haine et violence entendent masquer leur incapacité à présenter un projet politique aux Marseillaises et aux Marseillais en jetant mon honneur aux chiens ».
Profitant de l’avantage que lui a fourni le PS, en tergiversant beaucoup trop longtemps sur son cas, Jean-Noël Guérini va s’attacher à appuyer sur tous les endroits où ça fa it mal. Et on peut lui faire confiance sur le sujet, les arcanes socialistes il est tombé dedans quand il était petit, la psychologie des militants un lendemain de défaite, il maitrise. Alors il évoque ce parti dans lequel « (il) ne se reconnaît plus » et qui s’est éloigné de ses valeurs et « qui raisonne en terme de macroéconomie plutôt que de s’occuper du quotidien des Françaises et des français, des salaires, les retraites, le pouvoir d’achat qui s’effondre…. ».
A huit cents kilomètres de là, en prononçant son discours de politique Générale, le nouveau 1er Ministre doit avoir un bourdonnement dans les oreilles.
Et franchement – c’est un euphémisme - comment accuser un homme qui tient un tel discours d’avoir contribuer à la victoire de la droite. En revanche – et là sans euphémisme – Jean Noel Guérini n’aura pas de mot assez dur pour ceux qui portent selon lui la responsabilité de l’élection d’un maire FN dans les 13-14. « Pourquoi la liste socialiste ne s’est-elle pas désistée au profit de la droite républicaine pour constituer un front républicain ? »
Bref Jean Noel Guérini a certes décidé de quitter la table, mais en aucun cas de payer l’addition.
Son poids dans la défaite marseillaise ? « Les Socialistes ont perdu à Toulouse, vous croyez que j’y suis pour quelque chose ? »
Les tractations Narducci- Gaudin entre les deux tours ? « Mme Narducci est majeure et vaccinée… Après le refus de Messieurs Mennucci et Caselli, je pense qu’elle a eu raison de saisir la main tendue de Jean-Claude Gaudin pour faire face à la menace Front National »

Le parti des Bouches du Rhône

Et maintenant ? Dans un premier temps, Jean Noel Guérini continuera d’appartenir au groupe socialiste du conseil Général en temps que Divers Gauche. En revanche il a démissionné du groupe socialiste du Sénat et siègera au banc des non-inscrits.
Mais le « Guérini sans-étiquette » ne devra pas perdurer au delà du printemps. « J’ai un certain nombre de rendez-vous électoraux, sénatoriales, cantonales, régionales, qui se présentent à moi glisse-t-il aux journalistes, et je suis engagé dans une réflexion pour créer un mouvement qui rassemblera des femmes et des hommes de ce département pour aller au combat politique ». Et comme on le presse de donner l’intituler de ce « nouveau parti », il lève un coin de voile : « il n’est pas officiel, mais on pourra dire que mon parti c’est les Bouches du Rhône ».
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