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[#Reportage] Santé pharmaceutique : un outil de souveraineté au bord du dépôt de bilan, que fait l’Etat ?

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Transcription
00:00Alors que le gouvernement multiplie les discours sur la relocalisation de la production industrielle,
00:05influence stratégique de l'économie nationale agonise dans l'indifférence générale.
00:09La santé pharmaceutique, installée à 23 km de Libreville dans la zone économique spéciale de Nkok,
00:15est aujourd'hui au bord du dépôt de bilan.
00:17Cette usine, capable de produire jusqu'à un million de comprimés par jour,
00:21fabrique des médicaments génériques essentiels, antipaludéens, antirétroviraux,
00:25traitements contre le cancer, le diabète et bien d'autres.
00:28Elle emploie aussi des jeunes Gabonais hautement qualifiés dans des métiers techniques rares en Afrique.
00:33Pourtant, malgré ce potentiel, l'État reste muet, incapable de sauver ce champion national,
00:38à l'heure même où le monde se referme sur lui-même au gré des conflits armés ravageurs.
00:43En réalité, l'enjeu dépasse les frontières gabonaises.
00:46En effet, la santé pharmaceutique est l'un des rares pôles technologiques pharmaceutiques de la sous-région,
00:51voire le seul à même de disposer d'une telle capacité de production et technologique.
00:56Avec une demande régionale croissante, notamment dans la zone Cémac,
00:59l'usine pourrait répondre aux besoins d'un marché de plus de 50 millions de consommateurs.
01:03Dans le contexte de la zone de libre-échange continentale africaine,
01:06elle représente un atout stratégique majeur.
01:09Préserver ce site, c'est assurer une forme de souveraineté sanitaire,
01:12diversifier l'économie et créer de la valeur ajoutée,
01:16dans un pays encore trop dépendant de l'extraction de matières premières.
01:18À la suite de la pandémie de Covid-19,
01:20plusieurs pays ont pris la pleine mesure de leur vulnérabilité sanitaire
01:24et ont réagi par des politiques audacieuses.
01:27La France, par exemple, a lancé le plan Innovation Santé 2030
01:30avec l'objectif clair de relocaliser la production de médicaments critiques
01:33et d'assurer une autonomie sanitaire d'ici à la prochaine décennie.
01:37En Afrique centrale, les économistes ont eux aussi tiré des leçons de la crise
01:41en recommandant la mise en place d'unités de fabrication de médicaments essentiels
01:44afin de réduire la dépendance chronique aux importations.
01:48Le Gabon, dans ce contexte, possède un atout majeur,
01:51l'usine santé pharmaceutique Duncock, un outil déjà opérationnel.
01:54Pourtant, loin d'être valorisée, cette infrastructure industrielle
01:57est aujourd'hui menacée de dépôt de bilan.
02:00Un paradoxe flagrant quand on sait que les hôpitaux publics
02:02sont régulièrement en rupture d'un médicament
02:04et que les patients, faute d'alternatives, se ruent vers des pharmacies privées,
02:08souvent à des prix prohibitifs et à des heures impossibles de la nuit.
02:11Plus incohérents encore, les produits issus de cette entreprise gabonaise
02:14jusqu'à 40% moins chers que les médicaments importés
02:16brillent par leur absence sur le marché local,
02:19alors même que le gouvernement proclame vouloir améliorer le pouvoir d'achat.
02:23Pourtant, les interrogations n'ont pas manqué
02:25pour tenter d'éclaircir les raisons de ce désintérêt étatique.
02:28Le courrier référencé 037-GMT-Juin-2025-IMO
02:34adressé au ministère de la Santé
02:36afin de comprendre l'intégration éventuelle de la santé pharmaceutique
02:39dans les politiques publiques est resté sans réponse.
02:41Même silence du côté du ministère de l'Économie.
02:43Sollicitées via le courrier 039-GMT-Juin-2025-IMO
02:49pour connaître les obstacles à l'intégration des produits locaux
02:52dans le circuit national de distribution
02:53et leur implication sur le coût de la vie,
02:56seuls deux ministères ont daigné réagir.
02:58Le ministère de l'Industrie d'abord a reconnu
02:59que l'entreprise est dans la situation d'une société
03:02en cessation de paiement sans toutefois esquisser
03:04un plan de relance sérieux.
03:05Une simple réunion en mars dernier
03:07aurait évoqué une révision de l'actionnariat.
03:09Mais aucun calendrier, aucun objectif
03:12ni aucune vision stratégique n'a été communiqué.
03:15Quant au ministère des Affaires sociales,
03:17la réponse se limite à une formule de politesse
03:19saluant l'initiative et la rattachant à la vision
03:21des plus hautes autorités,
03:23sans rien dire du rôle que pourrait jouer la santé pharmaceutique
03:25dans la rationalisation des dépenses de la CNAMGS.
03:27Ce silence généralisé illustre un désintérêt inquiétant,
03:31voire un amateurisme persistant de la part d'un gouvernement
03:34qui semble incapable d'identifier et de soutenir
03:36ses propres leviers de souveraineté.
03:38L'indifférence affichée à l'égard de la santé pharmaceutique
03:40traduit un manque de coordination interinstitutionnelle
03:43et une absence de vision stratégique à long terme.
03:47Alors que la souveraineté sanitaire est devenue une priorité planétaire,
03:50le Gabon donne le spectacle d'un État prêt à s'aborder
03:53l'une de ses rares réussites industrielles.
03:55Laisser cette entreprise péricliter, c'est renoncer à un pilier potentiel
03:58de sécurité médicale, d'indépendance économique
04:00et de soutien au pouvoir d'achat.
04:03C'est aussi plus profondément faire le choix de l'improvisation
04:06au détriment d'une politique de santé publique
04:08ambitieuse et cohérente.

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