- avant-hier
Monsieur de Fontenelle a résisté toute sa vie à la passion et aux sentiments amoureux, jusqu’au jour où il fait la rencontre d'Isabella, qui lui fait découvrir ce qu’il a toujours ignoré : l’amour.
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Genre : Nouveautés, Film Cinéma, Téléfilm, Romance, Histoire, Drame
© 2024 - Tous Droits Réservés #FilmComplet
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Catégorie
🎥
Court métrageTranscription
00:00:00Musique
00:00:008 heures !
00:00:11Votre bouillon !
00:00:15Il faut le boire bien chaud, sinon ça ne vous fera aucun...
00:00:20aucun bien !
00:00:22Musique
00:00:24Sidon !
00:00:38Sidon ! Mathieu !
00:00:44Musique
00:00:46Musique
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00:00:50Musique
00:00:52...
00:01:00...
00:01:03...
00:01:12...
00:04:19Oui, la mesure du bonheur qui nous a été donnée est assez petite, ma chère nièce.
00:05:26Ah oui, le matin !
00:05:28Voltaire aurait dit au roi de Prusse que vous étiez l'esprit le plus universel que le siècle de Louis XIV est porté.
00:05:48Un compliment n'étant pas dans sa manière, ils ont déduit qu'il a dû lui arriver quelque chose de fâcheux.
00:05:55Le froid peut-être.
00:05:56Je m'étonne toujours comme les séances à l'académie ne vous fatiguent pas davantage.
00:06:04Pourquoi voulez-vous ?
00:06:06Je n'y ai plus d'ennemis.
00:06:07On dirait que vous avez oublié ce que messieurs Boileau et la Bruyère ont dit de désagréable sur vous.
00:06:32Ne faites pas enfance à la racine de l'oublier parmi mes adversaires.
00:06:37Je leur ai pardonné et cela m'a fait beaucoup de bien.
00:06:40Non, aujourd'hui, je ne les blâme que d'être tous morts.
00:06:46Portez-vous toujours aussi aimablement, cher enfant.
00:06:50Eh bien, moi, c'est monsieur que je trouve trop aimable.
00:07:01Il n'en veut à personne et se contente de tout.
00:07:05Je me demande parfois si ce sont là les manifestations d'une bonté immense ou de pas de bonté du tout.
00:07:11Des fois, j'ai peine à lui ôter la poussière.
00:07:21Il me fait peur.
00:07:23Je crois monsieur de Fontenelle encore plus impressionné que vous par son oncle.
00:07:27Je comprends.
00:07:28Être le neveu du grand Corneille, c'est une situation tout de même.
00:07:32Pour vous aussi, madame.
00:07:35Oh, petite nièce du neveu de Corneille, c'est une place discrète.
00:07:41Mais, qu'est-ce que vous faites ?
00:08:05Monsieur en avait assez.
00:08:06Comment il en avait assez ?
00:08:08Ah oui, il ne veut plus le voir, ce coffre.
00:08:0960 ans, à ce qui paraît.
00:08:11Mais il est plein.
00:08:12Ah ben, pour sûr, madame, qu'il est plein.
00:08:15On sent bien quand on le porte.
00:08:17C'est tout ce que monsieur a point voulu lire qui est là-dedans.
00:08:19Mais qu'est-ce que tu racontes, Simon ?
00:08:20Ce sont les journaux de monsieur qui sont dans ce coffre.
00:08:23Ah ben, je dis point non.
00:08:24Je dis qu'il n'a jamais voulu les lire.
00:08:26Qui vous a raconté ces sornettes ?
00:08:29C'est...
00:08:30C'est lui.
00:08:32Qui ça, lui ?
00:08:33Monsieur de Fontenelle.
00:08:38C'est amusant, mais cela ne tient pas debout.
00:08:40Pourquoi ne les aurait-il pas lus ?
00:08:41Monsieur n'aimerait pas qu'on répète ce qu'il nous a dit qu'à nous.
00:08:46Répète quand même, madame te le demande.
00:08:48Ben, il les a point lus parce qu'il se doutait qu'on ne disait pas du bien de lui là-dedans.
00:08:53Même qu'on l'attaquait.
00:08:54Après tout, cela est assez dans sa manière.
00:09:04Ne jamais aller au-devant de ce qui peut gâter votre humeur.
00:09:08C'est tout, lui, en effet.
00:09:10Débarras ! Allez !
00:09:12Et vous repasserez le balai !
00:10:43L'âge exige la tempérance.
00:10:45Très belle affaire !
00:10:46Qu'est-ce que l'âge quand la gloire le surpasse ?
00:10:49Acceperez-vous néanmoins quelques fruits confis ?
00:10:52Allez par ici.
00:10:55Monsieur de Fontenelle vous a repérée comme étant les plus spirituels de l'Assemblée.
00:11:00Les plus spirituels du salon de Madame Geoffroy.
00:11:04C'est madame Geoffroy.
00:11:06Monsieur de Fontenelle nous surpasse tous, Vallière.
00:11:07Tous, Vallière. Dites-lui plutôt quelle conversation était la vôtre pendant le souper.
00:11:12De quoi disputiez-vous ?
00:11:14Nous pensions qu'il est bien difficile pour une femme de déceler le sentiment sous une conduite galante.
00:11:21M. de Vallière soutenait que c'était un nouveau procès fait à la sincérité des hommes.
00:11:25Alors, qu'en pense le siècle passé ?
00:11:27Ma foi, je n'observe point les sentiments comme je le fais des planètes.
00:11:33Vous n'avez pas à observer ce qui vous est simplement donné de ressentir ?
00:11:36Certains, mais il est présomptueux d'avancer que j'ai déjà ressenti quoi que ce soit.
00:11:42Voilà 80 ans que j'ai relégué le sentiment dans mes poésies.
00:11:49Et vous appelez ça avoir vécu ?
00:11:52Je crois avoir été empressé comme il convenait auprès des femmes.
00:11:55Mais l'amour...
00:11:59J'entends mal.
00:12:00Je parlais de l'amour.
00:12:02Lui et moi sommes des choses incompatibles.
00:12:05On dit pourtant que votre roman préféré n'est autre que La Princesse de Clèves.
00:12:13Le style en est insurpassable.
00:12:15Il en est plus vif.
00:12:17Il n'en est pas de plus simple.
00:12:19Donc de plus grand.
00:12:21Mais La Princesse, c'est une histoire d'amour.
00:12:23Qui n'a pas lieu.
00:12:25Quelle sagesse.
00:12:27Puisque vous soutenez que les sentiments vous sont étrangers,
00:12:29Je suppose ce sont les idées qui ont vos faveurs ?
00:12:32Pas davantage.
00:12:33Défendre des théories signifie riposter, se plaindre, accuser, soupçonner.
00:12:39J'aime trop mon repos.
00:12:42Et puis, pourquoi polémiquer ?
00:12:45Tout est possible.
00:12:48Et tout le monde a raison.
00:12:51Allons, allons.
00:12:53Je sais certaines idées qui ne vous laissent pas indifférents.
00:12:56Si je vous disais que M. d'Alembert est venu nous lire hier son discours préliminaire à l'encyclopédie,
00:13:03et que le chevalier de Jocourt nous a montré d'admirables planches dans les métiers...
00:13:06C'était d'un ennui mortel.
00:13:09Vous m'avez l'air encore bien vivant, il me semble.
00:13:12Mais enfin, que cherchez-vous avec cette encyclopédie ?
00:13:15À instruire les médiocres de choses qu'ils n'entendront point ?
00:13:19Qu'y a-t-il de plus ridicule que de parler de philosophie avec des ouvriers ?
00:13:24Le divertissement et le jeu, voilà ce que le peuple attend.
00:13:27Pareils propos vous feront attendre à la porte de l'académie, j'en réponds.
00:13:32Déjà qu'il vous faudra faire oublier vos ouvrages libertins.
00:13:34Et moi j'entends bien naître de l'académie.
00:13:37Mes ouvrages sont lestes, j'en conviens, mais les composés est d'un aussi dur labeur, croyez-moi.
00:13:43Une simple page me prend trois ou quatre heures.
00:13:47Vous finirez bien par attraper tout ce temps perdu.
00:13:49Mais je suis plus modeste que vous ne l'imaginez, monsieur.
00:13:52Vous n'aurez pas osé vous le dire, monsieur.
00:13:56Toutes ces femmes qui se disputent le vieux Fontenelle dans l'espoir qu'il va mourir dans leur salon.
00:14:04Pauvre Valière, il se croit à un esprit supérieur, mais la supériorité lui fait bien défaut.
00:14:09Et l'esprit lui manque.
00:14:12Venez, nous allons entendre la musique de près.
00:14:15Elle est bien assez insupportable de loin.
00:14:17Vous préférez la peinture ?
00:14:19Oh, la peinture, les murs sont enlédits par trop de portraits.
00:14:23La sculpture ?
00:14:24Je laisse les statues me regarder.
00:14:29Les arts vous touchent donc si peu.
00:14:32Je n'arrive pas à faire entrer tant de choses dans mon existence.
00:14:38Plus tard, peut-être.
00:14:41Votre force est de vous placer hors d'atteinte en toutes circonstances.
00:14:44Rien ne vous touche.
00:14:45Je vous admire.
00:14:46Bonsoir, chère Fontenelle.
00:14:50Pardon.
00:14:51Je vous souhaitais le bonsoir.
00:14:53Je vous souhaitais le bonsoir.
00:15:23Regardez, monsieur de Fontenelle.
00:15:35Il n'est pas de mots murmurés que vous ne saurez entendre.
00:15:38Avec, on l'a souvent constaté, plus de précision encore que ceux qui entendent normalement.
00:15:43Cela provient de ce que le pavillon est fort large.
00:15:46Ne dirait-on pas comme une corne d'abondance
00:15:48qui, au lieu de déverser ses fruits, engrangerait les sujets et les verbes
00:15:51par sa vaste embouchure, pour vous les faire entendre.
00:15:54Voyons, monsieur, voulez-vous ajuster le cornet à votre oreille ?
00:15:58La plus petite des extrémités s'y glisse tout naturellement.
00:16:02Allez-y.
00:16:04Ouais.
00:16:06Alors, comment m'entendez-vous, monsieur de Fontenelle ?
00:16:08Trop fort !
00:16:10Ah oui, je suis confus.
00:16:11C'est parce que je...
00:16:12C'est naturel quand on s'adresse à quelqu'un dont Louis est défaillante.
00:16:15Alors, je n'en crois pas en mes oreilles.
00:16:26Qu'est-ce que c'est que ça ?
00:16:27On nous a demandé de venir le chercher pour monsieur de Fontenelle.
00:16:30Mais qui vous a demandé ?
00:16:32Ajuster, enlever.
00:16:36Ajuster, enlever.
00:16:38Voilà, l'appareil n'est-il point trop lourd, monsieur ?
00:16:40Monsieur ! Monsieur !
00:16:42Madame Geoffrin vous envoie...
00:16:44Madame Geoffrin vous envoie quelque chose.
00:16:56Oh.
00:16:59Je lis beaucoup mieux.
00:17:02Ce portrait de votre ami Lefraignois,
00:17:05j'ai pu l'acquérir sans trop d'embarras auprès de ce qui lui reste de famille.
00:17:08Je l'ai fait dans l'intention de vous l'offrir.
00:17:10Persuadez que le visage de celui qui fut votre plus proche
00:17:13est si grand ami,
00:17:15vous rappellerez ces longs moments que vous passiez ensemble à ne rien dire.
00:17:18Et pourtant à vous comprendre,
00:17:20comme seuls savent s'entendre la discrétion et l'innocence.
00:17:24Oui.
00:17:27Alors aujourd'hui, vingt ans qu'il est mort,
00:17:29je m'en vais sur le champ,
00:17:31remercier madame Geoffrin.
00:17:34Pourquoi ces moments que vous passiez à ne rien dire ?
00:17:38Monsieur Lefraignois était si peu bavard.
00:17:39Portrait respire la ressemblance.
00:17:46Regardez,
00:17:47on dirait qu'il va se taire.
00:17:55La belle compagnie que voilà.
00:17:57Et tout ce monde pour m'accueillir ?
00:18:03Nous sommes toujours ravis de vous voir, monsieur l'abbé.
00:18:06Pas bien.
00:18:08Pas bien.
00:18:10Pas bien.
00:18:10Je parle de cette lettre au marquis de la phare
00:18:17que le petit réservoir vient de publier.
00:18:19Eh bien.
00:18:20Comment ça, eh bien ?
00:18:21Que dit-elle, cette lettre ?
00:18:23Vous vous moquez, on soutient partout qu'elle est de vous.
00:18:26M'a-t-on vu l'écrire ?
00:18:27Je le sens bien, moi, qu'elle est de votre plume.
00:18:30Parler avec une telle insolence n'appartient qu'à vous ou à Voltaire.
00:18:33Une lettre qui décrit l'embarras du Seigneur au moment de la résurrection
00:18:36désigne son auteur.
00:18:38M'en direz-vous le nom à la fin ?
00:18:40Railler, railler, je vois que sous couvert de montrer les choses de la science
00:18:43auxquelles les cœurs sains n'entendent rien,
00:18:45il est bien lisé d'y jeter le table.
00:18:47Qu'est-il besoin d'expliquer ce qui doit rester inexplicable ?
00:18:51Vous faites parfois songer à quelques navigateurs
00:18:54dont les cas laisseraient passer l'eau,
00:18:56mais qui interdiraient qu'on écope.
00:19:02Oui, pas d'égard.
00:19:03On dit que ce sont vos ouvrages
00:19:05qu'ont enfanté Voltaire.
00:19:07Laissez-dire.
00:19:08Car vous ne pouvez accepter que votre oeuvre
00:19:10apporte caution à cet empire.
00:19:12Que me reprochez-vous ?
00:19:13N'est-ce pas fait mes Pâques ?
00:19:15Si fait, mais vous ne pouvez ignorer que Voltaire parle de Dieu
00:19:17comme s'il n'existait pas.
00:19:20Comme quoi ?
00:19:20Quelle malice que vous devez me faire répéter ces choses.
00:19:23Comme s'il n'existait pas.
00:19:28Voltaire ne nie pas.
00:19:30Il s'interroge.
00:19:32C'est votre histoire des oracles
00:19:33qui a fait le mal.
00:19:35Ne rejette pas dans mes oracles
00:19:36ce spectacle de l'ignorance
00:19:38et de la sottise
00:19:39exploitée par la mauvaise foi.
00:19:42Certes, mais...
00:19:43Mais ce spectacle
00:19:44me semble promis
00:19:45un grand avenir.
00:19:47Bah justement,
00:19:48des esprits faibles et impurs
00:19:49ont pu en déduire que Dieu n'existait
00:19:50que parce que nous voulions y croire.
00:19:53C'est...
00:19:53Mon ami,
00:19:56l'ignorance se démontre moins
00:19:59par les choses qui sont
00:20:00et dont la raison nous est inconnue
00:20:03que par celles qui ne sont point.
00:20:05Et dont nous trouvons la raison.
00:20:08Car non seulement
00:20:08nous ne possédons pas les principes
00:20:11qui mènent au vrai,
00:20:13mais nous en avons d'autres
00:20:14qui s'accommodent très bien
00:20:15avec le faux.
00:20:16Monsieur l'abbé,
00:20:22restera-t-il à dîner ?
00:20:24Fait-il ?
00:20:24Non, votre servante.
00:20:26Bah, qui y a-t-il ?
00:20:27Le dîner !
00:20:28Eh bien !
00:20:29Désirez-vous des asperges ?
00:20:31Oh, j'en raffole.
00:20:33J'en raffole.
00:20:35Moi aussi.
00:20:36Ça au beurre,
00:20:37quel dé.
00:20:38Mais je préfère à lui.
00:20:39Au beurre,
00:20:40elle garde de leur verleté
00:20:41et à lui,
00:20:42le goût en sort davantage.
00:20:43Elle se digère
00:20:44tout aussi bien au beurre.
00:20:46Ma nièce ne les apprécie qu'à l'huile.
00:20:48Bon,
00:20:48que dois-je faire ?
00:20:50Une moitié à l'huile,
00:20:52une moitié au beurre.
00:20:56Je connais bien votre manière,
00:20:58savez-vous.
00:20:58Jamais rien de véhément.
00:21:00Votre impertinence
00:21:01est des plus doux
00:21:02à peine visibles.
00:21:03Point d'éclat,
00:21:04point de taca.
00:21:05Ainsi,
00:21:05ce ne sera pas pas
00:21:06les idées
00:21:06les plus terribles,
00:21:07les plus terribles.
00:21:09Je ne professe point d'idées.
00:21:11Je constate
00:21:12et je souris.
00:21:14C'est bien suffisant.
00:21:16Vous vous mêlez tous
00:21:17sans en avoir l'air.
00:21:18Voilà la vérité.
00:21:19Raisonnement,
00:21:19raisonnement,
00:21:20c'est votre unique défense.
00:21:21Moi,
00:21:22je maintiens
00:21:22qu'il est mauvais
00:21:22de raisonner sans cesse,
00:21:24que c'est le moyen
00:21:24le plus insidieux
00:21:25de s'écarter
00:21:25peu à peu
00:21:26du chemin
00:21:27qui nous a été tassé.
00:21:29Par qui ?
00:21:32Vous voyez,
00:21:33vous raisonnez encore.
00:21:35Ça,
00:21:35je me demande
00:21:36si toutes mes parrières
00:21:36ne seront jamais suffisantes
00:21:37pour votre salut.
00:21:40Et si ?
00:21:42François,
00:21:55les asperges,
00:21:59toutes à l'huile.
00:22:00c'est le meilleur.
00:22:10Non, non,
00:22:11dites-moi
00:22:12à l'entrée du jardin.
00:22:13Enfin,
00:22:30vous voilà.
00:22:33Nous n'attendions que vous
00:22:34pour souper.
00:22:36Attendez,
00:22:37nouvelle de ce bon abbé Chalon ?
00:22:38Il est à nouveau sur pied,
00:22:41si l'on peut ainsi dire,
00:22:42de quelque chose de rond.
00:22:44Vous ne cessez
00:22:45de le redoyer.
00:22:46Je me demande
00:22:46ce qu'il vous a fait.
00:22:47Il me fait peur.
00:22:52Le voilà.
00:22:59Chère Fontenelle,
00:23:01je ne crois pas
00:23:01vous avoir présenté Isabelle.
00:23:03La fille de ma soeur
00:23:04du comte d'Ella Torre
00:23:05est arrivée de Florence
00:23:07la semaine passée.
00:23:08Ah !
00:23:11Tes asperges.
00:23:19On dit, monsieur,
00:23:19que vous n'avez pu résister
00:23:20à un mot cruel
00:23:21dont l'abbé Chalon
00:23:22fut l'innocente victime.
00:23:24La cruauté
00:23:24n'est pas ma façon, monsieur.
00:23:26Mais si cela est vrai,
00:23:27ce que j'ai dit
00:23:27semble avoir remis
00:23:28les asperges
00:23:29à la mode.
00:23:33Monsieur le philosophe,
00:23:35il paraît que vous refusez
00:23:36de croire à l'amour.
00:23:38plaît-il.
00:23:39N'est-il point vrai
00:23:40que l'amour existe ?
00:23:42J'avoue qu'à sept minutes,
00:23:46je ne doute plus.
00:23:50On m'a dit
00:23:50une charmante désenterie
00:23:52qui vous concerne,
00:23:53cher Fontenelle.
00:23:55À quelqu'un qui souhaitait
00:23:56faire un placement d'argent,
00:23:57il a été déconseillé
00:23:58de le faire sur votre tête,
00:23:59sauf à fond perdu,
00:24:00car vous rajeunissez
00:24:01en vieillissant.
00:24:03L'autre jour,
00:24:04j'ai voulu faire déplacer
00:24:05un meuble de famille,
00:24:05un vieux secrétaire
00:24:06qui avait toutes les apparences
00:24:07du neuf.
00:24:09Eh bien,
00:24:09à peine l'a-t-on touché
00:24:10qu'il s'est effondré.
00:24:11Il était vermoulu.
00:24:15Vieillir me fait peur.
00:24:17Pour les femmes,
00:24:18la disgrâce des sens,
00:24:19c'est une horrible chose.
00:24:23Sottise.
00:24:24Pour éviter à nos sens
00:24:25de vieillir,
00:24:27il faut veiller
00:24:27et à leur fonctionnement régulier.
00:24:29Les entretenir,
00:24:30en quelque sorte.
00:24:31À suivre vos conseils,
00:24:33on tomberait vite
00:24:33dans l'excès,
00:24:34il me semble.
00:24:35L'homme de qualité
00:24:36sait tempérer ses audaces.
00:24:38Je crains, mademoiselle,
00:24:41que nos discours vous ennuient.
00:24:42Les vôtres,
00:24:43vous voulez dire.
00:24:46Quand la beauté
00:24:47et la jeunesse
00:24:47s'accordent si magnifiquement,
00:24:50a-t-on envie
00:24:50d'entendre
00:24:51des propos desséchés ?
00:24:53A-t-on d'ailleurs
00:24:53envie d'entendre
00:24:54quoi que ce soit ?
00:24:56Les paroles retardent
00:24:57toujours les actes.
00:25:01Grand-pense,
00:25:01votre nièce ?
00:25:03Elle va vous le dire
00:25:03elle-même,
00:25:04baron Grimm.
00:25:05Je n'en suis pas encore
00:25:07à me laisser
00:25:07des conseils
00:25:08qu'elle en me donne.
00:25:09Ce qui n'empêche pas
00:25:10d'en faire le tri,
00:25:11de reconnaître la vérité
00:25:12dans ce qui est généreux,
00:25:14sensible,
00:25:15dévoué,
00:25:16en un mot,
00:25:17dans ce qui vient du cœur.
00:25:19Tous les êtres
00:25:20possèdent un cœur,
00:25:21me direz-vous.
00:25:22Eh bien, non.
00:25:24La science
00:25:24nous le cache encore,
00:25:25mais certains
00:25:26en sont réellement
00:25:27dépourvus.
00:25:28Vraiment ?
00:25:29J'en connais personnellement.
00:25:30Dans quelques contrées
00:25:31lointaines, je pense.
00:25:32Point du tout,
00:25:33ici même.
00:25:34Nous direz-vous.
00:25:35À quoi bon ?
00:25:36Il s'est déjà reconnu.
00:25:37Je suis résolu à faire
00:25:45à l'académie
00:25:46une communication
00:25:48sur l'intelligence
00:25:50de l'asperge,
00:25:52qui est un légume
00:25:54particulièrement savoureux,
00:25:57mais aussi
00:25:57commande à manger.
00:25:59En somme,
00:26:00fait pour nous plaire,
00:26:03mais avec une discrétion
00:26:04qui en chante.
00:26:06Il suffit d'ailleurs
00:26:07de savoir comment
00:26:08poussent les asperges.
00:26:10Elles passent
00:26:10la tête
00:26:12pour d'abord
00:26:14voir si elles ne dérangent pas.
00:26:19Et puis alors,
00:26:21se sachant attendues,
00:26:23elles viennent
00:26:24tout entières.
00:26:26aucun autre légume
00:26:30ne possède
00:26:33cette élégance.
00:26:35À vrai dire,
00:26:36monsieur,
00:26:36ça n'est pas précisément
00:26:37sur l'académie
00:26:38et les asperges
00:26:39qu'on vous attendait.
00:26:40Sur quoi d'autre ?
00:26:41Eh bien,
00:26:41sur ce qu'affirme
00:26:42monsieur de Vallière,
00:26:43l'absence de cœur.
00:26:45Vous avez du mal entendre.
00:26:47Comment cela ?
00:26:48Monsieur de Vallière
00:26:49pense que
00:26:50cela n'existe pas
00:26:51parce que le cœur
00:26:52comme le cerveau
00:26:52sont des organes
00:26:53qui lui sont encore étrangers.
00:26:55J'ai cru comprendre
00:26:57que pour l'instant,
00:26:59il ne s'intéressait
00:26:59qu'à la partie comprise
00:27:00entre la hanche
00:27:01et le genou.
00:27:08Bénissons l'esprit,
00:27:09monsieur.
00:27:10C'est lui
00:27:10qui vous tuera.
00:27:12Alors,
00:27:13ne songez plus
00:27:13à l'académie.
00:27:15Vous voilà déjà immortel.
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00:28:15On dirait que la musique vous est soudainement supportable.
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00:30:24Merci.
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00:41:06...
00:41:14Ils témoigneront.
00:41:18Monsieur de Fontenay.
00:41:22On me dit que vous ne ménagez point votre peine pour nous soutenir.
00:41:25Soyez-en mille fois remerciés.
00:41:27Ce premier volume de votre encyclopédie me ravit, monsieur Diderot.
00:41:32C'est une vaste entreprise.
00:41:34Trop vaste, peut-être.
00:41:35En tout cas, elle vous apportera peu de satisfaction.
00:41:39Les hommes tels que vous sont faits pour les grandes aventures.
00:41:44Et la règle des 3D...
00:41:46J'ignore cette règle.
00:41:48Déconvenue, difficulté, découragement.
00:41:52Eh bien, j'en ajoute un quatrième.
00:41:54Défine. Je veux le relever.
00:41:56Vous avez raison.
00:41:58Il était tombé assez bas ces derniers temps.
00:42:06Charmant tableau.
00:42:08Lequel se tient l'autre ?
00:42:09Diderot préférera toujours Fontenay à la Voltaire.
00:42:12Il vaut caresser un chat qu'un scorpion.
00:42:23Monsieur de Fontenay, vous me voyez confuse.
00:42:28Je veux vous assurer que l'idée que vous avez de moi n'est pas la bonne.
00:42:31Mais puisque je n'ai rien vu...
00:42:33Le jour où vous m'avez surprise, mon mari m'avait insultée.
00:42:38Imaginez mon trouble.
00:42:40Comment le pourrais-je, madame ?
00:42:42C'est parce qu'il m'avait infligé cet affront que...
00:42:44Que je me suis vengée de lui.
00:42:46Imagine que Paris, vengeance, vous coûte énormément.
00:42:51Personne n'est mort d'avoir été infidèle, n'ose pas ?
00:42:54Certains m'aiment vivent, madame.
00:42:55Mon mari m'a traité de catin.
00:42:59Pourtant, j'ai éprouvé de l'affection et de la tendresse pour tous les hommes qui m'a été donnés de connaître.
00:43:05Dans ce cas, madame, ce n'est pas une insulte, c'est de la reconnaissance.
00:43:09Un peu de fraîcheur, un peu de fraîcheur me fera du bien.
00:43:12Quelle situation, monsieur ?
00:43:24Comment cela ?
00:43:26Ce rendez-vous que vous m'avez fixé dans les plus grands secrets.
00:43:29À la suite d'une lettre de vous et votre tante, qui me l'a remise,
00:43:33croit encore que vous m'adressiez de simples remerciements.
00:43:36Je vous devais des excuses.
00:43:40J'ose à peine imaginer ce que vous avez pensé de moi après cette soirée.
00:43:44Mais ce que j'ai pensé dans l'instant n'a rien à voir avec ce que je crois désormais.
00:43:49Que voulez-vous dire ?
00:43:52Que sans l'évocation d'un sentiment qui vous tourmente, plus qu'il ne faudrait,
00:43:57je n'aurais pas assisté à un départ qui ressemblait à une fuite.
00:44:03Vous savez donc, je suis moins forte que je le pense.
00:44:11Je crois oublier, je ne fais qu'un fuir.
00:44:13Il est vrai et je crois que ce sera là ma plus grande gloire.
00:44:18Par quelle force faut-il donc être habité ?
00:44:21Je ne vois rien de banal dans les mouvements du cœur,
00:44:24mais j'ai préféré m'en garder.
00:44:27Comme si nous avions les choix.
00:44:29Nous l'avons.
00:44:30Il ne faut jamais chercher qu'à simplifier sa vie.
00:44:35Pour ma part, j'ai voulu faire l'économie d'histoire d'amour
00:44:38qui m'eussent laissé pantelons.
00:44:41Je me connais trop bien.
00:44:43Mais vous avez aimé, monsieur.
00:44:45Il avait été en retour.
00:44:47Soutiendrez-vous le contraire ?
00:44:49C'est un sujet bien personnel,
00:44:51pour qui déteste parler de soi.
00:44:53Ainsi donc, vous pourriez tout connaître de moi
00:44:56et ne rien me confier en retour.
00:45:00Qui mon existence intéressera-t-elle ?
00:45:05Moi.
00:45:09Pourquoi je vous prie ?
00:45:11Je ne sais.
00:45:14Ou plutôt,
00:45:16pour la première fois,
00:45:18je le sentimente
00:45:19d'être comprise.
00:45:22Nous nous connaissons peu,
00:45:24il est vrai,
00:45:24et pourtant,
00:45:26il me semble que nous avons déjà partagé
00:45:28un peu de notre vie.
00:45:32Vous ne voulez donc rien me dire ?
00:45:35Un jour.
00:45:37Quel jour ?
00:45:38Un prochain jour.
00:45:42Protégez-vous des secrets.
00:45:47C'est avec pareil raisonnement
00:45:48que ma petite-niece prétend
00:45:49que tout m'a réussi.
00:45:51Je crains que l'affliction
00:45:52qu'elle me porte
00:45:53m'efface voir de travers.
00:45:56En quoi aurait-elle tort ?
00:45:58Oh !
00:45:59Il suffit de regarder
00:46:01de quelle manière
00:46:01j'ai parcouru le chemin.
00:46:03Quand j'ai voulu embrasser
00:46:04la carrière d'avocat
00:46:05dans ma ville natale,
00:46:07j'ai perdu la seule affaire
00:46:08qui me fut confiée.
00:46:10Quelle importance !
00:46:11Vous aviez la poésie !
00:46:12Je lui ai donné
00:46:14et plus qu'elle ne m'a rendue.
00:46:16Je fais mine aujourd'hui
00:46:17d'être détaché,
00:46:18mais je sais à quel point
00:46:19les détracteurs avaient raison.
00:46:21Mes ouvrages ne faisaient qu'imiter
00:46:23ce que l'on représentait de pire
00:46:25sur les théâtres.
00:46:26L'académie vous a pourtant accepté ?
00:46:30Après quatre tentatures,
00:46:32ils auraient su que j'allais vivre vieux,
00:46:35qu'ils me faisaient
00:46:35attendre davantage.
00:46:36Vous êtes un grand savon.
00:46:39Sans la lecture de vos ouvrages,
00:46:42aurais-je du goût pour les sciences
00:46:44et aurais-je commis...
00:46:46Quoi donc ?
00:46:47Un petit traité.
00:46:50Un petit traité.
00:46:53Deux remarques plutôt
00:46:54sur la réfraction de la lumière.
00:46:56Aurais-je l'honneur de les lire ?
00:46:58Accepteriez-vous en échange
00:47:00de m'enseigner l'observation des étoiles ?
00:47:03Je suis trop mal habile.
00:47:05L'observation des...
00:47:06Isabelle !
00:47:07L'observation des étoiles, oui ?
00:47:09Je ne m'y entends guère
00:47:10enseigner quoi que ce soit.
00:47:12Isabelle !
00:47:13Allons, acceptez-vous ?
00:47:15Quel entêtement !
00:47:16Isabelle !
00:47:17Soit, soit !
00:47:19Quel était cet air que vous chantez ?
00:47:24C'est un air qu'on chante à Florence
00:47:30et qui parle d'amour.
00:47:32Isabelle !
00:47:33Qui sait à quel instant
00:47:41de la succession des générations animales
00:47:43nous en sommes ?
00:47:45Qui sait si ce bipède déformé
00:47:47qui n'a que quatre pieds de hauteur
00:47:48qu'on appelle encore un homme
00:47:50et qui ne tarderait pas à perdre ce nom
00:47:52en se déformant un peu davantage
00:47:54n'est pas l'image d'une espèce qui passe ?
00:47:57Diderot est merveilleux.
00:47:59C'est grâce à des hommes comme lui
00:48:00que le monde va s'ouvrir.
00:48:01Le monde, le monde, vous rendez-vous compte ?
00:48:04Qui puis-je ?
00:48:05Nous allons découvrir tant de choses nouvelles
00:48:07comme j'ai hâte et comme j'ai envie.
00:48:09Mon fils, les envies sont inutiles
00:48:11quand on peut tout avoir.
00:48:13Qui sait si tout ne tend pas à se réduire
00:48:14à un grand sédiment inerte et inolive ?
00:48:18Qui sait quelle sera la durée de cette inertie ?
00:48:21Qui sait quelle race nouvelle ?
00:48:24peut résulter d'un amas aussi grand
00:48:29de points sensibles et vivants.
00:48:39Il sera plus aisé d'enseigner la mécanique
00:48:42que la tolérance.
00:48:43Sans doute.
00:48:45Il le faudra pourtant.
00:48:48C'est peut-être là notre véritable dessein.
00:48:50Certes.
00:48:52Mais l'homme, l'homme,
00:48:54il avance et il recule.
00:48:57Vous ne le changerez pas aisément.
00:48:59Je ne suis pas pessimiste.
00:49:01Des soirs comme celui-là,
00:49:04moi non plus.
00:49:04Je ne sais pas.
00:49:34Eh bien, qu'attend-on ? Françoise ?
00:49:59Il n'y a personne ! Françoise !
00:50:02Qu'est-ce que vous avez à crier comme ça ?
00:50:04D'abord, que faites-vous de beau ?
00:50:06Ben, il est bien temps, il me semble.
00:50:08Cette heure n'a pas encore sonné ?
00:50:09Oh, voilà ! Mais qu'ai-je besoin des cloches ?
00:50:12Mon horloge à moi me dit qu'il est là !
00:50:15L'heure de quoi ? Mais...
00:50:17Voyez-vous !
00:50:18Oh !
00:50:20C'est parti.
00:50:50C'est parti.
00:51:20Je sais que quand on se comporte ainsi dans sa 95e année, c'est que la déraison est à l'œuvre.
00:51:33Vous ne dites rien, bien sûr.
00:51:37Eh bien, mon oncle, que faites-vous là ?
00:51:47J'attends.
00:51:49Vous attendez ?
00:51:50Oui, une jeune personne qui doit me montrer certains traités qu'elle a commis.
00:51:58Et resterez-vous là jusqu'à son arrivée ?
00:52:01À vrai dire, elle ne viendrait que plus tard.
00:52:05Mais je tenais à m'assurer que tout était en place.
00:52:12J'attends.
00:52:12Vous n'oserez jamais me dire qu'est ce plat.
00:52:29Vous n'acceptez que juste de l'impunité que l'âge me confère pour vous dire la vérité ?
00:52:39Votre étude est fort judicieuse et le style à votre image, pure et sensible.
00:52:45Pensez-vous, monsieur ?
00:52:48Mon souci de vivre selon des règles simples m'invite à toujours penser comme je dis.
00:52:59Je ne vois toutefois guère ce qu'il y aurait maintenant à vous apprendre sur l'observation des étoiles.
00:53:08Pardonnez-moi, monsieur, si je me suis mal faite entendre.
00:53:12En fait, ma tante ne possède pas des lunettes astronomiques.
00:53:17Et vous voudriez ?
00:53:19Venir étudier chez vous.
00:53:22Mais...
00:53:23La nuit ?
00:53:26Naturellement.
00:53:28Mais si cela est votre souhait, je vais vous rendre votre excellente étude.
00:53:34Il y a d'autres choses dont vous m'avez promis de m'instruire.
00:53:40Ah, je ne vois pas.
00:53:43Comment avez-vous si vous détachez de l'amour ?
00:53:48Alors, monsieur, souvenez-vous de votre promesse.
00:53:53Comprenez mon embarras.
00:53:55Qu'y a-t-il d'embarrassant ?
00:53:57Rien.
00:53:58Eh bien...
00:53:59On se dévoile toujours trop ?
00:54:05Quel danger !
00:54:06Il ne faut pas raconter sa vie.
00:54:09Après, les gens vous demandent des comptes.
00:54:13Ils estiment que je la les regarde.
00:54:17Alors ?
00:54:18Eh bien...
00:54:21Dans ma dix-septième année, une jeune fille de quinze ans, une lointaine parente, était venue passer la belle saison chez nous.
00:54:29Un soir, quand nous nous promenions, j'ai osé lui donner un baiser.
00:54:35Dans son regard, j'ai vu une confiance qui m'a ému bien plus que le baiser lui-même.
00:54:42Cet instant de grâce n'a été gâché par aucune parole.
00:54:50C'est la seule fois de ma vie où j'ai ressenti quelque chose.
00:54:56N'avez-vous jamais revu cette jeune fille ?
00:54:59Je n'ai pas voulu.
00:55:02C'est pour cela que je ne l'ai jamais oublié.
00:55:06Mais après ?
00:55:08Ce souvenir a suffi à me garder des ravages du cœur.
00:55:12À ne point fixer le mien.
00:55:15Ce qu'il me fallait, je l'ai trouvé.
00:55:19La sérénité de complicité aimable et bien vécue.
00:55:24Pour le reste...
00:55:27Regardez le calendrier.
00:55:30Vous verrez qu'il faut à l'amour bien du talent pour résister.
00:55:34En lieu et place de l'émerveillement perpétuel,
00:55:38vous trouverez l'exactitude et la régularité des jours.
00:55:42Un vertige.
00:55:47Il faut que la présomption domine
00:55:49pour répondre favorablement à la seule question qui vaille.
00:55:53m'aimerez-vous encore demain ?
00:55:58J'aimerais qu'il m'arrive quelque chose d'heureux.
00:56:08Pourquoi est-ce si difficile ?
00:56:11Ça ne doit pourtant pas demander à Dieu un effort bien considérable.
00:56:17Qu'espérez-vous ?
00:56:20Ce que vous avez refusé.
00:56:22Vous vous y êtes déjà brûlée.
00:56:24Mais comment, femme, pourrait-elle voir autrement sa vie
00:56:28qu'accordée à celle de l'homme qui sera l'aimée ?
00:56:30T'en ai fait une croyance assez répandue
00:56:33en dépit des dégâts qu'elle cause.
00:56:36Vous parlez comme un impie.
00:56:38Ne mêlez pas Dieu à cela.
00:56:40Le diable, alors ?
00:56:41T'es souvent son homme d'affaires.
00:56:43Pour ne pas vous déplaire, il faudrait donc renoncer.
00:56:49Le cœur ne doit pas faillir.
00:56:52Souhaitez-vous cela pour moi ?
00:56:54Ne cherchez-vous point de conseil ?
00:56:57On ne se marie pas avec la solitude.
00:57:00N'est-ce pas préférable à un homme qui serait indigne de vous ?
00:57:04Vous possédez assez d'intelligence pour être jamais seul.
00:57:08Vous pointez de connaître cette chose exquise et rare
00:57:11qu'on nomme liberté.
00:57:13et de jouir par la même de cette autre merveille
00:57:16qu'on appelle la paix.
00:57:19Je dois partir.
00:57:25Regardez, le soir est déjà tombé.
00:57:28En effet.
00:57:34Bonsoir, Monsieur de Fontenelle.
00:57:39N'aimez-vous pas mon prénom ?
00:57:41Vous ne le prononcez jamais.
00:57:43Je vous l'apprivoige.
00:57:53Je voudrais ne pas me rappeler votre conseil, Monsieur.
00:57:56Mais peut-être est-il déjà trop tard.
00:57:59Bonjour, Françoise.
00:58:12Comment un autre homme de matin ?
00:58:13Comme hier, Madame.
00:58:14Et comme avant-hier.
00:58:16Il chantonne, se fait raser et poudrer une heure durant,
00:58:18exige des rubans à son habit.
00:58:20Et il ne ressent plus aucune douleur.
00:58:22Il prétend même que son ouïe ne l'a jamais fait souffrir.
00:58:25Voulez-vous mon avis ?
00:58:27Monsieur se moque de nous.
00:58:30Et le pire, c'est que son appétit a redoublé.
00:58:34Il redemande de tout.
00:58:35J'en suis à me demander si c'est la signe de bonne santé ou de quelques dérangements.
00:58:39Et je ne saurais vous dire à quelle heure il se couche.
00:59:02Pense-t-il seulement à dormir ?
00:59:04S'est-il encore où est sa chambre ?
00:59:09Je me demande s'il ne confond pas la nuit et le jour.
00:59:35Lui, qui ne s'est jamais agité de sa vie, on dirait que rien va assez vite.
00:59:39Mathieu et Simon se plaignent de ce qui les a transformés en courants d'air.
00:59:42Tout ça n'est pas bon, madame, je vous le dis.
01:00:04Les visites de la jeune Isabelle semblent avoir sur vous un effet souverain, mon oncle.
01:00:20Êtes-vous inquiète ?
01:00:21Non point, mais vous qui avez toujours accueilli, avec la même humeur tranquille, les gens et les choses,
01:00:28il semble que la jeune Isabelle puisse se flatter de provoquer le changement dans vos habitudes.
01:00:33Je suis attentif à ses travaux.
01:00:36Elle entend la science à merveille et pratique le raisonnement et la déduction comme peu de gens.
01:00:44Voudriez-vous que je fusse absent quand l'intelligence, la finesse, l'esprit et la beauté se sont donnés rendez-vous ?
01:00:53Je vous assure qu'il m'est plus agréable d'écouter et de regarder Isabelle que tous les académiciens réunis.
01:01:03L'autre jour, M. la marquise de Villemin, une femme qui devait pas voir dans les 40 ans,
01:01:12se mit à nous observer comme si elle s'inquiétait qu'Isabelle fût si jeune ou que je fût si vieux.
01:01:19Quelle tristesse que de se trouver entre deux âges.
01:01:25Vous avez changé, mon oncle.
01:01:28Ah bien.
01:01:30C'est comme...
01:01:31Pardonnez-moi, j'allais dire une sottise.
01:01:35Allez, allez.
01:01:36Eh bien, c'est comme si, soudainement, vous vous découvriez un cœur.
01:01:42Je vous ai blessé, je suis impardonnable.
01:02:12Je suis confuse.
01:02:19Quelle étrange grisserie.
01:02:21Cet air frais.
01:02:24Il est possible que cela porte un nom ?
01:02:27Ne le prononcez pas.
01:02:28Quand on me demande, eh bien, monsieur, comment va votre encyclopédie ?
01:02:46J'ai l'impression qu'on me transperce le cœur.
01:02:49Voulez-vous la vérité ?
01:02:50Nous sommes persécutés par des coquins qui espèrent de nous la résignation.
01:02:54Et Voltaire qui nous conseille d'aller continuer en pays étranger.
01:02:56Mais quelle idée se fait-il donc du courage ?
01:02:59Oui, nous continuerons.
01:03:01Mais à poursuivre nos ennemis.
01:03:03Et nous retournerons à notre profit la bêtise de nos censeurs.
01:03:06Il est heureux de vous entendre parler ainsi, monsieur Diderot.
01:03:10D'Alembert disait ici même l'autre soir que vous vous sentiez découragé.
01:03:14D'Alembert subit plus que moi les assauts des imbéciles.
01:03:18Mais il est vrai que le repos me tente.
01:03:22Je rêve parfois d'une vie tranquille, au fond de ma province.
01:03:25Alors tout s'apaiserait.
01:03:29Et je pourrais voir dans les cœurs un peu d'innocence.
01:03:34Mais il faut être utile aux hommes.
01:03:38Et travailler.
01:03:41Je me demande pourtant si l'on ne fait pas autre chose que les amuser.
01:03:45Quelle différence y a-t-il entre le philosophe et le joueur de flûte ?
01:03:48On ne peut changer les hommes, monsieur.
01:03:50Et tantôt ils se tourneront vers votre philosophe,
01:03:53Tantôt ils préféreront le joueur de flûte.
01:03:56Vous croirez entendre, monsieur de Fontenelle ?
01:03:58Votre remarque me flatte, monsieur.
01:04:01Moi, je crois que les hommes sont faits de plusieurs petits récipients.
01:04:04Celui de la raison, celui de l'imagination, celui de l'esprit.
01:04:08Mais qu'il y a aussi une grande marmite de pure bêtise.
01:04:13Ah !
01:04:13Voilà bien la preuve que tous les êtres ne se ressemblent pas.
01:04:18Et que pour certains d'entre eux, le destin n'est plus que dans la grande marmite.
01:04:23Eh bien, moi, j'avance que tous les êtres humains doivent être considérés de la même façon.
01:04:29Vous ne pouvez quand même pas prétendre qu'ici même, nous sommes tous pareils.
01:04:33Et laissez donc le Seigneur seul juge de ce que nous sommes et de ce que nous allons.
01:04:39De qui parlez-vous ?
01:04:41Je suis surpris, monsieur, de ne pas vous avoir entendu blasphémer plus tôt.
01:04:47Et voulez-vous que je me rattrape ?
01:04:49Taisez-vous.
01:04:52Je vais vous dire ma manière de penser, monsieur.
01:04:56Ah !
01:04:56Le châtiment est terrible.
01:05:00Je veux vous entendre en confession au plus tôt.
01:05:03En confession.
01:05:04On dit, mademoiselle, que vos travaux sont du plus grand intérêt.
01:05:15Monsieur de Fontenelle me prodigue des encouragements.
01:05:18Je voudrais y joindre les miens.
01:05:20Et...
01:05:21voudrais tout autant que vous ne refusiez pas que je vous entende chanter.
01:05:24Je ne peux, monsieur.
01:05:26Il n'y a personne pour tenir le clavecin.
01:05:27Si ?
01:05:28Moi ?
01:05:30Moi ?
01:05:31...
01:06:01Sous-titrage MFP.
01:06:31...
01:07:01Nel !
01:07:19À ce temps matinal !
01:07:21Je dois voir votre nièce pour lui remettre ceci.
01:07:26Elle est sortie.
01:07:28Mais pourquoi avez-vous pris vous-même la peine de...
01:07:30Où est-elle ?
01:07:31M. Diderot est venu la chercher.
01:07:33Voulez-vous me confier ce que vous avez là ?
01:07:36Je la peux attendre.
01:07:38À tantôt.
01:07:39Enfin, M. le Fontenelle, puisque je vous dis que M. Diderot n'est pas là !
01:07:53Où est-il alors ?
01:07:54Ah, il est, pour vous dire sincèrement, il est...
01:07:56Où est-il là ?
01:07:57Le lieu, je l'ignore, monsieur, mais il est...
01:07:59Avec une personne.
01:08:01Et que font-ils ?
01:08:02L'avez-vous vue, cette personne ?
01:08:04Ah, celle-là, non, je ne l'ai pas encore vue.
01:08:05Non, ben, vous avez bien une idée.
01:08:08Elle doit être jeune, non ?
01:08:10Jeune et belle.
01:08:13Elles sont toutes jeunes et belles, monsieur.
01:08:16Ah, oui.
01:08:18Je vais l'attendre.
01:08:35M. Fontenelle.
01:08:44Mais qui a-t-il ?
01:08:46Il n'y a que peu de choses à vous dire, monsieur.
01:08:50Ce que vous faites...
01:08:52Oui.
01:08:55Ce que vous faites est...
01:08:58Incomplet.
01:09:01De quoi parlez-vous, non ?
01:09:02De votre encyclopédie.
01:09:07Qu'a-t-elle d'incomplet ?
01:09:09Vous n'y traitez point, des passions, du sentiment.
01:09:17Qu'avez-vous à rire ?
01:09:19C'est vous, monsieur de Fontenelle, qui parlez de sentiments.
01:09:22Ah, et puis faites comme vous voulez.
01:09:24Je ne m'apprendrai à donner des conseils.
01:09:25Eh bien, une colère du paisible Fontenelle, l'événement est unique.
01:09:29C'est un honneur.
01:09:29J'envie vos emportements.
01:09:31J'aimerais vous ressembler.
01:09:33Permettez que je vous renvoie le compliment.
01:09:35Mais vous n'êtes pas sérieux.
01:09:36Qu'est-ce donc que je possède qui vous manquerait ?
01:09:38Du courage.
01:09:39Je vous remercie.
01:10:09Sous-titrage Société Radio-Canada
01:10:39Non, point du tout.
01:10:44Je crois que j'abuse de votre bonté.
01:10:48Ce n'est pas une sorte d'impôt d'intérêt pour un savant comme vous.
01:10:55Vous ne dites rien ?
01:10:58Que pense M. Diderot de vos observations ?
01:11:02Ma tante vous a dit, il m'a fait l'honneur de trouver de l'intérêt à ce que je fais.
01:11:09Est-ce là ce qui vous contrarie ?
01:11:16Je ne suis pas un contrarier.
01:11:19C'est moi en effet qui devrais l'être.
01:11:22Yarnet vous ne partiez pas alors que je chantais ?
01:11:25Non, vous avez bien d'autres oreilles pour vous entendre.
01:11:28Vous êtes des méchantes morts, tout cela par ma faute.
01:11:34Aurais-je dû refuser l'invitation de M. Diderot ?
01:11:37Il s'est montré aimable et fort enjoué.
01:11:40Non, d'autres points.
01:11:42Reprenez vos observations.
01:11:44Pensez-vous que je n'ai pu oublier certains conseils ?
01:11:55Si M. Diderot a charmé mon esprit, mon corps, lui, n'a pas failli.
01:12:00Il aura été retardé en route.
01:12:02Vous croyez donc que je ne vous dis pas la vérité ?
01:12:05Pour ce que de bien connaître la vérité, je crois disposer d'une certaine avance.
01:12:10Bien inutile, je vous rassure.
01:12:14Les mises en garde que je vous ai adressées sont aujourd'hui dérisoires, dérisoires.
01:12:19Qui avait-il de dérisoires ?
01:12:21À vouloir m'épargner erreurs et souffrances ?
01:12:25Ce soir, je ne vois que trop la vanité de mes propos.
01:12:31Pas d'impulsion du cœur, du raisonnement.
01:12:38Je suis laissé entraîner à penser que ce qui m'avait si bien convenu
01:12:41devait vous convenir aussi.
01:12:45Voilà les paroles d'un homme qui toute sa vie a peu changé de place
01:12:49et qui en a tenu si peu.
01:12:55J'ai promis à M. Diderot d'aller lui rendre visite chez lui,
01:13:03mais...
01:13:05J'aimerais continuer à étudier auprès de vous.
01:13:10Vous aimeriez, mais vous ne le souhaitez point.
01:13:16Je vous comprends mal.
01:13:18Vous cherchez à me dire que vous voulez votre liberté.
01:13:22Vous me blessez, monsieur.
01:13:23Je crains de vous blesser aussi.
01:13:27Cela arrive quand on vise juste.
01:13:30J'ai de l'amitié pour vous.
01:13:33J'ai pensé cette amitié partagée.
01:13:35Elle paraît être inégale.
01:13:38J'aurais dû le savoir.
01:13:40Vous entrez dans la vie quand je ne me décide pas à en sortir.
01:13:44Alors...
01:13:44Mon cœur est honnête, monsieur.
01:13:47Je serai toujours heureux d'avoir connaissance de vos travaux.
01:13:50Nous verrons chez votre tante, si toutefois vous y paraissez encore,
01:13:54ce dont je doute.
01:13:56Pourquoi cela ?
01:13:57Parce que votre tête, votre esprit, votre corps seront ailleurs.
01:14:01Ils y sont déjà.
01:14:03On ne peut pas songer les hommes.
01:14:05Vous-même l'avez reconnu.
01:14:07Il est si pénible de dire adieu.
01:14:11Je voudrais vous éviter cet embarras.
01:14:15Ce soir, on...
01:14:17Vous êtes là pour la dernière fois.
01:14:20Et je l'ai su avant vous.
01:14:24J'insisterai, pour vous voir revenir, que je forcherai votre compassion.
01:14:29Ce serait me renier.
01:14:36Monsieur Diderot s'est montré enjoué.
01:14:39Dites-vous.
01:14:42Il sera donc libertin quand vous le croirez galant.
01:14:46Vous serez ainsi rassurés en pensant que l'esprit l'emporte.
01:14:50Nous préférons toujours abdiquer dans le confort.
01:14:53C'est à cela qu'on reconnaît nos défaites ordinaires.
01:15:29Monsieur Delamotte est philosophe profond.
01:15:51Philosopher, c'est rendre à la raison toute sa dignité.
01:15:54Il serait plus agréable de vous entendre lire La princesse de Clèves.
01:16:00Mais vous connaissez ce roman par cœur.
01:16:03Le mot est juste.
01:16:07Madame Geoffrin vous rend visite.
01:16:10Bonjour, ma bonne amie.
01:16:12Que se passe-t-il ?
01:16:13Je vais vous expliquer.
01:16:14Votre avis me sera précieux.
01:16:19C'est au sujet d'Isabelle.
01:16:22Depuis un an, à peine l'ai-je vue sortir au matin de la maison et rentrer fort tard.
01:16:26Je me sens bien tous les reproches qui peuvent m'être faits.
01:16:29Je ne me suis point alarmée, sachant comme elle se passionne pour les sciences.
01:16:33Mais je connais aujourd'hui les raisons de sa conduite.
01:16:36Eh bien, M. Liderot a fait se rencontrer ma nièce et l'un de ses libraires.
01:16:43Ce jeune homme est l'un de ceux qui continue à soutenir l'encyclopédie.
01:16:45Mais il part s'installer en Flandre, à Lille, et il a demandé Isabelle en mariage.
01:16:52Je ne sais que faire, mon bon ami.
01:16:54Vous qui lui fûtes si précieux.
01:16:56Qui l'avait aidé à sortir de son tourment par l'étude de la philosophie.
01:16:59Vous devez me conseiller.
01:17:03Lille.
01:17:04Très belle ville.
01:17:05Néanmoins, il ne se rebute à pointe encore.
01:17:17Il fit tout ce qu'il peut pour la faire changer de dessin.
01:17:23Des années entières s'étant passées,
01:17:26le temps et l'absence ralentirent sa douleur
01:17:28et éteignirent sa passion.
01:17:32Madame de Clèves vécue d'une sorte
01:17:34qui ne laissa pas d'apparence
01:17:36qu'elle pût un jour revenir.
01:17:38«Votre visite m'a enchanté. »
01:17:47«Votre visite m'a enchanté. »
01:17:53« Je suis heureux de vous savoir à Lille,
01:18:09tout au service de la librairie. »
01:18:12« Je sais ce que je vous dois, monsieur.
01:18:14et je chercherai toujours de quelle façon
01:18:16vous exprimez ma reconnaissance. »
01:18:18« Je n'aurai plus à chercher longtemps, je pense. »
01:18:22« Qui voulez-vous dire ? »
01:18:24« Mon âge a fini par me rattraper. »
01:18:27« Vous vous portez à merveille. »
01:18:30« J'étais venue dans l'espoir que vous me pardonnerez. »
01:18:34« Je n'ai point remarqué d'offense. »
01:18:37« Je préférais vous entendre dire
01:18:39que je m'étais montrée en grade. »
01:18:41« Nous ne sommes pas assez parfaits
01:18:43pour être toujours affligés. »
01:18:47« Travaillez-vous en ce moment ? »
01:18:50« J'étudie notre langue française. »
01:18:54« Sujet inépuisable. »
01:18:57« Je m'étonne toujours de ce que tant de choses
01:19:00puissent loger dans si peu de mots. »
01:19:04« Regardez, il n'en faut que deux pour dire
01:19:07que le temps n'est pas à notre disposition. »
01:19:12« Et c'est des mots ? »
01:19:14« Trop tard. »
01:19:17« Au revoir, monsieur. »
01:19:44« Je ne chante plus, monsieur. »
01:19:46« Et pourtant, chaque fois que j'aimerais le faire, »
01:19:49« Je pense à vous. »
01:19:54« Allez-y, Isabelle. »
01:20:07« Allez-y, Isabelle. »
01:20:10« Allez-y, Isabelle. »
01:20:27« Rentrez. »
01:20:29« Vous avez raison. »
01:20:45« Vous avez raison. »
01:20:54« Je n'ai rien dit. »
01:20:57« Je n'ai rien dit. »
01:21:10« Je n'ai rien dit. »
01:21:13« Je n'ai rien dit. »
01:21:15« Je n'ai rien dit. »
01:21:32« Je n'ai rien dit. »
01:21:34« Je n'ai rien dit. »
01:21:36« Je n'ai rien dit. »
01:21:52« Ah, vous vous remettrez. »
01:21:56« Vous êtes toujours remis de tout. »
01:21:59« C'est bien la preuve que la clémence divine est infinie. »
01:22:04« Tenez, l'autre jour, je visitais Mme Guimaud. »
01:22:06« Savez-vous qu'elle a passé les cent ans. »
01:22:08« Et comme dit-elle, »
01:22:11« Monsieur l'abbé, je crois que la Providence m'a oublié. »
01:22:15« Que peut-on répondre à cela ? »
01:22:21« Chut. »
01:22:26« Alors, c'était mieux qu'hier. »
01:22:28« J'ai autorisé la Béchalon à le voir en lui recommandant de ne pas le fatiguer. »
01:22:46« Mes respects, Monsieur de Frontenelle. »
01:22:51« Que ressentez-vous ? »
01:22:59« Je ressens une difficulté d'être. »
01:23:04« Mais vous êtes mieux qu'hier, n'est-ce pas ? »
01:23:08« Je vous demande, comment cela va-t-il ? »
01:23:14« Comment cela va-t-il ? »
01:23:17« Cela ne va pas. Cela s'en va. »
01:23:21« Je meurs qu'il te plaît. »
01:23:26« Je meurs qu'il te plaît. »
01:23:30« Je meurs qu'il te plaît. »
01:23:35Amen.
01:24:05Amen.
01:24:35Amen.
01:25:05Amen.
01:25:36Il était le meilleur des amis, mais il se livrait peu.
01:25:39Qui pouvait comprendre qu'un vœu très cher vous habitait,
01:25:43s'éloignait de ce que vous vouliez paraître.
01:25:46Et si je pense à vous,
01:25:48c'est que me vient enfin la force de dire votre secrète espérance
01:25:53que quelqu'un, un jour, entend battre un cœur oublié.
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