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  • il y a 6 jours

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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h-21h, Guillaume Lariche.
00:04En compagnie de Georges Fenech et de Vincent Roy, Georges Fenech, ancien magistrat.
00:08Bonsoir Georges.
00:09Bonsoir Guillaume.
00:10Bonsoir Vincent Roy, journaliste et écrivain.
00:12Bonsoir.
00:13Messieurs, juste avant, je discutais avec Frédéric Ancel, politologue, fin connaisseur du Proche-Orient.
00:20Et bien évidemment, on a parlé de cette reconnaissance de la Palestine par la France,
00:24souhaitée par Emmanuel Macron.
00:25Frédéric Ancel qui nous rappelait que de toute façon, ça allait se jouer prochainement
00:29et que ce n'était pas forcément nécessaire de le dire maintenant.
00:33Est-ce que vous pensez que le chef de l'État a eu raison, comme ça,
00:36d'occuper l'espace médiatique pendant cette période estivale ?
00:39Vincent Roy.
00:40Écoutez-moi, j'ai beaucoup de mal à lire Emmanuel Macron.
00:44Je pense qu'en termes de timing, il n'y avait aucune nécessité à se précipiter.
00:51Qu'est-ce que le en même temps ?
00:52Et en même temps, c'est Emmanuel Macron qui, au lendemain du 7 octobre, dit
00:56« Je vais former une coalition contre le Hamas ».
01:01Et c'est aujourd'hui où il dit « Je vais reconnaître l'État palestinien ».
01:07Allez-y comprendre quelque chose.
01:09D'autant que, dans notre pays actuellement,
01:12dans les conditions actuelles de température et de pressions antisémites,
01:19allez reconnaître l'État palestinien,
01:24Iketnouk,
01:26ça me paraît à la fois d'une grande indélicatesse pour la communauté juive,
01:33qui ne cesse d'avoir peur,
01:35premier point,
01:36et puis, deuxième point,
01:38ça n'a strictement aucun intérêt.
01:41On peut bien crier partout
01:43que la solution à deux États est la meilleure,
01:50mais actuellement, comment penser à la solution à deux États ?
01:55Elle est impossible à mettre en place.
01:58Reconnaître un État...
01:59Il sera possible un jour, Vincent Roy ?
02:01Sans doute, mais pas là.
02:03Mais on parle de quoi ?
02:03On parle en année, en décennie ?
02:04On parle en année, là.
02:05Attendez, pour l'instant, c'est la guerre.
02:08On ne va pas parler de deux États.
02:09Et puis, reconnaître l'État palestinien,
02:12c'est reconnaître quelles frontières ?
02:15Un grand État démocratique ne reconnaît que les grands États démocratiques,
02:19donc il faudrait des élections.
02:21C'est avec qui ?
02:22Avec l'autorité palestinienne.
02:23Donc, on est en train de reconnaître un État
02:26dont on n'a pas défini les frontières,
02:29et dont on ne connaît pas le gouvernement.
02:33Et le moins qu'on puisse dire,
02:34c'est que ça n'est pas totalement la démocratie qui règne.
02:37Donc, encore une fois,
02:39je ne m'explique pas la réaction d'Emmanuel Macron,
02:43sauf à vouloir faire un coup d'éclat,
02:46à vouloir briller sur la scène internationale,
02:49et il ne me semble pas que ce type de décision
02:53soit propice à le faire briller.
02:55Georges Fenec, est-ce que c'est ça, Emmanuel Macron,
02:57qu'on n'arrive qu'à briller que seulement sur la scène internationale,
03:00et c'est que là où il arrive à ça ?
03:01Je suis toujours un petit peu gêné de faire un peu de la psychologie.
03:05On est tenté de faire de la psychologie, c'est vrai,
03:08vu le personnage,
03:09mais c'est toujours un peu gênant,
03:10s'agissant du chef de l'État qui nous représente,
03:13quand nous voyons la réaction, par exemple, de Donald Trump,
03:16qui est très humiliante pour notre président de la République,
03:18c'est quand même, quelque part,
03:19une forme d'humiliation pour nous tous,
03:21donc pour la France.
03:22Voilà un président qui annonce, en plein été,
03:25en plein mois de juillet,
03:25alors les Français sont tout à fait à autre chose,
03:28une décision aussi importante
03:30qu'il a prise manifestement seul, voyez-vous.
03:33Moi, vous voyez, en tant que citoyen français,
03:35Il avait fait prévenir quand même quelques personnes,
03:37notamment au CRIF.
03:38Oui, quelques personnes, comme pour la dissolution.
03:40Voilà, c'est-à-dire qu'il agit seul, en fait.
03:42Moi, je crois qu'une affaire aussi,
03:45qui remonte à si longtemps,
03:47avec toutes les problématiques,
03:48la guerre en cours,
03:49serait peut-être mérité un débat, voyez,
03:51un débat à l'Assemblée nationale,
03:53même si le texte de la Constitution ne l'y obligeait pas,
03:56puisque l'article 15 lui permet,
03:58en tant que chef d'État,
03:59de prendre ce type d'initiative.
04:01Mais au fond, ça ne change rien.
04:02Et puis, je vais vous dire,
04:03est-ce que les Palestiniens ont besoin vraiment de ça ?
04:07Qu'ils commencent à faire le ménage chez eux ?
04:09Ils ont une nation.
04:10Ils ont malgré tout un territoire,
04:12même si les frontières ne sont pas totalement consolidées.
04:15Ils ont tout pour exister.
04:19Mais qu'ils le fassent.
04:21C'est-à-dire qu'ils se dotent eux-mêmes
04:22des instruments démocratiques,
04:25qu'ils fassent des élections libres,
04:27qu'ils arrivent à bouter dehors
04:29un groupe terroriste,
04:31et puis qu'ils mettent en place,
04:33effectivement, des structures étatiques.
04:35Et ensuite, la reconnaissance,
04:36elle se fera naturellement.
04:39Or, aujourd'hui,
04:40ils sont sous le joug d'un groupe terroriste,
04:42qui, d'ailleurs, ne condamnent pas ouvertement.
04:45Je crois qu'il y a une majorité, quand même,
04:47de Palestiniens qui continuent à soutenir,
04:49malgré tout le masque.
04:50Et je parlais de débat,
04:52parce qu'en France, il y a un sondage,
04:53vous l'avez cité, je crois,
04:54il y a un sondage que nous avions commandé
04:56qui dit que 47% des Français
04:58considèrent que ce n'est pas le moment, en tout cas,
05:01de reconnaître l'État.
05:03Donc, vous voyez que, finalement,
05:04le président de la République a pris sa décision,
05:06comme un grand garçon, j'allais dire, tout seul,
05:08sans en parler à personne.
05:09Il n'a pas pris sa décision sans en parler à personne,
05:11puisque tout le monde paraît étonné
05:12de son tweet survenu hier soir, sur X,
05:15mais pourtant, le chef de l'État a commencé à en parler,
05:16c'était dès février 2024,
05:18sa volonté de vouloir faire ça.
05:19Donc, c'était juste la temporalité
05:21qui n'était peut-être pas forcément bien exprimée.
05:22Et là, effectivement,
05:23il surprend tout le monde,
05:25en plein milieu de l'été,
05:26avec cette violence.
05:26Il n'a parlé à personne,
05:27il n'a parlé à tout le monde,
05:28donc à personne.
05:29En fait, on voit bien que c'est une décision
05:31très personnelle,
05:33qu'il a prise sur un plan,
05:34mon ami, humanitaire.
05:35En tout cas, ce qui est sûr,
05:37c'est que la gauche l'applaudit,
05:38la droite, elle, se désespère.
05:39Est-ce qu'Emmanuel Macron est un peu le président
05:41qui fracture encore plus l'opinion publique ?
05:42Écoutez, là, il ne pouvait pas faire mieux.
05:45Là, c'était pas en droit.
05:46Évidemment que l'EFI allait applaudir
05:49M. Mélenchon en tête,
05:51et évidemment que la droite
05:53allait se rédire après une telle annonce.
05:56Donc, oui, il ne pouvait pas faire mieux,
05:59encore une fois, pour fracturer le pays.
06:01Mais enfin, écoutez,
06:02vous, je caricature,
06:04mais à dessein,
06:05vous êtes un groupe terroriste,
06:07vous noyotez un État,
06:11vous commettez un pogrom,
06:14écoutez, la France va vous reconnaître.
06:17Vous ne trouvez pas que c'est un peu gros ?
06:19Oui, parce que, en fait,
06:20la conséquence, c'est cela.
06:21C'est un quitus, finalement,
06:23pour le 7 octobre.
06:24Voilà, vous avez commis cet acte.
06:26Bon, ben voilà.
06:27Sauf que, rappelons quand même
06:28qu'on a eu des otages français,
06:30il y en a qui sont morts,
06:31et qu'il n'y avait aucune urgence,
06:34effectivement,
06:35à prendre ce type d'initiative.
06:37Ça va, et on entend ce que disent les Israéliens,
06:40avoir reçu l'ambassadeur,
06:41aujourd'hui,
06:42ça va encore plus compliquer,
06:45la situation, voyez-vous,
06:47que la rangée,
06:48surtout vis-à-vis de tout le monde arabe,
06:49aussi, qui veut, aussi,
06:51se débarrasser du Hamas.
06:53C'est clair, c'est clair.
06:54Donc, je crois que cette initiative,
06:56malheureuse,
06:57ne fait qu'encore une fois,
06:59affaiblir la parole de la France
07:01sur la scène internationale.
07:02Georges Fenech,
07:03vous parlez de quitus,
07:04par rapport au programme,
07:05par rapport à...
07:06Oui, enfin, le mot peut-être mal employé,
07:09j'entends, mal employé,
07:10je le retire.
07:10Frédéric Ancel nous disait,
07:11et qu'il espérait pas
07:12que ce soit justement ça,
07:13qu'Emmanuel Macron ait pris cette décision
07:15sur le côté humanitaire,
07:16et que ce soit plutôt son sentiment
07:18qu'il ait fait choisir cette action.
07:21La conséquence, qu'il le veuille ou non,
07:23on voit bien d'ailleurs,
07:24avec quel cynisme le Hamas
07:26se réjouit de cette décision,
07:28que ça valide quelque part
07:29la stratégie du Hamas,
07:30si vous voulez.
07:31Même si, évidemment,
07:32il condamne le programme,
07:33mais la conséquence,
07:34directe ou indirecte,
07:35c'est, en tout cas,
07:36que le Hamas a fait bouger les choses,
07:38n'est-ce pas ?
07:38Europe 1 à 20h40,
07:40j'ai une question pour vous.
07:41Pour la Palestine,
07:41Emmanuel Macron ne tergiverse pas.
07:43En revanche,
07:44pourquoi il ne fait pas pareil
07:45avec nos Français retenus en prison en Algérie ?
07:47Ah ben ça...
07:47J'ai cette question pour vous,
07:49Vincent Roy.
07:49C'est le mystère Macron.
07:54Alors, bon,
07:55vous me direz,
07:58il est évident,
08:01peut-être, pour lui,
08:02dans sa tête,
08:02que la reconnaissance
08:04de l'État de Palestine,
08:07de l'État palestinien,
08:09peut contenter
08:09une partie de
08:12la population française.
08:15Il fait peut-être ce pari.
08:17voilà,
08:19nous avons
08:19pas mal
08:21dans les quartiers
08:21de gens
08:23de populations
08:23immigrées
08:24qui sont plutôt
08:25pro-palestiniens.
08:27Donc, il se dit,
08:27ben, voilà,
08:28il y a peut-être ça
08:29dans sa tête
08:29et ça expliquerait
08:30du même coup,
08:31par conséquent,
08:32le fait qu'il ne tape pas
08:33du poing
08:33sur la table
08:34pour ce qui est
08:36de l'Algérie,
08:37toujours,
08:38toujours,
08:38pour un clin d'œil
08:40à une bonne part
08:43de la population française,
08:45ce qui expliquerait aussi
08:46qu'il ne va pas
08:47à la marche
08:48contre l'antisémitisme
08:49parce qu'il ne veut pas
08:50heurter
08:51cette même partie
08:52de la population française.
08:54C'est les seules
08:54explications viables
08:55que je parviens
08:57à trouver.
08:57C'est-ce qu'il ne veut pas

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