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Satellites, caméras, drones... les dernières technologies permettent de mesurer la Terre avec de plus en plus de précision. Un travail colossal qui est toujours à l'oeuvre et qui permet d'explorer au millimètre près les moindres recoins de la planète. Mais la démarche des arpenteurs se heurte parfois à la divulgation de données sensibles concernant les populations. Superficie des océans, taille des volcans ou même de l'atmosphère... ces experts expliquent la nature de leur travail, et notamment en quoi le recueil de ces données est nécessaire dans de nombreux domaines.
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00:00:00Notre Terre, un monde fascinant et vulnérable.
00:00:08Depuis toujours, nous cherchons à connaître les dimensions de notre planète, afin d'y trouver notre chemin.
00:00:17Dans l'Antiquité, des savants mesuraient déjà le monde.
00:00:21Leurs méthodes étaient rudimentaires, mais donnaient des résultats extraordinaires.
00:00:25De nos jours, les technologies satellites les plus avancées ont permis de cartographier quasiment jusqu'au moindre mètre carré du globe.
00:00:35Et comme autrefois, le savoir c'est le pouvoir.
00:00:39Quiconque dispose de données précises sur la Terre, possède un énorme avantage.
00:00:45Aux quatre coins du globe, des scientifiques sont à pied d'œuvre afin de poursuivre ce voyage d'exploration entamé il y a bien longtemps par l'humanité.
00:00:53Et l'arpentage de la Terre prend une importance toujours croissante dans notre quotidien.
00:00:59Sous-titrage Société Radio-Canada
00:01:29Voici la ligne la plus célèbre du monde, le méridien origine à Greenwich.
00:01:39Il constitue l'axe de référence pour toutes les longitudes de la planète et indique la date et l'heure dans le monde entier.
00:01:46Lorsqu'il est minuit à Greenwich, une nouvelle journée mondiale débute.
00:01:49C'est en 1884 qu'on décida de faire passer cette ligne par ici.
00:01:55Durant des siècles, Londres fut la capitale d'un empire mondial.
00:01:59Et l'histoire de l'arpentage de la Terre ne serait rien sans elle.
00:02:04C'est depuis la célèbre métropole sur la Tamise que l'Empire britannique envoie ses chercheurs à l'aventure pour explorer tous les continents.
00:02:12Au fil des siècles, ils amassent des connaissances scientifiques qu'ils vont analyser et classer.
00:02:18Pas étonnant que l'une des plus grandes manufactures de globes terrestres au monde se situe à Londres.
00:02:44Ce lieu fascinant reflète l'enthousiasme des gens pour ces objets.
00:02:52Il s'agit d'exemplaires uniques fabriqués à la main.
00:02:56Une merveille.
00:02:57Chaque fois que je vois un globe, je repense à ce fameux Noël de 1968.
00:03:02J'avais alors 8 ans et la télévision diffusait des images incroyables de la Terre vue de l'espace.
00:03:08Elles nous étaient envoyées par les astronautes d'Apollo 8, accompagnées d'un message biblique.
00:03:14Pour tous les gens de la Terre, l'équipe de l'Apollo 8 a un message que nous voulions vous envoquer.
00:03:27Dans le début, Dieu créait le ciel et la terre, et la terre n'était pas forme, et l'esprit, et l'esprit de l'Empire.
00:03:37C'est la mécanique du ciel qui a permis à nos ancêtres de s'orienter.
00:03:55Pour preuve, l'une des découvertes archéologiques les plus importantes faites en Allemagne, le disque de Nebra.
00:04:06Cette plaque de bronze vieille de 3600 ans est recouverte d'une représentation en or du Soleil, d'un croissant de lune ainsi que de 30 étoiles, dont 7 sont regroupées.
00:04:16Il s'agit de l'amas des Pléiades, visibles à l'œil nu dans le ciel.
00:04:22Cet instrument permet de calculer la date des solstices d'hiver et d'été à partir de la position du Soleil.
00:04:29Il fonctionne comme un calendrier, et revêtait une importance capitale pour les paysans lorsqu'il s'agissait de déterminer le moment des semences et des récoltes.
00:04:37Grâce au disque de Nebra, on sait que l'homme disposait de connaissances astronomiques dès le début de l'âge de bronze.
00:04:54Un simple paysan se repérait sans doute davantage à la croissance des chatons de Saul qu'aux constellations.
00:05:01Ce trésor de cinq livres, constitué d'or, de cuivre et d'étain, il s'agit ici d'une simple réplique, appartenait très certainement à un personnage influent de la noblesse.
00:05:13Les nobles tenaient les astronomes et leurs connaissances en grande estime.
00:05:18Ils leur demandaient souvent leur avis au moment de prendre une décision importante, surtout quand leur pouvoir était en jeu.
00:05:23A l'époque, on cherchait donc la sécurité en levant les yeux vers les étoiles.
00:05:28De nos jours, nous contrôlons la planète entière depuis là-haut.
00:05:34La conquête spatiale a révolutionné nos vies.
00:05:37Que ce soit au moyen de nos smartphones, de nos GPS ou de nos ordinateurs,
00:05:42les collecteurs de données de l'espace façonnent notre quotidien.
00:05:47Plus de 1000 satellites tournent autour de la Terre et mesurent notre monde au centimètre près.
00:05:58A Oberpfaffenhofen, près de Munich, des scientifiques du Centre aérospatial allemand travaillent sur un projet ambitieux.
00:06:06Une carte du monde en trois dimensions.
00:06:11Stefan Desch est responsable du traitement des données collectées dans l'espace.
00:06:16Les chercheurs veulent savoir à quoi ressemble notre planète dans ses moindres détails.
00:06:20Nom de la mission, Tandem X.
00:06:26Deux satellites se déplacent de manière quasi parallèle dans l'espace.
00:06:30Ce duo est indispensable si l'on veut pouvoir prendre des mesures précises de la Terre en 3D.
00:06:36A l'instar d'une paire d'yeux, les satellites doivent scanner simultanément un même point précis avec leurs ondes radar.
00:06:42On obtient ainsi une toute nouvelle vision de notre planète, comme le montrent ces images des Alpes de Kitzbühel.
00:06:52Ce programme d'arpentage n'en est encore qu'à ses débuts.
00:06:56Les chercheurs extraient sans cesse de nouvelles informations des données fournies par les deux satellites.
00:07:01Les satellites d'observation présentent un avantage inestimable.
00:07:08Ils offrent à notre regard l'intégralité de la planète.
00:07:13Alors que les anciens géomètres se rendaient à tel ou tel endroit de manière ponctuelle pour décrire, mesurer et cartographier très précisément la surface terrestre,
00:07:22les satellites, eux, effectuent des mesures tout autour de la Terre en permanence.
00:07:26Leurs images nous permettent ainsi de cartographier les changements que connaît la planète.
00:07:33Les objectifs de cette collecte de données ne sont bien entendu pas tous d'ordre scientifique.
00:07:39Le consortium international Airbus Defence and Space co-finance le programme
00:07:43et a le droit de vendre les images aux architectes aéroportuaires, aux constructeurs de routes ainsi qu'au service du cadastre.
00:07:51Ce matériel de premier choix suscite également la convoitise des stratèges militaires.
00:07:58Le ministère de la Défense allemand a dû débourser la modique somme de 360 millions d'euros pour y avoir accès.
00:08:05Ces données servent de support à des opérations militaires et doivent être utilisées conjointement avec des États amis.
00:08:11Elles permettent, à l'instar de ces images du quartier de la gare centrale de Berlin,
00:08:17de révéler des villes entières, des régions montagneuses inaccessibles ou des gorges isolées.
00:08:24De leur côté, les scientifiques concentrent leurs analyses sur les données ayant trait à l'évolution des glaciers,
00:08:30des zones forestières et des volcans.
00:08:33Ils en tirent des conclusions sur les transformations que subit la planète, souvent dues à l'action humaine.
00:08:38Nous devons gérer les ressources terrestres de manière durable.
00:08:45Or, actuellement, nous consommons l'équivalent de trois planètes par an.
00:08:50À ce rythme, on peut aisément s'imaginer que d'ici 10, 15 ou 50 ans,
00:08:55les conditions de vie de nos descendants seront radicalement différentes de celles que nous connaissons aujourd'hui.
00:09:00Nous avons donc besoin de fournir aux décideurs des informations fiables
00:09:05qui leur permettent de mettre en place des mesures durables en connaissance de cause.
00:09:10Et à cet égard, l'observation de la Terre joue un rôle fondamental.
00:09:16Le centre aérospatial allemand met déjà au point les prochaines générations de satellites.
00:09:21Les chercheurs ont recours à l'une des stations de mesure les plus modernes d'Europe.
00:09:27Cette salle spécialement protégée des ondes parasites permet d'effectuer des mesures avec la plus haute précision.
00:09:33Le succès ou l'échec d'une mission dépend de la qualité du signal de l'antenne.
00:09:40Né au Brésil, Alberto Moreira a déjà développé avec son équipe la mission nommée Tandem X.
00:09:45Si cette mission satellite unique au monde a révolutionné l'arpentage de la Terre,
00:09:52l'avenir a maintenant pour nom Tandem L.
00:09:59L'arpentage de la Terre ne prendra jamais fin.
00:10:02Grâce à Tandem L, nous pouvons mesurer les déformations de la surface terrestre au millimètre près.
00:10:08C'est utile pour mieux comprendre les séismes et pour planifier la construction d'infrastructures.
00:10:12Quand l'homme surexploite les nappes phréatiques, la surface terrestre peut s'affaisser de plusieurs centimètres.
00:10:19Tandem L va nous permettre de mesurer cela avec une précision encore jamais atteinte.
00:10:29De tout temps, les hommes ont eu envie de mesurer la Terre.
00:10:32Dès l'Antiquité, ils ont cherché à cartographier leur environnement.
00:10:37Comme dans le Wadi Amamat, une vallée sèche située à l'est d'une île.
00:10:40C'est ici, vers 1155 avant Jésus-Christ, qu'a été établie la plus vieille carte du monde.
00:10:48Cette vallée regorgeait de précieuses ressources minières qui ont permis aux pharaons d'asseoir leur pouvoir
00:10:53en érigeant les temples de la ville voisine de Luxor et en les ornant de statues.
00:10:58Commandée par Ramsès IV, cette carte avait pour but de répertorier avec précision
00:11:08les gisements de la vallée en or et en gras aux vagues.
00:11:13Cette variété de grès très spéciale est en effet idéale pour la construction de temples ou de palais.
00:11:19Le transport des blocs de pierre et de l'or s'effectuait sur une importante route commerciale
00:11:27qui traversait la vallée et reliait la mer rouge à la ville de Luxor, sur le Nil.
00:11:33Cette carte de la région, unique en son genre, a été exécutée sur un papyrus par un scribe
00:11:39sous forme de plan schématique.
00:11:41La route principale, figurée en couleur claire, suit le cours de la vallée.
00:11:47Les parties sombres qui l'abordent représentent les montagnes renfermant les gisements de gras aux vagues.
00:11:53Les zones rougeâtres indiquent ceux de granit.
00:11:56Les gisements d'or ainsi que les carrières sont également signalés.
00:12:01Le papyrus minier de Turin a survécu plus de 3000 ans
00:12:05et constitue la carte géologique la plus vieille du monde.
00:12:08Dans l'Egypte ancienne, on s'orientait donc déjà avec des cartes,
00:12:15comme nous le faisons aujourd'hui avec celles qu'on trouve ici apparues bien plus tard,
00:12:19plus petites mais plus précises.
00:12:24Étonnamment, aucune carte de la Grèce antique n'est parvenue jusqu'à nous.
00:12:28Par contre, les hommes de l'époque nous ont décrit avec précision leur vision du monde.
00:12:33Ils ne l'observaient pas sous un biais précis, mais dans une perspective globale.
00:12:38Ils cherchaient des explications, non plus auprès des dieux, mais directement dans la nature.
00:12:44Aristote et Eratosthène ont fini par révolutionner l'image de la Terre
00:12:48et une étape décisive a été franchie dans la capitale mondiale de la science de l'époque, Alexandria.
00:12:54Au cours des siècles qui précèdent la naissance du Christ,
00:13:01la ville portuaire, située sur la côte égyptienne,
00:13:04est le centre intellectuel du monde antique
00:13:06et compte des scientifiques encore célèbres aujourd'hui.
00:13:10Dans la fameuse bibliothèque de la métropole du savoir
00:13:13se rencontrent d'éminents chercheurs de différentes disciplines.
00:13:17Parmi eux, un grec du nom d'Eratosthène
00:13:21qui dirigera ce temple de la connaissance durant de nombreuses années.
00:13:26En plus d'être géographe, astronome et philosophe émérite,
00:13:30ce savant universel est également professeur
00:13:32et enseigne à ses élèves que la Terre est ronde.
00:13:34Un siècle et demi plus tôt,
00:13:40Aristote a déjà trouvé la preuve que la Terre n'était pas un disque,
00:13:44mais un globe.
00:13:46Eratosthène a lu ses écrits
00:13:47et transmet ce savoir à ses élèves.
00:13:55Il les emmène sur la côte.
00:13:59Pour leur prouver que la Terre est bien ronde,
00:14:02Eratosthène commence par leur demander d'observer longuement
00:14:05un bateau qui prend le large.
00:14:20Au début, les étudiants voient l'embarcation dans son ensemble.
00:14:25Puis sa taille diminue au fur et à mesure qu'elle approche de l'horizon.
00:14:28Peu après, ils n'aperçoivent plus au-dessus de la mer
00:14:34que le drapeau au sommet du mât.
00:14:40Une seule conclusion s'impose.
00:14:42La surface de la Terre doit être incurvée.
00:14:47Mais Eratosthène ne s'en tient pas à une seule preuve.
00:14:50Le savant met en place un dispositif expérimental simple.
00:15:00Il recrée devant ses élèves le phénomène d'une éclipse totale de Lune
00:15:04qui se produit lorsque la Terre se retrouve exactement
00:15:08entre le Soleil et le satellite terrestre.
00:15:10La Terre projette alors son ombre sur la Lune.
00:15:22C'est ainsi qu'en son temps,
00:15:23Aristote avait déjà déduit que la Terre devait être ronde.
00:15:30Mais de quelle taille ce globe est-il ?
00:15:33Eratosthène réfléchit à la question durant des années.
00:15:36D'attentives observations de la nature
00:15:39vont finir par le mener sur la bonne voie.
00:15:43Au cours d'un séjour dans la ville de Sienne,
00:15:46l'actuel Assouan,
00:15:47il fait une observation décisive un 21 juin.
00:15:53Il constate qu'en ce jour de solstice d'été,
00:15:57le reflet complet du Soleil est visible
00:15:59à la surface de l'eau d'un puits extrêmement profond.
00:16:02Il en déduit que l'astre solaire
00:16:04doit être parfaitement perpendiculaire à la Terre,
00:16:07c'est-à-dire à son zénith.
00:16:10Après avoir combiné cette observation avec d'autres
00:16:13et avoir effectué des calculs complexes,
00:16:16le savant estime la circonférence de la Terre
00:16:18à 250 000 stades,
00:16:20soit environ 39 375 km.
00:16:24Un résultat incroyable
00:16:25quand on sait qu'en réalité
00:16:27elle en mesure 40 075 à l'équateur.
00:16:29De nos jours,
00:16:31ces images prises depuis l'espace
00:16:33ne cessent de nous ouvrir
00:16:35de nouvelles perspectives sur le monde
00:16:36et influencent notre représentation
00:16:38de la planète qui nous a vu naître.
00:16:41Au regard de ces vidéos,
00:16:43la prédominance des océans sur les continents
00:16:45est indubitable.
00:16:47Bien que les masses continentales
00:16:48aient été quasiment intégralement mesurées,
00:16:51les océans par contre
00:16:52restent encore d'immenses régions méconnues.
00:16:54Seule une infime partie des planchers océaniques
00:16:58a été explorée.
00:17:02Pour étudier les grands fonds,
00:17:03les satellites ne sont d'aucune utilité.
00:17:06Des bateaux d'expédition doivent naviguer au large
00:17:09durant des semaines
00:17:10pour permettre aux explorateurs
00:17:11de descendre au fond des mers.
00:17:14Il s'agit de régions à peine accessibles à l'homme
00:17:16et même hostiles à la vie.
00:17:19On ne peut y accéder qu'à l'aide
00:17:20de sous-marins spéciaux et de robots télécommandés.
00:17:24Les scientifiques de l'Institut Géomar à Kiel
00:17:29sont à la pointe de la recherche
00:17:31en eau profonde en Europe.
00:17:34Les planchers marins regorgent
00:17:35de ressources naturelles précieuses
00:17:37comme le pétrole, le gaz naturel,
00:17:39l'or et l'argent.
00:17:41Mais avant d'exploiter ces dernières,
00:17:44il faut procéder à une cartographie détaillée
00:17:46et en trois dimensions de ces régions sous-marines,
00:17:49ainsi que l'exige l'autorité internationale
00:17:51des fonds marins.
00:17:52Il est indispensable d'évaluer
00:17:56les conséquences écologiques de l'exploitation
00:17:58et d'assurer une extraction des matières premières
00:18:01respectueuses de l'environnement.
00:18:04La recherche en eau profonde est fastidieuse
00:18:06et de fait très coûteuse,
00:18:09ce qui met un frein à la course
00:18:10à l'exploitation des fonds marins.
00:18:11Aux quatre coins du globe,
00:18:16des chercheurs tentent donc de mettre au point
00:18:18de nouvelles techniques permettant d'arpenter
00:18:20les planchers marins à moindre coût.
00:18:26Les scientifiques de la société
00:18:27Fraunhofer à Karlsruhe
00:18:29testent un prototype.
00:18:34Ils procèdent aux derniers ajustements.
00:18:39Avec son équipe,
00:18:40Gunnar Brink a mis au point
00:18:41un drone sous-marin autonome
00:18:43qui devrait révolutionner la cartographie
00:18:45des fonds marins.
00:18:46Équipé d'appareils de mesure de pointe,
00:18:49l'engin est sur le point
00:18:50de prendre du service en haute mer.
00:18:57Notre appareil est plus abordable,
00:19:00plus compact et plus maniable
00:19:01que les engins actuellement sur le marché.
00:19:05Nous voulons que nos véhicules autonomes
00:19:07facilitent la cartographie
00:19:08et l'exploration du monde sous-marin.
00:19:16Le projet audacieux de ces chercheurs
00:19:18semble tout droit sorti
00:19:19d'un roman de science-fiction.
00:19:22La pièce maîtresse de leur invention,
00:19:24ce drone autonome
00:19:25qui mesure deux bons mètres de long
00:19:27et pèse 300 kilos.
00:19:32C'est un catamaran,
00:19:34lui aussi autonome,
00:19:36qui sera chargé de le larguer en mer
00:19:38au large des côtes atlantiques espagnoles.
00:19:40Là, le drone devra plonger
00:19:47jusqu'à 4000 mètres de profondeur
00:19:49et prendre les mesures du fond marin
00:19:51à l'aide d'un sonar
00:19:52kilomètre carré par kilomètre carré.
00:19:56Les données collectées permettront ensuite
00:19:58d'établir une carte précise
00:20:00en trois dimensions.
00:20:03Le drone communique par onde sonore
00:20:05avec le catamaran,
00:20:06qui fonctionne comme un satellite.
00:20:08Ce dispositif permet d'éviter
00:20:10que les deux engins autonomes
00:20:11ne perdent contact en haute mer.
00:20:19Quand le drone remonte à la surface,
00:20:22le catamaran le capture
00:20:23pour le ramener à terre.
00:20:29Mais ceci vaut en théorie.
00:20:31Afin d'augmenter l'interaction
00:20:33entre le drone et le catamaran,
00:20:35les deux engins vont d'abord
00:20:36être testés séparément.
00:20:40Les scientifiques ont programmé
00:20:42le logiciel de telle sorte
00:20:44qu'ils pilotent le catamaran tout seul.
00:20:47Un premier pas sur la longue voie
00:20:48qui mènera à l'arpentage autonome
00:20:50des fonds marins.
00:20:51A long terme,
00:20:56l'objectif est de connaître
00:20:57enfin cette planète.
00:20:59L'océan Pacifique
00:21:00pourrait contenir à lui seul
00:21:01l'intégralité de la surface émergée
00:21:03des continents.
00:21:04On a dépensé des fortunes
00:21:06pour cartographier la Lune,
00:21:07Mars et Vénus,
00:21:08et encore,
00:21:09pas en totalité,
00:21:11alors que les deux tiers
00:21:12de notre planète
00:21:12nous sont quasiment inconnus.
00:21:14Ce qui rend ce projet excitant,
00:21:16c'est qu'on résout un problème
00:21:17qui va tout simplement
00:21:18changer le monde.
00:21:19Mais avant d'en arriver là,
00:21:22il va d'abord falloir s'assurer
00:21:24que le catamaran
00:21:25est bel et bien autonome.
00:21:27Gunnar Brink
00:21:27attend ce moment
00:21:28avec impatience
00:21:29depuis longtemps.
00:21:35Le drone doit lui aussi
00:21:36faire ses preuves
00:21:37au cours d'un premier test
00:21:39dans le redoutable Atlantique.
00:21:41Il n'est pas encore question
00:21:42de plonger.
00:21:44Pour l'heure,
00:21:44il va déjà devoir suivre
00:21:46des trajectoires en surface
00:21:47de manière autonome.
00:21:49comme dirigé
00:21:53par une main invisible,
00:21:55le catamaran
00:21:56se met en route.
00:21:57L'ordinateur
00:21:58est à la barre.
00:22:00Le long travail
00:22:00de développement
00:22:01porte ses fruits.
00:22:03Le catamaran
00:22:04réussit l'épreuve.
00:22:07Il n'en va pas de même
00:22:08pour le drone
00:22:09qui devient soudain
00:22:10incontrôlable
00:22:11et n'obéit plus
00:22:12à aucun ordre.
00:22:13Une fois déjà,
00:22:14les chercheurs ont vu
00:22:15l'un de leurs prototypes
00:22:16leur échapper.
00:22:17et 200 000 euros
00:22:19sombrés avec lui.
00:22:26Mais cette fois-ci,
00:22:28ils ont de la chance.
00:22:31Les scientifiques
00:22:32engagés dans la course
00:22:33à l'arpentage
00:22:34des mers
00:22:35viennent de franchir
00:22:36une étape importante.
00:22:37Quiconque connaîtra
00:22:43l'emplacement
00:22:43des ressources naturelles
00:22:44du sol marin
00:22:45jouira d'un avantage certain.
00:22:48Le savoir,
00:22:49c'est le pouvoir,
00:22:50comme les Romains
00:22:50le savaient déjà.
00:22:53Construire un rempart
00:22:53comme le mur de Londres
00:22:54pour protéger
00:22:55leur ville
00:22:55était déjà une prouesse.
00:22:57Mais avoir une vue
00:22:58d'ensemble
00:22:58de l'Empire
00:22:59tout entier,
00:23:00connaître le temps
00:23:01nécessaire pour aller
00:23:02d'un point A
00:23:02à un point B,
00:23:04ainsi que les distances
00:23:04à parcourir,
00:23:06voilà qui représentait
00:23:07un défi de taille.
00:23:09Pour le surmonter,
00:23:10les Romains
00:23:10disposaient d'instruments
00:23:11comme cette gros mât
00:23:12qui faisait partie
00:23:13de l'équipement standard
00:23:14d'un géomètre
00:23:15de l'Antiquité.
00:23:17Elle permettait
00:23:18de déterminer
00:23:18des angles droits
00:23:19très précis,
00:23:20ce qui était crucial
00:23:21pour la construction
00:23:22de leur camp militaire
00:23:23et le tracé
00:23:23de leur route.
00:23:29À partir du IIIe siècle
00:23:30avant Jésus-Christ,
00:23:32les Romains
00:23:32commencent à tracer
00:23:33dans leur empire
00:23:34un réseau de routes pavées.
00:23:36Au départ,
00:23:36ces voies sont destinées
00:23:37à l'armée.
00:23:39Elles servent
00:23:39au déploiement
00:23:40et au ravitaillement
00:23:41des troupes
00:23:42qui ont pour mission
00:23:43d'agrandir l'Empire
00:23:44et d'en assurer
00:23:45la sécurité.
00:23:46Si les Romains
00:23:47veulent préserver
00:23:47leur pouvoir,
00:23:49un réseau routier
00:23:50opérationnel
00:23:51leur est indispensable.
00:23:55Les grandes voies romaines
00:23:57sont suffisamment larges
00:23:58pour permettre
00:23:59aux légionnaires
00:24:00de marcher en formation
00:24:01sur six rangs.
00:24:04Elle joue un rôle
00:24:06décisif
00:24:07pour la livraison
00:24:08des messages
00:24:09que les coursies
00:24:09à cheval
00:24:10acheminent ainsi
00:24:11rapidement.
00:24:13À son apogée,
00:24:14le réseau de voies
00:24:15pavées s'étendra
00:24:15sur environ
00:24:1680 000 kilomètres.
00:24:21Au fil du temps,
00:24:23la nécessité militaire
00:24:25de construire des routes
00:24:26diminue quelque peu.
00:24:28Les empereurs garantissent
00:24:29la stabilité
00:24:30de l'Empire
00:24:31et les routes
00:24:32contribuent désormais
00:24:33à l'essor
00:24:33du commerce.
00:24:37Les cartes originales
00:24:38des Romains
00:24:39n'ont pas été conservées.
00:24:41Seule une copie
00:24:41datant du Moyen-Âge
00:24:42existe encore.
00:24:44La table
00:24:45de Poytinger
00:24:46représente
00:24:47l'ensemble
00:24:47du réseau routier
00:24:48romain
00:24:49autour des 3e
00:24:50et 4e siècles.
00:24:52Elle s'étend
00:24:52des îles britanniques
00:24:53jusqu'aux Indes
00:24:54en passant
00:24:55par le bassin
00:24:56méditerranéen.
00:24:57Au centre
00:24:58de cette longue carte
00:24:59de 6 mètres 80
00:25:00se trouve Rome.
00:25:02Le réseau routier
00:25:04figuré ici
00:25:05relie entre autres
00:25:06des villes allemandes
00:25:07comme Trèves,
00:25:08Bingen
00:25:08ou Mayence.
00:25:10Cependant,
00:25:10la carte
00:25:11ne tient pas compte
00:25:12de la réalité géographique.
00:25:14Elle constitue
00:25:15davantage une démonstration
00:25:16de la puissance romaine.
00:25:18Le système
00:25:19de géopositionnement
00:25:20par satellite
00:25:21ou GPS
00:25:22que nous utilisons
00:25:23au quotidien
00:25:24est lui aussi
00:25:25une affaire de pouvoir.
00:25:26Développé
00:25:28dans les années 1970
00:25:29par le ministère
00:25:30de la Défense
00:25:31américain
00:25:31à des fins militaires,
00:25:33il nous guide
00:25:34jusqu'à aujourd'hui
00:25:35dans les moindres
00:25:35recoins de la planète.
00:25:38Cependant,
00:25:39les États-Unis
00:25:39sont à tout moment
00:25:40en mesure
00:25:41de dégrader artificiellement
00:25:42voire de couper
00:25:43tout bonnement
00:25:44le signal.
00:25:46Une position de force
00:25:47dont les pays européens
00:25:48ont voulu
00:25:49s'émanciper.
00:25:50Sous la direction
00:25:51de l'Agence spatiale
00:25:52européenne,
00:25:53ils ont créé
00:25:54leur propre système
00:25:55de géolocalisation,
00:25:57Galiléo.
00:25:58Il s'agit du premier
00:25:59système de navigation
00:26:01par satellite
00:26:02sous contrôle civil
00:26:03au monde.
00:26:05Il comptera
00:26:0530 satellites
00:26:06d'ici à 2020,
00:26:08date à laquelle
00:26:08il devrait être
00:26:10pleinement opérationnel.
00:26:12Dans les années à venir,
00:26:14les systèmes de navigation
00:26:15vont être de plus en plus
00:26:17présents dans nos vies,
00:26:19notamment avec les voitures
00:26:20autonomes dirigées
00:26:21par satellite.
00:26:22Les ordinateurs
00:26:23commettent moins d'erreurs
00:26:24que des conducteurs
00:26:25humains,
00:26:26ce qui devrait augmenter
00:26:27la sécurité sur les routes.
00:26:29Dans le monde entier,
00:26:31des ingénieurs
00:26:32testent déjà
00:26:33des véhicules
00:26:33de ce genre.
00:26:39Et ils voient
00:26:40l'avenir en grand.
00:26:42Une flotte entière
00:26:43de véhicules
00:26:44interconnectés
00:26:44devrait bientôt
00:26:45être mise en circulation
00:26:47et contribuer
00:26:48à éradiquer
00:26:49les accidents
00:26:49de la route.
00:26:51Les données satellites
00:26:52s'insinuent toujours
00:26:53davantage dans notre quotidien.
00:26:58Quand je pense
00:26:59que chacun de nos pas
00:27:00peut être observé
00:27:01depuis l'espace
00:27:02et que nous sommes
00:27:03surveillés au quotidien,
00:27:04ça me fait parfois
00:27:05un peu peur.
00:27:06Mais je me dis aussi
00:27:07que je suis en bonne compagnie.
00:27:09On est arrivé.
00:27:10De tout temps,
00:27:15le contrôle a été
00:27:15un instrument
00:27:16de pouvoir prisé.
00:27:18Au Moyen-Âge,
00:27:20c'était les hommes
00:27:20d'église,
00:27:21comme ceux
00:27:21de la célèbre
00:27:22abbaye de Westminster
00:27:23de Londres
00:27:23derrière moi,
00:27:24qui voulaient garder
00:27:25leurs brebis
00:27:25sous leur roulette.
00:27:27Mais au-delà de ça,
00:27:29ces hommes imposaient
00:27:30également leur vision
00:27:31du monde.
00:27:37Dans la société
00:27:38très hiérarchisée
00:27:39du Moyen-Âge,
00:27:40l'église occupe
00:27:41une position
00:27:41aussi puissante
00:27:42que celle
00:27:43de la noblesse.
00:27:44Le clergé
00:27:45a pour rôle
00:27:45de renforcer
00:27:46le niveau moral
00:27:47de ses ouailles
00:27:47afin de garantir
00:27:49le salut
00:27:49de leur âme.
00:27:53Paysans
00:27:54et citadins
00:27:55ordinaires
00:27:55représentent
00:27:5690%
00:27:57de la population.
00:27:58Ils se résignent
00:27:59à leurs conditions
00:28:00de vie difficiles,
00:28:01souvent présentées
00:28:02par l'église
00:28:03comme procédant
00:28:03d'une volonté divine.
00:28:05A l'époque,
00:28:06rares sont ceux
00:28:07qui savent lire
00:28:08et écrire.
00:28:09L'église
00:28:09exerce un quasi-monopole
00:28:11sur l'éducation.
00:28:16Des écoles
00:28:17et universités
00:28:18voient le jour.
00:28:19On y enseigne
00:28:19les savoirs
00:28:20de l'époque
00:28:21qui doivent néanmoins
00:28:22rester conformes
00:28:23à ce qui est écrit
00:28:24dans la Bible.
00:28:25Parallèlement,
00:28:26les monastères
00:28:27demeurent des centres
00:28:27du savoir.
00:28:28En 1830,
00:28:32dans le couvent
00:28:32des Bénédictines
00:28:33d'Ebstorff
00:28:34près de Lünebourg
00:28:35en Basse-Saxe,
00:28:36une mapamundi
00:28:37élaborée
00:28:38refait surface.
00:28:39Une découverte
00:28:40sensationnelle.
00:28:42Cette carte médiévale
00:28:43remonte au XIIIe siècle
00:28:44et présente
00:28:45des caractéristiques
00:28:46typiques de l'époque.
00:28:48Elle est orientée
00:28:49non pas vers le nord
00:28:50mais vers l'est
00:28:51où l'on suppose
00:28:52alors que se trouve
00:28:53le paradis
00:28:53et bien sûr
00:28:54le Christ
00:28:55trône au-dessus
00:28:56de tout.
00:28:58Son auteur
00:28:59représente la Terre
00:28:59sous forme d'un disque
00:29:00que se partagent
00:29:01les trois continents
00:29:02connus à l'époque
00:29:03à savoir l'Afrique,
00:29:05l'Asie
00:29:05et l'Europe.
00:29:08Au milieu
00:29:09se trouve Jérusalem
00:29:10un repère central
00:29:12de l'histoire du salut.
00:29:15La carte est émaillée
00:29:16de motifs bibliques
00:29:18comme la tour de Babel
00:29:19ou encore
00:29:21l'arche de Noé.
00:29:23Au Moyen-Âge
00:29:25on considère
00:29:26encore les catastrophes
00:29:27naturelles
00:29:28comme des fléaux divins.
00:29:32De nos jours
00:29:33les scientifiques
00:29:34tentent d'expliquer
00:29:35les puissants phénomènes
00:29:36naturels
00:29:37et de prévenir
00:29:38les catastrophes
00:29:38en procédant
00:29:39à des mesures précises.
00:29:41Et il existe
00:29:42peu d'endroits
00:29:42où le spectacle
00:29:43des forces de la nature
00:29:45soit plus impressionnant
00:29:46que sur la péninsule
00:29:47russe du Kamchatka.
00:29:49C'est justement là
00:29:50que se rend
00:29:51Thomas Walter.
00:29:52Le volcanologue
00:29:54travaille depuis des années
00:29:55dans cette région
00:29:56explosive
00:29:56où s'alignent
00:29:58plus de 200 volcans
00:29:59dont une trentaine
00:30:00en activité.
00:30:02Un terrain de jeu
00:30:03idéal pour l'équipe
00:30:04de chercheurs
00:30:05Germano-Russe
00:30:06qui effectue
00:30:07des mesures
00:30:07et collecte
00:30:08des données
00:30:08afin de mieux comprendre
00:30:09ce qui se passe
00:30:10à l'intérieur
00:30:11des volcans.
00:30:14Les scientifiques
00:30:15parviennent
00:30:16à leur camp de base.
00:30:18Amis hauteurs
00:30:18du volcan
00:30:18au cœur
00:30:19de l'un des coins
00:30:20les plus reculés
00:30:21et inhospitaliers
00:30:22de la planète.
00:30:26Thomas Walter
00:30:26a déjà dirigé
00:30:27plusieurs expéditions
00:30:28au Kamchatka.
00:30:30A chaque fois,
00:30:31il a pu observer
00:30:31les profondes
00:30:32transformations
00:30:33subies par les volcans
00:30:34et avec eux
00:30:35la Terre
00:30:36à la suite
00:30:36d'une éruption.
00:30:37Nous avons bien sûr
00:30:42besoin d'un peu
00:30:43de chance
00:30:43et de flair
00:30:43en ce qui concerne
00:30:44l'activité
00:30:45d'un volcan.
00:30:46Mais le Bézimiani
00:30:47fait partie
00:30:47des plus actifs.
00:30:50En 2017,
00:30:51comme tous les signes
00:30:52indiquaient
00:30:52qu'il poursuivait
00:30:53son activité,
00:30:54mes collègues
00:30:55et moi
00:30:55avons sorti
00:30:56nos sismomètres
00:30:57et nous avons
00:30:58aussi effectué
00:30:59plusieurs survols
00:30:59avec des caméras
00:31:00infrarouges.
00:31:03Et maintenant,
00:31:03nous aimerions
00:31:04mesurer les changements
00:31:05survenus depuis.
00:31:07Direction le bord
00:31:11du cratère
00:31:11du Bézimiani
00:31:12à 2882 mètres
00:31:14d'altitude.
00:31:16Comme les autres
00:31:16volcans du Kamchatka,
00:31:18celui-ci est situé
00:31:19sur un point chaud
00:31:20géologique.
00:31:21La région est considérée
00:31:22comme le cœur
00:31:23de la ceinture de feu
00:31:24du Pacifique.
00:31:26Avec une puissance
00:31:27incommensurable,
00:31:29la plaque pacifique
00:31:30glisse sous celle
00:31:30d'Orotsk.
00:31:32Ce mouvement
00:31:33de subduction
00:31:33qui peut atteindre
00:31:35jusqu'à 8 centimètres
00:31:36par an
00:31:36est le deuxième
00:31:37plus rapide
00:31:38de la planète.
00:31:40Conséquence,
00:31:41le magma remonte
00:31:42continuellement
00:31:43à travers le manteau
00:31:43terrestre.
00:31:45En 1955,
00:31:46il en est monté
00:31:47un peu trop
00:31:48au Bézimiani.
00:31:50Ce qui a donné lieu
00:31:52à l'une des éruptions
00:31:53volcaniques les plus
00:31:54violentes du 20e siècle.
00:31:55L'explosion a fait
00:31:56voler en éclats
00:31:57le sommet,
00:31:58réduisant la taille
00:31:59du volcan
00:31:59d'environ 200 mètres.
00:32:01Le nuage de cendres
00:32:02s'est élevé
00:32:03à une quarantaine
00:32:04de kilomètres.
00:32:08Depuis,
00:32:08la montagne de feu
00:32:09n'a cessé
00:32:10d'être en activité.
00:32:12Durant un an,
00:32:13les géologues
00:32:13ont installé
00:32:14des instruments
00:32:15de mesure sismique
00:32:16et des caméras
00:32:16afin d'effectuer
00:32:17des observations
00:32:18sur le long terme.
00:32:27Les chercheurs
00:32:28espèrent que les appareils
00:32:29fonctionnent encore,
00:32:30malgré l'activité
00:32:31du volcan.
00:32:43La chance
00:32:44leur a-t-elle souri.
00:32:47Les instruments
00:32:48semblent intacts.
00:32:53Les scientifiques
00:32:54analyseront
00:32:55les données plus tard.
00:32:57Ils espèrent
00:32:57en tirer
00:32:58de nouvelles connaissances
00:32:59sur la structure interne
00:33:00du volcan
00:33:01et pas uniquement
00:33:02pour des raisons scientifiques.
00:33:11Ces volcans
00:33:11représentent
00:33:12un gros risque
00:33:13pour l'aviation.
00:33:14Le Kamchatka
00:33:15est en effet
00:33:15situé sous
00:33:16un important couloir
00:33:17aérien
00:33:18entre l'Amérique
00:33:18et l'Asie.
00:33:21Être en mesure
00:33:21de prévoir
00:33:22les éruptions
00:33:22avec davantage
00:33:23de précision
00:33:24pourrait permettre
00:33:25de réduire
00:33:26significativement
00:33:27les risques
00:33:27pour le trafic
00:33:28en vol.
00:33:30Mais pour les scientifiques,
00:33:31du moins,
00:33:32l'activité permanente
00:33:33du volcan
00:33:33reste une aubaine.
00:33:36Ils utilisent
00:33:37une caméra thermique
00:33:38afin de voir
00:33:39ce qui se passe
00:33:40dans le cratère.
00:33:41Les prises de vue
00:33:42font apparaître
00:33:42à certains endroits
00:33:43des fumeroles,
00:33:45d'où s'échappe
00:33:45de la vapeur
00:33:46d'eau bouillante
00:33:46ou des gaz.
00:33:48Elle pourrait être
00:33:48le signe avant-coureur
00:33:50d'une nouvelle éruption.
00:33:51Thomas Walter
00:33:55gravit
00:33:56le Besimiani
00:33:56depuis trois
00:33:57bonnes heures.
00:33:58Tant nécessaire
00:33:59pour en atteindre
00:34:00le cratère.
00:34:01L'expédition
00:34:02n'est pas
00:34:02sans risque.
00:34:05Ces volcans
00:34:06sont totalement
00:34:07imprévisibles.
00:34:08C'est pourquoi
00:34:09il est crucial
00:34:10de détecter
00:34:10les signes
00:34:11annonciateurs
00:34:11d'une éruption.
00:34:14Sur ce type
00:34:15de volcan,
00:34:15c'est très compliqué.
00:34:16L'essentiel
00:34:17de l'activité
00:34:17a lieu
00:34:18dans une petite
00:34:18zone du sommet
00:34:19et le cratère
00:34:20mesure 200 mètres
00:34:21de diamètre.
00:34:23Cette zone
00:34:23reste inaccessible
00:34:24pour nous.
00:34:25Alors nous avons
00:34:26recours
00:34:26à de nouvelles méthodes,
00:34:27notamment les drones
00:34:28qui ont révolutionné
00:34:29notre travail.
00:34:32Les chercheurs
00:34:33ont équipé
00:34:34leurs drones
00:34:34de caméras spéciales.
00:34:37Elles vont leur permettre
00:34:37de mesurer
00:34:38le volcan
00:34:39au centimètre près
00:34:40et de constater
00:34:41les éventuels changements
00:34:42depuis la dernière
00:34:43campagne de mesure.
00:34:44Les caméras
00:34:48prennent
00:34:49plusieurs centaines
00:34:50de clichés
00:34:50du dôme de lave
00:34:51qui s'est formé
00:34:52à l'intérieur
00:34:52de la gorge
00:34:53du cratère.
00:34:54Ce dôme
00:34:55est la partie
00:34:55la plus dangereuse
00:34:56du volcan.
00:34:57Les chercheurs
00:34:58veulent collecter
00:34:59le plus de renseignements
00:35:00possible
00:35:00sur sa nature.
00:35:03À partir
00:35:04des prises de vue,
00:35:05ils créent
00:35:06un modèle de surface
00:35:06afin de visualiser
00:35:08jusqu'aux plus petites
00:35:09parcelles du cratère.
00:35:11Ces images
00:35:11livrent
00:35:12des informations
00:35:12importantes
00:35:13sur la prochaine
00:35:14zone du volcan
00:35:15susceptible
00:35:15d'exploser.
00:35:18Il n'existe
00:35:19aucune autre région
00:35:20dans le monde
00:35:21où l'on peut voir
00:35:21des volcans
00:35:22formant de tels dômes
00:35:23et surtout les étudier
00:35:24en toute tranquillité.
00:35:27Les données
00:35:27que nous collectons ici
00:35:28sont d'une qualité
00:35:29exceptionnelle
00:35:30car aucune usine
00:35:31ni aucune circulation
00:35:32sur une route voisine
00:35:33ne viennent perturber
00:35:34nos relevés.
00:35:37Les volcans
00:35:38métamorphosent
00:35:39continuellement
00:35:39l'aspect de la Terre.
00:35:41Ils mettent
00:35:42les chercheurs
00:35:42au défi
00:35:43de parvenir
00:35:43un jour
00:35:44à mesurer
00:35:44et cartographier
00:35:45de manière définitive
00:35:47notre planète.
00:35:49Mesurer
00:35:49les volcans
00:35:50et prévoir
00:35:51leur activité,
00:35:52voilà qui était
00:35:53inconcevable
00:35:53pour les savants
00:35:54du Moyen-Âge.
00:35:55C'est pourtant
00:35:56à cette époque
00:35:56qu'apparaît
00:35:57une invention
00:35:57qui fait faire
00:35:58un bond
00:35:58à l'arpentage
00:35:59du monde.
00:36:00C'est la boussole
00:36:01sèche
00:36:01dont l'aiguille
00:36:02magnétique
00:36:02indique systématiquement
00:36:04l'axe nord-sud.
00:36:05Mais il ne faut pas
00:36:06oublier que dès
00:36:07le 3e siècle
00:36:07avant Jésus-Christ,
00:36:08les Chinois
00:36:09avaient inventé
00:36:09la boussole humide.
00:36:10Cependant,
00:36:13l'aiguille magnétique
00:36:13flottait sur de l'eau,
00:36:14ce qui la rendait
00:36:15difficile d'utilisation
00:36:16pour les marins.
00:36:18Pourquoi la boussole
00:36:19était-elle si prisée
00:36:20au Moyen-Âge ?
00:36:22Une fois encore,
00:36:23pour une question
00:36:24d'argent.
00:36:25Le commerce
00:36:25prenait son essor
00:36:26et tout devait
00:36:27aller plus vite.
00:36:28Celui qui connaissait
00:36:29les routes maritimes
00:36:29les plus courtes
00:36:31décrochait davantage
00:36:32de commandes
00:36:32que ses concurrents.
00:36:33La Méditerranée
00:36:39est alors la plaque
00:36:40tournante
00:36:40du commerce européen.
00:36:42Gênes et Venise
00:36:43deviennent des centres
00:36:44du commerce maritime
00:36:45avec les ports du Levant,
00:36:47de Grèce,
00:36:48de Chypre
00:36:48et de Turquie.
00:36:54C'est dans ce contexte
00:36:56que sont créés
00:36:56les ports tulants.
00:36:58Des cartes
00:36:58indiquant la route
00:36:59vers ces ports.
00:37:00Une véritable innovation
00:37:02par rapport au Mappamundi
00:37:03d'influence religieuse.
00:37:06Au XIVe siècle,
00:37:08Mayork devient
00:37:09l'épicentre
00:37:10de ce nouvel art
00:37:11cartographique.
00:37:12A l'époque,
00:37:13l'île est à la croisée
00:37:14des routes commerciales.
00:37:16Cette situation idéale
00:37:18va faire de Palma
00:37:19le centre névralgique
00:37:20de la communication mondiale.
00:37:22Dans les pâturages
00:37:23autour de la ville,
00:37:24on élève des moutons
00:37:25et des chèvres
00:37:26qui constituent
00:37:27une source inépuisable
00:37:28de peau
00:37:29pour les cartographes.
00:37:30Ce matériau s'avère
00:37:32en effet idéal
00:37:33pour fabriquer
00:37:33des parchemins
00:37:34à la fois imperméables
00:37:35et faciles à enrouler
00:37:37pour le voyage.
00:37:41L'un des plus célèbres
00:37:43cartographes
00:37:43de Palma de Mayork
00:37:45se nomme
00:37:45Abraham Cresquès.
00:37:48Dans son petit atelier,
00:37:50il fabrique
00:37:50des cartes
00:37:51très spéciales.
00:37:52Ses portulants
00:37:53se démarquent
00:37:54par la richesse
00:37:55de leurs détails.
00:37:56Cresquès a une belle carrière
00:37:58devant lui.
00:38:01La particularité
00:38:02des portulants
00:38:03réside dans le réseau
00:38:04de lignes
00:38:05aux fins maillages
00:38:06dont ils se composent.
00:38:08Se déployant
00:38:08à partir du centre
00:38:09d'une rose des vents,
00:38:11ces lignes couvrent
00:38:12l'intégralité
00:38:13du document.
00:38:16Ces cartes
00:38:16permettent aux marins
00:38:17de naviguer
00:38:18le long des côtes
00:38:19ainsi qu'au large.
00:38:21Elles indiquent
00:38:21également les hauts fonds,
00:38:22les baies,
00:38:23les récifs
00:38:24et les ports.
00:38:28Elles peuvent
00:38:31être lues
00:38:31dans tous les sens.
00:38:33Il suffit
00:38:34à l'utilisateur
00:38:35de les tourner
00:38:36dans celui
00:38:36qui correspond
00:38:37le mieux
00:38:37à la destination
00:38:38qu'il cherche
00:38:39à atteindre.
00:38:41À Palma
00:38:42de Mallorque,
00:38:43ces cartes
00:38:43sont très demandées.
00:38:46En 1354,
00:38:48un décret
00:38:48du roi
00:38:49Pierre IV
00:38:49d'Aragon
00:38:50impose
00:38:50à chaque navire
00:38:51de disposer
00:38:52d'au moins
00:38:53deux portulants
00:38:53à son bord.
00:38:55Cresquès répond
00:38:56à ses gros besoins
00:38:57avec l'aide
00:38:58de son fils
00:38:58Yehuda.
00:39:00Les portulants
00:39:00qui sortent
00:39:01de leur atelier
00:39:01passent alors
00:39:02pour les meilleurs
00:39:03et les plus précieux
00:39:04au monde.
00:39:06Aux yeux
00:39:06des capitaines
00:39:07de l'époque,
00:39:08ils constituent
00:39:08littéralement
00:39:09un symbole
00:39:10de statut social.
00:39:13Vers 1370,
00:39:16le roi
00:39:16commande à Cresquès
00:39:17une carte
00:39:18qui va bien
00:39:18au-delà
00:39:19des portulants
00:39:19ordinaires.
00:39:21Elle doit
00:39:21représenter
00:39:22le monde
00:39:22tel qu'on le connaît
00:39:23à l'époque,
00:39:24de l'Atlantique
00:39:25à l'Ouest
00:39:25jusqu'à la Chine
00:39:27à l'Est.
00:39:32L'Atlas catalan,
00:39:34tel est son nom,
00:39:35se caractérise
00:39:36par son foisonnement
00:39:37de détails
00:39:37et par la maîtrise
00:39:39à nul autre pareil
00:39:40de Cresquès
00:39:40dans l'art
00:39:41de dessiner
00:39:42une rose
00:39:42des vents.
00:39:44En l'espace
00:39:44de cinq ans,
00:39:45le père et son fils
00:39:46produisent en tout
00:39:47six parchemins.
00:39:50Lorsque le cartographe
00:39:51remet sa commande
00:39:52à l'émissaire du roi
00:39:52en 1375,
00:39:54il en connaît
00:39:55la valeur.
00:39:56Il se surnomme
00:39:57lui-même fièrement
00:39:58le maître
00:39:59des cartes
00:39:59du monde
00:40:00et des boussoles.
00:40:05L'Atlas catalan
00:40:07l'a rendu
00:40:07immortel.
00:40:09Aujourd'hui encore,
00:40:10ce document
00:40:10est considéré
00:40:11comme une œuvre
00:40:12clé
00:40:12de la cartographie.
00:40:13Comme on peut
00:40:16le constater ici,
00:40:18à la Mapp House
00:40:18de Londres,
00:40:20les connaissances
00:40:20de l'époque
00:40:20sur le monde
00:40:21étaient représentées
00:40:22sous forme
00:40:22de cartes planes
00:40:23mais aussi sphériques.
00:40:25Et cette fascination
00:40:26pour les globes terrestres
00:40:27ne s'est pas démentie
00:40:29depuis.
00:40:30Voici le plus vieux
00:40:32globe terrestre
00:40:32du monde.
00:40:33Ce n'est bien entendu
00:40:34qu'une réplique.
00:40:36L'original
00:40:37a été fabriqué
00:40:37en 1492
00:40:39sous la direction
00:40:40du marchand
00:40:40de tissus
00:40:41et marin allemand
00:40:42Martin Beheim.
00:40:44Il représente
00:40:45ce que l'on savait
00:40:46alors de la Terre
00:40:47ou du moins
00:40:48ce que l'on pensait
00:40:49en savoir.
00:40:53On pensait par exemple
00:40:54que l'Eurasie
00:40:55s'étendait
00:40:56sur 234 degrés
00:40:57de longitude.
00:41:00En réalité,
00:41:01l'Europe
00:41:01et l'Asie
00:41:02s'étendent
00:41:03sur seulement
00:41:03181 degrés
00:41:05et sont donc
00:41:06bien trop larges.
00:41:08La Méditerranée
00:41:09est bien trop étirée
00:41:10et l'Atlantique
00:41:12évidemment
00:41:12bien trop étroite.
00:41:15C'est justement
00:41:16cette étroitesse
00:41:17qui va faire croire
00:41:18tout au long
00:41:19de sa vie
00:41:19à Christophe Colomb
00:41:20qu'en 1492
00:41:21il a découvert
00:41:23la route des Indes.
00:41:24A l'époque,
00:41:27les deux puissances
00:41:28maritimes
00:41:28que sont l'Espagne
00:41:29et le Portugal
00:41:30rivalisent entre elles
00:41:31dans la course
00:41:32aux richesses
00:41:32de ce monde.
00:41:34Elle va conduire
00:41:34toujours plus
00:41:35d'explorateurs
00:41:36audacieux
00:41:37à se lancer
00:41:37dans des eaux
00:41:38inconnues
00:41:39au premier rang
00:41:40desquelles
00:41:40Christophe Colomb.
00:41:42Au nom
00:41:42des rois espagnols
00:41:43il apparaît
00:41:44le 3 août
00:41:451492
00:41:46avec pour objectif
00:41:48de rallier
00:41:48les Indes.
00:41:49Sa mission
00:41:50assurer l'emprise
00:41:51de l'Espagne
00:41:52sur la route commerciale
00:41:53vers l'Asie
00:41:54et accéder ainsi
00:41:55au trésor
00:41:56des îles aux épices.
00:42:03Lorsqu'il touche
00:42:03en fin terre
00:42:04le 12 octobre
00:42:05de la même année
00:42:06il croit être
00:42:07parvenu à destination.
00:42:09Il est convaincu
00:42:10d'avoir atteint
00:42:11les îles asiatiques.
00:42:15Jusqu'à sa mort
00:42:17il ne démordra pas
00:42:18de l'idée
00:42:18qu'il a ouvert
00:42:19la route occidentale
00:42:20vers l'Asie.
00:42:21Jamais il ne se doutera
00:42:22qu'en réalité
00:42:23il a découvert
00:42:25un nouveau continent.
00:42:30L'un de ses contemporains
00:42:31possède quant à lui
00:42:32une conscience aiguë
00:42:33de sa mission.
00:42:35C'est Amerigo Vespucci.
00:42:41Aux alentours
00:42:41de 1500
00:42:42ce navigateur florentin
00:42:44vogue à de nombreuses
00:42:46reprises le long
00:42:46des côtes d'Amérique
00:42:47du Sud.
00:42:48et il sait très bien
00:42:50vendre les observations
00:42:51qu'il y fait.
00:42:54Dans son livre
00:42:55Mundus Novus
00:42:56il décrit de manière
00:42:58très vivante
00:42:59ce nouveau monde
00:43:00cet immense continent
00:43:01inconnu.
00:43:02Il y évoque également
00:43:03la culture des autochtones
00:43:05décrit leur vie amoureuse
00:43:07et leur mort cannibale.
00:43:08Le livre de Vespucci
00:43:13est également connu
00:43:14des savants
00:43:15d'une petite imprimerie
00:43:16de Saint-Dié-des-Vosges.
00:43:18En 1507
00:43:20le cartographe
00:43:21Martin Waldseemuller
00:43:22et l'un de ses collègues
00:43:23s'attellent à une carte du monde.
00:43:27C'est le début
00:43:27d'une histoire
00:43:28à rebondissement
00:43:29qui va durer des siècles.
00:43:30Pour la première fois
00:43:33dans l'histoire
00:43:34de la cartographie
00:43:35le nouveau monde
00:43:36est représenté
00:43:37comme un continent
00:43:38à part.
00:43:39En l'honneur
00:43:40d'Amerigo Vespucci
00:43:41on lui donne
00:43:42le nom d'Amérique.
00:43:44Ce planisphère
00:43:45fait voler en éclat
00:43:46la vision du monde
00:43:46médiéval
00:43:47et inaugure
00:43:49une nouvelle ère
00:43:49dans le domaine
00:43:50de la géographie.
00:43:51500 ans
00:43:55après sa publication
00:43:56cette map-monde
00:43:58va faire la fierté
00:43:59de l'une des bibliothèques
00:44:00les plus renommées
00:44:01du monde.
00:44:03Le dernier exemplaire
00:44:05qui en subsiste
00:44:06est conservé
00:44:07comme un trésor
00:44:07à la bibliothèque
00:44:08du congrès de Washington.
00:44:13De nombreux Américains
00:44:15considèrent cette carte
00:44:16comme l'acte
00:44:17de baptême
00:44:17de leur pays.
00:44:191000 exemplaires
00:44:20étaient en circulation
00:44:21à une époque.
00:44:22Pendant longtemps
00:44:23on a pensé
00:44:24que tous avaient été perdus.
00:44:29À tort.
00:44:31L'un d'eux
00:44:31avait survécu
00:44:32au château de Volfeck
00:44:33en Haute-Souab.
00:44:38C'est par le plus grand
00:44:40des hasards
00:44:40qu'il est redécouvert
00:44:41en 1901.
00:44:45Personne ne connaît
00:44:46mieux l'histoire
00:44:46de la map-monde
00:44:47de Waldseemuller
00:44:48que Bernsmeyer.
00:44:49le directeur
00:44:51des collections
00:44:51d'art princière
00:44:52du château.
00:44:55La légendaire
00:44:56carte
00:44:56se cachait
00:44:57dans un gros ouvrage
00:44:58comme celui-ci.
00:45:00La découverte
00:45:01fait sensation.
00:45:08Lorsque la map-monde
00:45:09de Martin Waldseemuller
00:45:10est arrivée
00:45:11à Volfeck
00:45:11au milieu
00:45:12du XVIIe siècle,
00:45:13l'exemplaire
00:45:14n'a pas été
00:45:15inventorié.
00:45:16On l'a déposé
00:45:17sur une étagère
00:45:18et il n'en a plus
00:45:19bougé.
00:45:21Là,
00:45:21la carte
00:45:22était protégée
00:45:22et personne
00:45:23ne l'a feuilletée,
00:45:24ce qui a permis
00:45:25à cet exemplaire
00:45:26vieux de trois siècles
00:45:27de survivre au temps.
00:45:31Le château
00:45:32a conservé
00:45:33une copie
00:45:33de la carte
00:45:34originale
00:45:34de Waldseemuller.
00:45:35Berndt Mayer
00:45:41reste fasciné
00:45:43de voir
00:45:43que le monde
00:45:43y est représenté
00:45:44quasiment tel
00:45:45que nous le connaissons
00:45:46aujourd'hui.
00:45:50Sur le planisphère
00:45:51de près de 3 mètres carrés,
00:45:53la forme
00:45:54des continents
00:45:54déjà connus
00:45:55jusqu'alors,
00:45:56l'Asie,
00:45:57l'Afrique
00:45:57et l'Europe,
00:45:58est relativement
00:45:59fidèle
00:45:59à la réalité.
00:46:02En revanche,
00:46:03reproduire le nouveau
00:46:04continent
00:46:05est totalement inédit.
00:46:07Les contours exacts
00:46:08de l'Amérique
00:46:08sont encore
00:46:09inconnus
00:46:10du cartographe,
00:46:11qui la représentent
00:46:12donc sous forme
00:46:13d'une longue bande
00:46:14étroite.
00:46:16Il convoque
00:46:16comme père spirituel
00:46:17de son œuvre
00:46:18le savant grec
00:46:19Claude Ptolémée,
00:46:21ainsi que le navigateur
00:46:22Amerigo Vespucci,
00:46:24dont il donne
00:46:25le nom
00:46:25au continent.
00:46:29Dès sa découverte
00:46:30au château
00:46:31de Wolfèque,
00:46:32la carte
00:46:32suscite
00:46:33un vif intérêt.
00:46:35Durant des décennies,
00:46:38les États-Unis
00:46:39ont essayé
00:46:40de récupérer
00:46:40le planisphère
00:46:41de Waldseemuller.
00:46:42Mais ils n'y parvenaient
00:46:44pas car ils figuraient
00:46:45sur la liste
00:46:45du patrimoine
00:46:46culturel allemand
00:46:47protégé.
00:46:49Il leur aura fallu
00:46:51attendre le chancelier
00:46:52Gerhard Schröder
00:46:52pour obtenir
00:46:53l'autorisation
00:46:54de transfert.
00:46:56Je l'ai personnellement
00:46:57acheminé aux États-Unis
00:46:59dans une petite valise noire.
00:47:00Et ce jour
00:47:01où j'ai pu apporter
00:47:02à Washington
00:47:03l'acte de naissance
00:47:04de l'Amérique
00:47:04restera à jamais
00:47:06gravé dans ma mémoire.
00:47:10Les États-Unis
00:47:11ont déboursé
00:47:12la somme
00:47:12de 10 millions
00:47:13de dollars
00:47:13pour cette map-monde.
00:47:15Il s'agit
00:47:15de l'œuvre cartographique
00:47:17la plus chère
00:47:17au monde
00:47:18à ce jour.
00:47:18Aujourd'hui,
00:47:24l'arpentage du monde
00:47:25a fait d'incroyables
00:47:25progrès.
00:47:27On mesure
00:47:27non seulement
00:47:28des continents
00:47:29ou des pays,
00:47:30mais également
00:47:31des processus
00:47:31et des changements
00:47:32que l'on peut observer
00:47:33partout sur la planète.
00:47:37Nous prenons maintenant
00:47:37des mesures
00:47:38de l'atmosphère,
00:47:39cette couche d'air
00:47:40qui enveloppe la Terre.
00:47:42C'est justement
00:47:43la mission
00:47:43d'un projet
00:47:44de haute technologie
00:47:45au fin fond
00:47:46de la forêt tropicale
00:47:48brésilienne.
00:47:51La forêt amazonienne
00:47:53est le poumon vert
00:47:54de notre planète.
00:47:56Il s'agit
00:47:56de la plus vaste région
00:47:57sylvestre tropicale
00:47:59d'un seul tenant
00:48:00qui existe au monde.
00:48:02Elle recouvre
00:48:02huit fois et demi
00:48:03la surface de la France.
00:48:05Les scientifiques
00:48:06supposent que la forêt
00:48:07joue un rôle clé
00:48:08dans le climat mondial,
00:48:10celui de plus grand
00:48:11stocker de gaz
00:48:12à effet de serre.
00:48:15Deux chercheurs allemands,
00:48:17Christopher Polker
00:48:18et Florian Ditas
00:48:19se trouvent
00:48:20sur un affluent
00:48:21de l'Amazone.
00:48:23Pour le compte
00:48:23de l'institut Max Planck
00:48:24de Mayence,
00:48:26ils se rendent
00:48:26à une station
00:48:27de mesure unique
00:48:28au monde
00:48:28en plein cœur
00:48:29de la jungle.
00:48:33Avec ses 325 mètres
00:48:35de haut,
00:48:37la tour Atto
00:48:37est la plus haute
00:48:39tour climatologique
00:48:40du monde.
00:48:41Elle dépasse même
00:48:41la tour Eiffel
00:48:42d'un mètre,
00:48:43une plateforme idéale
00:48:44pour effectuer
00:48:45des mesures.
00:48:51Les chercheurs
00:48:52s'enfoncent
00:48:53au plus profond
00:48:53de la forêt amazonienne,
00:48:55dont ils veulent étudier
00:48:56l'influence
00:48:57sur l'atmosphère.
00:48:59Le trajet
00:48:59leur donne
00:49:00un avant-goût
00:49:00des semaines à venir
00:49:01au milieu
00:49:02de la forêt primaire.
00:49:03Atto,
00:49:15pour Amazon
00:49:15Tall Tower Observatory,
00:49:18est un projet
00:49:18germano-brésilien.
00:49:20Loin de toute
00:49:21interférence humaine,
00:49:23il est ici possible
00:49:24d'étudier
00:49:24l'atmosphère
00:49:25en profondeur.
00:49:26Les logements
00:49:34sont spartiates,
00:49:35mais pas de quoi
00:49:36entamer
00:49:36l'entrain
00:49:37des scientifiques.
00:49:42Je me réjouis
00:49:44à chaque fois
00:49:44de venir ici.
00:49:46C'est presque
00:49:47devenu une seconde maison.
00:49:49Ce site de recherche
00:49:50a cela de fascinant
00:49:50qu'on se retrouve
00:49:51devant cette infrastructure
00:49:52moderne unique au monde,
00:49:54avec sa tour vertigineuse
00:49:55et sa technologie
00:49:56de mesure élaborée,
00:49:58alors qu'on est perdu
00:49:58au fin fond
00:49:59de la forêt primaire.
00:50:03Effectuer des recherches
00:50:04dans un endroit
00:50:05du monde si reculé
00:50:06est un véritable privilège.
00:50:09Et voir cette tour
00:50:10surgir au milieu
00:50:11de nulle part
00:50:12impressionne toujours.
00:50:19Elle va servir
00:50:19de base
00:50:20aux scientifiques
00:50:21de Mayence
00:50:21qui veulent y installer
00:50:22leurs instruments.
00:50:24Il leur faut d'abord
00:50:25comprendre
00:50:25ce qui se joue
00:50:26réellement
00:50:27dans le bassin
00:50:28amazonien
00:50:28avant de pouvoir
00:50:30tirer des conclusions
00:50:31concrètes
00:50:31sur l'influence
00:50:32de la forêt tropicale
00:50:33sur le climat mondial.
00:50:36Leur recherche
00:50:37se concentre
00:50:38sur des corps
00:50:39extrêmement petits
00:50:40mais d'une importance
00:50:41cruciale,
00:50:42les aérosols.
00:50:44Ces micro-particules
00:50:45à peine visibles
00:50:46sont présentes
00:50:47partout dans l'air.
00:50:48Certaines sont purement
00:50:49naturelles
00:50:50comme les pollens
00:50:51ou les grains
00:50:51de sable.
00:50:52D'autres sont dus
00:50:53à l'activité humaine
00:50:54comme la suie
00:50:55ou les particules fines.
00:50:58Les aérosols
00:50:59remplissent une fonction
00:51:00essentielle,
00:51:01stimuler la formation
00:51:02de nuages.
00:51:04Ils fournissent
00:51:04une surface
00:51:05sur laquelle
00:51:06l'eau peut se condenser.
00:51:08Première étape
00:51:09à la formation
00:51:09de gouttelettes
00:51:10puis de précipitations.
00:51:12L'Amazonie
00:51:18est un écosystème unique
00:51:19et très complexe
00:51:20dont nous savons
00:51:21encore assez peu de choses.
00:51:23Nous cherchons donc
00:51:23à comprendre
00:51:24comment ils fonctionnent,
00:51:25quel rôle ils jouent
00:51:26dans le climat mondial
00:51:27et comment les changements
00:51:28de ce dernier
00:51:29l'affectent à leur tour.
00:51:33Une mission
00:51:33de longue haleine.
00:51:35L'ambitieux projet
00:51:36de recherche
00:51:37dans la forêt
00:51:37tropicale brésilienne
00:51:39doit s'étaler
00:51:40sur des décennies.
00:51:41Ces mesures
00:51:42sur le long terme
00:51:43devraient fournir
00:51:44des données fiables
00:51:45et ainsi permettre
00:51:46de mieux comprendre
00:51:47ce fragile écosystème.
00:52:02Le lendemain matin.
00:52:04Aujourd'hui,
00:52:05les scientifiques
00:52:06montent à 320 mètres
00:52:07d'altitude
00:52:08pour installer
00:52:09leur instrument
00:52:09le plus important
00:52:10un spectromètre
00:52:12à aérosol.
00:52:16Au cours des 20
00:52:17à 30 prochaines années,
00:52:19ils devraient récolter
00:52:20en continu
00:52:20des données
00:52:21sur la dispersion
00:52:22des aérosols
00:52:23dans l'atmosphère
00:52:24au-dessus
00:52:24de la forêt amazonienne.
00:52:25Nous sommes épuisés,
00:52:34mais heureux
00:52:35de pouvoir enfin
00:52:36installer nos appareils
00:52:37de mesure
00:52:37sur cette plateforme
00:52:38afin d'analyser
00:52:39la qualité de l'air
00:52:40au fil des saisons.
00:52:42Durant celle des pluies,
00:52:43l'atmosphère
00:52:43est très propre
00:52:44et relativement préservée
00:52:45de l'influence humaine.
00:52:46Ce qui est très intéressant
00:52:47pour nous,
00:52:48car cela nous donne
00:52:49une idée
00:52:49de ce qu'elle était
00:52:50à l'air pré-industriel.
00:52:52Durant la saison sèche,
00:52:53en revanche,
00:52:54l'atmosphère est plutôt sale
00:52:55en raison des nombreux
00:52:56feux de déforestation.
00:52:57Donc nous étudions
00:52:58le contraste
00:52:59entre les deux saisons
00:53:00afin d'évaluer
00:53:01l'impact humain
00:53:01sur cette région.
00:53:05Le bassin amazonien
00:53:06est un laboratoire
00:53:07à ciel ouvert
00:53:08pour les scientifiques.
00:53:09Et ce site
00:53:10n'a pas été choisi
00:53:11au hasard.
00:53:13Il est particulièrement
00:53:14aisé d'y étudier
00:53:15l'atmosphère
00:53:16car il se trouve
00:53:17à 150 km
00:53:18de Manaos,
00:53:19loin de toute civilisation.
00:53:22La recherche au sujet
00:53:23de l'influence
00:53:23des nuages
00:53:24sur le climat mondial
00:53:25n'en est encore
00:53:26qu'à ses débuts.
00:53:27On sait que les nuages
00:53:28peuvent refroidir
00:53:29l'atmosphère
00:53:30mais aussi la réchauffer.
00:53:32Des questions centrales
00:53:33demeurent cependant.
00:53:35Quand se forment-ils ?
00:53:36Quand se dissipent-ils ?
00:53:38Quand apportent-ils
00:53:39de la pluie ?
00:53:40La forêt tropicale
00:53:41dispose d'une végétation
00:53:43luxuriante
00:53:43et d'une impressionnante
00:53:45couverture nuageuse
00:53:46qui évitent
00:53:47à notre planète
00:53:47de se réchauffer
00:53:49encore davantage.
00:53:50Toutes les données
00:53:51récoltées sont compilées
00:53:52dans les laboratoires
00:53:53au pied de la tour.
00:53:54Chaque jour,
00:53:55elles sont envoyées
00:53:56par satellite à Mayence.
00:53:58Là, les scientifiques
00:53:59peuvent alors procéder
00:54:00à des modélisations
00:54:01de l'atmosphère.
00:54:06Nous espérons
00:54:08que nos recherches
00:54:09contribueront
00:54:09à améliorer
00:54:10nos modèles climatiques
00:54:11et nous aideront
00:54:12à mieux comprendre
00:54:12le climat mondial.
00:54:14Nous aimerions également
00:54:15contribuer à la protection
00:54:16de cet écosystème unique
00:54:18en fournissant des données
00:54:19qui permettront aux politiques
00:54:20de prendre des décisions fortes.
00:54:23En ce début
00:54:24de 21e siècle,
00:54:26l'épuisement
00:54:27de notre planète
00:54:28est une préoccupation
00:54:29majeure.
00:54:30Des données fiables
00:54:31concernant l'influence
00:54:32humaine sur l'environnement
00:54:34pourraient permettre
00:54:35d'engager des changements
00:54:36bénéfiques pour la Terre.
00:54:39La forêt amazonienne
00:54:40est bien loin de nous,
00:54:41mais le changement climatique,
00:54:43lui, est à nos portes.
00:54:43Et si aujourd'hui
00:54:45le projet ATO
00:54:46consiste à mesurer
00:54:47l'atmosphère,
00:54:49au 16e siècle,
00:54:50l'arpentage de la planète
00:54:51soulevait des problèmes
00:54:52et des considérations
00:54:53bien plus terre à terre.
00:54:56Et pour en parler,
00:54:59quel meilleur endroit
00:55:00que la British Library,
00:55:01l'une des plus importantes
00:55:03bibliothèques de recherche
00:55:04au monde.
00:55:05On trouve ici
00:55:06des cartes du monde
00:55:07très anciennes,
00:55:08antérieures
00:55:09à la découverte
00:55:09de l'Amérique.
00:55:10Ces cartes sont magnifiques,
00:55:12mais fausses.
00:55:15Les cartographes de l'époque
00:55:17se heurtaient
00:55:18à une difficulté.
00:55:20Comment transposer
00:55:20un globe comme celui-ci
00:55:22sur une carte comme celle-là ?
00:55:24Résoudre ce problème
00:55:26constituerait une véritable avancée,
00:55:28surtout pour les marins.
00:55:30Car quand j'effectue
00:55:31un trajet sur la Terre,
00:55:32je me déplace toujours
00:55:33en arc de cercle
00:55:34en raison de la courbure du globe.
00:55:37Pour naviguer,
00:55:37j'ai besoin de lignes
00:55:39et pour les dessiner,
00:55:40d'une carte.
00:55:42Tout le problème est là
00:55:44et c'est en Allemagne
00:55:46qu'il va être résolu.
00:55:49En 1568,
00:55:52personne ne se doute encore
00:55:53que la ville de Duisburg
00:55:54va bientôt être indissociable
00:55:56du nom de l'un des plus
00:55:58grands cartographes.
00:56:00Gerhard Kremer,
00:56:01dit Mercator.
00:56:03Ce partisan de Martin Luther
00:56:04a fui sa Flandre natale
00:56:06où il était victime
00:56:07de persécution.
00:56:08Ici,
00:56:11il peut se concentrer
00:56:12pleinement sur son travail.
00:56:14Depuis des années,
00:56:15il poursuit un projet ambitieux,
00:56:17réaliser une carte du monde
00:56:19adaptée aux besoins des marins.
00:56:22À l'époque,
00:56:23les navigateurs
00:56:24s'aventurent toujours
00:56:24plus loin sur les océans.
00:56:26Cependant,
00:56:27aucune carte ne leur permet
00:56:29de naviguer en haute mer
00:56:30de manière sûre.
00:56:32De nombreux capitaines
00:56:33se perdent en chemin
00:56:34et ne parviennent jamais
00:56:35à destination.
00:56:38Mercator se met donc
00:56:39en quête d'une solution
00:56:40et il a une idée lumineuse.
00:56:43À force d'innombrables calculs
00:56:45et tâtonnements,
00:56:46il parvient finalement
00:56:47à mettre en œuvre
00:56:48ce que l'on appellera
00:56:49la projection de Mercator,
00:56:51à savoir la transposition
00:56:53d'un globe en trois dimensions
00:56:54sur une carte bidimensionnelle.
00:56:57Pour ce faire,
00:56:58il forme un cylindre
00:56:59avec une feuille
00:57:00et le dispose autour du globe
00:57:02de manière tangente
00:57:03à l'équateur.
00:57:04Tous les points du globe
00:57:05sont reportés sur le papier
00:57:06à partir d'un centre
00:57:08de projection imaginaire
00:57:09situé au milieu de la Terre.
00:57:12Lorsqu'on déroule la feuille,
00:57:14apparaît alors
00:57:14une carte bidimensionnelle.
00:57:16La projection est conforme,
00:57:18c'est-à-dire qu'elle conserve
00:57:19les angles droits
00:57:19aux points de croisement
00:57:20entre longitude et latitude.
00:57:22En revanche,
00:57:23elle fausse les proportions.
00:57:25Ainsi,
00:57:26le Groenland
00:57:27semble presque aussi vaste
00:57:28que l'Afrique.
00:57:29En 1569,
00:57:33un jalon est posé
00:57:34dans l'histoire
00:57:35de l'arpentage de la Terre
00:57:36lorsque Mercator
00:57:37présente enfin publiquement
00:57:39sa mapmonde.
00:57:42Elle lui vaudra
00:57:43une renommée mondiale.
00:57:46La projection de Mercator
00:57:47présente en effet
00:57:48un avantage considérable.
00:57:50Pour la première fois,
00:57:52les marins sont en mesure
00:57:53de calculer le bon cap
00:57:54en fonction d'angle constant.
00:57:59Mercator était un véritable génie
00:58:01et il a mis au point
00:58:02une invention révolutionnaire.
00:58:04Nos planisphères actuelles
00:58:06ressemblent tous
00:58:07à ceux qu'il a réalisés
00:58:08à l'époque.
00:58:10Et voici l'original
00:58:10de son Atlas de l'Europe
00:58:12datant de 1570
00:58:14que je suis autorisé
00:58:15à feuilleter.
00:58:17La projection de Mercator
00:58:19ne correspond toutefois
00:58:20pas exactement à la réalité
00:58:22car dans beaucoup de régions,
00:58:24les proportions
00:58:24sont assez déformées.
00:58:26Nous nous y sommes néanmoins
00:58:27habitués depuis longtemps.
00:58:29Pour voir la Terre
00:58:31dans ses véritables proportions,
00:58:32il faut aller dans l'espace
00:58:34et la contempler
00:58:35dans sa globalité.
00:58:37C'est là qu'intervient
00:58:37le programme d'observation
00:58:39de la Terre
00:58:39appelé Copernicus.
00:58:43Il se compose
00:58:44de toute une flotte
00:58:45de satellites
00:58:46dont le but est
00:58:47de mesurer la planète
00:58:48sous divers angles.
00:58:50Et ce n'est pas sans raison
00:58:51qu'il porte le nom
00:58:51de Sentinelle
00:58:52car il surveille
00:58:53beaucoup de choses.
00:58:54Chacune de ces Sentinelles
00:58:57dispose de ses propres
00:58:59instruments de mesure
00:58:59à bord.
00:59:03Elles observent par exemple
00:59:04l'avancée
00:59:05ou le recul des glaces
00:59:06aux pôles.
00:59:08Elles enregistrent aussi
00:59:08les éruptions volcaniques,
00:59:10les glissements de terrain
00:59:11ou encore les inondations.
00:59:13Elles permettent également
00:59:14de documenter avec précision
00:59:16les modifications
00:59:17que connaissent
00:59:18la surface terrestre
00:59:19et la végétation.
00:59:20Ces satellites fournissent
00:59:25des informations
00:59:26sur la croissance
00:59:27des plantes
00:59:27et sur leur état de santé.
00:59:30Pour l'agriculture,
00:59:31cela représente
00:59:32un avantage inestimable.
00:59:34L'utilisation d'engrais
00:59:35et d'eau
00:59:36peut ainsi être
00:59:36beaucoup plus ciblée.
00:59:43Voici un terrain
00:59:44d'expérimentation agricole
00:59:45de l'Institut Julius Kuhn
00:59:47à Brunswick.
00:59:50Holger Lilienthal
00:59:55recueille lui aussi
00:59:56des données,
00:59:57mais sur le plancher
00:59:57des vaches.
01:00:02Si le chercheur
01:00:04désire par exemple
01:00:04connaître la biomasse
01:00:06du champ de maïs,
01:00:07il va devoir mesurer
01:00:08des feuilles au hasard
01:00:09à l'aide d'un spectromètre
01:00:10de terrain.
01:00:12Ces données seront ensuite
01:00:13comparées avec celles
01:00:14des satellites
01:00:15afin d'obtenir
01:00:16des résultats fiables.
01:00:20Nous sommes désormais
01:00:24capables de détecter
01:00:25très rapidement
01:00:26des disparités
01:00:27de croissance.
01:00:28En Afrique
01:00:29ou en Asie,
01:00:29par exemple,
01:00:30si quelque chose
01:00:31ne pousse pas
01:00:31comme on l'espérait,
01:00:33nous pouvons immédiatement
01:00:34prendre les mesures
01:00:35d'aide qui s'imposent.
01:00:37Les données recueillies
01:00:38par les satellites
01:00:38sentinelles
01:00:39du programme Copernicus
01:00:40sont donc utiles
01:00:42pour la sécurité
01:00:43alimentaire mondiale.
01:00:44En les analysant,
01:00:46les chercheurs
01:00:47comme Holger Lilienthal
01:00:48sont à même
01:00:49de suivre l'évolution
01:00:50des cultures à la trace.
01:00:52Une avancée majeure
01:00:53pour les scientifiques
01:00:54mais aussi
01:00:55pour les agriculteurs.
01:01:03Ces satellites
01:01:03nous offrent
01:01:04de nouvelles perspectives
01:01:05pour la recherche.
01:01:07Désormais,
01:01:08nous serons enfin
01:01:08en mesure
01:01:09de suivre la croissance
01:01:10de la végétation.
01:01:12Nous pourrons voir
01:01:13ce qui change,
01:01:13notamment si la pousse
01:01:14démarre plus tôt
01:01:15ou si la récolte
01:01:16est plus tardive.
01:01:18Cela nous permettra
01:01:18de donner des conseils
01:01:19aux agriculteurs
01:01:20afin qu'ils s'adaptent
01:01:21aux changements climatiques
01:01:22comme semer plus tôt
01:01:24par exemple.
01:01:27Les sentinelles
01:01:28de l'ESSA
01:01:28surveillent non seulement
01:01:29les surfaces terrestres
01:01:30de notre planète
01:01:31mais aussi les océans.
01:01:34Leur principale mission
01:01:35consiste à mesurer
01:01:36avec précision
01:01:37le niveau de la mer.
01:01:39Les premiers résultats
01:01:40indiquent une indéniable
01:01:41montée des eaux
01:01:42de 3 millimètres par an.
01:01:49La surveillance
01:01:50du trafic maritime
01:01:51est-elle aussi entrée
01:01:52dans une nouvelle ère ?
01:01:55Malgré les nombreuses
01:01:55interdictions,
01:01:57les océans continuent
01:01:58d'être utilisés
01:01:59partout dans le monde
01:01:59comme une décharge
01:02:00illégale.
01:02:02Les 40 000 navires
01:02:03de commerce
01:02:03qui sillonnent
01:02:04les mers du globe
01:02:05rejettent dans les eaux
01:02:06des polluants
01:02:07de toutes sortes
01:02:08comme des eaux
01:02:09souillées d'hydrocarbures
01:02:10ou des déchets plastiques.
01:02:14Aujourd'hui,
01:02:15on n'imagine plus
01:02:16naviguer autour du monde
01:02:17sans GPS
01:02:18ni technologie satellite.
01:02:21Une telle avancée,
01:02:22les navigateurs
01:02:23en rêvaient depuis longtemps.
01:02:25Jusqu'au 18e siècle,
01:02:27ils éprouvaient
01:02:27de grandes difficultés
01:02:28à déterminer
01:02:29la position exacte
01:02:30de leurs navires
01:02:31car ils ne disposaient
01:02:33pas d'horloge précise.
01:02:39Le temps est en effet
01:02:40crucial dans le calcul
01:02:42d'une longitude.
01:02:44Un capitaine
01:02:44qui quitte l'Angleterre
01:02:45en direction de l'ouest
01:02:46pour traverser l'Atlantique
01:02:48doit à tout moment
01:02:49connaître l'heure exacte
01:02:51du méridien de Greenwich.
01:02:53Là où il est,
01:02:54il peut savoir
01:02:54qu'il est midi
01:02:55lorsque le soleil
01:02:56est à son zénith.
01:02:58Il lui suffit alors
01:02:59de calculer la différence
01:03:00entre 7 heures
01:03:01et celle de Greenwich,
01:03:03en l'occurrence 3 heures,
01:03:04pour déterminer
01:03:05avec précision
01:03:06sa longitude.
01:03:07A chaque heure
01:03:08de décalage horaire
01:03:09correspondent 15 degrés
01:03:10de longitude.
01:03:12Dans notre exemple,
01:03:13le bateau se trouve donc
01:03:14sur le 45e degré
01:03:15de longitude ouest.
01:03:17Tout cela semble
01:03:18bien simple en théorie,
01:03:21mais un gros problème
01:03:22subsistait.
01:03:23Tout bonnement
01:03:24parce que jusqu'au 18e siècle,
01:03:26les montres
01:03:26qui indiquent l'heure
01:03:27de manière fiable
01:03:28par vents et marées
01:03:28n'existaient pas encore.
01:03:30Ainsi,
01:03:31certains navires
01:03:32déviaient de leurs courses,
01:03:33fonçaient sur des récifs
01:03:34et sombraient.
01:03:36C'est pour cette raison
01:03:37qu'en 1714,
01:03:39le Parlement britannique
01:03:40a offert
01:03:40la faramineuse somme
01:03:41de 20 000 livres
01:03:42à quiconque
01:03:43viendrait à bout
01:03:44de ce problème.
01:03:47De quoi motiver
01:03:49le charpentier
01:03:49John Harrison
01:03:50qui toute sa vie
01:03:51a eu un faible
01:03:52pour les horloges.
01:03:52C'est ici,
01:03:55au musée
01:03:56du Royal Greenwich Observatory
01:03:58que l'on peut admirer
01:03:59son chronomètre
01:04:00de marine.
01:04:01Voici ses premiers chronomètres,
01:04:03de véritables mastodontes,
01:04:05tout sauf pratiques.
01:04:06Sans relâche,
01:04:07Harrison les retouches
01:04:08et les retouchent encore.
01:04:09Il parvient finalement
01:04:10à fabriquer une horloge
01:04:11qui indique l'heure
01:04:12avec précision
01:04:13et ce,
01:04:14même en haute mer.
01:04:15Le H4
01:04:17est l'une des plus grandes
01:04:18inventions de tous les temps.
01:04:20Ce chronomètre marin,
01:04:22quasiment en format de poche,
01:04:23permet de déterminer
01:04:24l'heure au niveau
01:04:25du méridien de Greenwich
01:04:26depuis n'importe où.
01:04:29Le problème du calcul
01:04:31des longitudes en mer
01:04:32est enfin résolu.
01:04:34L'ère des découvertes
01:04:35bat son plein.
01:04:36Et pourtant,
01:04:37sur tous les continents,
01:04:38d'énormes zones
01:04:39restent encore
01:04:40et toujours
01:04:40terra incognita.
01:04:42Les chercheurs et géomètres
01:04:43ne pénètrent que
01:04:44très lentement
01:04:45à l'intérieur des terres.
01:04:47Les savannes d'Afrique,
01:04:49les déserts d'Australie,
01:04:53les déserts d'Amérique,
01:04:57ou les immenses étendues
01:04:58de la Sibérie
01:04:59restent encore à découvrir.
01:05:04Ce n'est qu'à la fin
01:05:05du XVIIIe siècle
01:05:06que l'exploration,
01:05:08l'arpentage
01:05:08et la cartographie
01:05:09de ces zones vierges
01:05:10sur les cartes
01:05:11prend véritablement
01:05:12son essor.
01:05:13Ainsi débute
01:05:15l'ère des explorateurs
01:05:16à vocation scientifique,
01:05:18au premier plan
01:05:18desquels
01:05:19Alexander von Humboldt,
01:05:21ce savant universel,
01:05:23considère qu'il n'existe
01:05:24aucune séparation nette
01:05:25entre les différentes
01:05:26disciplines scientifiques.
01:05:28Il cherche à comprendre
01:05:29et étudier le monde
01:05:30dans sa globalité.
01:05:31En 1799,
01:05:34il embarque pour un voyage
01:05:35de recherche de cinq ans
01:05:36en Amérique du Sud.
01:05:38Dans ses bagages,
01:05:39Humboldt emporte
01:05:4040 des instruments
01:05:41de mesure
01:05:42les plus modernes
01:05:42de son époque.
01:05:44Télescope,
01:05:45électromètre,
01:05:46thermomètre,
01:05:47sextant.
01:05:49L'infatigable chercheur
01:05:50mesure tout ce qui se présente
01:05:51à lui au cours
01:05:52de son expédition.
01:05:54Il couche aussi scrupuleusement
01:05:55toutes ses observations
01:05:56sur papier.
01:05:57Avec l'aide
01:05:59du botaniste français
01:06:00Aimé Bonplan,
01:06:02il étudie
01:06:03les plantes exotiques
01:06:04du continent.
01:06:06En observant
01:06:07une éclipse de lune,
01:06:08il parvient à calculer
01:06:09l'or précise
01:06:10de l'endroit
01:06:11où il se trouve,
01:06:12à savoir la ville
01:06:13de Coumana,
01:06:14dans l'actuelle Venezuela.
01:06:16Il lui est ainsi possible
01:06:17d'en déterminer
01:06:18la longitude
01:06:19et donc sa position exacte
01:06:21sur le continent.
01:06:23Humboldt fait également
01:06:24une surprenante découverte.
01:06:26Coumana se situe
01:06:2756 kilomètres
01:06:29plus au nord
01:06:29qu'on ne le pensait
01:06:30jusqu'alors.
01:06:31Grâce à ses observations,
01:06:33les cartes
01:06:34peuvent être corrigées.
01:06:41Son voyage
01:06:42de trois mois
01:06:43sur l'Orenoc
01:06:44revêt une importance
01:06:45centrale
01:06:46dans son expédition.
01:06:47Comme souvent,
01:06:48Humboldt fait appel
01:06:49à différentes mesures
01:06:50géographiques
01:06:51pour fabriquer
01:06:52ses cartes.
01:06:56En 1800,
01:06:58il réalise
01:06:58une esquisse
01:06:59de toute la région
01:07:00de l'Orenoc.
01:07:02Sa carte représente
01:07:03le cours du quatrième
01:07:04plus gros système
01:07:04fluvial de la planète.
01:07:07Sans oublier
01:07:07les arêtes montagneuses
01:07:08qui l'environnent.
01:07:10Humboldt en arrive
01:07:11à une conclusion
01:07:11scientifique prometteuse.
01:07:13Partout,
01:07:14la composition du sol
01:07:15et le cours des rivières
01:07:17sont régis
01:07:18par des lois
01:07:18cohérentes
01:07:19et uniformes.
01:07:20Cette vision globale
01:07:25du monde
01:07:25fait de Humboldt
01:07:26un homme en avance
01:07:27sur son temps
01:07:28et influence
01:07:29notre compréhension
01:07:30actuelle de la nature
01:07:31et de l'interaction
01:07:32de tout ce qui la compose.
01:07:35De par sa méthode
01:07:35de travail,
01:07:36il est l'un des fondateurs
01:07:38des sciences naturelles
01:07:39modernes.
01:07:44L'ancienne zone
01:07:45de recherche
01:07:46de Humboldt
01:07:47se situe au nord-est
01:07:48de l'imposante cordillère
01:07:50des Andes.
01:07:51Ces montagnes
01:07:51sont également affectées
01:07:53par le réchauffement
01:07:53climatique.
01:07:55Alors les arpenteurs
01:07:56modernes
01:07:56entrent en scène.
01:07:59Christopher Schneider
01:08:00est géographe
01:08:01à l'université
01:08:02Humboldt
01:08:03de Berlin.
01:08:04Avec une équipe
01:08:05internationale
01:08:06de chercheurs,
01:08:07il est venu
01:08:07effectuer des mesures
01:08:08dans la partie
01:08:09montagneuse
01:08:09de la Patagonie
01:08:10sur le glacier gris.
01:08:15Long de près
01:08:16de 20 kilomètres,
01:08:17le gris
01:08:18est l'un des plus gros
01:08:19glaciers
01:08:19de la région.
01:08:21Il fait partie
01:08:21du gigantesque bouclier
01:08:23de glace
01:08:23qui recouvre
01:08:24la partie méridionale
01:08:25des Andes
01:08:26et dont la taille
01:08:27se réduit
01:08:27comme peau de chagrin.
01:08:34Le champ de glace
01:08:35du sud
01:08:36de la Patagonie
01:08:37est un vestige
01:08:38de la dernière glaciation.
01:08:40Il y a 14 000 ans,
01:08:42il était nettement
01:08:42plus imposant
01:08:43qu'aujourd'hui.
01:08:45Bien qu'il fonde
01:08:45en permanence,
01:08:47il compte encore
01:08:47parmi les plus grandes
01:08:48surfaces glacées
01:08:49du monde.
01:08:52Cette calotte
01:08:53glaciaire recouvre
01:08:54près de 22 000
01:08:55kilomètres carrés,
01:08:5711 fois la surface
01:08:58de tous les glaciers
01:08:59et les alpins réunis.
01:09:09Les glaciers
01:09:09sont les témoins
01:09:10du climat
01:09:11de la planète.
01:09:12Les chercheurs
01:09:13veulent observer
01:09:13leur dynamique
01:09:14et participer ainsi
01:09:15à l'évaluation
01:09:16du changement
01:09:17climatique global.
01:09:19Pour ce faire,
01:09:20il est essentiel
01:09:21de contrôler
01:09:22et mesurer
01:09:23régulièrement
01:09:23le glacier.
01:09:31Il s'agit
01:09:32de comprendre
01:09:33comment le climat
01:09:34et le glacier gris
01:09:35interagissent,
01:09:36comment les changements
01:09:37climatiques
01:09:37affectent le bilan
01:09:38de masse du glacier.
01:09:40Alors nous serons
01:09:41plus à même
01:09:42de savoir
01:09:42dans quelle mesure
01:09:43l'ensemble
01:09:44de la calotte
01:09:44glaciaire du sud
01:09:45de la Patagonie
01:09:46contribue
01:09:47à la montée
01:09:48du niveau de la mer.
01:09:49Pour connaître
01:09:53le niveau
01:09:53de réduction
01:09:54de la taille
01:09:55du glacier,
01:09:56les chercheurs
01:09:56y enfoncent
01:09:57ses tiges,
01:09:58une méthode simple
01:09:59mais qui a fait
01:09:59ses preuves
01:10:00partout dans le monde.
01:10:02Une fois mesuré
01:10:02avec précision
01:10:03la partie
01:10:04qui dépasse
01:10:04de la glace,
01:10:05il sera aisé
01:10:06de calculer
01:10:07la baisse de niveau
01:10:08lors de futures
01:10:08mesures de contrôle.
01:10:11Ces dernières années,
01:10:13le glacier
01:10:14a perdu 6 mètres
01:10:15de hauteur par an
01:10:15au niveau
01:10:16de sa langue.
01:10:19Les tiges
01:10:21permettent également
01:10:22de déterminer
01:10:23la vitesse
01:10:23à laquelle la glace
01:10:24se déplace
01:10:25vers le front
01:10:25du glacier.
01:10:27Leur position
01:10:27est contrôlée
01:10:28et enregistrée
01:10:29en continu
01:10:29par GPS.
01:10:36Pour compléter
01:10:37le dispositif
01:10:38de mesure,
01:10:39les scientifiques
01:10:40ont installé
01:10:40un appareil photographique
01:10:42qui prend un cliché
01:10:43du front du glacier
01:10:44toutes les deux heures.
01:10:46Un processus
01:10:47de longue haleine.
01:10:49Ces images
01:10:56des chercheurs
01:10:57de l'université
01:10:58Humboldt
01:10:58montrent
01:10:59dans quelle proportion
01:11:00le glacier
01:11:01velle dans la mer.
01:11:03Chaque jour,
01:11:04la glace avance
01:11:05de 3 mètres 50,
01:11:07soit 1,3 km par an.
01:11:09Tout cela
01:11:10permet également
01:11:10de calculer
01:11:11si le glacier
01:11:12perd de la masse
01:11:13et en quelle quantité.
01:11:14Je crois
01:11:18que l'heure
01:11:18fatidique approche
01:11:19et qu'il est temps
01:11:20d'agir.
01:11:22Nous n'avons plus
01:11:22une minute à perdre
01:11:23pour adapter
01:11:24notre civilisation
01:11:25au changement climatique,
01:11:27c'est-à-dire
01:11:27pour réduire
01:11:28nos émissions.
01:11:30Ces glaciers
01:11:31illustrent parfaitement
01:11:33la vitesse
01:11:33à laquelle la Terre
01:11:34peut changer
01:11:35lorsque l'être humain
01:11:36dépasse les limites.
01:11:37Et le glacier gris
01:11:41n'est qu'un
01:11:42des nombreux glaciers
01:11:43en train de fondre
01:11:44sur notre planète.
01:11:51Hier comme aujourd'hui,
01:11:53l'arpentage de la Terre
01:11:54est non seulement
01:11:55une question de science,
01:11:56mais avant tout
01:11:57de pouvoir.
01:11:59A la fin du XVIIe siècle,
01:12:00par exemple,
01:12:01Louis XIV,
01:12:02désireux de connaître
01:12:03l'étendue réelle
01:12:04de son territoire,
01:12:05a fait mesurer
01:12:06la France.
01:12:07Les résultats
01:12:10que le grand géomètre
01:12:11Cassini
01:12:12lui a présentés
01:12:13n'ont pas dû lui plaire,
01:12:15car d'après
01:12:16ces mesures,
01:12:18la France
01:12:19était bien plus petite
01:12:21que le roi
01:12:24ne le pensait.
01:12:28Les méthodes
01:12:29d'arpentage
01:12:29n'ont pas fondamentalement
01:12:31changé
01:12:31au cours des derniers siècles,
01:12:33mais les instruments,
01:12:34eux,
01:12:34ont évolué.
01:12:36De nos jours,
01:12:37on peut mesurer,
01:12:39je n'irai pas jusqu'à dire
01:12:39en un éclair,
01:12:41mais relativement rapidement,
01:12:42la surface
01:12:43de Hyde Park.
01:12:46Lorsqu'au début
01:12:47du XIXe siècle,
01:12:50les Anglais ont commencé
01:12:51à mesurer
01:12:51l'étendue
01:12:52de leur colonie indienne,
01:12:53un sous-continent
01:12:55tout entier,
01:12:57on utilisait encore
01:12:59un véritable géant.
01:13:01un théodolite.
01:13:06Malgré ses 500 kilos,
01:13:07l'instrument est alors
01:13:08à la pointe
01:13:09de la technologie.
01:13:11Il constitue
01:13:12la clé du succès
01:13:13de la grande triangulation
01:13:14des Indes.
01:13:16Ce projet pharaonique,
01:13:17initié par William Lompton,
01:13:20est repris en 1823
01:13:21par l'arpenteur
01:13:22George Everest.
01:13:23S'étant distingué
01:13:27dans l'équipe
01:13:27de Lompton,
01:13:29Everest se voit
01:13:30promu au rang
01:13:30d'arpenteur général
01:13:31des Indes
01:13:32à la mort
01:13:33de ce dernier.
01:13:37Le théodolite
01:13:38est l'élément central
01:13:39des opérations
01:13:40d'arpentage.
01:13:41Sans cet instrument
01:13:42de mesure scientifique,
01:13:43impossible de cartographier
01:13:45l'immense territoire
01:13:46des Indes.
01:13:47Grâce à lui,
01:13:48Everest peut viser
01:13:49des points très distants
01:13:50et mesurer
01:13:51des angles précis.
01:13:53Deux choses fondamentales
01:13:54dans la procédure
01:13:55de triangulation.
01:14:00D'abord,
01:14:01on mesure
01:14:01la distance exacte
01:14:02entre deux points
01:14:03de mesure définis
01:14:04à l'avance,
01:14:05afin de connaître
01:14:05la longueur
01:14:06de cette ligne
01:14:07de référence.
01:14:09On part ensuite
01:14:10de ces deux points
01:14:10pour en cibler
01:14:11un troisième
01:14:12avec le théodolite.
01:14:14Puis,
01:14:14on enchaîne
01:14:15les triangles.
01:14:17À partir de ces triangles
01:14:18et de formules mathématiques,
01:14:20les géomètres
01:14:21de l'époque
01:14:21peuvent alors calculer
01:14:22avec précision
01:14:23l'immense surface
01:14:24des Indes.
01:14:27Dès 1802,
01:14:29les Britanniques
01:14:30déploient des efforts
01:14:31intenses
01:14:31pour prendre
01:14:32les mesures
01:14:32de leur colonie.
01:14:34Afin de gagner
01:14:35du temps,
01:14:36ils vont même
01:14:37jusqu'à installer
01:14:37leur station de mesure
01:14:38directement sur
01:14:39des temples sacrés,
01:14:41ce qui déplaît
01:14:41aux Indous.
01:14:44Les Britanniques
01:14:44doivent également
01:14:45affronter
01:14:46des problèmes
01:14:46de santé.
01:14:47Dans la jungle tropicale,
01:14:49ils contractent
01:14:50de nombreuses maladies
01:14:51infectieuses.
01:14:53George Everest
01:14:53n'y échappe pas.
01:14:55Pour lui,
01:14:56ce sera la malaria.
01:14:58C'est presque
01:14:58un miracle
01:14:59qu'il survive
01:15:00et puisse poursuivre
01:15:01ses travaux
01:15:01d'arpentage.
01:15:03Dans la jungle,
01:15:04il a vu
01:15:04la mort de près.
01:15:05Everest organise
01:15:12délibérément
01:15:13les opérations
01:15:14d'arpentage
01:15:14durant les mois
01:15:15de la mousson.
01:15:17La visibilité
01:15:18y est meilleure
01:15:18pour apercevoir
01:15:19les tours de mesure
01:15:20car la pluie
01:15:21nettoie
01:15:22l'atmosphère poussiéreuse
01:15:23qui règne
01:15:24durant la saison sèche.
01:15:26L'audacieux géomètre
01:15:28sait pertinemment
01:15:29que le risque
01:15:30de malaria
01:15:31est accru
01:15:31durant la saison
01:15:32des pluies.
01:15:33Il va payer cher
01:15:35sa témérité.
01:15:36Lui et nombre
01:15:37de ses hommes
01:15:38attrapent une forte fièvre.
01:15:40Ils doivent cesser
01:15:40leurs travaux
01:15:41sur le champ.
01:15:42L'expédition
01:15:43tourne au fiasco.
01:15:51George Everest
01:15:52ne reviendra
01:15:53aux Indes
01:15:54que trois ans plus tard.
01:15:56En pleine santé
01:15:57et ayant recouvré
01:15:58toutes ses forces,
01:15:59il reprend son projet
01:16:00d'arpentage.
01:16:03Mais pour l'ambitieux
01:16:06chercheur,
01:16:08les travaux
01:16:08n'avancent pas
01:16:09assez vite.
01:16:10Le sous-continent
01:16:11indien
01:16:11est tout simplement
01:16:12trop vaste
01:16:13pour obtenir
01:16:14des résultats rapides.
01:16:16Afin d'accélérer
01:16:16la manœuvre,
01:16:18Everest fait installer
01:16:19des tours de mesure
01:16:20à des distances
01:16:20accrues.
01:16:26Néanmoins,
01:16:27cette idée
01:16:27pose un nouveau problème.
01:16:29Aucun instrument
01:16:30ne parvient à repérer
01:16:31la tour qu'il a fait élever
01:16:33à 72 km
01:16:34de la précédente.
01:16:36Everest espère
01:16:37pouvoir contourner
01:16:38cette difficulté
01:16:39avec un stratagème
01:16:40aussi simple
01:16:41qu'ingénieux.
01:16:46Il ordonne
01:16:47à son assistant
01:16:48d'allumer
01:16:49au sommet
01:16:49de la tour
01:16:50un feu
01:16:51qui devrait être visible
01:16:52à des kilomètres
01:16:53à la ronde.
01:17:01Effectivement,
01:17:02au crépuscule,
01:17:03l'arpenteur général
01:17:04parvient enfin
01:17:05à cibler
01:17:05un minuscule point lumineux
01:17:07dans le lointain
01:17:08avec son théodolite.
01:17:09George Everest
01:17:19a apporté
01:17:20une amélioration
01:17:21cruciale
01:17:22à la méthode
01:17:22de triangulation
01:17:23de l'époque.
01:17:24Dès lors,
01:17:26les mesures
01:17:26pourront être
01:17:27prises en soirée
01:17:28durant la saison sèche.
01:17:29Cette grande victoire
01:17:43bénéficiera également
01:17:44à ses successeurs
01:17:46qui vont ainsi
01:17:47mesurer jusqu'à l'Himalaya.
01:17:49D'après leurs calculs,
01:17:51le plus haut pic
01:17:52s'élève
01:17:52à 8840 mètres,
01:17:54soit seulement
01:17:558 mètres de moins
01:17:56que la réalité.
01:17:58En l'honneur
01:17:58du célèbre géomètre
01:17:59des Indes,
01:18:00le sommet
01:18:01est baptisé
01:18:01Mont-Everest.
01:18:04Après la mesure
01:18:05de l'Himalaya,
01:18:07l'exploration
01:18:07des pôles
01:18:08constitue
01:18:09la dernière
01:18:10grande mission
01:18:10des arpenteurs.
01:18:15Les explorateurs
01:18:16et les chercheurs
01:18:17ne s'aventurent
01:18:17dans les déserts
01:18:18de glace infinie
01:18:19des régions polaires
01:18:20qu'au seuil
01:18:21du XXe siècle.
01:18:23Norvégiens
01:18:23et Britanniques
01:18:24se livrent alors
01:18:25une course acharnée
01:18:26pour atteindre
01:18:27le pôle sud,
01:18:28une véritable
01:18:29démonstration
01:18:30de force.
01:18:36C'est finalement
01:18:38le chercheur
01:18:38norvégien
01:18:39Roald Amundsen
01:18:40qui sera
01:18:41le premier homme
01:18:42à y parvenir
01:18:43le 14 décembre
01:18:441911
01:18:45avec quatre
01:18:46de ses compagnons.
01:18:49Pour marquer
01:18:49son triomphe,
01:18:50il y plante
01:18:51le drapeau norvégien.
01:18:52Cette vision
01:18:58a dû être
01:18:59un crève-coeur
01:18:59pour son adversaire
01:19:00britannique
01:19:01Robert Falcon Scott
01:19:02qui n'atteint
01:19:03le pôle sud
01:19:04à bout de force
01:19:05que 34 jours
01:19:07plus tard.
01:19:08Sur le chemin
01:19:09du retour,
01:19:10lui et ses quatre
01:19:10compagnons
01:19:11paieront de leur vie
01:19:12leur expédition.
01:19:13Tout comme
01:19:23les régions polaires,
01:19:25les zones désertiques
01:19:26de notre planète
01:19:27n'ont cessé
01:19:27de changer
01:19:28de physionomie
01:19:29tout au long
01:19:29de l'histoire
01:19:30de la Terre.
01:19:30L'eau joue un rôle
01:19:42décisif
01:19:42dans ces changements
01:19:43et en ces temps
01:19:45de réchauffement
01:19:45climatique global,
01:19:47il est intéressant
01:19:48de se pencher
01:19:49sur la situation
01:19:50de cet élément
01:19:50vital
01:19:51dans les régions
01:19:52désertiques.
01:19:55Kai Hartmann
01:19:56et Frank Riedel
01:19:56étudient un lac
01:19:58préhistorique
01:19:58asséché
01:19:59depuis plusieurs
01:20:00milliers d'années.
01:20:01Nous nous trouvons
01:20:03dans le nord
01:20:04du Kala Hari,
01:20:05le pays sans eau.
01:20:07Des indices
01:20:09indiquent cependant
01:20:10que les hommes
01:20:10de l'âge de pierre
01:20:11évoluaient dans
01:20:12un environnement
01:20:12totalement différent
01:20:13et riche en eau.
01:20:17Il faut faire preuve
01:20:19d'un peu d'imagination
01:20:20pour se représenter
01:20:21un lac
01:20:21dans cette région
01:20:22aride.
01:20:25Soumise à l'intense
01:20:26rayonnement solaire,
01:20:27l'eau du Kala Hari
01:20:28s'évapore très rapidement.
01:20:30Si les précipitations
01:20:31ne viennent pas
01:20:32compenser l'évaporation,
01:20:34un plan d'eau
01:20:34disparaît relativement
01:20:36rapidement.
01:20:37C'est ce qui est arrivé
01:20:38au lac
01:20:38Tzodilo,
01:20:39qui se serait asséché
01:20:41il y a environ
01:20:4120 000 ans.
01:20:45Les scientifiques
01:20:46veulent le reconstituer
01:20:48et le mesurer
01:20:49afin de comprendre
01:20:50la dynamique aquatique
01:20:51de cette partie
01:20:52du Kala Hari.
01:20:54Où se situait
01:20:55le rivage ?
01:20:57Quel était le niveau
01:20:57de l'eau ?
01:20:58Et quels affluents
01:20:59ont alimenté
01:21:00le lac ?
01:21:01Telles sont
01:21:01les principales questions
01:21:03auxquelles ils
01:21:03devront répondre.
01:21:06Pour obtenir
01:21:07des données fiables
01:21:08sur la zone,
01:21:09rien de tel
01:21:10que la géolocalisation
01:21:11par satellite.
01:21:13Les scientifiques
01:21:14berlinois
01:21:14comparent
01:21:15les informations
01:21:16récoltées
01:21:16avec les images
01:21:17satellites de la région.
01:21:19Une méthode
01:21:20de mesure moderne
01:21:21avec une aide
01:21:22venue de l'espace.
01:21:26Les mesures effectuées
01:21:27nous permettent
01:21:28de reconstituer
01:21:29très précisément
01:21:29l'étendue
01:21:30et la profondeur
01:21:31qu'a eu ce lac.
01:21:33Nous pouvons ainsi
01:21:34générer une modélisation
01:21:35afin de voir
01:21:36quelle quantité d'eau
01:21:37il contenait
01:21:37et combien de précipitations
01:21:39étaient nécessaires
01:21:40afin qu'il conserve
01:21:41sa taille.
01:21:44La région
01:21:45était autrefois
01:21:46peuplée,
01:21:47comme le prouve
01:21:48l'histoire des Sannes,
01:21:49l'un des plus anciens
01:21:50peuples d'Afrique
01:21:51qui vit ici
01:21:53depuis plusieurs
01:21:53dizaines de milliers
01:21:54d'années.
01:22:01Avec leurs collègues
01:22:02de l'Université
01:22:03internationale
01:22:04des sciences
01:22:05et technologies
01:22:05du Botswana,
01:22:07les chercheurs
01:22:07installent des géophones.
01:22:12Ces instruments
01:22:13vont les renseigner
01:22:13sur les couches
01:22:14géologiques du sous-sol
01:22:15de l'ancien lac.
01:22:17Pour commencer,
01:22:18les scientifiques
01:22:18se servent de cet appareil
01:22:19qui fonctionne un peu
01:22:20comme un marteau-piqueur
01:22:21pour propager
01:22:22des ondes de choc
01:22:23dans la terre.
01:22:25Ensuite,
01:22:26les géophones
01:22:26captent ces dernières
01:22:27qui leur permettent
01:22:29de déterminer
01:22:29la densité du terrain.
01:22:31Ils fournissent
01:22:31des informations
01:22:32sur la profondeur
01:22:33et la structure
01:22:34du lac préhistorique.
01:22:36Afin de découvrir
01:22:37les différentes phases
01:22:38par lesquelles
01:22:39le lac Tzodilo
01:22:40est passé au fil
01:22:40des millénaires,
01:22:42les chercheurs
01:22:43doivent pénétrer
01:22:43à l'intérieur même
01:22:44de son ancien plancher.
01:22:45Guy Hartmann se sert
01:22:47d'une scie circulaire
01:22:49pour découper des échantillons
01:22:51de couches de sédiments.
01:22:52Il espère que l'analyse
01:22:54du sol apportera des renseignements
01:22:56sur la datation
01:22:57de la dernière période sèche
01:22:58qui permettront à leur tour
01:23:00de mieux comprendre
01:23:01le climat d'aujourd'hui.
01:23:03En l'état actuel des recherches,
01:23:14on suppose que les premiers
01:23:15bassins permanents
01:23:16au pied du mont Tzodilo
01:23:17se sont formés
01:23:18il y a environ 40 000 ans.
01:23:20Le climat était alors
01:23:21beaucoup plus humide
01:23:22qu'aujourd'hui
01:23:23et ses plans d'eau
01:23:24n'ont cessé de s'agrandir.
01:23:26Ce grand lac
01:23:27d'environ 30 km²
01:23:29a permis à de nombreuses
01:23:31formes de vie
01:23:31de se développer.
01:23:33Les fossiles
01:23:37constituent également
01:23:38un maillon important
01:23:39de la chaîne de preuve
01:23:40des recherches actuelles.
01:23:42Kai Hartmann
01:23:43examine soigneusement
01:23:44les sédiments
01:23:45en quête
01:23:46de restes d'êtres vivants.
01:23:49Gastéropodes
01:23:50et crustacés microscopiques
01:23:51nous renseignent
01:23:52sur la salinité,
01:23:54la profondeur,
01:23:55la température
01:23:56et la teneur
01:23:57en éléments nutritifs
01:23:58de l'eau.
01:23:59Information à partir
01:24:00desquelles
01:24:00il est possible
01:24:01de déduire
01:24:02les ressources
01:24:03qu'offrait autrefois
01:24:04le lac.
01:24:05Grâce à l'analyse
01:24:06des pollens,
01:24:07on peut tirer
01:24:07des conclusions
01:24:08sur la végétation
01:24:09qui, à son tour,
01:24:10permet d'estimer
01:24:11les niveaux de précipitation
01:24:13et de température.
01:24:15Mais au-delà
01:24:15des résultats
01:24:16de ces recherches locales,
01:24:18les scientifiques
01:24:18veulent mieux comprendre
01:24:19la dynamique
01:24:21de notre planète
01:24:22toute entière
01:24:23et, en l'occurrence,
01:24:24le changement climatique
01:24:25global.
01:24:28Tous les habitants
01:24:29de la Terre
01:24:29sont concernés
01:24:30par le réchauffement
01:24:31climatique,
01:24:32mais à des degrés divers.
01:24:34Pour poser un diagnostic
01:24:35sur l'avenir,
01:24:36nous devons d'abord
01:24:37comprendre le passé.
01:24:39Il n'y a qu'ainsi
01:24:40que nous pourrons donner
01:24:41aux habitants
01:24:41de la planète
01:24:42un pronostic
01:24:43non pas abstrait,
01:24:44mais très concret
01:24:45sur l'avenir
01:24:46qui pourrait les attendre.
01:24:47A chacune
01:24:51de leurs expéditions
01:24:52de recherche
01:24:53dans le Kalahari,
01:24:55Kai Hartman
01:24:55et Frank Riedel
01:24:56persent un peu plus
01:24:57le mystère
01:24:58qui entoure
01:24:58ce lac préhistorique.
01:25:00Mais ils vont encore
01:25:01devoir effectuer
01:25:02de nombreuses mesures
01:25:03pour reconstituer
01:25:04sa genèse.
01:25:06Depuis la plus haute antiquité,
01:25:08l'homme a mesuré la Terre.
01:25:10Mais aucun progrès
01:25:12technologique
01:25:12n'a autant changé
01:25:13nos vies
01:25:14que le saut
01:25:14dans l'espace.
01:25:16Les signaux
01:25:16des satellites
01:25:17nous indiquent
01:25:18aujourd'hui
01:25:18notre route au sol,
01:25:20pour le meilleur
01:25:21et pour le pire.
01:25:23Car le pouvoir
01:25:23des collecteurs
01:25:24de données
01:25:25a aussi de quoi
01:25:26nous faire peur.
01:25:32Voici notre Terre nourricière,
01:25:34la planète
01:25:34sur laquelle nous vivons
01:25:35et qui nous fait vivre.
01:25:37Quel objet fascinant !
01:25:38Et nous nous montrons
01:25:39très présomptueux
01:25:40à vouloir la contrôler,
01:25:42que ce soit
01:25:42pour éviter
01:25:42les catastrophes naturelles
01:25:43ou pour dominer autrui.
01:25:45nous devrions pourtant
01:25:47nous montrer
01:25:47humbles et respectueux
01:25:49devant cette merveille
01:25:49de la nature.
01:25:51Car plus nous en apprenons
01:25:52sur elle,
01:25:53plus il est de notre devoir
01:25:54de prendre soin
01:25:55de cette planète bleue.
01:25:56de cette planète bleue.
01:25:57C'est parti !
01:25:58C'est parti !
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