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Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h
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00:00Bonsoir à tous, ravie de vous retrouver. Pour ce Face à l'Info, on va commencer bien sûr les éditos dans un instant,
00:05mais d'abord le point sur l'actualité avec Maureen Vidal. Bonsoir Maureen.
00:09Bonsoir Elodie, bonsoir à tous. À la une de l'actualité, le narco-trafiquant Mohamed Amra est arrivé à la prison ultra sécurisée de Vendin-le-Vieil.
00:17Gérald Darmanin a confirmé cette information. L'hélicoptère qui le transportait depuis la prison de Condé-sur-Sarthe s'est posé peu avant 18h.
00:24L'évasion sanglante de Mohamed Amra avait coûté la vie à deux agents pénitentiaires en 2024.
00:31La colonie de vacances Kindered va porter plainte contre la compagnie Arendt Wailing pour discrimination.
00:35La cause, une cinquantaine d'adolescents français de confession juive ont été débarqués d'un avion alors qu'ils rentraient de vacances en Espagne.
00:42De son côté, la compagnie indique qu'ils avaient manipulé du matériel de sécurité.
00:47Et la légende du catch Hulk Hogan est décédée à l'âge de 71 ans, connu pour son physique imposant, son bandana et sa moustache blonde.
00:54Il a eu une carrière d'acteur également. Il est décédé à son domicile en Floride, dans le sud-est des Etats-Unis.
01:01Merci beaucoup Maureen Vidal. Au sommaire de votre émission ce soir, d'abord cette histoire absolument révoltante, dégoûtante.
01:09Une cinquantaine d'enfants et leurs accompagnants ont été victimes de discrimination à l'aéroport de Valence en Espagne alors qu'ils rentraient d'une colonie de vacances.
01:16Selon les témoins, les enfants chantaient en hébreu à la sortie de l'avion.
01:21Une accompagnatrice a été violemment mise au sol et menottée.
01:24Les parents dénoncent un acte antisémite.
01:26Céline Pina, vous allez revenir pour nous sur cette affaire.
01:29Nicolas Pouvromonti, vous reviendrez pour nous sur la question algérienne.
01:33Le président de la République et le ministre de l'Intérieur auraient dû en parler ensemble ce soir.
01:37Mais la rencontre a été décalée.
01:39Mais justement, c'est l'occasion pour vous de faire le point sur les vrais chiffres de l'immigration algérienne.
01:43On évoquera aussi les accords de 68.
01:45Trop avantageux pour les uns, une coquille vide pour les autres.
01:48Où en est-on vraiment ?
01:49Et peut-on parler d'un échec de l'intégration avec la population algérienne ?
01:52Vous nous répondrez.
01:53Avec vous, Arthur de Batrigan, on va revenir sur les suites de la prise de parole de Bruno Rotaillot dans les colonnes de Valeurs Actuelles.
02:00Le ministre de l'Intérieur a déclaré que le macronisme, je le cite,
02:03n'est ni un mouvement politique ni une idéologie alimente l'impuissance.
02:06On verra notamment comment la fin du clivage gauche-droite a permis l'émergence de ce macronisme.
02:11Et on se demandera aussi si ce clivage est de retour, comme l'affirment certains.
02:16Et puis pour finir, les conseils lecture d'Olivier Vial.
02:18Vous avez lu pour nous la dernière publication de Jack Lang intitulée
02:22« La langue arabe, une chance pour la France qui vient de paraître ».
02:25D'abord, vous nous direz évidemment ce que vous en avez pensé.
02:27Et puis, au-delà du côté littéraire assez déceptif,
02:30vous allez nous expliquer en quoi ce livre est représentatif des mutations de la gauche face à l'info.
02:34C'est parti.
02:36Et ce soir, pour m'accompagner autour de la table, Céline Pina, bonsoir, journaliste.
02:52Olivier Vial, bonsoir.
02:53Bonsoir.
02:53Directeur du CERU, Arthur de Vatrigon, bonsoir.
02:55Bonsoir.
02:56Journaliste.
02:56Et Nicolas Pouvromonti, bonsoir.
02:57Bonsoir.
02:58Directeur de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie.
03:01Je le disais, on commence avec vous, Céline, parce que bien sûr, comme la plupart d'entre
03:04nous, vous avez été choquée par cette mésaventure.
03:07Arrivée un groupe de jeunes enfants, de confessions juives, débarquée par la compagnie
03:11Vueling d'un avion dans des circonstances qu'on va qualifier poliment de troubles.
03:15Racontez-nous d'abord ce qu'il s'est passé avec cette compagnie low-cost espagnole.
03:19Oui, il s'agissait d'une cinquantaine d'enfants qui devaient rentrer suite à une colonie
03:24de vacances et qui devaient donc rentrer à Paris.
03:26L'un des enfants aurait chanté dans l'avion, les choses ne sont pas très très claires.
03:32Toujours est-il que cela aurait entraîné le bannissement de toute l'équipe, c'est-à-dire
03:37enfants, moniteurs et directrices compris.
03:40Ce qui est très étonnant, c'est que Vueling a fait un communiqué de presse assez corrosif
03:46expliquant que les enfants auraient mis en danger les passagers.
03:50Le seul problème, c'est qu'en fait, ils n'ont été capables de fournir aucune image,
03:54alors que très souvent les intérieurs des avions sont filmés, ce qui met un fort doute
03:59sur leurs paroles et surtout, tous les témoignages des passagers autour qui ont été recueillis
04:05s'indignaient de la manière dont les enfants avaient été traités et expliqués, en tout
04:09cas n'avoir rien entendu ni vu quoi que ce soit de fondamentalement dérangeant.
04:14Donc la parole de Vueling est quand même extrêmement mise en cause.
04:18Le deuxième problème est que les enfants étaient manifestement de confession juive et que
04:23cela a pu faire réagir et cela a pu faire réagir d'autant plus que quand on regarde
04:27qui sont les actionnaires de Vueling pour 20%, il s'agit du Qatar.
04:32Et qu'est-ce que cela dit aussi de la situation malheureusement des Juifs en Espagne ?
04:36L'Espagne en fait est extrêmement représentative de ce qui est en train de se dérouler en Europe.
04:42Autrement dit, on y assiste à l'explosion de la haine antisémite et cette haine antisémite
04:46est alimentée par l'importation du conflit israélo-palestinien.
04:51Autrement dit, là où un crime contre l'humanité tel le 7 octobre n'a pas réussi à créer
04:56finalement de la solidarité vis-à-vis des Juifs, en revanche, le conflit israélo-palestinien
05:02est devenu le carburant d'une révolte identitaire contre le colonialisme occidental.
05:08En fait, cette révolte est amplifiée par nombre de titres de presse qui reprennent
05:14sans discernement la propagande du Hamas.
05:17Mais pire encore, pour qu'elle ait autant d'impact dans nos pays,
05:20c'est aussi parce qu'elle est légitimée par l'échelon politique.
05:25Ainsi, une partie de la presse et de nos représentants portent une lourde responsabilité
05:29dans le déchaînement de la haine raciale.
05:31Ils le savent, ils en constatent les effets, mais rien ne les arrête.
05:36Pourquoi ? Parce que semer la haine nourrit autant leur audience que leur pouvoir
05:41et alimente même des perspectives.
05:44Non seulement cela leur rapporte, mais comme ils légitiment la haine au nom de la compassion
05:49qu'ils éprouvent pour les enfants palestiniens, ils transforment l'antisémitisme en vertu,
05:55voire même en modèle de comportement et de positionnement dans le débat public.
06:00Selon une étude récente de l'Association juive européenne,
06:04la Belgique et l'Espagne sont les pays les plus hostiles aux Juifs en Europe.
06:08Mais le constat est terrible pour l'ensemble du continent.
06:11A savoir que quand un jeune sur cinq en Europe tient les Juifs comme responsable du conflit au Moyen-Orient,
06:19ils sont un sur quatre au pays de Pedro Sanchez.
06:23La communauté juive espagnole pourtant ne compte que 45 000 membres.
06:27Or en 2024, on recensait déjà 1994 atteintes anti-juives.
06:33Et c'est amusant parce que cette année-là, l'Espagne a eu l'idée de mesurer les attaques islamophobes.
06:38Et bien il y en avait simplement 13.
06:41On voit bien à quel point, autant le focus est dirigé sur l'islamophobie en Espagne,
06:47la réalité c'est la persécution des Juifs.
06:50Donc comme en France, les Juifs sont une population peu nombreuse,
06:53qui ne se plaint guère mais qui concentre un certain nombre d'attaques.
06:59Et de fait, par exemple, si on se met en France,
07:03on a à peu près 1600 actes pour une communauté juive qui représente 0,6% de la population.
07:09Et du côté des actes anti-musulmans, on en est à 175,
07:13alors qu'on estime entre 10 à 20%, selon la tranche d'âge,
07:18le nombre de personnes d'origine arabo-musulmane en France.
07:21Alors pourquoi cette explosion de l'antisémitisme est si dure à combattre
07:24alors que normalement le refus de la Shoah est au cœur de la façon dont on a repensé nos sociétés démocratiques ?
07:29Parce que justement, la première ligne qui a cédé, c'est avant tout la ligne politique.
07:33C'est celle qui aurait dû défendre l'honneur de nos sociétés et combattre la propagande antisémite.
07:39Or c'est celle qui a failli en Espagne,
07:41voire qui a même alimenté le carburant de la haine en l'assumant au plus haut niveau du pouvoir.
07:47Ainsi, au lieu de reconnaître que le 7 octobre était un crime contre l'humanité,
07:52au point d'ailleurs qu'on dit le 7 octobre et qu'on ne le qualifie jamais,
07:55on évite le mot de pogrom, on évite le mot de crime contre l'humanité,
07:59les politiques espagnoles ont énormément repris la propagande du Hamas
08:03et ont instruit le procès en nazification de l'État d'Israël.
08:07C'est quasiment un exemple chimiquement pur de cette dérive.
08:12C'est la ministre des Affaires Sociales de l'époque, Yann Bellara,
08:15qui est la chef de file de Podemos, mouvement extrême gauche espagnol,
08:20qui, très peu de temps après le début de la réplique israélienne,
08:24explique qu'il s'agit d'un génocide organisé du peuple palestinien
08:27et parle d'un manque total d'humanité quand elle qualifie le peuple israélien.
08:32Cette rhétorique va aboutir en 2024 à la reconnaissance de l'État palestinien par l'Espagne.
08:40Le pogrom a donc payé et le Hamas a été récompensé.
08:44Pas étonnant qu'en Espagne, l'antisémitisme soit décomplexé.
08:47Et c'est d'ailleurs le sens de la déclaration d'Isaac Benzaken,
08:50qui est le président des communautés juives d'Espagne.
08:53Oui, en fait, ce qu'il explique très clairement,
08:55c'est que les proclamations qui qualifient Israël d'assassins,
08:58de génocideurs, d'auteurs de purifications ethniques,
09:00ont été répétées à plusieurs reprises par la ministre
09:05et puis par les militants de Podemos.
09:08Cela a complètement enflammé une véritable hostilité
09:11à l'égard de la communauté juive.
09:13Et la responsabilité de l'extrême gauche, comme en France,
09:16est majeure dans ce déchaînement de la violence antisémite.
09:20Elle l'est d'autant plus que si les juifs sont toujours les premiers visés par la haine,
09:24ils sont rarement les derniers.
09:27Comme c'est aussi le sens d'un texte d'Andrew Fox,
09:30c'est un ancien militaire dans l'armée britannique,
09:32un constat partagé par la chercheuse Florence Bergeau-Blaquer,
09:34qui, pour vous, éclaire formidablement les enjeux civilisationnels et démocratiques
09:38de l'instrumentalisation du conflit israélo-palestinien dans nos sociétés.
09:42Oui, l'auteur n'y va pas par quatre chemins.
09:44Pour lui, le fait que notre presse et que nos politiques,
09:47dans leur majorité, préfèrent reprendre la propagance du Hamas,
09:51parle de notre déclin intellectuel et de notre vulnérabilité collective.
09:56En gros, il nous reproche d'avoir renoncé à l'usage de la raison
10:00et aux obligations de la responsabilité politique.
10:03Aujourd'hui, à la quête de vérité, nous préférons l'idéologie
10:06où les faits sont subordonnés aux sentiments
10:09et où le jugement moral est remplacé par une hiérarchie des victimisations perçues.
10:16Autrement dit, on efface toute distinction entre le bien et le mal.
10:20De ce fait, il n'y a plus de valeur universelle.
10:23Pour nos politiques porte-moderne, finalement,
10:25il n'y a ni héros ni méchants, seulement des perspectives concurrentes.
10:29C'est la relativisation absolue.
10:31Ces gens estiment donc qu'il n'y a pas de connaissances objectives.
10:34Toutes sont socialement construites.
10:36Qu'est-ce que ça veut dire ?
10:38Ça veut dire qu'à la fin, l'idée même de valeur universelle,
10:41vous pouvez la transformer en outil d'oppression
10:43puisqu'en fait, elle ne sert qu'à conforter des relations de pouvoir et de domination.
10:50Tout est vu sous ce seul et unique angle.
10:53C'est ainsi qu'un groupe terroriste qui viole, massacre, décapite
10:57est qualifié de mouvement de résistance
10:59et que l'État démocratique qui essaie de défendre sa population
11:02est présenté comme un État génocidaire.
11:05D'ailleurs, un des indicateurs qui est très parlant
11:07et qui montre bien cette décadence,
11:09c'est la façon parfois dont les chiffres du Hamas sont repris
11:12sans aucun discernement.
11:14Oui, par exemple, tous les chiffres sont présentés comme émanants
11:17d'entités qu'on essaie de nous faire penser comme étant neutres.
11:21Alors, on va nous parler de défense civile de Gaza.
11:24Avant, c'était même le ministère de la Santé.
11:27En fait, tout ça sont des émanations du Hamas.
11:29Mais pire encore, c'est-à-dire quand ce sont des ONG,
11:32l'ONU ou même l'UNEVRA qui parlent,
11:34c'est le même problème.
11:36Ce qu'il faut comprendre,
11:37ou même quand c'est quelqu'un qui se prétend journaliste,
11:39ce qu'il faut comprendre,
11:40c'est que si vous voulez travailler à Gaza,
11:42vous devez vous soumettre au Hamas,
11:44si vous ne le faites pas,
11:45et si vous libérez votre parole,
11:47c'est votre famille restée sur place,
11:48c'est vos amis qui sont assassinés
11:50parce que le Hamas ne prend pas de gants.
11:53Donc, il y a une forte incitation quand même
11:54à reprendre ce type de bêtises.
11:57Et la question même du nombre de morts
11:59fait l'obsé d'une surenchère.
12:01Pourquoi il faut toujours augmenter le nombre de morts Gazaoui ?
12:05C'est le cas chez les universitaires,
12:06c'est le cas chez les journalistes.
12:08Parce que finalement, aujourd'hui,
12:09on n'en tienne plus aux gens quoi penser
12:11ou comment penser,
12:12mais ce qu'ils doivent ressentir.
12:14La vérité n'est plus déterminée par la logique
12:16ou par les preuves,
12:17mais par celui qui peut se revendiquer
12:19comme étant la victime la plus grande
12:21et la plus absolue.
12:22Et là, il y a un problème,
12:24parce qu'il faut faire concurrence
12:25aux 6 millions de morts de la Shoah
12:27et à la notion de crime contre l'humanité.
12:30Et en fait, c'est pour détrôner
12:31ce qui est vu comme un, entre guillemets,
12:34privilèves juifs,
12:36que la question des chiffres excite autant de monde.
12:39Andrew Fox dénonce aussi
12:41la corruption de notre vocabulaire.
12:43Il dit des termes tels que génocide,
12:44apartheid, colonialisme,
12:46ne sont pas utilisés comme des concepts
12:47juridiques ou historiques sérieux,
12:50mais comme des armes contre l'Occident
12:52et contre nos libertés.
12:54Et c'est ce que raconte, en fait,
12:56l'explosion de l'antiséminisme,
12:58c'est le désir ou le fantasme
13:00de colonisation de l'Occident.
13:03Et les islamistes voient
13:04dans l'immigration arabo-musulmane
13:06une armée de réserve.
13:07Mais cette armée de réserve,
13:08il faut la motiver,
13:10il faut la radicaliser.
13:12Et pour cela, l'antisémitisme
13:14est d'autant plus un bon outil
13:15que nous-mêmes, nous sommes très complaisants
13:17et que finalement,
13:18il y a une relative indifférence
13:20à ce développement.
13:21Donc, nul ne connaît, à la fin,
13:23le vrai chiffre du nombre de morts à Gaza.
13:26Et pire même, l'existence des otages,
13:29parce qu'on rappelle qu'il y a quand même
13:3050 otages encore en vie,
13:31elle a été carrément annihilée
13:33ou minimisée.
13:35Finalement, la seule accusation
13:37de réponse disproportionnée
13:39est ce qu'il reste de toutes ces horreurs
13:41et de tout ce récit.
13:43Et comme ce récit correspond
13:44à l'agenda idéologique de l'extrême-gauche,
13:47eh bien, il est devenu sacré,
13:49au point que si vous simplement
13:50essayez de le nuancer,
13:52on vous explique que finalement,
13:54vous riez devant la mort d'enfant,
13:56que cela ne vous touche pas
13:57et donc que vous êtes totalement inhumains,
13:59comme les génocidaires,
14:00que vous êtes censés soutenir.
14:02Et pendant ce temps,
14:03la désinformation continue.
14:05Je vais vous donner un dernier exemple.
14:08Aujourd'hui, le Hamas continue à torturer
14:10en toute impunité les otages
14:12raflés lors du pogrom du 7 octobre.
14:15Et pendant ce temps-là,
14:1620 gouvernements occidentaux
14:18exigent d'Israël un cessez-le-feu
14:21au nom de la famine.
14:23Le problème, c'est que c'est le Hamas
14:25qui empêche la distribution
14:26de l'aide humanitaire.
14:28Et quant au cessez-le-feu,
14:29il a été refusé par cette entité terroriste.
14:33Avec des dirigeants pareils chez nous,
14:36finalement, on n'a pas besoin d'ennemis,
14:37on se tire des balles dans le pied tout seul.
14:39Mais quand on en a,
14:40il y a de quoi être inquiet et désespéré.
14:43Merci beaucoup, Céline Pina.
14:44On va faire un tour de table rapide.
14:46Arthur de Vatrigan.
14:47Intéressant, effectivement,
14:48aussi la réflexion que vous avez, Céline,
14:50sur la façon dont parfois,
14:51y compris certains journalistes,
14:53reprennent ou ont repris dès le début
14:54des chiffres émanant du Hamas.
14:56On imagine mal un journaliste
14:57dire sur un plateau, par exemple,
14:58selon les chiffres de Daesh,
14:59selon le ministère de la Santé de Daesh.
15:01Et pourtant, c'est quelque chose
15:02qu'on a beaucoup entendu.
15:04Oui, parce que Céline l'a très bien expliqué.
15:06En fait, on est dans une période orwellienne
15:08où tout s'inverse.
15:10Et les mots n'ont plus de sens
15:10où les mots signifient autre chose.
15:12Et la question que vous avez posée
15:13qui était assez juste,
15:14c'est comment, dans une Europe
15:15qui a été reconstruite après la Shoah,
15:17on en arrive à ça.
15:18Dans une Europe qui a compris
15:19et surtout analysé la banalité du mal
15:22expliqué par Rennes,
15:23comment on arrive à ça ?
15:24Il y a deux explications.
15:25En tout cas, je trouve deux choses
15:26assez symboliques.
15:27La première, c'est quand même,
15:28je vous rappelle que depuis les années 80,
15:30le principe de la gauche
15:31c'est de nazifier tout le monde.
15:33À part de nazifier tout le monde
15:34et d'expliquer et de convoquer la Shoah
15:36pour éliminer un adversaire,
15:37vous ridiculisez le mot,
15:39vous éliminez toute signification
15:41de ce que c'était
15:42et vous même clonisez même la Shoah.
15:45Donc forcément, à partir du moment
15:46où vous dites, ça c'est un nazi,
15:47tout le monde vous rayonnez.
15:49Ensuite, il y a l'inculture, évidemment.
15:51Aujourd'hui, la majorité,
15:52malheureusement, des jeunes,
15:53parfois même des collégiens,
15:54ne savent pas ce que ça signifie.
15:56Et sur la...
15:57Et un sur six pense que c'est
15:58une invention des Juifs,
15:59d'ailleurs, selon des chiffres...
16:00Bon, ça, il y a toujours eu ça,
16:01c'est l'espèce de petits trucs complotistes,
16:03mais ça traîne toujours,
16:03je ne suis pas sûr que les chiffres
16:04aient plus gonflés qu'avant.
16:05Et Céline a dit un truc très juste,
16:06c'est le relativisme moral.
16:08Et moi, je me rappelle toujours
16:09de M. Delfraissy,
16:10qui était à la tête
16:11du Comité national d'éthique en France,
16:13donc a priori le garde-fou,
16:14qui avait expliqué en 2018,
16:17donc il n'y a pas si longtemps,
16:18qu'il ne savait pas
16:19ce que sont le bien et le mal.
16:22Donc, à partir de là,
16:23qu'est-ce que vous voulez faire ?
16:24Un dernier mot rapide,
16:25Olivier Vietti.
16:26En plus, on a...
16:28Vous l'avez bien expliqué,
16:28mais il y a une alliance
16:30plus récente,
16:31c'est ce que Lorenzo Vidino,
16:34qui est chercheur à Washington,
16:35appelle l'islamo-walkisme,
16:36où effectivement,
16:37on a cette alliance
16:38qui apparaît contre nature,
16:39mais qui est en réalité
16:40du même ordre,
16:41c'est-à-dire qu'au nom
16:42de la lutte anti-décoloniale,
16:43au nom de la haine
16:44de l'Occident,
16:46on a à la fois
16:47des mouvements proches
16:49des frères musulmans
16:50qui peuvent porter
16:51ce discours-là,
16:52mais aussi beaucoup
16:53de jeunes occidentaux
16:54qui ont tellement appris
16:56à se détester
16:57qu'ils en deviennent
16:59aujourd'hui
16:59des ferments
17:01pour toute cette haine
17:02antisémite.
17:03Il y a juste
17:03une dernière chose
17:04que je voulais dire,
17:05c'est qu'en fait,
17:06par exemple,
17:06vous savez pourquoi
17:07on dit qu'à 7 ans
17:08on atteint l'âge de raison ?
17:09Parce que c'est l'âge
17:10où on est censé
17:11distinguer le bien
17:12du mal.
17:13Donc c'est très intéressant
17:15et la deuxième chose,
17:16c'est que nous avons bâti
17:17toute notre sociabilité politique
17:18sur le refus de l'émotion
17:20au bénéfice de la raison,
17:22justement pour éviter
17:23les bains de sang
17:24et c'est exactement
17:25sur ce point-là
17:26que nous sommes en train
17:27de reculer.
17:28C'est très dangereux.
17:29On va passer à votre édito
17:31Nicolas Pouvromonti,
17:32directeur de l'Observatoire
17:32de l'immigration
17:33et de la démographie
17:34et justement on va faire
17:35avec vous un point
17:36sur la situation
17:36avec l'immigration algérienne.
17:38Un sujet que devrait être
17:39en ce moment presque
17:41en train d'évoquer
17:42Bruno Rotaillot
17:43et le président de la République.
17:44Cette réunion a été décalée.
17:47On rappelle que Bruno Rotaillot
17:48a déjà reproché à l'Elysée
17:50et au Quai d'Orsay
17:50leur faiblesse
17:51ces derniers mois
17:52face au régime algérien
17:53sur divers dossiers.
17:55Rencontre qui finalement
17:56on le disait a été reportée
17:57tant la tension est forte
17:58entre les deux hommes.
17:59D'abord, de quoi on parle
18:00concrètement lorsqu'il est
18:01question d'immigration
18:02algérienne en France
18:02et est-ce qu'on peut
18:04véritablement connaître
18:04son ampleur véritable ?
18:06Ce qui est certain
18:07c'est que l'estimation
18:08de l'ampleur de l'immigration
18:09algérienne en France
18:10c'est un sujet
18:11d'affirmation contradictoire
18:12et souvent d'instrumentalisation.
18:14Il y a maintenant
18:14quatre ans
18:15le président Tebboune
18:16dans une interview
18:17donnée à la presse française
18:18avait estimé qu'il y avait
18:19en France environ
18:20six millions d'Algériens.
18:22Très clairement
18:22c'est un chiffre qui est gonflé
18:24les données fiables
18:25dont on dispose
18:25permettent d'affirmer
18:26que c'est gonflé
18:26mais ce gonflement
18:28est déjà un signal intéressant
18:29en soi.
18:29Ça montre à quel point
18:31dans la relation franco-algérienne
18:32la diaspora est perçue
18:34par le régime d'Alger
18:35comme un levier
18:36un levier de pression
18:37sur la scène politique française.
18:39Ce qu'on peut dire
18:40de manière prudente
18:41c'est que la France
18:42abrite sur trois générations
18:43une diaspora algérienne
18:45d'au moins
18:462,7 millions de personnes
18:472,7 millions de personnes
18:50au sein desquelles
18:50on a environ
18:51900 000 immigrés
18:52au sens strict
18:53c'est-à-dire
18:53des personnes
18:54qui sont nées
18:55algériennes en Algérie
18:56ce qui en fait
18:57d'ailleurs la population
18:57immigrée la plus nombreuse
18:58en France
18:59dont la moitié
19:00est arrivée
19:00après l'an 2000
19:01c'est-à-dire que
19:01l'immigration algérienne
19:03c'est à la fois
19:03la plus ancienne
19:04des immigrations
19:05extra-européennes
19:05mais c'est aussi
19:06une immigration
19:06qui est en forte dynamique
19:08s'y ajoutent
19:091,2 million
19:11de descendants
19:11d'immigrés algériens
19:12de deuxième génération
19:13c'est-à-dire des personnes
19:14qui ont au moins
19:15un ou deux parents
19:16immigrés algériens
19:17et au moins
19:19600 000 personnes
19:20qui ont à un
19:21à quatre grands-parents
19:22immigrés algériens
19:22alors une part notable
19:24de ces descendants
19:25apparaît avoir conservé
19:26la nationalité algérienne
19:27le plus souvent
19:28en parallèle
19:28de la nationalité française
19:29puisqu'il y a
19:30vous le savez
19:30un dispositif d'acquisition
19:32automatique de la citoyenneté
19:33à 18 ans
19:34si on regarde
19:36l'immigration légale
19:37les titres de séjour
19:37c'est l'indicateur classique
19:38on voit sur les données
19:40du ministère de l'Intérieur
19:41que les algériens
19:42sont aujourd'hui
19:43ils restent
19:45la principale nationalité
19:46bénéficiaire
19:47des titres de séjour
19:48en cours de validité
19:49au 31 décembre dernier
19:50on avait environ
19:51650 000 algériens
19:52qui disposaient
19:53d'un titre de séjour
19:54valide sur le territoire national
19:55donc les plus nombreux
19:56juste devant
19:57les marocains
19:58et d'ailleurs
19:59il y a
19:59on peut le dire
20:00une forme de spécialisation française
20:01de l'immigration algérienne
20:02c'est-à-dire qu'à elle seule
20:04la France accorde
20:05les deux tiers
20:06des titres de séjour
20:07qui sont octroyés
20:08à des algériens
20:09dans l'ensemble
20:09de l'Union Européenne
20:10la titre de comparaison
20:11c'est une part
20:12trois fois plus forte
20:12que pour les titres de séjour
20:14accordés aux marocains
20:15la France en accorde
20:16environ 20%
20:16l'immigration marocaine
20:18qui est diffusée
20:19plus largement
20:19en Europe
20:20si on regarde
20:22l'immigration irrégulière
20:23évidemment
20:23c'est plus difficile
20:24d'avoir des chiffres
20:25précis
20:25absolument incontestables
20:26il n'en demeure pas moins
20:28que tous les indicateurs
20:29à notre disposition
20:30permettent de dire
20:31que les algériens
20:32sont la principale nationalité
20:34représentée
20:35dans l'immigration irrégulière
20:36on peut voir
20:36trois indicateurs principaux
20:38d'abord
20:38les étrangers
20:39interpellés
20:40en situation irrégulière
20:41les algériens
20:41ont été
20:42la nationalité
20:43la plus nombreuse
20:44de ces interpellés
20:44l'an dernier
20:45en hausse de 6%
20:46d'ailleurs
20:46par rapport à l'année précédente
20:47si on regarde également
20:49le profil
20:50des étrangers
20:51qui sont dans les centres
20:52de rétention administrative
20:53les algériens
20:54à eux seuls
20:55ont représenté
20:55l'an dernier
20:56un tiers des étrangers
20:57retenus en CRA
20:57donc là aussi
20:58le premier groupe
20:59de très loin
20:59en métropole
21:00et puis enfin
21:01on parlait hier
21:02de l'aide médicale d'État
21:03qui est réservée
21:04aux étrangers
21:04en situation irrégulière
21:05et là aussi
21:06les données de l'IGAS
21:07l'inspection générale
21:08des affaires sociales
21:09permettent de dire
21:10que les algériens
21:10sont les bénéficiaires
21:12les plus nombreux
21:12de l'AME
21:13et donc
21:14au regard de tous ces éléments
21:15on comprend évidemment
21:16pourquoi la question algérienne
21:18est au cœur
21:19de la question migratoire
21:20et cela d'autant plus
21:21qu'elle est régie
21:21par un dispositif dérogatoire
21:23très particulier
21:24Vous faites référence justement
21:25à l'accord franco-algérien
21:26de 1968
21:27on en a beaucoup parlé
21:28ces derniers temps
21:29alors que certains
21:29ne savaient même pas forcément
21:30que cela existait
21:32y compris des décideurs
21:33Bruno Rotaillot lui
21:34est en faveur du fait
21:36qu'on dénonce ce traité bilatéral
21:37en revanche
21:38du côté de l'Algérie
21:39et de ses défenseurs
21:40ont dit qu'aujourd'hui
21:41finalement cet accord
21:41c'est une coquille vide
21:43qu'il serait scandaleux
21:44de le supprimer
21:44concrètement aujourd'hui
21:46qu'est-ce qu'il reste dans l'accord
21:47de quoi parle-t-on vraiment ?
21:48Effectivement
21:49ces derniers mois
21:50Bruno Rotaillot
21:50s'est prononcé à plusieurs reprises
21:51pour la dénonciation
21:52de l'accord franco-algérien
21:53mais ce n'est pas le seul
21:54on a vu un alignement très fort
21:56d'un ensemble de responsables politiques
21:58au cours au moins
21:59des deux dernières années
21:59donc Bruno Rotaillot
22:00évidemment
22:01Marine Le Pen
22:02Éric Zemmour évidemment
22:03mais aussi Édouard Philippe
22:04depuis deux ans
22:05mais aussi plus récemment
22:06Gabriel Attal
22:07depuis qu'il est président
22:08du parti Renaissance
22:09alors cet accord
22:10on l'a dit effectivement
22:11il a été signé en 68
22:12il a pris la suite
22:13des accords déviants
22:14qui dataient de l'indépendance
22:15accord déviant
22:16qui avait établi
22:17un régime de quasi libre circulation
22:19donc les accords de 68
22:20en prenaient la suite
22:21ce qu'il faut bien comprendre
22:23c'est que
22:23cet accord
22:24régit de manière exclusive
22:25les conditions de séjour
22:28des Algériens en France
22:28et ça c'est vraiment
22:29un point central
22:30c'est-à-dire que
22:30une grande partie
22:32de nos lois
22:32sur l'immigration
22:33ne s'appliquent pas
22:35à la principale nationalité
22:36bénéficiaire
22:37des titres de séjour
22:38en cours de validité
22:39ce régime dérogatoire
22:40d'ailleurs
22:41il s'incarne de manière concrète
22:42dans un titre de séjour particulier
22:43qui s'appelle
22:44le certificat de résidence
22:45et qui est réservé
22:46aux Algériens
22:47sa spécificité majeure
22:49porte sur l'immigration
22:50familiale
22:51c'est-à-dire qu'il a
22:52énormément de dispositions
22:53dérogatoires
22:53et les plus nombreuses
22:54et les plus favorables
22:55concernent l'ensemble
22:56des motifs familiaux
22:57de l'immigration
22:58alors on pourrait
22:59multiplier les exemples
22:59les Algériens
23:01accèdent plus facilement
23:02au regroupement familial
23:03que les autres étrangers
23:04extra-européens
23:05ils ont une durée
23:06d'attente moins longue
23:07ils ont des conditions
23:08moins exigeantes
23:09en termes de logement
23:10ou de revenus
23:11par exemple
23:11lorsqu'on est
23:13un parent algérien
23:14d'enfants français mineurs
23:15on a le droit
23:16à un titre de séjour
23:17sans avoir à prouver
23:18qu'on contribue
23:19depuis au moins deux ans
23:20à l'entretien
23:21et à l'éducation
23:22de l'enfant
23:23ce qui est la condition
23:23normalement exigée
23:24pour les autres étrangers
23:25et peut-être un dernier exemple
23:27le conjoint algérien
23:29d'un citoyen français
23:30ou d'une citoyenne française
23:31a lui aussi droit
23:33à un titre de séjour
23:34sans avoir à prouver
23:35qu'il y a effectivement
23:36une communauté de vie
23:36entre lui et son conjoint
23:38ce qui est évidemment
23:39un nid à fraude
23:40de manière peut-être
23:42encore plus surprenante
23:43l'accord franco-algérien
23:44intègre une disposition
23:46qu'on appelle
23:46la kafala
23:47alors la kafala
23:48c'est un régime juridique
23:50issu du droit islamique
23:51qui est une sorte
23:52d'adoption
23:54sans tutelle
23:55qui existe
23:56dans le droit algérien
23:57mais qui n'a pas d'équivalent
23:58dans le droit français
23:58et qui normalement
24:00n'ouvre pas droit
24:01au regroupement familial
24:01mais dans le cas des Algériens
24:03la décision de kafala
24:04ouvre droit
24:05au regroupement familial
24:06et c'est d'autant plus problématique
24:08que la décision de kafala
24:10est prise par le juge algérien
24:12et l'administration française
24:13n'a aucune possibilité
24:15de contredire
24:15cette décision
24:16parce qu'évidemment
24:17c'est complètement étranger
24:18à l'entendre juridique
24:19et là-dessus d'ailleurs
24:20je me permets de citer
24:20l'ambassadeur Xavier Driancourt
24:22qui a été en poste
24:22en Algérie pendant 7 ans
24:23il écrit que ça revient
24:25à donner au juge algérien
24:27le pouvoir de délivrer
24:28les autorisations d'entrée
24:29sur le territoire français
24:30et le fait
24:31c'est ce à quoi
24:31ça s'apparente
24:33on pourrait citer
24:34beaucoup d'autres exceptions
24:35au-delà même
24:36de l'immigration familiale
24:37mais donc
24:37quand on voit ça
24:38on comprend évidemment
24:40les raisons
24:41des appels
24:42de plus en plus nombreux
24:42et divers
24:43à dénoncer
24:44l'accord franco-algérien
24:44et qui en fait repose
24:46sur trois raisons fondamentales
24:47d'une part
24:48une question d'équité
24:49par rapport aux autres
24:50étrangers extra-européens
24:51d'autre part
24:53une question de cohérence
24:54de nos lois
24:54en matière d'immigration
24:55on a voté 30 lois
24:56sur l'immigration
24:57en 40 ans
24:57dont une large part
24:58de disposition
24:59ne s'applique pas
24:59aux Algériens
25:00et puis enfin
25:01il faut le dire aussi
25:02la question de la difficulté
25:04des difficultés
25:05d'intégration
25:05de l'immigration algérienne
25:06en France
25:07et justement
25:07qu'en est-il
25:08de ces difficultés
25:09on a bien compris
25:10que les immigrés algériens
25:12sont les plus nombreux
25:12en France
25:13que cet accord de 68
25:14leur permet
25:15d'avoir un régime favorable
25:17mais est-ce que
25:18vraiment le résultat
25:19aujourd'hui
25:19est aussi désastreux
25:20qu'on le dit parfois
25:21est-ce qu'on peut parler
25:22vraiment d'échec
25:23de l'intégration
25:24dans ce cas précis
25:25je pense que
25:26ce qu'il faut commencer par dire
25:27c'est que l'accord
25:28franco-algérien
25:29a clairement
25:29modifié
25:30la physionomie
25:31de cette immigration
25:32en France
25:32de ce point de vue-là
25:33en début d'année
25:34la sénatrice
25:35Muriel Jourdat
25:35qui est présidente
25:36de la commission
25:36des lois du Sénat
25:37a publié un rapport
25:38très éclairant
25:39sur les accords bilatéraux
25:40en matière d'immigration
25:40dans lequel elle écrit
25:42notamment
25:42je cite
25:43l'immigration algérienne
25:44se distingue des autres
25:45par sa nature
25:46à savoir une immigration
25:48principalement familiale
25:49et d'installation
25:50on disait
25:50ce que contenait
25:51l'accord franco-algérien
25:53sur ces sujets
25:53si on regarde encore
25:55les nouveaux titres de séjour
25:56ceux qui ont été accordés
25:57aux Algériens
25:57pour la première fois
25:58l'an dernier
25:58on voit que 55% d'entre eux
26:01l'ont été pour motif familial
26:02contre 26%
26:04pour la moyenne
26:04de toutes les nationalités
26:05et que seulement 9%
26:07l'ont été pour motif économique
26:08c'est-à-dire de travail
26:09contre 17% en moyenne
26:11donc ça veut dire que
26:12l'immigration algérienne
26:13en France
26:14est deux fois plus familiale
26:15et deux fois moins économique
26:17que la moyenne
26:18de l'immigration légale
26:19dans son ensemble
26:20et ça évidemment
26:21ça a des implications fortes
26:23d'autant plus
26:24qu'au-delà
26:24du seul accord de 68
26:25s'est consolidé
26:27ce qu'on pourrait appeler
26:28une exception algérienne
26:29générale
26:30avec d'autres textes
26:31qui se sont adossés
26:32à cet accord
26:32je pense notamment
26:34à la convention franco-algérienne
26:35de sécurité sociale
26:36qui date de 1980
26:37et qui pose le principe
26:39d'une égalité absolue
26:40de traitement
26:40entre algériens
26:42et français en France
26:43dans l'accès
26:44aux prestations sociales
26:44qu'est-ce que ça a
26:46comme conséquence ?
26:47Un exemple parmi d'autres
26:48pour percevoir le RSA
26:50les ressortissants algériens
26:52sont dispensés
26:53contrairement aux autres étrangers
26:54d'avoir depuis au moins 5 ans
26:56un titre de séjour
26:57permettant de travailler
26:58en France
26:58et pour ce qui est
27:00des résultats
27:00en matière d'intégration
27:01il y aurait énormément
27:02de choses à dire
27:02peut-être 3 données seulement
27:04en matière d'emploi
27:06on a quasiment 40%
27:08des ressortissants algériens
27:10en France
27:10qui ne sont ni en emploi
27:11ni en études
27:12ni à la retraite
27:13donc c'est un taux
27:133 fois supérieur
27:14à celui des français
27:15en termes de logement
27:17mais plus globalement
27:17de consommation
27:18des dispositifs de solidarité
27:19on a près de la moitié
27:2149% des immigrés algériens
27:23en France qui vivent
27:23en logement social
27:2444% des descendants
27:25d'immigrés algériens
27:26c'est 4 fois plus
27:27que les personnes
27:28sans ascendance migratoire
27:29et puis pour ce qui relève
27:30des questions de sécurité
27:32et de délinquance
27:32le nombre des Algériens
27:34écroués en France
27:35a plus que doublé
27:36en 10 ans
27:37il a augmenté de 117%
27:38les Algériens sont d'ailleurs
27:40la principale nationalité
27:41étrangère écrouée en France
27:43mais ils sont aussi
27:44à eux seuls
27:45plus nombreux
27:45que les étrangers
27:46issus de tous les pays
27:48de l'Union Européenne
27:48réunis
27:49donc ça montre à quel point
27:49il y a un effet
27:50de disproportion
27:51et donc de ce point de vue là
27:53la dénonciation
27:54de l'accord franco-algérien
27:55en l'absence de possibilité
27:57de renégociation
27:57parce qu'Alger
27:58n'est pas dans une optique
27:58de renégociation
27:59elle apparaît sans doute
28:00comme une étape nécessaire
28:01mais certainement pas suffisante
28:03c'est à dire que
28:03si demain on dénonce
28:05l'accord franco-algérien
28:06les règles d'immigration
28:07des Algériens
28:08seront alignées
28:08sur le droit commun
28:09de l'immigration
28:09qui est certes
28:11moins favorable
28:11mais qui est quand même
28:13l'un des plus ouverts
28:14et l'un des moins exigeants
28:15d'Europe
28:15donc finalement
28:16ça ne dispensera pas
28:17d'engager d'autres réformes
28:21mais des réformes
28:22qui auront cette fois-ci
28:23le mérite
28:23de s'appliquer
28:24aux ressortissants algériens
28:25comme aux autres étrangers
28:26Merci beaucoup
28:28Nicolas Pouvromonti
28:29on va marquer une petite pause
28:30et on débattra justement
28:31de votre édito
28:32restez bien avec nous
28:33on revient avec mes invités
28:34pour Face à l'info
28:34La suite de Face à l'info
28:39on va débattre
28:40de l'édito
28:41qu'on avait juste avant
28:41avec vous
28:42Nicolas Pouvromonti
28:43sur l'Algérie
28:44Céline Pina
28:45effectivement hier
28:46on parlait de l'AME
28:46aujourd'hui on voit bien
28:47certains nous disent
28:48non mais l'accord de 68
28:49aujourd'hui
28:50il est plus si avantageux
28:51quand on voit la population
28:52immigrée algérienne
28:53chez nous
28:53plus les avantages
28:55et effectivement
28:55on voit bien
28:56où peut être l'appel d'air
28:56De façon très très claire
28:59et en plus
28:59il y a un lien
29:00extrêmement fort
29:01entre la gauche
29:02et l'Algérie
29:02parce qu'il y a tout un mythe
29:04autour justement
29:05de la décolonisation algérienne
29:07un mythe auquel
29:07la gauche a participé
29:09en étant souvent
29:10porteur de valise
29:11pour le FLN
29:11donc en se positionnant
29:13contre la France
29:14à l'époque
29:15même s'ils avaient
29:15des arguments politiques
29:17pour le faire
29:18et on voit aujourd'hui
29:19que cette espèce
29:20de mythification
29:21de la lutte anticoloniale
29:23on la retrouve
29:24dans la difficulté
29:25pour la gauche
29:26de qualifier
29:27ce qu'est LFI aujourd'hui
29:29ce que fait
29:29Rima Hassan
29:30parce que ça l'obligerait
29:32à regarder aussi
29:33son rapport
29:34au décolonialisme
29:36qui n'a pas toujours
29:37été très très clair
29:38et qui continue aujourd'hui
29:40à alimenter
29:41un tel tropisme
29:42vis-à-vis de l'Algérie
29:43que quand vous discutez
29:44avec quelqu'un de gauche
29:45ce sont des gens
29:46qui vous disent
29:46mais enfin on ne peut pas
29:47rompre avec l'Algérie
29:48et là vous regardez
29:49vous vous dites
29:49en fait on peut rompre
29:50avec n'importe quel pays
29:51tout comme s'allier
29:52avec n'importe quel pays
29:53c'est dire
29:54on ne peut pas
29:55qui est inconcevable
29:56et c'est souvent
29:57un discours
29:58des gens de gauche
29:59en fait c'est eux
30:00qui ne peuvent pas
30:00concevoir
30:01un lien qui se distende
30:03avec l'Algérie
30:04ce qui montre
30:04que finalement
30:05leur décolonisation interne
30:07n'est peut-être pas achevée
30:08Arthur sur ce sujet aussi
30:10ce qu'on voit
30:11dans les chiffres
30:11qui était très intéressant
30:12c'est que non seulement
30:13une immigration
30:14qui est bien plus nombreuse
30:15que les autres pays
30:15mais une immigration
30:16avant tout familiale
30:18qui travaille très peu
30:19et c'est aussi ça
30:19parce que l'immigration
30:20même d'autres pays
30:21vous diront
30:21c'est l'immigration de travail
30:22c'est une chose
30:23là on leur donne beaucoup
30:25mais en revanche
30:25le pays ne reçoit rien
30:26en échange
30:27ou pas grand chose
30:27ou encore plus d'immigration
30:28éventuellement
30:29c'est pas vraiment une chance
30:30pour la France
30:30d'en croire les chiffres
30:31donc on peut se poser une question
30:33c'est qu'on a un régime algérien
30:34qui passe son temps
30:35craché sur la France
30:36on a un régime algérien
30:37qui refuse de récupérer
30:39leur ressortisson criminel
30:40et d'un incant
30:41on a un régime algérien
30:42qui en bastillait
30:43Boilem Sansal
30:44parce qu'il a choisi
30:44d'épouser la France
30:45donc moi j'ai toujours
30:46la même question
30:47c'est de quoi
30:47le gouvernement a-t-il peur ?
30:50Avec les chiffres
30:51que vous avez donnés
30:51sont très clairs
30:52Olivier on nous dit parfois
30:53peut-être que le gouvernement
30:54n'ose pas affronter
30:55véritablement ce dossier algérien
30:57parce qu'il y a peut-être
30:58la peur que cette population
30:59qui est déjà sur notre territoire
31:00finalement s'insurge
31:02et il craigne
31:03une sorte de révolte de rue
31:04Je crois que c'est
31:05une mauvaise peur
31:06parce qu'en réalité
31:07on s'aperçoit
31:08que quand il y a eu
31:08les élections algériennes
31:09que la population algérienne
31:12en France vote très peu
31:13pour le régime
31:14donc en réalité
31:15il y a une très faible participation
31:16ce qui veut dire
31:17qu'il n'y a pas un soutien
31:17énorme du régime
31:18il n'y a tellement pas
31:19de soutien énorme du régime
31:20que le régime est obligé
31:21d'envoyer ses espions
31:24pour contrôler
31:25les opposants algériens
31:27qui sont sur notre territoire
31:28et effectivement
31:28ça aussi on les laisse faire
31:29donc on a un régime
31:30qui à la fois
31:32essaye de
31:33de nous
31:35influencer
31:36essaye de nous faire peur
31:38et vous l'avez montré
31:38en disant que
31:39la population
31:40d'origine algérienne
31:42est bien plus importante
31:43c'est eux aussi
31:44qui utilisent des influenceurs
31:45pour radicaliser
31:46les jeunes
31:48dans nos banlieues
31:48donc je pense qu'effectivement
31:49il faut avoir
31:50la main ferme
31:51parce qu'en réalité
31:52le plus grand danger
31:53ça serait de ne rien faire
31:54on va changer de sujet
31:56à parler politique
31:57avec vous
31:57Arthur de Vatrigan
31:58c'est donc dans l'hebdomadaire
31:59Valeurs Actuelles
32:00cette semaine
32:00que le ministre de l'Intérieur
32:01a annoncé la fin
32:02du macronisme
32:04il s'est attiré les foudres
32:04au passage de certains
32:05ministres et députés
32:06Renaissance
32:07comment vous analysez
32:08cette séquence politique ?
32:09c'est vrai que c'est un peu
32:10râlé du côté de certains
32:11ministres et certains députés
32:13surtout ceux qui ambitionnent
32:15de récupérer le drapeau
32:16en 2025
32:17de Macron
32:18concours
32:19horreur berger
32:19mais
32:20Bruno Rotaillou
32:21c'est aussi bien
32:22que les français
32:22c'est que la bannière du macronisme
32:24a un peu perdu de sa superbe
32:25et que ça parent de plus en plus
32:26un vieux chiffon trouvé aujourd'hui
32:27que se réclamer du macronisme
32:28c'est un peu compliqué
32:29et si on se réfère
32:30aux différentes études
32:31aux différents sondages
32:32beaucoup de français
32:32mais une majorité
32:33souhaitent tourner la page
32:34du macronisme
32:35alors pourtant on dit
32:36bon l'échec est un peu dur
32:38les conséquences sont violentes
32:39mais Emmanuel Macron
32:40a annoncé la couleur en 2017
32:41son livre s'appelle Révolution
32:42alors je sais bien
32:43que parfois les révolutions
32:44ça commence par des crises joies
32:45et des ouras
32:46mais l'histoire nous a enseigné
32:47que ça finit toujours
32:47en main de sang
32:48en drame
32:49en tragédie
32:49et en grassement de noms
32:50mais il faut quand même rappeler
32:52que si Emmanuel Macron
32:54était arrivé au pouvoir
32:54c'est pas
32:55qu'une affaire de circonstance
32:57une affaire de canard enchaîné
32:58ou de costume payé
32:59si vous voulez
33:00le clivage droite-gauche
33:01qui structurait
33:02tout notre régime politique
33:03s'est fait déplumer
33:05plus rapidement
33:05qu'une dinde à Noël
33:06et en grande partie
33:07à cause des deux partis
33:08principaux de gauche
33:09c'est de droite
33:09c'est avoir le PS
33:10et l'UMP
33:11c'est-à-dire que la droite
33:12n'était plus de droite
33:13et la gauche n'est plus de gauche
33:13donc Emmanuel Macron
33:14était arrivé
33:15et puis il a dit
33:15je ne vais pas continuer
33:16à faire semblant d'un clivage
33:17il n'y en a plus
33:17donc on y va
33:18et c'est vrai qu'il faut reconnaître
33:20que depuis ces dernières décennies
33:22on avait quand même du mal
33:23à voir une vraie différence
33:24entre l'EPS et l'UMP
33:26je ne dis pas qu'il n'y avait pas
33:27des problèmes de taux de CSG
33:29de TVA
33:29mais disons que ce n'est pas
33:30des divergences
33:31super enthousiasmantes
33:32et ce qu'on voit
33:34c'est comme partout en Occident
33:35en France
33:35on voit le retour du fait partisan
33:37le fait partisan
33:38avait disparu
33:39si vous voulez
33:39à la chute du mur de Berlin
33:40en 1989
33:41les grands affrontements idéologiques
33:43avaient disparu
33:44et profitent d'un management administratif
33:46de l'individualisme
33:47de la rationalité marchande
33:48bref
33:49ça a accouché du macronisme
33:50et en politique
33:51on parlait plus de taux de TVA
33:53que des questions existentielles
33:55et là
33:55les questions existentielles
33:56sont de retour
33:56alors
33:57sur des questions de TVA
33:58on peut se mettre d'accord
33:59on fait des compromis
34:00certes boiteux
34:00mais on fait des compromis
34:01sur des questions de civilisation
34:02c'est un peu plus difficile
34:03et donc
34:04avec le grand retour des clivages
34:05forcément le macronisme disparaît
34:07alors est-ce qu'on peut parler
34:07vraiment de retour
34:08du clivage gauche-droite
34:10selon vous ?
34:10à gauche
34:11il y en a un qui l'a compris
34:11en 2017
34:12c'est Jean-Luc Mélenchon
34:13alors généralement on sait
34:14le colmao
34:15il ne fait pas dans la dentelle
34:16il ne prend pas de pincettes
34:17il charge
34:17il a tout misé sur la radicalité
34:19en prenant le lead
34:20de l'extrême gauche
34:21donc il a deux cibles électorales
34:23l'islamiste
34:24et la jeunesse faux
34:25il a un programme
34:26c'est la Nouvelle France
34:27et une stratégie
34:28c'est l'opération
34:28Place Net XXL
34:29donc en bon révolutionnaire
34:31il fait le nettoyage de printemps
34:32il garde la mûre
34:33de la maison France
34:34mais il élimine
34:35toute trace du passé
34:36et puis il prépare l'avenir
34:37en mettant la terre en jachère
34:38ce qui fait que
34:39le rejeton à cheveux bleus
34:40la freine théorie
34:41lui on sait très bien
34:41qu'il ne crée rien
34:42il existe que
34:43s'il prend une maison vide
34:44c'est ce qu'il fait
34:45et l'islamiste
34:46lui il sait que
34:47la nature a horreur de vide
34:48donc il attend
34:49il regarde
34:49il sème
34:50et puis il récolte
34:50donc on peut dire
34:52que Jean-Luc Mélenchon
34:53en un quinquennat
34:54un quinquennat et demi
34:54a réussi son opération
34:55puisqu'il a réussi
34:57à mettre l'extrême gauche
34:57au centre de la gauche
34:58aujourd'hui
34:59qui est devenu l'asile
35:00de tout ce qu'elle fait
35:00à combattre
35:01le racisme
35:01antisémitisme
35:02les sexistes
35:03violences
35:04et j'en passe
35:04et il a relégué
35:05la gauche dite de gouvernement
35:07au marge
35:07mais Mélenchon
35:09c'est pertinemment une chose
35:10c'est qu'il n'y a pas
35:11de gauche irréconciliable
35:12en fait ça n'a jamais existé
35:13si hors élection
35:14les gauches ne lésinent pas
35:15pour s'envoyer des parpaings
35:16et des noms d'oiseaux
35:17une fois l'élection arrivée
35:19généralement au second tour
35:20ils se mettent sur un coin de table
35:21et ils signent un accord
35:22et à droite si vous voulez
35:23c'est tout l'inverse
35:24c'est qu'ils savent très bien
35:25que la France a emprunté
35:26le tombogran
35:26qui mène vers le tombeau
35:27mais non seulement
35:28la droite de gouvernement
35:34la chute il y tape dessus
35:35en disant non
35:35tu t'en vas
35:35t'es trop d'extrême droite
35:36donc à croire que l'agonie
35:38pour la droite de gouvernement
35:39c'est la seule discipline olympique
35:40dans laquelle elle pense
35:41ou elle croit encore
35:42triompher si vous voulez
35:43mais Bruno Rotaillot
35:44semble vouloir rompre
35:45avec cette image
35:46et se positionner
35:47justement sur l'axe
35:49du retour de la droite
35:50c'est ce qu'il annonce
35:51mais il porte sur lui
35:52le sceau de la malédiction
35:53à savoir son parti
35:54ça fait LR, UMP
35:55tout le monde
35:56les lecteurs de droite
35:57commencent à avoir l'habitude
35:58tous les 5 ans
35:59on lui refait le coup
36:00du retour de la droite
36:01de la dernière chance de la droite
36:02là on doit être à la millième
36:03dernière chance de la droite
36:04donc même un juge du syndicat
36:06de la magistrature
36:06se montrerait moins clément
36:07donc on n'est pas loin
36:08de l'acharnement thérapeutique
36:10et l'électorat LR et UMP
36:12a suffisamment payé cher
36:13pour savoir que
36:14une fois au pouvoir
36:17au gouvernement
36:17les convictions annoncées
36:19s'envolaient aussi vite
36:20qu'elles étaient arrivées
36:21et donc là Rotaillot
36:22va devoir être sacrément convaincant
36:23pour pertenir de sa bonne foi
36:25quand vous avez sur la photo
36:26de famille
36:26quelqu'un comme Jean-François Copé
36:28comme Madame Pécresse
36:29comme Xavier Bertrand
36:30mais la nouveauté
36:31c'est qu'avec Bruno Rotaillot
36:33c'est qu'il ne s'est pas renié
36:34je vous rappelle
36:34quand il est arrivé au gouvernement
36:35c'était branle-bas de boule-bas
36:37levé de bouclier
36:37notamment
36:38à cause de ses positions
36:42passées
36:43notamment sur les sujets sociétaux
36:44et lui
36:45à la différence
36:45de la majorité des membres
36:47de sa famille
36:47il a refusé de ployer le genou
36:49devant le magistère moral
36:50de la gauche
36:50c'est assez rare
36:51donc on le souligne
36:52la question qu'on peut se poser
36:53c'est
36:54est-ce qu'il va s'affranchir
36:55de ce magistère
36:55jusqu'au bout
36:57car il faut le rappeler
36:57tout vendéen qu'il est
36:59il n'a pas le monopole
37:01on peut citer Sarah Knaffo
37:03Marion Maréchal
37:04Éric Zemmour
37:05Éric Ciotti
37:06même Jean-Anne Mardella
37:06quand on lui dit qu'il est droite
37:07il ne bouge plus le nez
37:08donc pour résumer
37:10si la gauche vous donne
37:11le titre de droite officiel
37:12c'est que vous n'êtes plus vraiment droite
37:13est-ce que Bruno Rotaillot
37:14va accepter d'être un peu renié par ça ?
37:17Bruno Rotaillot
37:17justement quand il a remporté
37:19l'élection LR
37:20il a dit qu'il voulait porter
37:21un projet de rupture de la droite
37:23alors il va falloir aller
37:25un peu plus loin
37:26si vous annoncez une rupture
37:27il faut aller quand même plus loin
37:28qu'une promesse de budget à l'équilibre
37:29ou de souverainisme
37:31parce qu'un budget à l'équilibre
37:32sous califat
37:32ou un souverainiste du gauchistan
37:34si vous voulez
37:35c'est pas génial non plus
37:36le problème de ce qu'on appelle
37:37la droite aujourd'hui
37:38c'est qu'elle s'est coupée
37:40ou en tout cas
37:41elle n'a plus d'enracinement
37:42dans l'histoire des idées
37:43elle s'est coupée
37:44de toute racine intellectuelle
37:45de toute racine populaire
37:46donc elle meurt de sa superficialité
37:48et si Bruno Rotaillot
37:50perd s'y émerge un peu
37:51c'est justement
37:51parce que c'est peut-être
37:52la personnalité politique de droite
37:54qui s'en est moins coupée
37:55parce que le mot droite
37:56le problème c'est qu'on ne sait plus
37:57tout ce que ça veut dire
37:58sinon ça veut dire tout ce qui n'est pas de gauche
37:59l'histoire de la droite
38:01vous avez plein de courants
38:02vous savez vous avez la droite réactionnaire
38:04la droite conservatrice
38:04la droite libérale
38:05girondine
38:06autoritaire
38:06bonapartiste
38:07avec des points communs quand même
38:09qui sont assez rares
38:10sinon qui ne sont pas de gauche
38:11donc il faudrait repartir du départ
38:13et c'est ce qu'on analyse
38:15le discours de Bruno Rotaillot
38:16et quand on voit son passé
38:17sa trajectoire politique
38:18si vous voulez on retrouve un peu
38:20comment on définissait la droite
38:21comment on définissait
38:22Chantal Delsol
38:23la droite la philosophe
38:24la droite c'est une posture
38:25dans l'existence
38:26donc c'est une posture
38:27qui est prudente et réaliste
38:29qui est née de la foi
38:30en condition humaine
38:31et en condition culturelle
38:32donc c'est à dire
38:33qu'on revient à l'anthropologie
38:34et l'anthropologie
38:35si vous voulez
38:36c'est la hiérarchie des besoins
38:37et dans cette hiérarchie
38:38c'est là qu'apparaissent les différences
38:39puisque dans les différences
38:41c'est à dire les différences
38:42de la manière
38:43entre on décrit l'homme
38:44tout le monde
38:44la gauche, la droite
38:45l'extrême gauche, l'extrême droite
38:46dit je veux le bien de l'homme
38:47on n'est pas d'accord
38:47sur comment y accéder
38:48mais on voit les différences
38:50par rapport au modèle anthropologique
38:52et c'est ce modèle anthropologique
38:54qui mène le projet
38:54qu'il dessine
38:56et donc je ne crois pas
38:57quand Bruno Retailleau
38:57parle de rupture
38:58que le lectorat de droite
38:59soit une rupture
39:00une rupture
39:01c'est une opposition
39:02donc je pense que
39:03l'électeur de droite
39:04est un peu plus ambitieux
39:05il veut une vision
39:05il veut une vision intégrale
39:07une vision philosophique
39:08économique, sociale, culturelle
39:09et alors aujourd'hui
39:11avoir des positions fermes
39:12sur l'immigration
39:12ou sur Bruxelles
39:14si vous voulez
39:15ça ne demande pas
39:15beaucoup de bravoure
39:16étant donné que la majorité
39:17des français
39:17sont contre l'immigration
39:19en tout cas pour la diminuer
39:20drastiquement
39:20et veulent reprendre
39:21un peu les clés
39:22de leur avenir en main
39:23et enlever un peu
39:24de pouvoir à Bruxelles
39:25parce que les convictions
39:26elles s'affirment
39:27elles se déforment
39:27même lorsque vous êtes minoritaire
39:29et le principe de la droite
39:30c'est qu'à partir du moment
39:30on était minoritaire
39:31elle se cachait un peu
39:32parce qu'un projet
39:34ce n'est pas une succession
39:34de mesures
39:35pour acter la fin
39:37du macronisme
39:38il faut des contre-projets
39:39sinon on appelle ça
39:41du dégagisme
39:41ce n'est pas très intéressant
39:42et le seul à proposer
39:43un véritable contre-projet
39:45aujourd'hui
39:45c'est Jean-Luc Mélenchon
39:46je vous l'accorde
39:47ça ne fait pas rêver tout le monde
39:48mais c'est un fait
39:50à droite d'emporter un
39:51un projet intégral
39:52et si ce projet
39:53fait pleurer l'IB et France Inter
39:54peut-être qu'ils seront
39:55sur la bonne voie
39:55Merci beaucoup
39:57Arthur de Vatrigan
39:58un mot rapide
39:59Nicolas Pouvranti
40:00là-dessus
40:01effectivement
40:02on a beaucoup entendu
40:03qu'on promettait
40:04le retour de la droite
40:05c'est paradoxal
40:05on a une France
40:06qui est de plus en plus à droite
40:07et on le voit
40:08dans les sondages
40:09qui se déclarent de droite
40:10et des politiques
40:11parfois qui n'osent pas
40:12assumer justement
40:13ce qu'est la droite
40:13Oui c'est certain
40:14il s'agit de voir maintenant
40:15sur quelle ligne
40:16se fait le privage gauche-droite
40:17il semble que
40:18Bruno Retailleau
40:19soit parti pour le tracer
40:20sur les sujets
40:21dits régaliens
40:21insécurité et immigration
40:23et de ce point de vue-là
40:24il y a une difficulté
40:25évidente pour lui
40:25liée aux limites
40:27nécessaires
40:28contraintes
40:29de son action au gouvernement
40:30c'est-à-dire que
40:30le cabinet du ministre Retailleau
40:33a partagé des chiffres
40:33qui existent
40:34et qui sont bons
40:35sur un certain nombre
40:35d'indicateurs
40:36au regard des objectifs
40:37du ministre
40:37une baisse des naturalisations
40:39par décret
40:39une baisse de l'octroi
40:40de certains types de visas
40:41une hausse des éloignements
40:43mais dans le même temps
40:44sur tout le reste
40:45de la politique d'immigration
40:46sur laquelle
40:46Bruno Retailleau
40:47s'est positionné fortement
40:48on voit que les titres
40:49de séjour sont en hausse
40:51sur la première partie
40:51de l'année
40:52de l'ordre de 25%
40:53nous dit le Figaro
40:54porté essentiellement
40:55par des titres
40:56sur lesquels le ministre
40:56hélas n'a pas la main
40:57c'est-à-dire que c'est
40:58une hausse de 75%
40:59par exemple
41:00des titres accordés
41:01pour motifs humanitaires
41:02c'est le droit d'asile
41:02le ministère n'a aucune
41:04marge de manœuvre là-dessus
41:05et donc la difficulté
41:06du ministre
41:06ce sera de continuer
41:08à convaincre les français
41:09de sa sincérité
41:10sur ces questions
41:11tout en expliquant
41:12les limites
41:13les contraintes
41:14auxquelles il aura eu
41:17un mot Céline Pina
41:18sur ce sujet
41:19sur ce retour de la droite
41:20avec Bruno Rotaillot
41:21oui et c'est toujours
41:22intéressant de voir
41:23un homme de droite
41:24fantasmer la capacité
41:26de projet d'un homme
41:27de gauche
41:27parce que
41:28cher Arthur
41:29je ne suis pas sûre
41:29que Jean-Luc Mélenchon
41:31est un projet réel
41:32en fait son projet
41:34c'est on va tuer
41:34tous les affreux
41:35et ceux qui lui proposent
41:37un vrai projet de société
41:38sont les islamistes
41:39eux ils en ont un
41:40il est cohérent
41:41ils savent d'où
41:42doivent venir
41:43finalement leur ordre
41:44juridique
41:45et leur ordre politique
41:46ce n'est pas du tout
41:47le cas de Jean-Luc Mélenchon
41:49qui en fait
41:49derrière les imprécations
41:51n'a absolument pas
41:52de vision générale
41:53c'est d'ailleurs
41:54pour ça que finalement
41:55on a une gauche
41:57qui est une gauche
41:57purement protestataire
41:58et qui est à son
42:00plus bas étiage
42:01parce qu'en fait
42:02à part pour les haineux
42:03elle ne représente
42:04pas vraiment un débouché
42:05et ça explique
42:07pourquoi aujourd'hui
42:07elle ne rassemble personne
42:08elle ne fait pas
42:09d'effet levier
42:10alors que la droite
42:12dans le fond
42:13elle a toujours vécu
42:15dans l'image du chef
42:16plus que dans l'image
42:17du projet
42:18là où la gauche
42:19dès qu'on lui parle
42:20le chef
42:20elle dit
42:20non non non
42:21le projet
42:21mais elle n'en a pas
42:23ce qui est très mauvais
42:24pour elle
42:24et je crois qu'au contraire
42:26peut-être la droite
42:27aujourd'hui
42:27a une incarnation
42:28et je pense qu'aujourd'hui
42:31Bruno Retailleau
42:32a un boulevard
42:33parce que les français
42:34sont légitimistes
42:35et c'est plus facile
42:36de voter pour Bruno Retailleau
42:37que pour le RN
42:39tout simplement
42:39allez on va passer
42:40à la chronique littéraire
42:42d'Olivier Vial
42:43vous avez lu
42:43la dernière publication
42:44de Jack Lang
42:45intitulée
42:46la langue
42:46ça va souffrir
42:46oui je vous remercie vraiment
42:48la langue arabe
42:49une chance pour la France
42:50on n'avait rien demandé
42:50vous l'avez fait de vous-même
42:51qui vient de paraître
42:52alors est-ce que c'est un livre
42:53que vous recommandez
42:54pour l'été
42:54alors c'est pas un livre
42:55pour tous les publics
42:56parce que déjà
42:57les amateurs de suspense
42:58vont être très très déçus
43:00parce que dès la première phrase
43:01Jack Lang impose sa thèse
43:03la langue arabe
43:04est une chance pour la France
43:05fin de débat
43:06alors effectivement
43:06il ne fallait pas le lire en entier
43:07il rappelle les moments de gloire
43:10des mille et une nuits
43:12d'Oum Kaltoum
43:13d'Avicenne
43:15le médecin
43:16le grand médecin arabe
43:18mais bon
43:19c'est un peu
43:20là aussi
43:21les amoureux
43:21de la nuance
43:22vont eux aussi
43:23être un petit peu
43:24sur leur faim
43:25parce que la grille d'analyse
43:26de Jack Lang
43:27elle est extrêmement simple
43:28d'un côté
43:29il y a les gens magnifiques
43:31qui sont ouverts
43:32érudits
43:33et c'est ceux qui partagent
43:34son enthousiasme
43:35pour et la langue arabe
43:36et la culture arabe
43:37et de l'autre côté
43:38il y a ceux qui
43:40je cite
43:41sont figés dans l'ignorance
43:43et l'indifférence
43:44des racistes
43:45de tout poil
43:45au moins comme ça
43:46il y a un sens de la nuance
43:47très prononcé là
43:48et pour être bien sûr
43:50qu'il a bien coché
43:51toutes les cases
43:51pour appartenir au camp du bien
43:52il ouvre son livre
43:54par un petit avant-propos
43:56qui est une ode
43:57à Thiago Rodriguez
43:58le directeur du festival
44:00d'Anne Vignon
44:01qui a été
44:01connu ces derniers jours
44:03pour avoir transformé
44:04le festival
44:04en tribune politique
44:06anti-sioniste
44:07et là aussi
44:07Jacques Lang
44:08salue
44:08celui qui a osé
44:10affronter les marchands
44:11de peur
44:12pour faire de la langue arabe
44:13la reine d'Avignon
44:14effectivement
44:16quand on voit ça
44:17le ton
44:18ce ton
44:19il nous dit plus de choses
44:21sur la réalité
44:22de ce qu'est la gauche
44:23aujourd'hui
44:23que finalement
44:24de l'évolution
44:25de la langue arabe
44:26la première étape
44:28de cette évolution
44:29de la gauche
44:29elle est intéressante
44:30parce qu'on se rappelle
44:31dans les années 80
44:32la gauche
44:32a transformé
44:33l'antiracisme
44:34en véritable idéologie
44:35il fallait expier
44:36nos fautes
44:37en tant que colonisateur
44:38deuxième phase
44:39la repentance
44:40n'est pas suffisante
44:42il fallait donner
44:43des gages d'amour
44:43de l'autre
44:44et de sa culture
44:45et là
44:45celui qui ne se pâme pas
44:47devant les expositions
44:48de l'institut du monde arabe
44:49ou qui a des doutes
44:51sur certaines musiques
44:52orientales
44:55est tout de suite
44:56soupçonné
44:57d'être atteint
44:57par le virus
44:58du racisme systémique
44:58mais là aussi
44:59ça ne suffisait pas
45:01et on entre aujourd'hui
45:02dans la troisième étape
45:03aimer ne suffit plus
45:04il faut préférer l'autre
45:06et dès lors
45:07qu'on est passé là
45:08on a effectivement
45:09cette logique
45:10donc la première étape
45:11c'était
45:12on ne doit pas haïr
45:13normal
45:14la seconde étape
45:15c'est on est obligé
45:16d'aimer l'autre
45:17et là maintenant
45:18on est obligé
45:18de préférer l'autre
45:19ce qui veut dire
45:19concrètement
45:20qu'on doit considérer
45:22qu'il est en tout point
45:23meilleur que nous
45:24et ça va nous amener
45:25à penser que
45:26tout ce qui est étranger
45:27est forcément
45:28par principe supérieur
45:29et que le français
45:31est vieillot
45:32et ringard
45:33Jean-Luc Mélenchon
45:34on en a parlé
45:35et l'exemple de ça
45:37quand il
45:37l'essaye de se moquer
45:39d'une France
45:39qui serait
45:40arriérée
45:41en citant
45:42le bon roi
45:42d'Agobert
45:43qui mettait sa culotte
45:44à l'envers
45:44avant d'ajouter
45:46pour enfoncer
45:47et le clou
45:48et la France
45:48que sans Saladin
45:50nous n'aurions pas
45:51construit nos cathédrales
45:52alors petit détail
45:53la première cathédrale
45:55gothique
45:56Saint-Étienne-de-Sens
45:57a été construite
45:58en 1130
45:59soit 8 ans
46:00avant la naissance
46:00de Saladin
46:01ils sont très forts
46:02mais quand même
46:03les amoureux
46:04de la vérité historique
46:05ne sont donc pas non plus
46:06extrêmement comblés
46:07par ce livre
46:08parce que Jacques Lang
46:09aussi va faire
46:09à peu près la même chose
46:10et il va essayer
46:10d'enjoliver la réalité
46:12pour prouver la supériorité
46:14de la langue arabe
46:14il a fait par exemple
46:16il fait ça
46:17à partir de la calligraphie
46:18il explique
46:20que la calligraphie
46:21c'était notamment
46:22son premier rôle
46:23c'était d'embellir le Coran
46:24et d'en faire un art majeur
46:26grâce à la langue arabe
46:28il explique
46:29aujourd'hui
46:29l'art de la calligraphie
46:30a largement dépassé
46:31le seul monde arabe
46:33pour conquérir
46:33l'ensemble de la planète
46:34là aussi
46:35petit détail
46:36l'écriture coufique
46:39qui est la première calligraphie
46:40du Coran
46:40a vu le jour
46:42au 7ème siècle
46:42soit à peu près
46:44500 ans
46:44après la Chine
46:45et les calligraphies
46:46réalisées par Zhang Xi
46:47en 150 après Jésus-Christ
46:49donc les amoureux
46:50de la cohérence
46:51non plus
46:51ne vont pas être
46:52totalement ravis
46:53par ça
46:53parce qu'on se rappelle
46:55que Jack Lang
46:56était l'un des grands
46:57pourfendeurs
46:58des anglicismes
46:59qui était accusé
47:00de défigurer notre langue
47:01et considérait
47:03qu'il fallait absolument
47:04protéger l'intégralité
47:05de la langue
47:05c'est plus du tout
47:06le cas
47:06avec la langue arabe
47:09puisqu'il considère
47:10la langue française
47:11comme vieillissante
47:12et la langue arabe
47:13comme étant finalement
47:14la langue de la jeunesse
47:15celle qui peut
47:17rendre sa vitalité
47:18aux français
47:18et donc il va
47:19expliquer
47:20je cite
47:21en France
47:22l'arabe irrigue
47:22aujourd'hui la langue
47:23et donne naissance
47:24à un nouveau langage
47:25et alors là
47:26il cite quelques
47:27grands apports
47:28de la langue arabe
47:29à notre culture
47:31Zarma
47:32Kif
47:33ou Wesh
47:33je ne vais pas reprendre
47:35en détroit
47:35pour vous relancer
47:37je vais le faire
47:37en bon français
47:38mais on voit
47:39que l'introduction
47:40de ces mots
47:40est également défendue
47:41par des linguistes
47:42de l'université
47:42c'est peut-être
47:43plus inquiétant
47:44en fait
47:44c'est là où
47:45effectivement
47:45on voit que ce courant
47:46est extrêmement fort
47:47depuis maintenant
47:48quelques années
47:48il y a effectivement
47:49un chercheur
47:50de l'université
47:51sans bonnes nouvelles
47:51Rémi Soulier
47:52qui défend
47:53au nom de la démocratisation
47:55de la langue française
47:56l'introduction
47:57de mots comme Wesh
47:58par exemple
47:58il a fait grand bruit
47:59il y a à peu près un mois
48:00dans une tribune
48:02il explique
48:03que les jeunes
48:04ne sont pas égaux
48:04face au langage scolaire
48:06en gros face au français
48:07s'ils seront issus
48:09d'une famille favorisée
48:10ils sauront quoi dire
48:11et ne pas dire
48:12à un enseignant
48:12s'ils viennent au contraire
48:13d'une famille défavorisée
48:15à la culture
48:15des légitimités
48:16ils partiront de loin
48:17et donc
48:18il estime que
48:19ajouter ces nouveaux mots
48:20c'est rebattre les cartes
48:22et leur redonner
48:23une nouvelle chance
48:24parce que
48:24pour une fois
48:25avec Wesh
48:26Zarma
48:26etc
48:26on a des mots
48:28qui sont à la mode
48:29et qui sont des mots
48:30dont eux-mêmes
48:31sont les prescripteurs
48:32donc en réalité
48:33on change
48:34les prescripteurs
48:35et ce n'est plus
48:35les français
48:36mais c'est ceux
48:37qui viennent de là
48:38et là on a à peu près
48:39la même idée
48:39qu'on a retrouvée
48:41il y a quelques semaines
48:42là aussi avec Mélenchon
48:43quand il déclarait
48:43que si nous voulons
48:45que le français
48:45soit une langue commune
48:47il faut qu'elle soit
48:48d'abord une langue créole
48:49ça aussi
48:50c'est un véritable renversement
48:52parce que historiquement
48:53et constitutionnellement
48:54la langue de la république
48:56et la langue commune
48:57c'est le français
48:58et c'était par un apprentissage
49:00exigeant
49:00et sa maîtrise
49:02que l'on pouvait partager
49:02et transmettre
49:03une culture commune
49:04là aussi
49:05les faux soyeurs
49:06de notre identité
49:07estiment que désormais
49:08c'est le contraire
49:09c'est l'addition
49:10des particularités
49:11de chaque communauté
49:12nouvellement arrivée
49:13des emprunts
49:14à leur culture
49:15et à leur langue
49:16qui fera une langue
49:17nouvelle commune
49:18c'est celle
49:19de la nouvelle France
49:20dont on a parlé
49:21de Jean-Luc Mélenchon
49:22donc ça
49:23ce renversement
49:24est véritablement dangereux
49:25on dit souvent
49:26que la langue française
49:27est l'une des plus difficiles
49:28à apprendre
49:28est-ce que ces évolutions
49:30ne sont pas un moyen
49:30peut-être
49:31de faciliter son acquisition
49:33alors là aussi
49:34effectivement
49:34on a ça depuis
49:35quelques années
49:36la langue française
49:37on a toujours dit
49:38effectivement
49:38elle est difficile
49:39mais ses subtilités
49:40font aussi sa richesse
49:41sauf que depuis des années
49:43on a des universitaires militants
49:44dont un collectif
49:45qui s'appelle
49:46les linguistes atterrés
49:47qui défendent
49:48d'ailleurs c'est marrant
49:50ils défendent
49:50une simplification de la langue
49:52mais ce sont les mêmes
49:53qui défendent aussi
49:53l'introduction
49:54de l'écriture inclusive
49:55qui ne simplifient pas vraiment
49:56la grammaire et la langue
49:58mais eux
49:59effectivement
50:00ils sont assez catégoriques
50:02il faut simplifier l'orthographe
50:03il faut même d'ailleurs
50:04ne plus enseigner l'orthographe
50:06ils le disent clairement
50:06puisqu'il y a des logiciels
50:08pour ça
50:08il faut passer les règles
50:09de la grammaire
50:10à la tronçonneuse
50:11ce qui est plus grave
50:12c'est qu'ils ont été suivis
50:13par les autorités
50:14depuis quand même quelques années
50:15on se rappelle
50:15que Najat Vallaud-Belkacem
50:17quand elle est ministre
50:17de l'éducation nationale
50:18a poussé une réforme
50:20de simplification de l'orthographe
50:21en s'attaquant même
50:22à l'académie française
50:23qu'elle avait traité de réactionnaire
50:24de la même façon
50:25récemment
50:27les jurys
50:28du brevet
50:29et du bac
50:30ont reçu des consignes
50:31pour dire
50:31qu'il ne fallait pas
50:32qu'ils s'intéressent
50:33à la grammaire
50:34et à l'orthographe
50:35tant que le sujet
50:36était compréhensible
50:37c'était suffisant
50:38en fait
50:39ce qu'on s'aperçoit
50:40c'est que ces politiques
50:41de nivellement
50:42qui sont menées
50:42déjà depuis plusieurs années
50:43elles n'ont jamais
50:44à améliorer la réussite
50:45et la France
50:46fait malheureusement partie
50:47des pays de l'OCDE
50:48où les enfants
50:49issus de l'immigration
50:50ont les plus grandes
50:51difficultés scolaires
50:52et notamment
50:53dans l'apprentissage
50:53de la langue française
50:54quand on regarde
50:56les classements PISA
50:58et notamment
50:59les enquêtes
50:59qui ont été faites
51:00par PISA
51:00les écarts de réussite
51:01entre les jeunes
51:02issus de l'immigration
51:03et les jeunes français
51:05est de plus de 52 points
51:06ce qui nous classe
51:07dans le fond
51:08du classement PISA
51:09mais là aussi
51:10petit détail
51:11tous les enfants
51:12de l'immigration
51:14ne sont pas logés
51:15à la même enseigne
51:15parce que très souvent
51:16on nous dit
51:16oui c'est avant tout
51:17une question liée
51:18à des questions sociales
51:20en réalité
51:20ceux qui viennent
51:23de l'immigration asiatique
51:24qui ne vivent pas
51:25dans des conditions
51:25matérielles
51:26plus supérieures
51:27aux autres immigrés
51:29se distinguent eux
51:30positivement
51:31c'est à dire qu'au niveau
51:32du bac
51:3386% des jeunes
51:34issus de familles asiatiques
51:36réussissent le bac
51:37ce qui est 6 points de plus
51:38que les français
51:38que les français
51:39et c'est 15 points de plus
51:41que les jeunes
51:43issus de l'immigration
51:44du Maghreb
51:45et du Moyen-Orient
51:47Est-ce qu'il faut
51:48développer selon vous
51:49l'enseignement de l'arabe
51:50en France ?
51:51Alors là
51:51clairement
51:52ça dépend pour qui
51:53et pour quel public
51:55et comment
51:55et là vraiment
51:56je pense qu'il faut
51:57prendre le sujet
51:58à l'envers
51:58effectivement l'arabe
51:59aujourd'hui
52:00est une langue importante
52:01majeure
52:02qui a un très fort
52:03rayonnement international
52:04sauf qu'il faut
52:06d'abord la réserver
52:07dans l'enseignement supérieur
52:08à des gens qui le font
52:10avec des
52:11qui l'enseignent
52:12avec des professeurs
52:13qui sont formés en France
52:14et qui sont contrôlés
52:15par la France
52:16et elle doit d'abord
52:17être réservée justement
52:18pour ce rayonnement
52:21international
52:21sauf que pendant très longtemps
52:22on a considéré
52:24que l'enseignement
52:25de l'arabe
52:25c'était d'abord
52:26fait pour les jeunes
52:27issus des communautés
52:28issus de l'immigration
52:30arabo-musulmane
52:31et que c'était un moyen
52:32pour eux
52:32de les raccrocher à l'école
52:33en leur donnant
52:34une clé de réussite
52:35puisqu'on pensait que
52:37vu leur culture
52:38ils réussiraient mieux
52:38ça je pense que c'est
52:40une très très mauvaise
52:41affaire parce que
52:43au vu de leurs résultats
52:44en langue française
52:44on devrait plutôt
52:46leur donner plus de cours
52:47de français
52:48et là
52:48pour être transparent
52:51et honnête
52:51en réalité
52:52l'état français
52:53a failli
52:54puisque
52:54sur ces dernières années
52:56entre 68
52:56et 2015
52:57les cours de français
52:59au collège
52:59et au lycée
53:01ont chuté
53:01de 522 heures
53:03donc on ne peut pas
53:04s'étonner
53:04qu'effectivement
53:05le niveau de français
53:05ait baissé
53:06parce qu'on a vraiment
53:07sacrifié
53:08au nom de toutes
53:08les nouvelles modes
53:09de l'éducation
53:10et toutes les nouvelles
53:11lubies qu'on a enseignées
53:12mais il ne faut pas
53:14s'étonner
53:14vous serez sans doute
53:15pas étonné
53:15que Jack Lang
53:16ne partage pas du tout
53:16cette idée
53:17et dans son livre
53:19il explique très bien
53:20qu'au contraire
53:21il regrette que
53:22les jeunes issus
53:23de l'immigration
53:23maghrébine
53:24ne maîtrisent pas
53:25suffisamment l'arabe
53:26et que pour lui
53:27dans l'intégration
53:29il faut revenir
53:30sur cette croyance
53:31qui a été
53:31pour lui
53:32pendant trop longtemps
53:33diffusée
53:35celle qui fait
53:36que les familles
53:36pensaient que
53:37l'intégration
53:37passait d'abord
53:38par le renoncement
53:39et notamment
53:40le renoncement
53:41à leur langue
53:42il prône
53:44une stratégie
53:44d'affirmation
53:45et là effectivement
53:46on a quelque chose
53:47qui à mon avis
53:48est dangereux
53:49parce que c'est un facteur
53:49de communautarisme
53:50et si on se rappelle
53:51de ce que disait
53:52Renan
53:52Ernest Renan
53:53dans son discours
53:55sur la nation
53:55il disait que
53:56pour faire nation
53:57il fallait avoir
53:57des gloires communes
53:58dans le passé
53:59donc partager une culture
54:01une volonté commune
54:02dans le présent
54:03avoir de grandes choses
54:04ensemble
54:04avoir fait des grandes choses
54:06ensemble
54:06et vouloir en faire encore
54:07mais surtout
54:08il disait qu'on aime
54:10en proportion
54:11des sacrifices
54:11qu'on a consentis
54:12et un des sacrifices
54:13qu'il mettait
54:14c'est le sacrifice
54:15de l'oubli
54:15parce que pour pouvoir
54:17épouser une culture
54:18qu'on vous offre
54:19il faut d'abord
54:19oublier la culture
54:21dont on vient
54:21et ça effectivement
54:22ce sacrifice là
54:23c'est un grand sacrifice
54:24mais qui était à l'auteur
54:25du cadeau
54:26de la culture française
54:27qu'on leur fait
54:27alors dernier point
54:30dernier argument
54:32qu'il essaye de nous donner
54:33pour montrer
54:34que l'arabe
54:35et la langue arabe
54:36est une chance
54:36pour la France
54:37il nous dit que
54:38pour la francophonie
54:39avec l'arabe
54:41on ferait de meilleurs francophones
54:42plus cultivés
54:43et plus équilibrés
54:44là aussi effectivement
54:45la francophonie
54:4714% des francophones
54:48sont issus du Maghreb
54:49et du Moyen-Orient
54:49on en a parlé
54:51l'Algérie
54:52c'est 14 milliards
54:53c'est 14 millions
54:55pardon
54:55de francophones
54:57mais là aussi
54:58pour faire rayonner
55:00la francophonie
55:00il faudrait qu'on ait
55:01une forme de réciprocité
55:03or c'est pas du tout le cas
55:04puisque depuis quelques années
55:05il y a une politique
55:06de défrancité
55:07défrancisation pardon
55:09qui est mise en place
55:10par l'Algérie
55:10certains établissements scolaires
55:12n'ont plus le droit
55:12d'enseigner le français
55:13certains ministères
55:15ont interdit
55:15l'usage du français
55:16dans les documents
55:17protocolaires
55:18donc clairement
55:19si on veut
55:21améliorer la francophonie
55:22il faut d'abord
55:23faire rayonner le français
55:24et pas la langue arabe
55:25enfin pour moi
55:27il n'y a peut-être
55:28que les défenseurs
55:28de Boilem Sansal
55:29qui peuvent trouver
55:31une petite justification
55:33en ce livre
55:34parce qu'au détour
55:35d'une phrase
55:35Jack Lang
55:36soutient
55:38le Boilem Sansal
55:40c'est gentil
55:40ce qui est peu
55:41ce qui est peu
55:42mais vu qu'à gauche
55:43c'est tellement rare
55:44je préfère le souligner
55:45malgré tout
55:46pour les amoureux
55:46de Boilem Sansal
55:47je leur conseille plutôt
55:48de lire le français
55:49parlons-en
55:49qui est son dernier livre
55:50qui pour le coup
55:51est un vrai hymne
55:52à la langue française
55:52et vous avez raison
55:53de le souligner
55:54de le rappeler
55:55Olivier Vial
55:56merci à tous les quatre
55:57d'avoir été les invités
55:58de face à l'info
55:59été
56:00tout de suite
56:00vous retrouvez
56:01Elliot Deval
56:02et ses invités
56:02pour l'heure des pros 2
56:04très bonne soirée
56:04à vous sur CNews
56:05Sous-titrage Société Radio-Canada
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